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ARCHIVES AOUT 2004


21 septembre 2004

Mise à sac des locaux d'une organisation de défense

des droits de l'homme

Des individus lourdements armés et cagoulés, ont investi de force, dans la nuit de vendredi à samedi, les locaux abritant le Comité de Défense pour les Droits du Peuple Haïtien (CDPH) dirigé par Ronald St Jean. Ces locaux abritent également le Groupe de Défense des Prisonniers Politiques (GDP), et le Centre de Recherche pour la Formation Ouvrière (CERFO).

Les bandits ont saccagé le bâtiment après avoir ligoté le gardien. Ils ont également emporté avec eux des dossiers importants, le matériel de sonarisation et plus de 8 douzaines de chaises. Le responsable du CDPH, Ronald St Jean, a fait savoir que cette attaque se situent dans la droite ligne des violations des droits de l'homme qui caractérisent, a-t-il dit, l'action du régime intérimaire.

"L'action de ces bandits armés s'inscrit dans le cadre de mes récentes prises de position en faveur des droits des prisonniers politiques qui sont systématiquement foulés aux pieds, a-t-il fait savoir, ajoutant que ces actes d'intimidation ne le détourneront pas de sa voie".

M. St Jean en a profité pour réclamer une nouvelle fois l'élargissement de tous les prisonniers politiques et la participation actives de toutes les autres organisations de droits humains aux efforts visant à faire respecter les droits de tous les citoyens sans distinction.

La Fondation 30 Septembre a dénoncé la détérioration des conditions de vie du peuple haïtien et de la situation des droits de l'homme. Un porte-parole de la Fondation, Wilson Mésilien, a estimé qu'il faut remonter à la dure période du coup d'état militaire pour connaitre un tel niveau de misère et de pauvreté dans le pays. Wilson Mésilien a dénoncé les exactions commises contre les militants de Fanmi Lavalas et les défenseurs des droits de homme par les supporteurs du régime intérimaire.

Il a inscrit la descente des individus armés au local du CDPH dans le cadre d'une campagne de persécutions entreprise a-t-il dit, par le pouvoir intérimaire contre les militants des droits humains. Les membres du jury ayant prononcé le 16 août un verdict favorable en faveur du chef du FRAPH, Louis Jodel Chamblin avaient traduit en justice les responsables de 3 organisations de droits de l'homme pour avoir critiqué le procès.

Ils avaient également réclamé la prison pour les responsables de La NCHR, de la POHDH et et du CARLI. Les concernés particulièrement ceux de la NCHR avaient accusé le ministre de la justice Bernard Gousse d'être derrière ces persécutions. (AHP 20 septembre 2004)


17 août 2004

 

Des milliers de partisans de Fanmi Lavalas

manifestent pacifiquement à Port-au-Prince et au Cap-Haïtien

 

Plusieurs milliers de militants Lavalas ont manifesté samedi 14 août à Port-au-Prince pour exiger le retour à l'ordre constitutionnel.

Les manifestants qui réclamaient le départ des autorités intérimaires ayant hérité du pouvoir à la faveur des événements du 29 février, ont défilé devant le palais présidentiel et parcouru plusieurs rues de la capitale haïtienne en scandant des slogans hostiles gouvernement en place et à la présence des troupes étrangères dans le pays.

Cette manifestation organisée en soutien à une manifestation qui se déroulait le même jour au Cap-Haïtien, a bénéficié de la protection de la police nationale et des soldats de la MINUSTAH.

Au Cap-Haïtien, les partisans d'Aristide étaient plus d'une dizaine de milliers à gagner les rues pour dénoncer l'impunité, l'insécurité et les persécutions politiques dont ils sont l'objet. Les manifestants qui ont défilé dans plusieurs rues de la ville, ont également réclamé la libération de tous les prisonniers politiques et des membres de Fanmi Lavalas arrêtés et emprisonnés illégalement . Aucun incident majeur n'a été signalé sur le parcours des manifestations. Source : AHP 16 août 2004

 


17 août 2004

Lavalas au Cap-Haïtien

En ce jour les militants démocratiques risquent tout,

sortent de la clandestinité

et demandent justice

selon un article de Judith Scherr

CAP-HAITIEN,Haiti, le 14 août 2004

Leur président exilé, leurs maisons vandalisées, buses scolaires incendiés, les élus locauxl chassés de leurs bureaux, plusieurs milliers de personnessont descendues dans les rues du Cap-Haïtien, ce dimanche 14 août 2004.

