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MAI 2004


 

31 mai 2004

 

Conférence de presse du Président Aristide

avant son départ de la Jamaïque pour L'Afrique du Sud

(Il n'y a qu'un seul président élu d'Haïti. Il n'y en a pas deux)

 

 

Source: Jamaica Observer, Lundi 31mai 2004

Avant son départ pour l'Afrique du Sud, Jean Bertrand Aristide a tenu une conférence de presse au Jamaica Pegasus Hotel de Kingston. Il était accompagné de sa femme Mildred, de la Congresswoman américaine Maxine Waters, du ministre d'Etat des affaires étrangères jamaïcaines Delano Franklyn.

Aristide a déclaré que l'Afrique du Sud "sera maintenant notre domicile temporaire, jusqu'à notre retour en Haïti".

"Il n'y a qu'un seul président élu d'Haïti. Il n'y en a pas deux", a affirmé Aristide qui compte sur la restauration de la paix, à travers l'ordre démocratique, comme condition de son retour en Haïti.

Le président élu accuse une "coalition de forces" de détruire la démocratie en Haïti. Il a relié la situation en Haïti à celle de l'Iraq. "Ce que nous avons en Haïti aujourd'hui peut nous rappeler ce que nous avons en Iraq. Le problème est que vous avez des photos venues d'Iraq et vous ne pouvez pas avoir des photos d'Haïti, mais quand vous comparez ces deux pays vous êtes choqués et vous souffrez avec les victimes." Il ajouta que c'était malheureux qu'autant de personnes ne parlent pas d'Haïti que celles qui parlent de l'Iraq.

Il rappela aux journalistes qu'il a été démocratiquement élu et que le peuple voulait qu'il termine son mandat de 5 ans. Cependant, aujourd'hui, ses partisans se font tuer et bâilloner et leurs cadavres sont jetés à la mer.

"Comment peuvent-ils parler d'élections quand ils ne respectent pas les droits de quelqu'un d'exprimer ses sentiments?". Aristide affirme "que le coup d'Etat avait pour but de réduire au silence le peuple haïtien et détruire le parti Lavalas pour que ses partisans ne puissent pas y participer".

Aristide décrit les chefs rebelles Guy Philippe et Jodel Chamblain comme des dealers de drogue et des repris de justice bien connus, qui paradent aujourd'hui sous le label de "freedom fighters"

Il fait remarquer que parmi les Haïtiens qui ont fui vers la Jamaïque il y en a qui ont souffert de la violence exercée contre ses supporters, dont les maisons ont été brûlées par exemple. Cependant, il a demandé à ses partisans en Haïti de ne pas céder à la tentation "d'utiliser la violence contre ceux qui utilisent la violence pour les réduire au silence". Mais il considère "qu'ils devraient pouvoir continuer à manifester pacifiquement leur liberté d'expression."

Aristide promet de révéler les détails de quelques unes de ses expériences, dans un livre écrit au cours de son séjour à la Jamaïque. "Soyez patient recommande-t-il aux journalistes. Le livre avance et apportera les réponses complètes : Qu'est-ce qui s'est passé, comment c'est arrivé etc. Soyez patient."

Aristide rejette les accusations de corruption et de trafic de drogue. Il réitère qu'il n'avait aucun plan de laisser son pays volontairement, et est donc parti sans argent. Il décrit les allégations qu'il aurait piller les richesses d'Haïti durant sa présidence comme "totalement, totallement fausse".

Il rappelle que son régime travaillait à réduire la quantité de drogues transitant en Haïti vers les Etats-Unis, et a effectivement fait tomber le volume de 15% à 8% de la quantité totale dans la région. Cela a été confirmé par l'ambassade américaine en Haïti.

"Nous ne savions pas que nous partirions d'Haïti le 29 février. Nous avons donc quitté Haïti sans argent", répond Aristide au sujet du financement de ses déplacements.

"Nous avons été chanceux de trouver un gouvernement ici pour nous aider et nous sommes chanceux d'avoir le gouvernement d'Afrique du Sud qui nous envoie un avion. Encore une fois, il remercie tous ceux qui ont rendu cela possible".

Après la conférence de presse, le leader haïtien se dirigea vers l'aéroport Norman Manley Airport accompagné d'un convoi de véhicules officiels et diplomatiques. Il était accompagné de son épouse, ses deux enfants, la Congresswoman Maxine Waters et South African High Commission to Jamaica Henry Chiliza.

Faisaient partie du voyage vers l'Afrique du Sud Le Ministre d'Etat pour les affaires étrangères et le commerce extérieur, le Sénateur Delano Franklyn et deux représentants non ministériels de la Caricom.


 

La Minustha arrive en Haïti

PORT-AU-PRINCE, 30 mai (AFP)

La Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (Minustha), qui entre en fonctions mardi, comprendra 6.700 Casques bleus et 1.622 policiers civils, issus d'une trentaine de pays, notamment d'Amérique latine. Ils seront dirigés par un officier brésilien, Augusto Heleno Ribeiro Pereira, le Brésil fournissant le plus grand nombre de Casques bleus à la force (1.200 hommes).

Parmi les plus importants contributeurs, figurent l'Uruguay (540), l'Argentine (500), le Canada (360) et le Paraguay (200). Voici la liste des pays, selon l'Onu, qui vont participer avec des Casques bleus et/ou des policiers civils à la Minustha. Certains peuvent ne fournir qu'un seul ressortissant ou seulement quelques officiers de liaison (cas des Etats-Unis dans la composante militaire):

Casques bleus: Argentine, Bénin, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Croatie, France, Etats-Unis, Népal, Paraguay, Pérou, Rwanda, Uruguay.

Policiers civils: Argentine, Bénin, Bolivie, Burkina Faso, Canada, Chili, Chine, Espagne, France, Ghana, Jordanie, Mali, Népal, Niger, Pakistan, Philippines, Portugal, Sénégal, Tchad, Thaïlande, Turquie, Ukraine, Zimbabwe.


24 mai 2004

Les militants Lavalas réclament "justice et non des excuses"

après la violente répression de la manifestation du 18 mai

et l'assassinat de Simpson Saintus

 

Port-au-Prince, 21 mai 1004 (AHP)-

Les militants Lavalas du quartier populaire du Bel-Air ont rejeté ce vendredi les excuses présentées par la direction générale de la police nationale aux organisateurs de la manifestation du 18 mai que des policiers aidés de soldats de la force multinationale ont violemment dispersée.

Au moins une personne a été tuée et plusieurs autres blessées au cours de la répression de cette manifestation pacifique qui avait été taxée d'illégale. Selon ces militants, les excuses ne suffisent pas. La direction générale de la PNH doit traduire en justice, ont-ils dit, les policiers qui ont assassiné des partisans de Fanmi Lavalas et blessé plusieurs autres lors de cette manifestation.

Ils ont exprimé leur détermination de poursuivre leur mobilisation pour le retour à l'ordre constitutionnel en dépit ont-ils dit, de la campagne de répression et d'intimidations enclenchée contre eux. Les militants Lavalas ont annoncé une nouvelle manifestation dans les jours à venir pour continuer de dénoncer les persécutions dont sont l'objet les partisans de Fanmi Lavalas.

Ils ont dénoncé le "silence complice" sur l'assassinat mardi du militant Lavalas. D'un autre côté, ils ont dénoncé une campagne de mensonges lancée par le gouvernement Latortue contre les partisans de Fanmi Lavalas. Les militants Lavalas ont cité les déclarations jugées absurdes du ministre de la justice, Bernard Gousse, selon lesquelles, ceux qu'il appelle les chimè Lavalas seraient responsables des actes d'insécurité perpétrés dans le pays au cours de ces derniers mois.

Cette campagne entre, selon eux, dans le cadre d'une démarche entreprise par le régime Latortue pour éliminer tous les partisans du président Aristide. A propos des violences et actes d'insécurité actuellement en hausse, de nombreux citoyens de toutes les régions du pays, ont dénoncé l'action des rebelles et certains responsasables de l'ancienne opposition qui ont fait libérer de nombreux prisonniers condamnés pour toutes sortes d'exactions, avant et après le départ du président Aristide.


24 mai 2004

 

Le président du sénat dénonce un plan visant à l'assassiner

physiquement et politiquement

Port-au-Prince, 21 mai 1004 (AHP)-

La Police du Sud a procédé mercredi à la séquestration du véhicule "officiel" du président du Sénat de la République, Yvon Feuillé. M. Feuillé qui se trouvait à bord d'une Nissan Patrol, a été brièvement interpellé au commissariat de la 3è ville du pays où le directeur départemental affirmait vouloir lui poser des questions.Le parlementaire a dénoncé ce qu'il appelle un montage orchestré par les tenants du pouvoir pour tenter de l'assassiner physiquement et politiquement.

Il a fait savoir qu'il avait obtenu des informations selon lesquelles des individus allaient tenter de provoquer un accident avec son véhicule pour tenter d'introduire de la drogue à la faveur de la confusion, alors qu'il revenait de Port-Salut.

Le plan n'a pas marché, puisqu'il a évité l'endroit où les agents du pouvoir l'attendaient, a-t-il fait savoir, ajoutant que c'est ce qui a expliqué la déroute du directeur départemental de la police. "Quand j'ai été conduit au commissariat, il pensait que le plan avait marché, mais il a exprimé une grande déception quant les policiers lui ont dit qu'il n'avaient rien trouvé dans mon véhicule", a indiqué M. Feuillé qui a dénoncé les informations précipitées véhiculées par certains médias selon lesquelles son véhicule aurait servi à transporter de la drogue.

