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ACTUALITÉS


17 décembre 2004

Gouvernement de facto et ex-militaires

Même entêtement dans l'illégalité

Latortue and "freedom fighters"

 

Parce Gérard Latortue les avait baptisés "freedom fighters" et que la communauté internationale a fait semblant de ne pas avoir compris le sens de cette parole, les anciens militaires ont cru réellement que l'état sauvage était enfin restauré en Haïti et universellement autorisé .

Piller, tuer, violer sans entraves

On allait pouvoir piller, tuer, violer sans entraves. Ils ont occupé la grande partie du Nord du pays, installé leurs propres lois, leur propre système judiciaire, leurs propres prisons. Ils ont décidé de prendre en main le pays, de détruire le processus démocratique entamé le 6 février 1986, de reconstituer l'armée tortionnaire, enfin de contrôler tout le pouvoir.

La police passait sous leur contrôle avec la complicité du régimede facto. Des centaines de policiers sont injustement révoqués pour laisser la place à des anciens militaires. Ceux qui restent en dehors de l'institution maintiennent une brutale pression sur les commissariats, qui sont régulièrement occupés et dépouillés de leurs armes et de leurs véhicules, entrainant souvent assassinat de policiers.

Et les citoyens perdaient leurs libertés, chèrement conquises depuis 1986, liberté d'aller et venir dans leur pays, de penser, de s'organiser et de manifester. Exécutions sommaires, arrestations arbitraires, révocations massives, voilà les cadeaux de l'année 2004.

Un gouvernement qui a besoin de criminels pour tuer la démocratie

Après une courte période de doute sur l'état d'esprit de Gérard Latortue, toutes les personnes possédant un iota de conscience finissent par admettre que ce gouvernement a besoin de criminels pour atteindre son objectif de tuer la démocratie haïtienne. Telle qu'elle se présente en Haïti, la démocratie n'est pas acceptable pour l'élite de ce pays.

En Haïti, la démocratie se présente sous la forme d'un mouvement de fond propulsant des masses les plus défavorisées dans le champ politique, comme celui des esclaves, à St Domingue, en 1791. C'est la spécificité de la révolution haïtienne en marche depuis 213 ans. Une telle radicalité est la conséquence d'une oppression tout aussi excessive. On peut canaliser le mouvement, on doit le canaliser vers la démocratie, pour préserver l'unité des Haïtiens sous l'empire d'un ordre constitutionnel commun.

Les ennemis de la démocratie haïtienne choisissent la voie de l'illégalité pour tenter de l'étouffer. Pour se faire, ils violent les droits constitutionnels des gens et provoquent une résistance encore plus grande. Ceux qui ont violé la constitution en soutenant un coup d'Etat, quelque soient leurs mensonges, sont dans l'illégalité et doivent s'attendre à la montée quotidienne de la résistance démocratique et patriotique en Haïti et en diaspora.

S'enfoncer dans des crimes toujours plus immondes

Les ennemis de la démocratie haïtienne se croient obligés de s'enfoncer dans des crimes toujours plus immondes, pour essayer de ne pas rendre compte de leurs forfaits. C'est le cas du gouvernement de facto qui n'est pas différents des ex-militaires. Ceux-ci et d'autres criminels tuent, incendient, pillent des domiciles et des bâtiments publics, occupent des propriétés, imposent leur propre loi au pays. Haïti devient ainsi une terre sans loi. Le gouvenement de facto en est satisfait jusqu'à ce que tout ça vienne gêner ses affaires financières.

Ceux qui choisissent cette voie ne doivent pas s'étonner des conséquences de leurs actes. Le gouvernement de facto maudit la résistance du peuple qu'il traite de "chimères". Il refuse la main d'un véritable dialogue national tendue par l'opposition. Il préfère multiplier les emprisonnements et les tueries arbitraires. Quand aux ex-militaires, après avoir dépassé les bornes, ils se disent trahis par le gouvernement de facto et humiliés par les soldats étrangers. Ils parlent de guerre de guerilla, ils invoquent même les esprits vodou.