Elles portaient des tee-shirts avec la photo du President Jean-Bertrand Aristide qu'elles continuent à aimer et réclament le respect par la communauté internationale de leur souveraineté, et le retour de leur président et de tous les autres élus.Aristide a dit qu'il a été chassé de son bureau le 29 février, par un coup d'Etat orchestré par les USA, la France et le Canada.Le département d'Etat américain prétend avoir aidé Aristide consentant attaqué par des rebelles à quitter son pays. Les manifestants dont certains sont sortis pour l'occasion de la clandestinité portaient des posters du président exilé, ou des ombrelles, des sacs, des chemises avec sa photo. D'autres rassemblés sur les balcons ou le long des trottoirs montraient leurs cinq doigts ouverts signifiant qu'ils exigent que Aristide termine son mandat constitutionnel de 5 ans. "Le pouvoir du peuple est le seul vrai". "C'est celui que nous avons donné à Aristide", chantaient les manifestants. Les histoires de meutres et de destruction abondent. (voir HaitAction.net) Les gens disent "Il n'y a pas de justice".

. Après la marche de dimanche, le moral des gens étaient haut. Jean-Charles Moise, le maire pourchassé de la localité de Milot est sorti de la clandestinité où il s'est réfugié depuis la déportation de Aristide. Ayant reçu de nombreuses menaces de mort il n'a fait qu'une brève apparition à la manifestation.

Quand la foule l'a vu, on l'a entouré et chanté son nom. Plus tard dans la journéeLater, Moise a parlé à un reporter:

"Après ce jour je me sens libre. Je suis réconforté. Avant ce jour je ne pouvais pas m'asseoir dans une pièce pour vous parler. Je ne suis pas le seul, mais tous ceux qui se cahent dans les montagnes: ils se sentent libres."


17 août 2004

Les militaires démobilisés manifestent à Port-au-Prince

Les militaires démobilisés conduits par l'ancien capitaine Rémicinthe Ravix, ont défilé dimanche en armes et en uniforme dans les rues de Port-au-Prince. De nombreux autres militaires démobilisés en civil et sans armes ont également pris part à cette marche partie de la

route de Frères pour aboutir devant l'ancien grand quartier général des ex-Forces Armées d'Haïti (FADH).

L'ancien Grand quartier Général des FADH transformé en musée de l'indépendance avait été saccagé le 1er mars par des membres et partisans du Front de Résistance conduit par l'ancien commissaire Guy Philippe après le départ forcé du président Aristide.

Leur porte-parole, Rémicinthe Ravix, a affirmé que le défilé du 15 août marque le retour de l'armée qui a-t-il dit, est une institution constitutionnnelle. Il a invité une nouvelle fois les militaires démobilisés à regagner leurs casernes en vue d'assurer a-t-il dit, la sécurité de la population.

Rémicinthe Ravix a réitéré la volonté de ses frères d'armes d'ignorer le projet du gouvernement Latortue relatif à leur désarmement . Un autre porte-parole des militaires démobilisés, Félix Vilso, a pour sa part critiqué d'anciens hauts gradés de l'armée qui occupent aujourd'hui des postes importants dans l'actuel gouvernement. Il les accuse de ne pas se soucier des revendications des militaires démobilisés.

Félix Vilso, a fait savoir que leur démarche consiste à réclamer le paiement de 10 ans d'arriérés de salaires et la réhabilitation de l'armée d'Haïti. Il a dénoncé l'attitude du gouvernement Latortue qui refuse a-t-il dit, de se positionner clairement sur le dossier de la reconstitution de l'Armée d'Haïti.