"Cela fait partie du même plan, puisque quand des individus ont communiqué cette fausse information à des stations de Radio, ils croyaient eux aussi que tout s'était passé comme prévu", a fait savoir Feuillé.

Le président du sénat attire l'attention de la communauté internationale et des secteurs de droits de l'homme sur les manoeuvres et les persécutions de toutes sortes enclenchées par des responsables et partisans du gouvernement intérimaire contre les cadres et militants Lavalas qui sont en train, a-t-il dit, de relancer les activités du parti après les événements troublants du 29 février.

" Ils nous tuent, nous persécutent et nous harcèlent pendant qu'ils nous demandent d'intégrer le nouveau CEP", a lancé Yvon Feuillé.


20 mai 2004

Fusillades meurtrières de la manifestation

organisée pour la fête du drapeau

sous les yeux de la force d'occupation

extraits de

(First Preliminary report of the Famni Laval's May 18, 2004 demonstration)

Manifestation Lavalas du 18 mai 2004-Jour du Drapeau haïtien

 

Le 18 mai 2004 est le 201 ème anniversaire de la création du drapeau haïtien. La manifestation était autorisée par la police. La lettre d'autorisation est signée par un certain Altieor James. Elle a été adressée, le 10 mai 2004, à Leon Charles, Directeur Général de la PNH. Une copie a été remise par les responsables du Parti Lavalas aux Nations Unies, à l'OEA, à la CARICOM.

Pourtant, la police haïtienne soutenue par les marines américains a tiré sur la manifestation dans le but de la disperser. On estime le nombre des morts à 9.

"Ils nous ont giflé très fort aujourd'hui, a déclaré un manifestant au téléphone, depuis Port-au-Prince. Mais nous leur avons bien rendu la gifle parce que ils pensaient que toutes leurs tueries, toutes leurs tortures de partisans Lavalas nous avaient intimidés, et poussés dans la clandestinité dans nore propre pays.

Ils ne s'attendaient pas qu'on descende dans les rues si nombreux pour demander le retour du Président Aristide et le démantèlement des bandes de militaires et de paramilitaires de l'ancienne armée qui contrôlent aujourd'hui la Police Nationale Haïtienne. C'est pourquoi nous leur avons rendu la gifle."

Cette déclaration est transmise à la Haitians Lawers Leadership (HHL) par un correspondant qui participait à la manifestation. Selon la source, la manifestation devait partir du quartier de Bel-Air à 10hres am et continuer jusqu'à 3hes pm suivie d'une messe.

Les citoyens ont commencé à se rassembler dès 8 h am.

Comme les groupes se formaient une force de marines US arriva en tenue de combat et se mit à tirer en l'air pour les disperser. Ils se sont dispersés pour se reformer à différents endroits de la ville. Ces mouvements ont continué toute la journée.

Les manifestants réclamaient l'arrêt des assassinats des citoyens qui votent Lavalas, l'arrêt de la chasse aux sorcières, des arrestations arbitraires et des tortures, le retour du Président Aristide, le retrait des marines américains, des troupes étrangères, des gangs rebelles, et des anciens soldats intégrés dans la police , qui tous, la main dans la main, terrorisent la population .

Les manifestants sont sortis en masse. Ils voulaient défiler pacifiquement, et sans armes, avec seulement le drapeau haïtien. Mais au fur et à mesure que la foule grossissait, on remarquait que les Marines devenait de plus en plus nerveux, plus étonnés, plus frustrés et commençaient à tirer

Par centaines et par milliers, les gens chantaient "LIBETE O LAMO" et refusaient de se laisser intimider, même quand certains d'entr'eux ont été touchés par les balles des policiers et des militaires. Au moins 4 personnes ont été tués à l'endroit de la manifestation d'où parlait le correspondant de la HHL.

 

La police et les marines emportèrent trois 3 cadavres. Mais la manifestation était énorme et on ne connait pas le nombre exact de morts.

Les organisateurs estiment que 30.000 à 50.000 personnes ont du descendre dans la rue en cette journée.

Plusieurs témoins oculaires ont rapporté l'histoire suivante :

"Une Femme haïtienne s'est emparé du quatrième cadavre qui était tombé près d'elle. Elle refusa de le rendre aux Marines. Elle se déshabilla complètement pour montrer qu'elle ne portait aucune arme alors qu'elle était encerclée par les Marines l'arme au point. Jurant en créole, et invoquant ses ancêtres révolutionnaires- (Dessalines), elle criait "LIBETE O LAMO" 'liberté ou la mort"! Ramassant elle-même le corps inanimé elle le mit sur son dos, défiant les Marines de la tuer aussi, elle s'en alla."

Tous les témoins de cette scène ne pouvaient arrêter d'en parler, ni de s'émerveiller, et de pleurer. Les témoins rapportent que "les blancs" (les soldats blancs) se sont regardés l'un l'autre, ont secoué la tête et reculé, pour la laisser emporter son cadavre qu'elle enveloppa autour de son torse nu dans un grand drapeau haïtien bleu et rouge. Tandis que la foule chantait "ramenez Aristide et "liberté ou la mort".

Les tueries et les arrestations de ce jour sont considérées par les manifestants comme la poursuite de la campagne menée depuis 14 ans pour enlever le droit de vote aux Haïtiens pauvres, une étape supérieure de la chasse des partisans de Fanmi Lavalas, de la campagne de terreur visant le démantèlement systématique de ce parti. Pour chaque militant tué disait un manifestant au téléphone, un millier de branches nouvelles pousseront, exactement comme Toussaint Louverture et le président Aristide l'ont dit lorsque tous les deux ont été déportés d'Haïti.

Ces Haïtiens qui s'exprimaient croient que la brutale arrestation de Sô Ann dans la nuit du 10 mai 2004 avait pour objectif d'empêcher la manifestation d'aujourd'hui. Cependant, ils confirment que l'épuration politique et sociale engagée contre Lavalas, à l'exemple de l'épuration ethnique en Bosnie, ne servira qu'à mobiliser le peuple dans le combat pour la restauration de la démocratie.

Un manifestant déclare: " il est incroyable de voir comment les marines US se tiennent derrière pendant que les soldats de l'ancienne armée et les gens du FRAPH, maintenant intégrés dans la police, massacrent des manifestants".

Un autre:" Le président Aristide a sollicité l'aide américaine pour renforcer notre vieille police civile. Bush a envoyé les marines pour renforcer les ennemis du peuple, pour aider les rebelles". Maintenant le travail est de tuer les partisans d'Aristide sous le déguisement de force de maintien de la paix.

Haitian Lawyer's Leadership

(First Preliminary report of the Famni Laval's May 18, 2004 demonstration)


20 mai 2004

 

Le Président Aristide attendu en Afrique du Sud

Dr Ayanda Ntsaluba, Directeur-général des affaires étrangères Sud-Africain annonce l'arrivée prochaine du Président Aristide en Afrique du Sud. M Ntsaluba affirme que Aristide séjournera en SA jusqu'à ce que la situation en Haïti soit stabilisée pour qu'il puisse y retourner.

M Joel Netshitenzhe, Secrétaire du Cabinet Sud-Africain et porte-parole du gouvernement, explique que la décision d'offrir un refuge temporaire à Aristide a été bien bien étudiée au sein du Cabinet. On attend que la force de maintien de la paix de l'ONU renforce rapidement l'Etat de droit sur le terrain et le plus important, facilite la tenue d'élections libres et crédibles. Les résultats des élections pourraient faciliter le retour d'Aristide dans son pays.

Sur les frais financiers du séjour du président haïtien, Ntsaluba déclare: " Si le coût de la réception d'un seul homme peut aider à la stabilisation d'Haïti, alors ce n'est pas cher. Lorsque d'autres pays africains comme la Tanzanie accueillaient des centaines de Sud-Africains durant la lutte contre l'apartheid, ils n'ont jamais demandé combien cela coûtait.

Il ajouta qu'il était doûteux que la France et les Etats-Unis voudraient contribuer à ces frais. Nous n'allons pas leur demander cette aide, dit-il. Il a aussi déclaré que Aristide ne se verra imposer aucune restriction. Il sera par exemple libre de voyager à la Jamaïque ou au Nigeria.


15 mai 2004

 

Gérard Latortue en Amérique, et en Europe

pour trouver l'argent

 

Jeudi, 13 mai 2004

Après sa tournée aux Etats-Unis, en France, et à Bruxelles, Latortue a reçu des promesses d'assistance financière de ces pays et des institutions financières internationales. Mais nous ne partageons pas l'enthousiasme du dirigeant de facto.

L'expérience internationale enseigne que les puissances dominantes du Nord n'ont pas les mêmes agendas que les populations malheureuses du Sud. Quand elles lâchent quelques millions, c'est pour engraisser une minorité de bureaucrates étrangers et locaux à leur service . Les pauvres continuent de subir les rigueurs de l'exploitation et de la répression. Seul un gouvernement représentatif peut s'intéresser aux vrais problèmes des populations concernées.

Gérard Latortue a dépassé le stade de la courtoisie diplomatique quand il déclare:

"Nous avons parlé d'un nouveau départ que nous souhaitons à Haïti avec la France, après les problèmes des dernières années, où les relations étaient affectées négativement par tous les efforts de l'ancien régime pour demander une restitution de la dette de l'indépendance", a-t-il dit à l'issue d'un entretien à l'Elysée avec le président français.