Ils se sont trahis eux-mêmes en trahissant leur peuple

En réalité, ils se sont trahis eux-mêmes en trahissant leur peuple, depuis la création de cette gendarmerie par les occupants américains en 1916, après la démobilisation de l'armée nationale haïtienne par ces mêmes américains. Ils ont trahi la constitution et les lois, en participant à des dizaines de coups d'Etat contre les autorités civiles légitimes de la république. Ils ont trahi les esprits du vodou, qui parlaient par la bouche de Boukman, au Bois Caiman, en exhortant les esclaves à "s'unir" contre leurs ennemis. Ils ont au contraire tout fait pour s'éloigner du peuple, le diviser, au lieu de l'aider, comme un fils avec sa mère. Il est temps

Ne pas s'égarer

D'autres catégories sociales aussi ont tendance à s'égarer, en ces moments douloureux de notre vie nationale. Elles acceptent de lutter contre les défavorisés, pour obtenir des miettes, ou pour ne pas faire l'effort de se servir de sa cervelle. Pourtant votre métier est d'étudier et de penser. Alors les filles et les gars, regagnez votre camp, celui du peuple et de la patrie. Il y a encore beaucoup à faire. Il faut aller plus loin que Lavalas dans l'implantation de la démocratie et la restauration de la dignité nationale. Pour cela, au lieu de combattre le camp populaire, il faut l'aider, lui apporter des forces et des idées neuves.

Ne pas croire les Tontons Noël qui cherchent un lavalas sans Aristide

Enfin certains amis devraient éviter de croire, encore plus de répéter des histoires à faire dormir des bébés. La fable que si Aristide disparait de la scène politique, tout va s'arranger, et que Lavalas sous un chef plus acceptable, peut gagner les élections. Du point de vue de la légalité c'est une violation des droits constitutionnels d'Aristide qui n'est pas le coupable et ne doit pas accepter l'exil, du parti Fanmi Lavalas qui a le droit de choisir lui-même son leader, de l'électorat haïtien qui a le droit de voir respecter son vote.

Politiquement, Aristide n'est pas censé trahir ses partisans, juste pour complaire à des ambassadeurs et dirigeants étrangers. De plus, Aristide est une pièce maîtresse de la résistance haïtienne qui sera certainement affaiblie s'il était forcé de se retirer. C'est le but recherché par les étrangers qui demandent l'effacement d'Aristide. Les amis qui attendent quelque chose de bien de cet effacement n'aurait rien du tout, car les bases populaires ont démontré une plus grande compétence politique que les étages supérieurs. C'est un phénomène réel sur lequel les haïtiens devraient se pencher. Réfléchissez encore et choisissez un chemin moins facile, mais plus réaliste, celui de la fidélité à notre démocratie haïtienne et à notre patrie. Ne croyez pas aux cadeaux des Tontons Noël qui aiment Lavalas sans Aristide.

Samedi Smith


 

17 décembre 2004

 

Le même jour invasion de Cité Soleil par la Minustha

et de la résidence de Aristide par les ex-FADH

Est-elle combinée?

 

Belair, 16 décembre 2004

14° anniversaire de l'élection de Aristide

 

Sur l'unité et la résistance haïtiennes

(par Samedi Smith)

 

On peut se demander si les personnels civils et militaires de l'ONU sont capables d'accomplir leur mission selon ce que Valdes appelle les règles de l'ONU? L'ONU est-elle encore capable de mettre en oeuvre ses propres règles. Les règles de l'ONU sont-elles toujours en vigueur, ou caduques? Le Monde est-il désormais passé sous une autre juridiction appliquant un autre droit? Les derniers événements en cours en Haïti, le comportement des acteurs internationaux engagés en Haïti, invitent les Haïtiens concernés à bien réfléchir à leurs responsabilités envers ce pays.

Le 14 décembre 2004, des militaires étrangers, agissant sous le drapeau de l'ONU, ont envahi, vers 4:00 am, le quartier populaire de Cité Soleil. On attend toujours le bilan de cette opération. Des témoins ont indiqué que cette intervention a été précédée d'un raid meurtrier mené par un gang à la solde de dirigeants de l'opposition anti-Aristide. Cet affrontement provoqué aurait donné le signal de l'entrée des troupes étrangères dans le bidonville. C'est peut-être cela que certains appellent utiliser des stratégies pour éliminer les chimères. Des résidents parlent du massacre du 14 décembre crédité de 20 à 25 morts.