Un important dispositif de sécurité a été déployé dans l'aire du Palais National et de l'ancien grand quartier général. Le chef de la composante militaire de la MINUSTAH le général brésilien Augusto Heleno Ribeiro, a fait savoir que les casques bleus ont été déployés pour éviter toute invasion du quartier général et prévenir tout éventuel dérapage. Il a indiqué que les troupes de la MINIUATAH n'ont pas l'intention d'affronter les anciens militaires. Augusto Ribeiro a déclaré qu'il revient au gouvernement intérimaire de prendre une décision politique pour traiter la question des anciens militaires. Source : AHP 16 août 2004

La revendication sur les salaires et pensions se place dans le cadre de la loi. Mais la remobilisation de l'armée par une pression militaire sur la population s'apparente à une nouvelle rébellion contre la République. Il est vrai que la légitimité républicaine est mise aux enchères. Il est vrai que le coup d'Etat du 29 février a envoyé le plus mauvais des messages aux pires aventuriers.(NDLR)


14 août 2004

L'ambassadeur américain en Haïti demande

aux militaires démobilisés de déposer leurs armes

 

L'ambassadeur américain en Haïti James B. Foley, a demandé aux anciens rebelles y compris les militaires démobilisés de déposer leurs armes. James Foley a rappelé que les anciens rebelles avaient promis de déposer les armes après le départ du président Aristide. Il les invite à tenir parole, arguant qu'un militaire est quelqu'un qui a le sens de l'honneur.

Nous tenons à rappeler qu'un militaire doit respecter la constitution et la loi et les défendre. Il se trouve que les militaires haïtiens ont souvent malmené la constitution du pays et chercher à s'imposer par la force , ce qui est tout à fait inacceptable.(NDLR)

Le diplomate américain a estimé, à juste titre, que le pays a déjà connu suffisamment de situations de conflit et qu'il n'en avait pas besoin d'autres aujourd'hui. Selon James B. Foley, il revient au gouvernement qui sera issu des prochaines élections de décider de la reconstitution ou non de l'armée d'Haïti.

Le ministre intérimaire de la justice, Bernard Gousse, a encouragé les militaires démobilisés à suivre l'exemple de leurs collègues qui ont intégré, a-t-il dit, la police nationale et suivent actuellement des séances de formation à l'académie de police.

Bernard Gousse, a annoncé la création prochaine d'une commission chargée de traiter la question des fonds de pension. Il a indiqué que le gouvernement intérimaire ne peut pas se pencher sur le dossier de la reconstitution de l'armée.

La population doit rester vigilante contre toute forme d'utilisation de groupes armés pour les besognes répressives de ceux qui, aujourd'hui, sont tentés de confisquer la démocratie au bénéfice d'une minorité de privilégiés. Source : AHP 13 août 2004


Sit-in devant l'ambassade américaine

pour dénoncer la politique de l'administration américaine

et annoncer des manifestations anti-gouvernementales

 

Les militants de base de Fanmi Lavalas ont organisé vendredi un nouveau sit-in devant l'ambassade américaine à Port-au-Prince pour dénoncer la politique de l'administration américaine en Haïti. Les participants à ce sit-in ont demandé au gouvernement des Etats-Unis de cesser de cautionner les arrestations arbitraires et les violations de droits humains commis par le gouvernement intérimaire.

"Comment l'administration Bush peut-il supporter un régime illégal et inconstitutionnel?", s'est interrogé un porte-parole de ces militants, Roody Pierre Paul. Il a appelé l'administration Bush à faire libérer tous les prisonniers politiques enfermés dans les geôles du gouvernement, tout en réitérant l'attachement des militants au président Jean Bertrand Aristide.

Roody Pierre Paul, a rappelé que les partisans de Fanmi Lavas gagneront les rues le samedi 14 août pour réclamer le départ des autorités intérimaires, Les partisans de Fanmi Lavalas sont déterminés, a-t-il dit, à manifester jusqu'au retour à l'ordre constitutionnel dans le pays.

Les militants Lavalas du Nord du pays manifesteront également ce samedi au Cap-Haïtien contre les autorités provisoires qu'ils accusent de commettre toutes sortes d'exactions contre les partisans de Fanmi lavalas.

Selon des informations qui circulent dans la deuxième ville du pays, des proches du régime intérimaire, se prépareraient à faire arrêter l'ancien maire de Milôt, Moïse Jean-Charles, l'un des promoteurs de la manifestation de samedi. Les mêmes informations ont fait savoir que les autorités locales croient ainsi pouvoir mettre un terme à toute mobilisation contre le régime du 29 février en faisant arrêter M. Jean-Charles. Source : AHP 13 août 2004


Le GDP appelle la Caricom à expliquer son silence

face aux graves violations des droits de l'homme

commises par le régime Latortue

 

Le Groupe de Défense des Droits des Prisonniers politiques en Haïti (GDP), a fait part vendredi d'une lettre adressée au secrétaire général de la CARICOM, Edwin Carington, pour exiger des explications sur le silence de l'organisation sur les actes de violation des droits de l'omme enregistrés en Haïti depuis le 29 février.