"Aujourd'hui nous savons bien que, légalement, il n'y avait aucune base à cette demande. Nous voulons simplement renouveler la coopération sur de nouvelles bases, et nous souhaiterions que la France nous apporte son concours. Elle nous l'apporte déjà", a-t-il ajouté.

Jean-Bertrand Aristide exigeait le remboursement de 90 millions de francs or (environ 22 milliards de dollars) que Haïti avait dû verser à la France au XIXe siècle, à titre d'indemnités, après l'expulsion des Français et la proclamation de l'indépendance.

Gérard Latortue ne pense qu'à satisfaire les caprices des puissances occupantes. Mais est-ce bien nécessaire de brader scandaleusement l'intérêt national?


Bernard Gousse ministre de la justice du gouvernement provisoire

dément que les partisans d'Aristide

soient l'objet de graves persécutions politiques

 

Port-au-Prince, 14 mai 1004 (AHP)

Face aux graves accusations de sévices et d'exactions (assassinats, noyades, incendies d'habitations, enlèvements, arrestations illégales et brutales, tortures, exécutions sommaires etc.) contre les partisans du mouvement politique Lavalas, le "ministre de la justice" du gouvernement mis en place par les occupants ne semble pas disposer à diligenter une enquête transparente, sous le contrôle d'observateurs internationaux.

Bernard Gousse a nié que des partisans du président Jean Bertrand Aristide fassent l'objet de persécutions politiques.

Il a affirmé que les cadres et militants Lavalas actuellement détenus "ont été arrêtés en fonction des accusations qui pèsent sur eux et en conformité avec la loi", a-t-il dit.

Selon lui, personne n'est poursuivi en raison de son appartenance politique. Il a nié l'existence d'une opération chasse à l'homme contre les partisans d'Aristide.

Dans ce cas, pourquoi il a fallu que Jodel Chamblain soit obligé de s'inviter lui-même au commissariat de Pétionville, parce que personne ne ne voulait "l'arrêter lui aussi en fonction des accusations qui pèsent sur lui et en conformité avec la loi", comme dit Bernard Gousse?

Les responsables de Fanmi Lavalas à Port-au-Prince et dans pluieurs autres régions du pays ont dénombré plus d'une douzaine de cas de personnes arrêtées sans mandat et en dehors des heures prescrites par la constitution. le plus récent est, ont-ils dit, celui de la militante Annette Auguste (Sò Anne) arrêtée sans mandat le 9 mai vers minuit à son domicile.


L'organisation "Balewouzé" dénonce le comportement de la NCHR

dans le dossier de la Scierie

et affirme que 19 de ses membres ont été torturés et assassinés

 

Port-au-Prince, 13 mai 1004 ;(AHP)-

L'organisation "Balewouzé", a apporté des éclaircissements sur les événements enregistrés entre décembre 2003 et début mars 2004 à Saint-Marc (96 kms au Nord de la capitale).

La Coalition Nationale pour les Droits des Haïtiens (NCHH) avait accusé des responsables du gouvernement Aristide et des membres de Balewouzé d'implication dans le "massacre" d'une cinquantaine de personnes dans la localité de la Scierie .

Le 11 février, en effet, des personnes ont péri au cours d'un échange de tirs entre la police et les membres de Ramicos , une organisation armée de l'ancienne opposition, au moment de l'attaque du Commissariat de police de Saint Marc par les rebelles.

Le mouvement Balewouzé affirme par contre que 19 de ses membres ont été massacrés à Saint-Marc, plus de 45 maisons pillées, démolies ou incendiées et plus d'une douzaine de véhicules brûlés et d'autres volés. Il affirme que le Ramicos est allé bien plus loin en incendiant deux stations de Radio dont Radio Pyramide.

Parmi les membres de Balewouzé assassinés, trois ont été particulièrement torturés, relève l'organisation.

"Dieulifaite Fleury a été ligoté et attaché à un manguier sur la propriété du Ramicos. Un pneu a été ensuite allumé sous ses pieds avant qu'il soit abattu de plusieurs balles".

Balewouzé cite également le cas de Jeanty Renonce dont "le pénis à été coupé avec unec lame de rasoir gillette". Il a été par la suite "attaché à une pick-up Toyota puis trainé à travers la ville avant que son corps ne soit brûlé devant le local de Balewouzé".

"Le nommé Milien Somoza a été quant à lui mutilé à coups de machettes le 2 mars. Ses restes ont été brûlés devant le local de l'organisation". L'organisation Balewouzé dénonce le silence observé par la NCHR sur ces cas répugnants.

Elle accuse une responsable de l'organisation, "Marie Yolène Gilles qui serait allée à la prison où est incarcéré un membre de l'organisation pro-Lavalas, Ronald Dauphin pour lui promettre de le faire libérer, s'il accepte de dénoncer des responsables de Lavalas dans le pseudo massacre de la Scierie".


Les militants Lavalas appellent à une manifestation pacifique

le 18 mai

contre la violence, les persécutions, les arrestations arbitraires

pour le retour à l'ordre constitutionnel

 

Port-au-Prince, 13 mai 1004 (AHP)

Les militants de l'organisation politique Fanmi Lavalas se préparent à manifester dans les rues de Port-au-Prince le mardi 18 mai prochain pour dénoncer ont-ils dit, la vie chère, l'insécurité, le black-out et les violations des droits de l'homme enregistrées ces derniers temps dans le pays.

Les militants de Fanmi Lavalas ont fait savoir qu'ils vont profiter de cette manifestation pour réclamer la libération immédiate et sans conditions de tous les membres et cadres du parti arrêtés illégalement par la police nationale et la force multinationale.

Deux porte-parole des militants Lavalas, Lesly Gustave et Lesly Fareau, ont fait savoir que la population reste toujours au président Jean Bertrand Aristide puisqu'elle l'avait élu pour 5 ans. Lesly Gustave et Lesly Fareau ont réclamé le retour au pays du chef de l'Etat qui avait été contraint, ont-ils dit, à quitter le pays le 29 février dernier.

Deux autres militants Lavalas Alix Jean et Jean Mary Samedi, ont demandé à la police nationale de prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter tout dérapage de la part des adversaires de Fanmi Lavalas à l'occasion de cette manifestation qui coïncide avec la célébration de la fête du drapeau.

Alix Jean et Jean Mary Samedi ont affirmé détenir des informations selon lesquelles, des individus se prépareraient à faire des violences au cours de cette manifestion pour en faire porter la responsabilité aux partisans de Fanmi Lavalas.

Toutes chemises à l'intérieur des pantalons et les mains vides ce 18 mai pour réclamer la paix, la démocratie, la fin des persécutions et des arrestations arbitraires contre les partisans de fanmi lavalas, ont lancé les militants lavalas, affirmant que tout individu qui aura fait preuve d'un esprit de violence ne pourra être considéré comme un ressortissant Lavalas.


12 mai 2004

Nouvelles dénonciations des arrestations et persécutions

des cadres et militants de Fanmi Lavalas

Port-au-Prince, 11 mai 2004 -(AHP)-

Le juriste Reynold Georges a qualifié mardi d'arbitraire l'arrestation de la militante de Fanmi Lavalas Annette Auguste dit Sò Anne par la force multinationale.

Selon la constitution haïtienne, toute arrestation doit être opérée entre 6 heures AM et 6h PM, sauf en cas de flagrant délit, a fait savoir Reynold, ajoutant qu'il ne doit en être autrement même avec un mandat judiciaire.

Il s'est déclaré indigné que la force multinationale ait agi a-t-il dit, en toute illégalité, en violation des lois du pays.

Pour sa part, l'ancien député de Trou du Nord Rudy Hérivaux dit voir à travers cette vague d'arrestations et la chasse aux partisans de Fanmi Lavalas, une démarche visant le démantèlement systématique du parti. M. Hérivaux a réclamé l'élargissement immédiat et sans conditions des cadres et militants de Fanmi Lavalas arrêtés illégalement.

Il a déclaré ne pas comprendre comment un gouvernement et des individus qui dénonçaient récemment encore de présumées pratiques dictatoriales et qui affirmaient vouloir faire de la démocratie, s'enlisent aujourd'hui à coeur joie dans la répression aveugle contre les partisans de Fanmi Lavalas.

Le leader du Rassemblement des Démocrates Chrétiens (RDC), Eddy Volel, a appelé le président provisoire Alexandre Boniface à renvoyer le gouvernement Latortue pour incompétence et mauvaise foi. Selon Eddy Volel, l'actuel gouvernement n'a aucune volonté d'oeuvrer à l'amélioration des conditions de vie de la population.

Il appelle à la mobilisation de la population pour forcer le gouvernement Latortue à se retirer au plus vite.

Le dirigeant du Réseau National des Droits Humains et la Paix, Raymond St Clair , a condamné le comportement du juge Brédy Fabien qui exécute a-t-il dit tête baissée, les 4 volontés du régime Latortue.

M. Raymond qui affirme avoir visité beaucoup de centres carcéraux du pays, dit avoir recensé plusieurs cas de détention de partisans de Fanmi Lavalas, dans le cadre des persécutions politiques lancées, a-t-il dit, contre ces derniers.

Il a également dénoncé la détention illégale des cadres et des partisans de Fanmi Lavalas qui n'ont même pas droit aux visites des membres de leurs familles. Il a cité les cas de l'ancien ministre de l'intérieur Jocelerme Privert et des citoyens Harold Sévère et Anthony Nazaire


Arrestation de la militante Lavalas

Annette Auguste (Sò Anne)

Port-au-Prince, 10 mai 2004 -(AHP)

La militante bien connue Annette Auguste dit Sò Anne et 11 membres de sa famille ont été arrêtés dimanche soir vers minuit à leur domicile à Delmas. Des rafales d'armes lourdes ont été tirées, créant la panique dans tout le quartier.

Le fils de madame Auguste, Ralph Samedi, qui a été libéré par la suite avec 10 autres membres de la famille, a fait savoir que ces arrestations ont été effectuées par des marines américains avec beaucoups de fracas. Les militaires américains ont causé, a-t-il dit, d'importants dégâts matériels en défonçant des portes à l'aide d'armes sophistitiquées, brisé les pare-brise de véhicules et lancé des grenades.

Ils ont menotté tous les occupants de la maison dont un enfant de 5 ans, a-t-il dit. Un chien aurait également été déchiqueté au moment de l'opération. Ralph Samedi dit lier cette arrestation à une campagne visant à intimider les partisans d'Aristide et les dissuader d'organiser le 18 mai une manifestation contre la violence à travers le pays.

Le porte-parole de la force multinationale, David Lapan a fait savoir pour sa part que Sò Anne avait été arrêté parce qu'elle aurait dit du mal des soldats étrangers et de la police nationale. "Si ma mère a tenu des propos menaçants à l'encontre de la force multinationale, il faudra qu'on dise sur quelle Radio, sur quelle télévison", a rétorqué M. Samedi.

Mais la NCHR affirme plutôt que son arrestation serait liée à son éventuelle implication dans les incidents violents du 5 décembre 2003 à la faculté des Sciences humaines. David Lapan qui dit reconnaitre qu'aucune arme n'a été tiré du domicile de Sò Anne et qu'aucune arme illégale n'y a été trouvée, affirme que les marines ont utilisé la manière forte au cours de leur opération pour persuader les occupants de la maison qu'ils étaient capables de se défendre.

Annette Auguste avait subi récemment une intervention chirurgicale et son médecin lui avait recommandé de garder la maison, a rapporté son fils. Pour sa part, le juge de paix Marcenau Salomon qui a fair le constat de l'intervention affirme avoir relevé d'importants dégâts matériels. Toutefois, M. Salomon a déclaré que les types d'armes utilisées lors de cette descente des lieux ne pourront être identifiés qu'après expertise.

Le porte-parole de Fanmi Lavalas Gilvert Angervil, a dénoncé l'arrestation de Sò Anne qu'il qualifie d'illégale. Ce que veulent les autorités de fait, a-t-il dit, c'est de mettre sous les verrous tous les dirigeants et membres de Fanmi Lavalas, persécuter, harceler et pousser dans le maquis tous les partisans du Parti à travers le pays.

"Voilà le type de démocratie qu'ils voulaient en réclamant de l'étranger qu'il fasse partir le président Aristide", a lancé Gilvert Angervil qui invite les organisations de défense des droits de l'homme à dénoncer et réclamer l'arrêt de cette escalade. Le porte-parole de Fanmi Lavalas appelle également la population à réclamer de façon pacifique la fin des persécutions et des violences.


Une photo de Colin Powell et de Gérard Latortue

provoque la honte parmi les partisans de l'ancienne opposiution

Port-au-Prince, 10 mai 2004 -(AHP)-

Une photo du secrétaire d'Etat américain Colin Powell et du premier ministre provisoire haïtien, Gérard Latortue, publiée à la fin de la semaine dernière dans le quotidien Le Nouvelliste fait l'objet des commentaires les plus divers à Port-au-Prince.

Il s'agit d'une photo montrant Gérard Latortue tout sourire tendant la main au secrétaire d'Etat américain Colin Powell qui lui était plus intéressé à regarder sa montre comme pour dire à son invité que le temps presse et qu'il avait d'autres chats à fouetter.

L'ancien colonel Himmler Rébu a estimé extrêmement grave la publication de cette photo par le Nouvelliste puisqu'il représente, selon lui, une très nauvaise image pour le pays. "Pour l'amour de mon pays, je me garderais de publier cette photo", a indiqué M. Rébu.

Pour sa part, un porte-parole de la Convergence démocratique Paul Denis, a estimé que M. Powell a commis une violation grave des règles de protocole internationalement connues. "Il y a des gestes qui sont plus signicatifs que des mots", a lancé M. Denis.

Marc Antoine Destin du parti Démocratie et croissance a estimé de son côté que Latortue n'a eu que ce qu'il méritait même si le geste de Colin Powell représnte une honte pour le pays. Il a rendu tous ceux qui ont oeuvré à l'installation de ce gouvernement à la tête du pays d'être responsables de cet affront.

Des partisans de la plateforme de l'opposition ont tenté d'expliquer que si Powell a paru désintéressé à Latortue, c'était une façon de lui dire que le Black Caucus l'attendait et qu'il ne fallait pas trainer davantage.

La majorité des membres du Black Caucus avaient choisi de bouder une rencontre avec Gérard Latortue au capitol Hill, estimant que M. Latortue était n'était pas légitime.

Pour leur part, les représentants de la Caricom à l'OEA avaient choisi de claquer la porte au moment d'une intervention de gérard latortue devant le conseil permanent.


7 mai 2004

 

3 ministres canadiens en visite à Port-au-Prince

Port-au-Prince, 7 mai 2004 -(AHP)- Une délégation de 3 ministres canadiens a effectué une brève visite ce vendredi à Port-au-prince . Cette délégation composée des ministre des affaires étrangères Bill Graham, de la coopération internationale, Aileen Carroll, et de la francophonie, Denis Coderre, a eu des entretiens à l'aéroport Mais Gâté avec Gérard Latortue qui venait de rentrer de Wahington.

La délégation canadienne s'est entretenue avec le président Boniface Alexandre avant de rencontrer une délégation de Fanmi lavalas. La question des élections et de la sécurité a été longuement discutée au cours des différents entretiens.

Lors de sa rencontre avec des représentants de Fanmi lavalas, le ministre canadien des affaires étrangères aurait fait savoir que pour que la transition réussisse, il faut que Fanmi lavalas puisse également jouer son rôle.

Le Canada a annoncé par ailleurs une aide de 2 millions de dollars canadiens pour soutenir les organisations humanitaires en Haïti. C'est l'agence canadienne de développement international ACDI qui sera chargée de répartir cette somme entre différentes organisations dont Oxfam-Québec et la Croix-Rouge haïtienne.

Ottawa affirme avoir consacré depuis février 15 millions de dollars aux efforts de paix et à l'aide humanitaire en haïti. Il devrait verser 50 millions de dollars en faveur de la sécurité en Haïti d'ici avril 2005

Latortue rentré brièvement à Port-au-Prince avec une promesse de 15 milions de dollars et reprend aussitôt son périple financier

Port-au-Prince, 7 mai 2004 (AHP)

Gérard Latortue, a anoncé ce vendredi que la Banque Interaméricaine de développement (BID) va décaisser 15 millions de dollars pour Haïti dans les prochains mois. Gérard Latortue qui s'exprimait à l'aéroport international Toussaint Louverture à son retour des Etats-Unis, où il entendait persuader le gouvernement américain et les bailleurs de fonds .

Le gouvernement Latortue ne pourra pas bénéficier des fonds promis par la BID sans l'aval du Fonds monétaire international (FMI). Le premier ministre provisoire a informé de l'arrivée prochaine en Haïti d'une délégation du FMI en vue de finaliser a-t-il dit, le décaissement de cette somme.

Gérard Latortue a fait savoir que sa visite ne visait pas uniquement à obtenir des décaissement de fonds mais à présenter à la communauté internationale le nouveau gouvernement et ses priorités.

Il a indiqué avoir renouvelé son engagement à instaurer un Etat de droit en Haïti en passant par l'organisation de bonnes élections dans le pays. Latortue a déclaré avoir obtenu des autorités américaines la garantie qu'elles vont continuer d'appuyer les autirités intérimaires.

Au cours de son intervention à l'Aéroport Maïs Gaté, Latortue a fait savoir que des mesures ont été adoptées par son gouvernement pour résoudre toute un ensemble de problèmes, notamment ceux des fatras qui inondent la capitale et du black-out qui paralysent toutes les activités.

"Il n'est pas normal que la population ne bénéficie que de 4 heures de courant par jour", a lancé Latortue qui annonce une nouvelle fois pour bientôt la résolution de ce problème. Depuis 3 semaines, les quartiers qui se trouvent sur les circuits prioritaires ne bénéficient que de 3 heures d'électricité tous les deux jours.

Même l'hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti a été plongé pendant 3 jours dans le black-out. Gérard Latortue qui a rencontré à l'Aéroport Maïs Gâté 3 ministres canadiens en visdite à Port-au-Prince devrait reprendre l'avion en fin de journée à destination de la Floride avant de s'envoler en Europe où il espère que les bailleurs seront plus réceptifs. Selon des sources proches du régime intérimaire, Gérard Latortue espérait récolter quelque 100 millions de dollars aux Etats-Unis.