Les responsables du GDP ont attiré l'attention des pays de la CARICOM sur les formules utilisées par le régime intérimaire pour persécuter les partisans de Fanmi Lavalas. L'une de ces formules, ont-ils dit, est l'arrestaion arbitraire, souvent de nuit pour régler des comptes politiques avec eux.

De nombreux prisonniers politiques dont la plupart d'anciens dirigeants et cadres de Fanmi lavalas sont actuellement incarcérés sans motifs valables à la suite d'accusations jugées farfelues portées contre eux par une organisation de droits de l'homme réputée proche du gouvernement.

Le groupe de défense des droits des prisonniers politiques a demandé à M. Carington, de forcer le gouvernement provisoire haïtien à libérer tous les prisonniers politiques et à oeuvrer au démantèlement de la machine de justice politique montée par ce régime.

En donnant suite à cette requête, le secrétaire générale de la CARICOM donnerait au peuple haïtien tout entier l'opportunité d'apprécier le sens et la portée de son soutien et de celle de son organisation dans l'amélioration véritable de ses conditions de vie et le respect de ses droits.

Le GDP est une organisation formée de proches des membres et cadres de Fanmi Lavalas emprisonnés par le régime Latortue dont l'époux d'Annette Auguste, Wilfrid Lavaud, Mme Jocelerme Privert, Mme Jacques Mathelier, Mme Yvon Neptune et l'agronome Jean-Paul Duperval. Source : AHP 13 août 2004


Le prochain procès de Louis Jodel Chamblin:

compromis politique entre le gouvernement provisoire

et les anciens rebelles, selon la NCHR

 

La coalition nationale pour les droits des Haïtiens (NCHR) a déclaré vendredi disposer d'informations selon lesquelles le nouveau procès que les autorités se préparent à réaliser sur le cas du condamné par contumace, Louis Jodel Chamblin est le résultat d'un compromis politique entre le gouvernement provisoire et les anciens rebelles.

Cette organisation de droits de l'homme réputée proche de l'ancienne opposition à Aristide se dit profondément préoccupée par des informations circulant en ce sens dans les couloirs du palais de justice. Louis Jodel Chamblin, ancien No 2 du FRAPH avait été condamné pour sa participation à de nombreux crimes et massacres commis par les membres de l'organisation para-militaire au cours de la période du coup d'état militaire de 1991.

Le gouvernement du 29 février se prépare à organiser ce procès dans le cadre d'une session spéciale d'assises criminelles avec assistance de jury qui doit se dérouler du 16 au 20 août 2004. L'ancien responsable du service anti-gang, l'ex-capitaine, Jackson Joanis , devrait être jugé au cours de ces mêmes assises. Il avait été condamné par contumace le 17 septembre 1995 pour son implication dans l'assassinat du commerçant et militant politique, Antoine Izméry.

Jackson Joanis qui s'était réfugié aux Etas-Unis après le retour d'exil du président Aristide en 1994, avait été déporté le 25 mars 2002 par le gouvernement américain puis enfermé au pénitencier national d'où les partisans de l'ancienne opposition devaient le libérer à la suite du départ précipité d'Aristide le 29 février dernier. Il devait se rendre à la justice le 10 août 2004 dans la perspective des prochaines assises.

Pour sa part, Louis Jodel Chamblin qui avait pris une part active à l'insurrection armée contre Aristide en février dernier, avait accepté de se constituer prisonnier au lendemain d'une rencontre avec le mninistre de la justice, Bernard Gousse. Source : AHP 13 août 2004


Les étudiants de l'Université Lumière dans la rue

pour réclamer la licence de fonctionnement

de leur faculté de médecine

Les étudiants finissants de la faculté de médecine de l'Université Lumière, ont manifesté une nouvelle fois ce vendredi à Port-au-Prince pour exiger des responsables du ministère de la Santé Publique la licence de fonctionnement de ladite faculté.

Après avoir parcouru plusieurs rues de la ville, les étudiants ont fait sept tours du ministère de la Santé Publique comme au temps des manifestations anti-Aristide. Un porte-parole des étudiants Nalien Raymond, a fait savoir que la mobilisation se maintiendra jusqu'à ce que leurs revendications soient satisfaites. Ils ont dénoncé une fois de plus le comportement jugé partisan et discriminatoire des responsables du MSPP.