Les anciens militaires du Plateau Central auraient promis de ne pas reprendre leurs armes et leurs uniformes, selon David Lapan

Port-au-Prince, 7 mai 2004 -(AHP)

Le porte-parole de la force multinationale David Lapan, a fait savoir vendredi que les soldats chiliens déployés dans le Plateau-Central se sont déjà entretenus avec les anciens militaires du département après les déclarations fracassantes faites par leur porte-parole. Les rebelles du Plateau-Central avaient annoncé jeudi la reprise de leurs activités la semaine prochaine avec armes et uniformes pour exprimer leur mécontement face au mépris affiché, ont-ils dit, à leur égard par les autorités provisoires.

Selon M. Lapan, les anciens militaires ont donné la garantie qu'ils ne reprendront pas leur uniforme et ne circuleront pas avec leurs armes dans les rues. Il a fait savoir que le porte-parole des rebelles, Joseph Jean-Baptiste a promis que ses hommes vont collaborer avec les soldats de la force multinationale et supporter les policiers haïtiens.

Joseph Jean-Baptiste avait appelé peu auparavant les soldats de la force multinationale à se mettre à l'écart du conflit entre les autorités intérimaires et les rebelles, pour éviter tout affrontement. Les soldats chiliens déployés dans ce département vont organiser dans les prochains jours des patrouilles permanentes dans la région tandis qu'avant, ils n'y passaient que quelques heures, a indiqué David Lapan.

Il a plaidé en faveur de l'augmentation du nombre des policiers dans la ville de Hinche en vue de combattre l'insécurité dans cette ville. "Aucune cachette d'armes illégales n'a été découverte jusqu'ici, a-t-il fait savoir, dans le cadre du programme argent contre armes lancé la semaine dernière. Il a prévenu que la force multinationale n'a pas pour mission de désarmer des groupes armés. C'est le travail du gouvernement et de la force onusienne qui entrera au pays à partir du mois de juin.

Les partisans de l'ancienne opposition au Cap-Haïtien mécontents de la formule utilisée par les autorités intérimaires pour nommer de nouveaux fonctionnaires dans l'administration publique

Cap-haïtien, 7 mai 2004 -(AHP)

Les ex-rebelles et les partisans de l'ancienne opposition actuellement au pouvoir, sont en désaccord avec le gouvernement intérimaire sur certaines nominations effectuées dans l'administration publique au Cap-Haïtien. Les anciens opposants qui estiment avoir été ignorés dans le choix de nouveaux fonctionnaires de l'Etat dans la deuxième ville du pays, appellent le premier ministre provisoire à s'asseoir avec avec eux pour éviter que cette situation ne dégénère.

Ils ont menacé de paralyser le fonctionnement des institutions publiques de la ville si le problème n'est pas réglé au plus vite. Un groupe d'individus qui tentait de s'introduire de force ce vendredi dans le bureau departemental de l'éducation pour réclamer le renvoi du nouveau responsable en a été empêché par des soldats de la force multinationale.

L'Association Nationale des Femmes Victimes des Coopératives organise une marche pacifique en guise d'avertissement au gouvernement Latortue

Port-au-Prince, le 7 mai 2004 &endash;(AHP)

L'Association nationale des Femmes Victimes des Coopératives, a organisé vendredi une manifestation à Port-au-Prince pour tenter de convaincre le gouvernement Latortue de la nécessité de dédommager les victimes des coopératives en faillite.

Cette marche mise en branle sur la place Catherine Flon au Champ de Mars a abouti devant le local du ministère de la Planification. La responsable de l'association ds victimes, Margareth Fortuné, a déploré que le pouvoir en place n'ait toujours pas exprimé jusqu'ici la volonté de régler le problème des sociétaires victimes.

Les sociétaires victimes sont traités en parents pauvres alors que le gouvernement Latortue accorde toute son attention au secteur privé des affaires qui se plaint d'avoir été victime de scènes de pillage le 29 février dernier et les jours ayant suivi le départ précipité du président Aristide.

Plusieurs manifestants ont fait savoir que des démarches sont en cours pour accorder des franchises douanières à de nombreux membres du secteur des affaires, alors que plusieurs personnes qui ont perdu leurs maisons et autres biens après avoir été ciblés sont totalement ignorés

Margareth Fortuné a déploré que certains secteurs impliqués dans le mouvement GNB lancé par la plateforme de l'ex-opposition se taisent aujourd'hui sur la situation des sociétaires victimes après avoir été nommés ministres, secrétaires d'état ou directeurs dans l'administration publique.

"Certains leaders politiques qui affirmaient être des ardents défenseurs du dossier des sociétaires victimes sous le gouvernement Aristide sont introuvables depuis les événements du 29 février", s'est-elle encore plainte.

Cherté de la vie: des habitants de Port-au-Prince et des petits détaillants de marchés publics de Petit-Goâve crient leur raz-le-bol

Port-au-Prince, 7 mai 2004 -(AHP)

De nombreux pères et mères de famille continuent de crier leur misère à travers le pays, confrontés au drame qu'est devenu depuis deux mois le phénomène de la vie chère. Des citoyens qui participaient ce vendredi à une marche organisée par L'Association nationale des Femmes Victimes des Coopératives, ont dénoncé le gouvernement Latortue qui n'a rien ont-ils dit, pour soulager les aouffrances de la population.

Ce que nous voulons aujourd'hui ce sont des actes et non de belles paroles", on-t-ils lancé, rappellent qu'on leur avait promis que leurs conditions de vie commenceraient à changer aussitôt après le départ d'Aristide Ils ont déclaré en avoir assez de la hausse vertigineuse du coût de la vie.

Le prix du sac de riz est passé de 1000 à 2 mille gourdes en moins de trois mois, ont-ils rappelé. Ce vendredi, ce sont les habitants de Petit-Goâve qui ont crié leur raz-le-bol. Les petits détaillants de plusieurs marchés publics de la ville ont même menacé de se donner la mort, si le gouvernement Latortue refuse d'assumer ses responsabilités.

Gérard Latortue intervient devant le conseil permament de l'OEA : les représentants de la CARICOM quittent la salle

Washington, 6 mai 2004 -(AHP)

Gérard Latortue est intervenu ce jeudi devant le Conseil permament de l'OEA dans le cadre d'une tournée aux Etats-Unis pour tenter d'obtenir des fonds pour son gouvernement.

Gérard Latortue a réaffirmé à l'occasion la volonté de son gouvernement d'organiser de bonnes élections dans le pays tout en déclarant souhaiter que Fanmi Lavalas intègre le nouveau Conseil Electoral Provisoire. Il a également réitéré son engagement à désarmer les groupes armés illégalement dans le pays.

Les rebelles et les partisans armés de l'opposition qui ont pris les armes contre le président Aristide sont toujours en force dans différentes régions du pays.

Les membres de la CARICOM ont claqué la porte de l'OEA au moment de l'intervention de Gérard Latortue Ce dernier a exprimé le souhait que le malentendu qu'il a eu en mars dernier avec le CARICOM se résout le plus rapidement possible.

Il a même plaidé en faveur de la participation de cette organisation au sein de la force onusienne qui aura à se déployer en Haïti à partir du mois de juin. Gérard Latortue avait tenu des propos désobligeants vis-à-vis de la Caricom et rappelé son ambassadeur à la Jamaïque après que le premier ministre de ce pays, Percival Patterson, eut décidé d'accueillir le président Aristide peu après son départ précipité d'Haïti le 29 février.

Pour sa part, le secrétaire d'Etat adjoint de l'OEA, Luigi Einaudi a mis en garde le premier ministre provisoire haïtien contre toute tentative d'intégrer les anciens rebelles dans la vie politique du pays. M. Latortue les avait pourtant présentés fin mars comme des combattants de la liberté.

Les anciens rebelles estiment avoir été bernés à la suite des promesses qui leur avaient été faites de jouer un rôle dans le gouvernement post-Aristide. Gérard Lartortue devrait être reçu en fin de journée à la Maison Blanche par la conseillère du président Bush en matière de sécurité nationale, Condoleeza Rice.

La majorité des membres du Black Caucus refuse de rencontrer Gérard Latortue et dénonce le caractère illégal de la visite au capitol

Washington, le 6 mai 2004 (AHP)

La plupart des membres du Black Caucus ont refusé mercredi de rencontrer le premier ministre intérimaire Gérard Latortue actuellement en visite aux Etas-Unis. Lors d'une conférence de presse mercredi au capitol, plusieurs parlementaires americains et des représentants d'organisations haitiennes, ont dénoncé le caractère illégal de la visite de Gérard Latortue au Congrès.

Dans un communiqué date du 5 mai, la Congresswoman, Maxine Waters a présenté le premier ministre provisoire haïtien comme "une marionnette installée par les supporters du coup d'état du 29 février dernier". Selon elle, le premier ministre provisoire est totalement contrôlé par l'assistant secrétaire d'Etat américain aux affaires hémisphériques, Roger Noriega, et par des secteurs d'affaires conservateurs haïtiens et américains.

Maxine Waters a rappelé que l'ancienne opposition avait bénéficié du support des rebelles et de ces hommes d'affaires dans le cadre de la lutte pour le renversement du président Jean Bertrand Aristide. Les plus de 22 parlementaires du Black Caucus qui ont refusé de rencontrer Latortue ont dénoncé le comportement de Gérard Latortue qui en mars dernier aux Gonaïves a présenté les repris de justice Louis Jodel Chamblin et Jean Tatoune comme des combattants de la liberté.

Maxine Waters, a rappelé que plusieurs des individus acclamés par le premier ministre interimaire sont des trafiquants de drogue qui avaient pris en otage la ville des Gonaïves en tuant des policiers et incendiant des commissariats. Maxime Waters s'est demandé par ailleurs pourquoi Gérard Latortue n'a pas condamné la chasse aux sorcières qui est entrain d'être livrée contre les partisans de Fanmi Lavalas.

Gérard Latortue est une marionette installée par des puissances étrangères qui veulent placer leur propre leader en Haiti lors des prochaines élections, a lancé Mme Waters, affirmant que le premier ministre provisoire ne peut prendre aucune décisision sans l'aval de la France, du Canada et des hommes d'affaires haïtiens.

Le responsable des partis non-alignés appelle le premier ministre intérimaire à présenter des excuses publiques à la population

Port-au-Prince, 6 mai 2004 -(AHP)

Le responsable des partis non-alignés Osner Févry, a critiqué ce jeudi les déclarations du premier ministre intérimaire Gérard Latortue pressant la population haïtienne de changer ses habitudes alimentaires pour pallier le problème de la vie chère.

Gérard Latortue avait appelé mardi les haïtiens à consommer du maïs moulu, du magnoc et d'autres produits qu'il estime moins chers que le riz.

Selon Osner Févry, il s'agit d'une grave insulte et d'une marque d'irrespect pour les familles modestes. Il a fait savoir que le chef du gouvernement provisoire doit présenter des excuses publiques à la nation. " Si Gérad Latortue avait vécu quelques mois en Haïti, il aurait compris la nécessité de respecter les Haïtiens, les étudiants, les leaders politiques et le président de la République Boniface Alexandre dont il s'approprie toutes les prérogatives", a lancé le responsabvklle du groupe des partis non-alignés.

Le Regroupement des Etudiants Universitaires Haïtiens critique la gestion de la chose publique par le gouvernement intérimaire

Port-au-Prince, 6 mai 2004 -(AHP)

Le Regroupement des Etudiants Universitaires Haïtiens (REUH), a critiqué ce mercredi la façon dont le gouvernement Latortue gère le pays. Les membres de cette organisation qui avaient pris part au mouvement anti-aristide de l'ancienne opposition, ont accusé le gouvernement provisoire de n'avoir rien entrepris pour faire baisser le coût de la vie et soulager la misère de la population.

Un responsable du REUH, Pierre Richard Duverseau, a fait savoir que la lutte des étudiants visait à améliorer les conditions de vie de la population et non à l'empirer.

L'organisation estudiantine a demandé par ailleurs aux autorités intérimaires d'adopter des dispositions en vue de résoudre les problèmes auxquels font face les étudiants de l'université de Tabarre où les cours n'ont pas encore repris en raison de l'occupation des lieux par des soldats de la force multinationale.

Le gouvernement Aristide n'avait vidé que "virtuellement" les caisses de l'Etat, rectifie Latortue

Port-au-Prince, 6 mai 2004 -(AHP)

Le premier ministre provisoire Gérard Latortue a nuancé mardi les accusations de pillage de fonds publics portées contre le gouvernement Aristide. Dans une interview au quotidien Le Nouvelliste, M. Latortue a indiqué en substance que le gouvernement déchu en partant, n'avait vidé que "virtuellement" les caisses de l'Etat.

Le journal estime que ce langage moderne a la vertu d'offrir une élégante rectification, car la population attend les preuves que les coffre-forts de la BRH avaient effectivement été vidés, comme l'a affirmé M. Latortue. D'un autre côté, les révocations se poursuivent par vagues dans l'administration publique depuis le mois le mars.

Des fonctionnaires qui traînent plus de 20 ans de carrière ont été renvoyés sans autre forme de procès. Ces cas sont enregistrés notamment dans les ministères, les services déconcentrés et dans les médias d'Etat. Pour beaucoup, ces vagues de révocations sont liés directement à des motivations politiques. Dans son édition de mardi, Le Nouvelliste a fait savoir qu'une telle hargne dans l'administration publique n'avait pas été enregistrée depuis le coup d'état militaire de 1991.


Vie chère: la ministre du commerce rencontre les grands importateurs de riz

Port-au-Prince, 6 mai 2004 -(AHP)

La ministre du Commerce Danièle St-Lot a organisé ce jeudi une rencontre avec les importateurs de riz en vue d'étudier les possibilités d'une baisse de ce produit sur le marché local. Depuis la mi-mars, le prix du sac de riz a doublé sur le marché en dépit d'une relative satabilisation de la gourde par rapport au dollar.

La situation est devenue tellement grave que le premier ministre intérimaire presse la population de changer ses habitudes alimentaires. La ministre Saint-Lot avait promis le mois dernier une baisse sustantielle des prix des produits de première nécessité dans les 6 prochains mois. Cependant, après Port-au-Prince, le Cap-haïtien, les Cayes, Jérémie et Jacmel, ce sont les habitants des Gonaïves qui ont élevé la voix ce jeudi contre la hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité.

Selon de nombreux habitants de la ville interviewés par le correspondant local de l'AHP, les parents se trouvent dans l'impossibilité de nourrir leurs enfants. Et les petits détaillants se plaignent de ne pas pouvoir écouler leurs produits. Le sac de riz qui se vendait en février encore à 1000 gourdes se vend aujourd'hui à près de 2.000 gourdes. Les prix de tous les autres produits de consommation courante ont quasiment doublé.

Souligant que leur conditions de vie s'est nettement détériorée depuis mars, les Gonaïviens appellent les autotirés intérimaires à agir vite pour mettre un terme à leur misère. Le premier ministre provisoire avait promis fin mars une amélioration des conditions de vie des habitants des Gonaïves. Il leur avait également promis à l'occasion une route à 4 voies.


6 mai 2004

Le Conseil Electoral Provisoire constitué par une seule et même famille politique

Port-au-Prince, le 4 mai 2004 (AHP)- Le leader de l'Alliance pour l'Avancement et la Libération d'Haïti (ALLAH), Me Reynold Georges, a contesté mardi la formation du nouveau Conseil Electoral Provisoire constitué a-t-il dit, par une seule et même famille politique. Reynold Georges dit regretter que Fanmi Lavalas ne soit pas représenté au nouvel organisme électoral. La nouvelle équipe gouvernementale se prépare à organiser des élections officielles en faveur d'un secteur politique, a-t-il dénoncé. Le leader de l'ALLAH a plaidé en faveur de la présence de nombreux observateurs internationaux pour la supervision du travail du CEP en vue d'éviter a-t-il dit, la réalisation d'élections bidon dans le pays.

Pas de prix Jean Dominique cette année: Le secrétaire général de l'AJH dénonce l'indifférence

Port-au-Prince, 4 mai 2004 -(AHP) Le prix Jean Dominique pour la liberté de la presse institué depuis 4 ans, n'a pas été décerné cette année. Le secrétaire général de l'Association des Journalistes Haïtiens Joseph Guyler C. Delva, a dénoncé l'indifférence de ceux qui se servent a-t-il dit, depuis 3 ans du nom de Jean Dominique à des fins politiciennes.

Le prix n'a pas été décerné cette année parce que l'assassinat de Jean Dominique ne peut plus servir à défendre certains intérêts, a fait savoir M. Delva qui informe que le prix sera décerné le 7 juin prochain à l'occasion de la journée latino-américaine de la presse. Guy Delva a réitéré la volonté de l'AJH de poursuivre la mobilisation pour réclamer justice en faveur de Jean Dominique.

La situation des enfants de rues s'est nettement détériorée depuis les événements du 29 février

Port-au-Prince, 3 mai 2004 -(AHP)

Les enfants des rues sont de plus en plus en difficulté à Port-au-prince en dépit de la création de certaines structures d'accueil pour des enfants démunis.

Les derniers bouleversements politiques semblent avoir aggravé davantage leurs situations déjà très précaire. Au moins huit d'entre eux ont été tués dans le cadre des actes de violence enregistrés dans la région métropolitaine de Port-au-Prince au cours du mois de mars, selon un rapport de la commission Justice et Paix. De plus, la présence dans les rues de ces petits orphelins et laissés-pour-compte sont de plus en plus intolérés.

Loin de voir leur situation s'améliorer, ils sont devenus des cibles privilégiés. On les affuble, ont-ils dit, de toutes sortes d'étiquettes: ti chimè, grizon et d'autres, "kokorat". " Nous sommes en situation d'insécurité et constamment poursuivis par des gens de la police, et par des "babylone" (noms des nouveaux attachés)", ont-ils fait savoir, ajoutant qu'ils ont été obligés de fuir le Centre-ville pour se réfugier dans d'autres quartiers ou en province.

" Ils s'imaginent que c'est en nous forçant à nous cacher qu'on dira que tous les enfants du pays se trouvent dans un foyer et que la vie a changé pour eux", s'est moqué un petit va-nu-pieds. Le responsable de l'organisation Justice et Paix, le Père Jean Hansens, a fait savoir que les enfants des rues sont victimes de toutes sortes d'actes de violence et d'intimidations.

Beaucoup d'entre eux ont été tués pour avoir été témoins d'exécutions sommaires. Le Père Jean Hansens a dénoncé ceux qui utilisent les enfants pour commettre des actes de violence. Beaucoup d'entre eux ont participé aux actes de pillage qui ont suivi le départ précipité du président Aristide le 29 février dernier. Le responsable de Justice et Paix a également fait état des cas de viols qui sont en nette augmentation depuis ces événements.