Le directeur des études de cette faculté, le Dr Seïde Matthieu, a déclaré avoir l'impression que la ministre de la Santé Publique Dr Josette Bijoux, a un problème personnel avec l'université Lumière en prenant a-t-il dit, la lourde décision de ne pas reconnaitre cet établissement. Le Dr Mathieu estime que la faculté de médecine de l'Université Lumière remplit toutes les conditions réclamées par le ministère de la Santé Publique.

Selon lui, la décision de Dr Bijoux a comme objectif la fermeture de l'université Lumière qui fonctionne a-t-il dit, depuis 11 ans. La décision du MSPP est arbitraire et provoque, a-t-il dit, de graves problèmes par rapport aux parents des étudiants qui ne cessent a-t-il dit, d'exiger des explications sur cette situation.

Des policiers avaient évacué brutalement jeudi les étudiants des locaux du ministère qu'ils occupaient depuis la veille. Plusieurs d'entre eux ont été frappés par la police. Au moins deux étudiants ont eu une jambe et un bras cassé, a fait savoir Nalien Raymond. Source : AHP 13 août 2004

(NDLR) Les medias bien-pensants se sont bien gardés de dénoncer ces exactions.


10 août 2004

Comment on peut célébrer l'indépendance d'un pays

sous occupation étrangère?

 

Plusieurs secteurs dénoncent le projet Latortue d'organiser une nouvelle célébration de l'indépendance nationale sous occupation"

Le dirigeant de la formation politique Croissance et Démocratie, Marc Antoine Destin, a critiqué mardi le projet du gouvernement intérimaire d'organiser une nouvelle célébration de l'indépendance nationale. Marc Antoine Destin a estimé que le régime du 29 février ferait mieux d'investir les fonds qui seront utilisées pour cette célébration dans des projets visant à améliorer les conditions de vie des masses défavorisées.

M. Destin appelle ceux qui parlent de nouvelle indépendance à cesser de se ridiculiser, puisque ce sont eux qui sont à la base de cette nouvelle occupation du pays. Selon lui, le peuple devrait se soulever contre ceux qui se servent de sa misère pour mieux asseoir leur capital politique et satisfaire leurs ambitions personnelles.

Pour sa part, le responsable de la Cordination Nationale des Sociétaires Victimes des Coopératives (CONASOVIC), Rosemond Jean, a estimé que l'organisation d'une nouvelle célébration du bicentenaire de l'indépendance nationale n'est pas une priorité. Rosemond Jean estime lui aussi que le gouvernement interimaire ferait mieux de soulager les souffrances de la population, de dédommager les sociétaires victimes, augmenter le salaire des policiers et payer les anciens militaires leurs arriérés de salaires.

Il est révoltant de voir le régime du 29 février prendre une telle initiative rien que pour gaspiller les maigres ressources du pays et faire plaisir à sa clientèle politique", a-t-il lancé, se demandant comment on peut célébrer l'indépendance d'un pays sous occupation étrangère.

Pour leur part, les militants de base de Fanmi Lavalas ont mis le gouvernement provisoire en garde contre toute utilisation des fonds publics dans le cadre des activités relatives à une nouvelle célébration des 200 ans d'indépendance nationales. Un porte-parole des militants Lavalas, Claudy Sidney, a accusé Gérard Latortue de chercher un prétexte pour financer la campagne électorale de ses amis à travers cette commission.

Selon Claudy Sidney, tous les membres de cette commission auront à rendre compte des fonds du trésor public qu'ils vont détourner a-t-il dit, dans le cadre de ces activités. Il a déclaré que le peuple haïtien avait célébré le bicentenaire de l'indépendance nationale le 1er janvier 2004 et qu'il n'est plus question de se servir de l'argent du pays pour financer la campagne électorale de candidats GNB.

Le gouvernement Latortue avait décidé le mois dernier d'exonérer de toutes taxes pour une période de 3 ans des entreprises du secteur privé, sous prétexte qu'elles avaient enregistré des pertes au cours du mouvement anti-Aristide.

Il est certain que la population et ses organisations doivent surveiller systématiquement les politiques financières du gouvernement de facto et de ses associès étrangers..