Entre 300 et 500 cadavres recensés dans les rues de Port-au-Prince en février et mars

Port-au-Prince, 3 mai 2004 -(AHP)- La commission Nationale Justice et Paix, a déclaré lundi avoir recensé plus de 300 cadavres dans les rues de Port-au-prince au cours des mois de février et mars. Selon un rapport publié cette semaine, ce chiffre pourrait atteindre les 500. La plupart des victimes ont été tuées par balles notamment pendant la période des troubles politiques consécutifs au départ précipité de Jean Bertrand Aristide.

Le responsable de Justice et Paix, le Père Jean Hansens, a attiré l'attention des autorités en place sur cette situation qui met a-t-il dit, en évidence le niveau de criminalité dans le pays. Selon lui, la plupart des assassinats enregistrés dans les rues, sont étroitement liés à des raisons politiques. Le Père Hansens a fait savoir que cette situation est extrêmement préoccupante. Il appelle les autorités provisoires à agir au plus vite pour mettre un terme à la violence qui frappe le pays.

Les autorités intérimaires publient l'arrêté nommant 8 membres sur 9 du nouveau CEP

Port-au-Prince, 3 mai 2004 -(AHP)- Les autorités intérimaires ont procédé le week-end écoulé à la publication de l'arrêté nommant 8 des membres du nouveau Conseil Electoral Provisoire. Il s'agit de Rosmond Pradel de la Convergence Démocratique, de Patrick Féquière, représentant des partis non-alignés, de Maurice Jean Baptiste de la Fédération Protestante.

L'Eglise Episcopale est représentée au sein de nouveau CEP par Max Mathurin et l'Eglise Catholique par Laure Julien. Messieurs louis Jerson Richemé, Françoit Benoit et Jreud Jean, représentent respectivement la Cour de Cassation, le Secteur des affaires et les organisations des droits de l'homme.

Le chef du gouvernement provisoire, Gérard Latortue affirme avoir laissé vacante la place du représentant de Fanmi Lavalas, mais pas pour très longtemps, a-t-il dit. " Nous comblerons ce vide, en vertu de l'accord initial, si Fanmi Lavalas ne faisait pas signe de vie, a fait savoir Latortue.

Il estime d'ailleurs avoir déjà donné trop de temps à Fanmi Lavalas pour se faire représenter au CEP. L'organisation politique Fanmi Lavalas a critiqué lundi la décision prise par les autorités intérimaires de publier une liste de 8 membres sur 9 du nouveau Conseil Electoral Provisoire. Un porte-parole du parti Gilvert Angervil, a estimé qu'il s'agit d'un mépris total des règles démocratiques.

L'ancien parlementaire qui réitère la volonté de Fanmi Lavalas d'intégrer le Conseil Electoral a une nouvelle fois plaidé en faveur de la prise en considération de toutes les revendications du parti. M. Gilvert Angervil avait estimé vendredi que l'objectif du gouvernement intérimaire est d'empêcher Fanmi Lavalas d'intégrer le CEP. "On nous demande de désigner notre représentant au nouveau CEP, pendant qu'on tue nos partisans, persécute et harcèle nos membres et dirigeants, a lancé M. Angervil.

Il a fait savoir que le rôle d'un gouvernement de transition est d'organiser des élections crédibles et démocratiques. Il doit être au-dessus des parties et voler au-dessus de la mêlée. " Ce que nous voyons là, c'est un gouvernement dont le chef, Gérard Latortue est viscéralement anti-Lavalas, un gouvernement qui nomme des ministres des directeurs généraux et des maires hostiles à Lavalas, a encore relevé M. Angervil.

Grave pénurie d'électricité à Port-au-Prince: Les différents services de l'hopital de l'Université d'Etat paralysés

Port-au-Prince, 5 mai 2004 -(AHP)

Les différents services de l'hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti (HUEH) ne fonctionnent pas depuis plus deux jours en raison de graves problèmes d'électricité qui affectent la capitale haïtienne depuis plusieurs mois. La situation s'est aggravée à l'HUEH en raison fait que le seul groupe électrogène qui alimente l'hôpital général est tombé en panne.

Depuis plusieurs semaines, ce centre hospitalier ne bénéfie plus que de quelques heures de courant par jour, alors qu'il devrait être alimenté 24 heures sur 24. Les services les plus affectés sont ceux de la radiologie et de la maternité. Le laboratoire médical n'est plus en mesure de répondre aux attentes des malades qui n'ont pas les moyens d'aller faire leurs examens ailleurs. La pénurie d'électricité s'est aggravée depuis ces deux derniers mois dans la capitale haïtienne

Seuls les quartiers de la capitale se trouvant sur les circuits prioritaires arrivent à bénéficier de quelques heures de courant mais chaque deux jours. Le phénomène du black-out a des conséquences graves sur les différentes couches de la société haïtienne notamment sur le secteur socioprofessionnel. Les responsables des cliniques et des laboratoires situés en face de l'Hôpital général à la rue Monseigneur Guilloux, ont dénoncé la passivité des nouvelles autorités qui n'ont rien fait ont-ils dit, pour améliorer la distribution du courant électrique dans la capitale.

Le docteur Frantz Large a fait savoir que la crise énergétique à laquelle fait face le pays handicape le fonctionnement des cliniques et des laboratoires. Selon lui, cette situation risque de provoquer une augmentation des prix des consultations dans le pays. Les 8 membres du Conseil électoral qui ont prêté serment mardi ont travaillé difficilement ce mercredi en raison de problèmes d'électricité.

Le premier ministre intérimaire Gérard Latortue, avait annoncé peu avant son départ pour les Etats-Unis que les dispositions avaient été prises pour permettre au CEP de commencer à travailler dès mardi. Il avait annoncé du même coup une amélioration dans la distribution du courant électrique dans la capitale, en raison des travaux en cours dans la Centrale hydro-électrique de Péligre.

Latortue avait également qu'il allait persuader le président français, Jacques Chirac, de la nécessité d'envoyer en Haïti une équipe de techniciens pour réparer des groupes électrogènes de la compagnie actuellement en panne. La pénurie d'électricité encourage les actes de kidnapping et de banditisme qui se perpètrent désormais en plein jour dans la capitale.

Des maisons privées, des maisons de commerce et même des cliniques sont pillés un peu partout à travers la ville. La présence de policiers dans le centre-ville ne semble plus pouvoir dissuader les bandits de commettre leurs forfaits.

Le premier ministre provisoire presse les haïtiens de changer leurs habitudes de consommation face à la cherté de certains produits

Port-au-Prince, 5 mai 2004 -(AHP)-

Le premier ministre intérimaire Gérard Latortue invite la population haïtienne à changer ses habitudes alimentaires en consommant du maïs moulu, du manioc et d'autres produits qu'il estime moins chers que le riz.

Gérard Latortue s'exprimait peu avant son départ pour les Etats-Unis où il se trouve depuis mardi pour tenter de convaincre le gouvernement américain et les bailleurs de fonds de voler au secours de son gouvernement incapable de répondre aux revendications les plus élémentaires de la population près de deux mois après son investiture.

Les habitants de toutes les régions du pays accusent quasi-quotidiennement le gouvernement Latortue de ne rien entreprendre pour faire baisser les prix des produits de première nécessité qui battent tous les records depuis début mars. Gérard Latortue a rétorqué mardi en accusant les grands commerçants d'être en grande partie responsables de la hausse des prix des produits de première nécessité.

" Nous ne voulons pas intervenir pour faire respecter les prix, mais nous allons devoir le faire, si les commerçants persistent à vouloir faire de bénéfices démesurés", a-t-il lancé, affirmant que l'augmentation des prix du riz est également liée à une rareté sur le marché local, suite aux événements du 29 février dernier.

Depuis le départ du gouvernement Aristide/Neptune, les prix ont pratiquement doublé, malgré une certaine stabilité de la gourde par rapport au dollar. Il faut aujourd'hui entre 37 et 39 gourdes pour acheter un dollar américain, alors qu'il fallait , il y a peu, jusqu'à 45 gourdes. Beaucoup craignent que la la cherté de la vie ne provoquent des mouvements sociaux à travers le pays. Des centaines d'individus se sont livrés lundi à des scènes de pillages au Parc industriel de Port-au-prince, a rapporté mardi le quotidien Le Nouvelliste.

Ils ont mis à sac un entrepôt de riz appartenant au ministre des affaires sociales. Ils s'étaient attaqués peu auparavant à des camions qui sortaient du Parc . Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a assuré mercredi que son gouvernement continue de supporter le régime intérimaire installé en Haïti depuis mars dernier. Mais, il n'a fait aucune annonce de décaissement de fonds.

L'ancien député Gilvert Angervil qualifie de démagogiques les déclarations de Gérard Latortue appelant les haïtiens à changer leurs habitudes alimentaires

Port-au-Prince, 5 mai 2004 -(AHP)

L'ancien député de la Gonâve Gilvert Angervil, a qualifié ce mercredi de démagogiques et de discriminatoires les déclarations du premier ministre provisoire Gérard Latortue invitant la population à changer de goût pour faire face à la cherté de la vie. Selon Gilvert Angervil, ces déclarations témoignent du mépris profond du chef du gouvernement intérimaire par rapport à la misère qui ronge les couches les plus défavorisées du pays.

L'ancien parlementaire a rappelé que ce n'est seulement le prix du riz qui a augmenté mais le prix de tous les produits de première nécessité. Il s'est également demandé s'il y a des produits qui sont uniquement réservés à la consommation des privilégiés Entre temps, le tableau continue d'être de plus en plus sombre.

Et les populations des différentes régions du pays notamment le Nord, la Grande-Anse, le Sud et le Sud-est pressent le gouvernement en place d'écourter le délai de 6 mois fixé par le ministre du commerce pour stabiliser les prix.

Le Ministère de l'Education Nationale et de la Culture se déclare profondément alarmé par des actes arbitraires dont seraient victimes des étudiants de l'UEH

Port-au-Prince, 5 mai 2004 -(AHP)-

Le Ministère de l'Education Nationale et de la Culture (MENC), s'est déclaré mardi profondément alarmé par des actes arbitraires dont seraient victimes des étudiants de l'Université d'Etat d'Haïti. S'adressant dans un communiqué de presse aux auteurs de ces actes inadmissibles, le MENC indique que la période d'arbitraire est révolue et qu'Haïti s'est résolument orientée vers la construction d'un Etat de droit souhaité pour tous.

En effet, suite à des plaintes relatives à des cas de violation des droits humains, soumises par des étudiants et étudiantes de l'UEH, le ministre de l'Education Nationale, Pierre Buteau, a annoncé que tout acte répréhensible voulant perpétuer l'ordre ancien sera sanctionné conformément à la loi.

Plusieurs étudiants dont Frantz Elie Legros de la faculté de droit avaient été agressés au cours du mois d'avril par des camarades pour leur appartenance politique. Ils ont été roués de coups pour n'avoir pas participé au mouvement lancé par la plate-forme de l'ex-opposition anti-Lavalas sous le slogan ronflant GNB Grenn nan bouda. (littéralement: testicules dans les fesses).

Le CDRPRH dénonce une campagne de persécutions enclenchée contre les partisans de Fanmi Lavalas

Port-au-Prince, 5 mai 2004 -(AHP)- Le Centre de Documentation et de Recherche pour la Promotion et le Respect des droits humains (CDRPRH), a dénoncé mercredi une opération de persécutions enclenchée, a-t-il dit, par les membres de l'ancienne opposition contre les partisans de Fanmi lavalas et les citoyens qui travaillaient sous le gouvernement Lavalas.

Le secrétaire général du Centre, Me Jean Rodrigue Israël, a dénoncé l'arrestation et l'emprisonnement d'un cadre de fanmi lavalas, le professeur Pierre Reynold Charles pour avoir été a-t-il dit, consultant au palais national. Il a demandé aux organisations internationales de droits de l'homme de venir enquêter sur la "dangereuse situation des droits de l'homme en Haïti".

Me Reynold Charles, un membre de la coordination de Fanmi Lavalas à Carrefour, a été arrêté dimanche et incarcéré depuis au Service antigang. Selon des proches De M. Charles, il aurait été arrêté pour "raison d'état". Pour sa part, le secrétaire général du CDRPRH, a fait savoir que Reynold est poursuivi en raison de ses convictions politiques.

Le CDRPRH a annoncé par ailleurs la publication prochaine d'un rapport sur la situation des droits humains dans le pays.

L'ancien député Hérivaux dénonce le mépris affiché par le gouvernement en place face aux "légitimes revendications de Fanmi lavalas"

Port-au-Prince, 5 mai 2004 -(AHP)-

L'ancien député Rudy Hérivaux a dénoncé mercredi ce qu'il appelle le mépris manifeste du gouvernement Latortue face aux revendications de l'organisation politique Fanmi Lavalas. Selon Rudy Hérivaux, la nomination et l'installation du nouveau Conseil Electoral Provisoire avec 8 membres, témoigne de la mauvaise foi du pouvoir en place.

Il a réitéré la volonté de Fanmi Lavalas de désigner son représentant au nouvel organisme électoral moyennant la cessation des persécutions et assassinats contre ses membres. L'ancien député a rappelé que les responsables de l'ancienne opposition avaient toujours dit qu'ils luttaient en faveur de la démocratie, alors qu'ils vont aujourd'hui bien au-delà des prétendues mauvaise pratiques qu'ils dénonçaient, en cautionnant des exactions.

Pour sa part, le leader du RDC Eddy Volel, a déclaré ne pas reconnaître le nouveau CEP chargé des élections générales l'année prochaine. Eddy Volel a estimé que ce CEP est invalide et ne peut garantir l'organisation d'élections honnêtes et démocratiques dans le pays puisqu'il a été constitué a-t-il dit, de manière inconstitutionnelle avec 8 membres. sur 9.


5 mai 2004

Plusieurs personnes blessées et une cinquantaine de maisons incendiées à Saint-Michel de l'Attalaye par de présumés partisans de l'ex-opposition

St-Michel de Lattalaye, le 4 mai 2004 (AHP)-

Plusieurs personnes ont été blessées au cours du week-end écoulé par des individus armés dans la localité "Ka Pòl", une section communale de St-Michel de Lattalaye.

Les auteurs des ces actes qui s'identifient comme des partisans de l'ex-opposition et des ex-rebelles, ont également mis le feu à une cinquantaine de maisons et emporté les biens des habitants.

Les bandits armés conduits par les nommés Hendel Volma et Frantz Jules Guerrier sont accusés de terroriser les habitants de la localité en vue de les forcer à gagner le maquis. Les paysans appellent les autorités en place à prendre des dispositions en vue de mettre un terme à leur calvaire.

Des membres de l'ancienne opposition et des ex-rebelles chassent à coups d'armes les employés de l'APN du Cap-Haïtien

Cap-Haïtien, le 3 mai 2004 (AHP)-

Des ex-rebelles et des membres de l'ancienne opposition, ont forcé ce lundi les employés de l'Autorité Portuaire Nationale (APN) au Cap-Haïtien à quitter les locaux de cette institution à l'aide de rafales d'armes.

Pour tenter de justifier leur forfait, ces individus ont déclaré vouloir remplacer les anciens employés de cette institution. Ce mouvement a crée une véritable panique au sein de la population capoise.

Le president du syndicat de l'APN du Cap-Haïtien, Michel Blot, a invité les nouvelles autorités à agir vite pour éviter le pire dans le cadre de ce dossier.

La coordination de Fanmi Lavalas du Plateau-Central dénonce l'assassinat de 300 personnes dont des membres du parti et de la societe civile

Plateau-Central, le 3 mai 2004 (AHP-

La coordination de Fanmi Lavalas du Plateau-Central, accuse le gouvernement provisoire d'entrer quotidiennement dans le maquis des procédures au lieu de punir les coupables et réparer les victimes des récentes violences contre la population.

Dans une lettre ouverte au gouvernement Boniface/Latortue, rendue publique ce 3 mai, la branche locale de Fanmi Lavalas dénonce ce qu'elle appelle des impostures et des positions partisanes affichées par le gouvernement Latortue.

Fanmi Lavalas déclare constater que ce régime constitué de technocrates ayant à sa tête un juge de la cour de cassation, a établi un pouvoir autoritaire qui méprise toutes les valeurs morales et qui accepte de bafouer la vérité, la constitution, la réalité des faits, les codes de lois pour persécuter, tuer, torturer, emprisonner tous les lavalassiens.

Selon La coordination de Fanmi Lavalas du Plateau-Central, plus de 300 personnes membres du parti du président, de la société civile, des femmes et des enfants, ont été assassinés. Fanmi Lavalas estime que ces pratiques participent d'un plan visant à rendre les élections plus faciles pour l'ex-opposition puisque le parti ne pourra pas y participer dans les conditions actuelles de violence et de persécutions.

Journée mondiale de la liberté de la presse: Guy Delva se déclare profondément préoccupé par la situation de la presse en Haïti

Port-au-Prince, 3 mai 2004 -(AHP)-

Le secrétaire général de l'Association Journalistes Haïtiens (AJH), Guyler C. Delva, s'est déclaré lundi profondément préoccupé par la situation de la presse en Haïti.

Guy Delva qui intervenait à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, a déploré que les journalistes haïtiens continuent d'être persécutés et menacés dans l'exercice de leurs professions. Il a fait savoir que plusieurs journalistes travaillant dans les villes de province, particulièrement dans le Plateau Central ont dû se mettre à couvert après avoir été arrêtés ou menacés de mort par des partisans de l'ancienne opposition et des ex-rebelles toujours actifs dans certaines régions du pays.

Des anciens militaires basés à Mirebalais auraient même affirmé, a-t-il dit, avoir fait un mauvais sort à certains des leurs qui tentaient de trahir leur mouvement. Ainsi donc, les journalistes qui s'aviseraient de diffuser n'importe quelle information n'ont qu'à se tenir tranquille.

Dans cette ville, plusieurs correspondants de presse ont choisi de s'auto-censurer ou faire le silence total sur certaines informations.

M. Delva affirme avoir attiré l'attention des autorités intérimaires sur la nécessité de corriger cette situation . Le secrétaire général de l'AJH a surtout déploré que certains médias refusent de parler de la situation de leurs journalistes en difficulté pour pouvoir donner à l'opinion publique l'impression que tout va pour le mieux dans le pays.

Guy Delva estime que le manque d'indépendance des journalistes par rapport au secteur politique représente aujourd'hui l'un des plus grands obstacles à la liberté de la presse en Haïti. Il a également dénoncé les prises de positions discriminatoires de certains secteurs de la presse qui condamnent ou observent le mutisme le plus complet selon que le journaliste victime appartient à un secteur ou à un autre.

Il a encouragé les journalistes à faire preuve de plus d'objectivité dans leur travail pour continuer à mériter la confiance de la population.

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