10 août 2004

Le CARLI estime que les revendications des policiers sont justes

et méritent d'être prises au sérieux

 

Le Comité des Avocats pour le Respect des Libertés Individuelles (CARLI), a estimé lundi que les revendications des policiers sont justes et méritent d'être prises au sérieux. Le responsable du CARLI Renan Hédouville, a affirmé que les policiers peuvent faire la grève comme travailleurs salariés en dépit des règlements internes de la PNH qui interdit la grève, Haïti ayant ratifié la convention internationale relative aux droits des travailleurs.

M. Hédouville a estimé que les droits des policiers sont violés à travers les traitements qui leur sont infligés au niveau de l'institution policière.

Il a dit déplorer que rien n'ait changé au sein de la PNH notamment dans la façon dont les promotions sont octroyées. Des policiers avaient dénoncé la semaine dernière la politique de clans et de clientélisme dans l'octroi des promotions à la PNH.

Renan Hédouville a exprimé le souhait que les responsables de la PNH se penchent très sérieusement sur les revendications des policiers pour éviter qu'ils mettent leurs menaces à exécution. Source : AHP 9 août 2004


7 août 2004

Des associations d'enseignants réclament 94 mois d'arriérés de salaires

pour les professeurs du secteur public.

 

Plusieurs associations d'enseignants dont la CNRH et le CONEH, ont réclamé vendredi aux autorités intérimaires le paiement de plus 94 mois d'arriérés de salaires en faveur des professeurs du secteur public. Lors d'une conférence de presse, le secrétaire général adjoint de la CNEH, René Jolibois, a déploré qu'aucun responsable du gouvernement provisoire ne les ait contacté sur le dossier d'ajustement salarial de 30% accordé aux fonctionnaires de l'Etat.

Selon René Jolibois, il s'agit d'une décision anti-démocratique qui peut conduire a-t-il dit, à un conflit. Il a plaidé en faveur du respect du protocole d'accord signé le 17 février 1997 entre l'Etat haïtien et les syndicats d'enseignants relatif à un ajustement de salaires de 32% pour les professeurs à compter du 1er octobre de la même année. Selon M. Jolibois, les autorités provisoires doivent honorer d'abord l'ajustement de 32%.

Pour sa part, un responsable du CONEH Joseph René Prévil, a estimé qu'il est impossible d'avoir en Haïti une éducation de bonne qualité si les conditions de travail et le salaire des enseignants ne sont pas améliorés. Selon M. Prévil, avec un salaire de misère de 2500 gourdes (70 dollars US), un enseignant ne pourra jamais se procurer les ouvrages dont il a besoin pour sa formation personnelle et ne sera pas non plus en mesure de satisfaire les besoins les plus élémentaires.

Il est impératif pour le gouvernement provisoire d'appliquer le protocole d'accord du 17 février 1997 en vue de permettre aux enseignants du secteur public de fournir un meilleur service. Joseph René Prévil sollicite le concours de tous les médias pour aider les enseignants à trouver satisfaction. Source : AHP 6 août 2004


 

Les militaires démobilisés se donnent rendez-vous

entre le 10 et 15 août à Pernales

 

Un porte-parole des militaires démobilisés, James Jean Louis, a lancé un nouvel appel à tous ses frères d'armes pour qu'ils le rejoignent dans le Plateau-Central entre le 10 et 15 août pour recevoir des commandements.

Les militaires démobilisés réclament 10 ans d'arriérés de salaires. L'ancien sergent a fait savoir que la question du désarmement dont parlent les autorités provisoires ne les concerne pas puisque l'existence du gouvernement du 29 février est leur travail.

James Jean Louis affirme minimiser l'ultimatum lancé aux militaires démobilités et demande à tous ses frères d'armes de se présenter dans la zone de Pernales avant le 15 août pour recevoir des consignes.

De nombreux partisans de Fanmi Lavalas avaient été assassinés dans cette région du plateau central au cours de l'année 2003 par ceux que le gouvernement d'alors appelait le bras armé de l'opposition.

Les rebelles du Sud prêts à se rendre à Pernales dans le cadre de l'appel qui leur a été lancé, selon l'ancien chef rebelle, Rony Bernard

"Nous avons tous les mêmes revendications puisqu'il s'agit d'une seule et même armée", a fait savoir Rony Bernard qui indique que les militaires démobilisés communiquent régulièrement entre eux en vue d'accorder leur violon". Source : AHP 4 août 2004

Le coup d'Etat du 29 février n'a point apporté l'Etat de droit promis par ses réalisateurs étrangers. Après leur avoir livré le pays, les Haïtiens se retrouvent avec des militaires lâchés dans la nature qui veulent imposer leur "loi" sur des matières qui relèvent de la compétence de l'autorité civile légitime.

Si la question des salaires et pensions est une revendication légitime, celle de la mobilisation et de la démobilisation des troupes, de l'organisation de la sécurité intérieure, ne peut être négocié en aucun cas en dehors du cadre constitutionnel et légal. (Commentaires de Haïti Échanges)


6 août 2004

Les militants Lavalas manifestent le 14 août à Port-au-Prince

et dans le Nord pour réclamer "le retour à l'ordre constitutionnel

et la fin des persécutions politiques"

 

Les militants Lavalas de Port-au-Prince ont annoncé jeudi une manifestation pour le 14 août à Port-au-Prince dans le but d'apporter leur soutien aux partisans de Fanmi Lavalas dans le Nord du pays qui gagneront les rues à cette même date pour "réclamer le retour à l'ordre constitutionnel et la fin des persécutions politiques".

Ces militants ont fait savoir qu'ils manifesteront également pour attirer l'attention de l'opinion publique internationale sur les actes de répression et les persécutions dont ils sont l'objet depuis l'arrivée au pouvoir du régime du 29 février ( départ précipité du président Aristide).

Un porte-parole de ces militants, Claudy Sidney, a estimé que le moment est venu pour tous ceux qui rêvent de vivre dans une société démocratique de se soulever contre le gouvernement Latortue qui exacerbe les passions et les divisions entre les haïtiens.

Claudy Sidney invite tous les citoyens conséquents à descendre dans les rues le 14 août pour dire non au "régime illégitime des technocrates qui viole" les droits des haïtiens". M. Sidney a dénoncé par ailleurs la campagne de répression et de persécutions qui se poursuit contre les partisans Lavalas dans plusieurs régions du pays. Selon lui, certains policiers procèdent régulièrement à l'arrestation de militants de Fanmi Lavalas pour exiger ensuite de fortes sommes d'argent pour leur remise en liberté.

Condamnant l'assassinat d'un militant Lavalas Guy Solon, mercredi soir à Delmas, il a fait savoir que cet acte entre dans le cadre de la campagne enclenché par le pouvoir en place pour éliminer tous les cadres et militants Lavalas. Claudy Sidney a également réclamé la libération de tous les prisonniers politiques qui croupissent, a-t-il dit, dans les geôles de Latortue. Source : AHP 5 août 2004


Des policiers en activité se préparent à faire la grève,

des policiers révoqués réclament leurs salaires et prestations légales

 

Des policiers en activité ont annoncé jeudi le lancement d'un mouvement de grève à partir du 16 août prochain pour exiger de mailleures conditions de travail et dénoncer la politique partisane de la hiérarchie de l'institution. Ils accusent les responsables de la police d'octroyer des promotions à des policiers de manière irrégulière et sur une base partisane.

Les policiers protestataires ont exprimé leur indignation du fait que le directeur général de la police, Léon Charles, n'a donné jusqu'ici aucune suite aux promesses d'augmentation de salaires de 100% qui auraient dû entrer en vigueur à partir du mois de juin. Ils ont également dénoncé l'absence totale d'avantages sociaux pour les policiers.

D'un autre côté, l'organisation des policiers illégalement révoqués (OPIR), presse le gouvernement Latortue de verser aux policiers révoqués leurs prestations légales. "Si nous avons été révoqués, c'est parce que nous avons refusé de participer à un coup d'état contre le gouvernemenmt Aristide", ont-ils fait savoir.

Un porte-parole de cette organisation, l'ancien commissaire de police Guerrier Edouard, a affirmé que plus de 2000 policiers ont été révoqués illégalement par le régime du 29 février qualifié de gouvernement illégal. Guerrier Edouard a fait savoir que la PNH a été démobilisée à 75% sur ordre de la nouvelle équipe gouvernementale.

Selon lui, les assassinats de policiers ne sont pas le fait du hasard. leur disparition favorise, a-t-il dit, l'intégration de militaires démobilisés dans la police. Il a indiqué que des démarches sont en cours auprès de certaines organisations internationales de droits humains en vue de les sensibiliser sur la violation de leurs droits. Source : AHP 5 août 2004


 

4 août 2004

Une nouvelle organisation des droits humains

Groupe de Défense des Droits des Prisonniers politiques

(GDP)

 

Nouvelles du 3 août 2004

Le GDP se propose de mettre l'opinion publique au courant de toutes les violations des droits humains commis par le régime du 29 février

La nouvelle organisation de défense des droits humains a été créée ce mardi à Port-au-Prince. Le Groupe de Défense des Droits des Prisonniers politiques (GDP), composée entre autres de parents d'anciens cadres et fonctionnaires de Fanmi Lavalas emprisonnés illégamment dont l'époux d'Annette Auguste, Wilfrid Lavaud, Mme Jacques Mathelier, Mme Amanus Mayette, Mme Ginette M. Privert.

Cette organisation se donne pour mission de défendre les intérêts des prisonniers politiques à travers le pays et mettre l'opinion publique au courant de toutes les violations des droits humains commis par le régime du 29 février.

Le GDP a dénoncé, lors d'une conférence de presse, les harcèlements politiques et les graves calomnies dont les prisonniers politiques continuent d'être l'objet de la part des autorités en place.

Les dirigeants du GDP se sont déclarés étonnés de constater que le régime du 29 février se sert de l'appareil judiciaire pour persécuter ses adversaires politiques. Ce régime fait pire que ce qu'il reprochait à son prédécesseur.

Un porte-parole de cette organisation Wilfrid Lavaud, a dénoncé les propagandes relayées par certaines stations de Radio de la capitale visant, a-t-il dit, à faire passer les prisonniers politiques pour des criminels. Il a pointé du doigt une émission réalisée sur les antennes d'un groupe de Radios membres d'une association de médias.

Il a également dénoncé ce qu'il appelle l'accord tacite passé le 6 avril 2004, entre le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince et la Coalition Nationale pour les Droits des Haïtiens (NCHR), selon lequel le parquet peut faire arrêter toute personne dénoncée par la NCHR.

Selon le porte-parole du GDP, le gouvernement Latortue est incompétent pour juger ses adversaires ou ennemis politiques. Il réclame du gouvernement intérimaire la fin des persécutions politiques et la stricte application de la loi en vue de la libération immédiate et sans condition des prisonniers politiques. Source :AHP 3 août 2004


Les militants Lavalas du Nord annoncent

deux grandes manifestations pour les 12 et 14 août prochains

 

Les militants Lavalas du Nord ont annoncé mardi deux grandes manifestations pour les 12 et 14 août prochains au Cap-Haïtien pour réclamer le départ des autorités intérimaires et le retour physique du président Jean Bertrand Aristide.

L'ancien maire de Milot Moïse Jean Charles, a fait savoir que la manifestation du 12 août s'ébranlera à Milot où les anciens rebelles et les partisans de l'ancienne opposition avaient tué a-t-il dit, plusieurs personnes le 22 février avant d'entrer dans la ville du Cap.

Selon Moïse Jean Charles, la police a déjà donné l'autorisation pour la réalisation des deux manifestations. Il a demandé à tous les partisans de Fanmi Lavalas qui ont gangné le maquis, de participer à ces mouvements visant à dénoncer le régime du 29 février qui se rend coupable, a-t-il dit, de toutes sortes d'exactions et persécute les partisans de Jean Bertrand Aristide.

L'ancien maire de Milot a déclaré que ces activités qui se dérouleront sous le thème "Caravane Justice" seront l'occasion pour faire le jour sur tous les actes de barbarie des anciens rebelles au Cap-Haïtien et dans d'autres régions du pays lors du mouvement anti-Aristide.

Selon M. Jean Charles, plus de 200 personnes avaient été enfermées par les rebelles dans un container sur le Wharf du Cap-Haïtien après la prise de la deuxième ville du pays. Le container et son contenu devaient ensuite être basculés dans la mer, a-t-il rappelé. Moïse Jean Charles s'est déclaré étonné de constater que dans certaines régions du pays, un ancien rebelle a actuellement plus de pouvoir qu'un commissaire du gouvernement. Source :AHP 3 août 2004

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