Le même jour a été marqué par un coup d'audace des ex-militaires rebelles. Ils se sont emparés de la résidence du Président Aristide située à Tabarre, pour y installer leur base. Les militaires étrangers sont pleins d'égards pour ces escadrons bien connus, mais pleins de morgue contre des militants et électeurs populaires qui réclament le respect de leur vote, et l'exercice de leurs droits de manifester et de s'organiser.

Ceux-là sont traités avec tous les égards dùs à leurs crimes impunis; Les délégations officielles défilent auprès de ces messieurs pour les prier de bien vouloir négocier. Les soldats étrangers restent sagement au garde-à-vous, alors que la loi et l'ordre sont foulés au pied par des bandes illégalement arméees. Parallèlement les militants et électeurs populaires sont tirés à bout portant, comme des lapins, dans leur sommeil, avant six heures du matin.

En réalité, le monde bien-pensant est embarrassé par les conséquences de son action irresponsable de déstabilisation de l'Etat haïtien. Il se croit obligé de regarder ailleurs, maintenant que les vieux démons haïtiens se sont déchaînés, sous les traits de Chamblain et de Gousse, deux produits du macoutisme, et de bien d'autres, et de toutes les armées cannibales qui ont pris le contrôle de l'Etat.

Depuis le coup d'Etat du 29 février 2004, 7000 partisans lavalas environ sommairement exécutés, 2000 emprisonnés dont des ministres, des personnalités communautaires, des parlementaires, des fonctionnaires, des écclésiastiques, des simples manifestants et sympathisants. Des milliers et des milliers d'élus chassés de leurs postes, des fonctionnaires révoqués en masse de l'administration, des entreprises publiques et de la police. Une foule de gens forcés à l'exil ou contraints de plonger dans le maquis. Des bâtiments publics et résidences privées pillés et livrés aux flammes.

Gérard Latortue, fine fleur de la génération de la relève, sur laquelle la génération de la honte (occupation américaine (1915-1934) fondait tous les espoirs, est bien à l'aise au milieu de ces débordements.

Des autorités de facto, importées des USA, sans aucune légitimité, n'ont fait aucun effort pour réconcilier la population, en respectant les droits de tous et de chacun. Au contraire, elles sont placées sur un piédestal soutenu seulement par l'entêtement des deux puissances responsables du coup d'Etat. Décidément, les malheurs haïtiens font le bonheur de beaucoup d'autres pays, et d'une nuée de fonctionnaires internationaux en vadrouille.

Promouvoir l'unité nationale est la seule politique raisonnable et efficiente. Mais, par la bouche de Colin Powell, et malheureusement aussi de Juan Gabriel Valdes, Chef de la mission de l'ONU, Dominator prétend que le chaos qu'il a créé lui-même peut être traité par une injection massive de dollars frais, selon une expression de François Duvalier. Quel aveuglement ! Ces millions feront exploser la corruption et les crimes à un degré inimaginable, et le chaos deviendra encore plus terrible, en générant une guerre de requins. Tel est le destin d'un régime qui a choisi délibérément la voie nazi-fasciste, avec ses montages sinistres (opération baghdad), dignes de l'incendie du Reichstag allemand par les SS hitlériens, afin d'en accuser des boucs émissaires.

C'est probablement l'agenda de Dominator. Il prospère sur la misère des autres. Il veut tout décider pour les autres, selon ses propres schémas, même s'il ne comprend rien aux particularités matérielles et mentales de ses proies. Il dit aux Haïtiens d'oublier le passé et de se tourner vers le futur qu'il dessine pour eux. Oublier qu'on est des Haïtiens, qu'on est le maître de cette terre, comment on l'a obtenu. Quelles responsablités sont les nôtres? Pour gouverner Haïti, Dominator a importé ses propres hommes. Les partis et les personnalités politiques nationaux sont mis sur la touche. Pas voix au chapitre. La folie divisionniste a brouillé les esprits et Dominator surfe sur du velours.

Tout le monde n'a pas encore compris que l'Haïtien s'est jeté lui-même dans ce trou, quand il a renoncé à l'unité nationale, au profit d'intérêts particuliers. Heureusement qu'on a le temps, beaucoup de temps pour réfléchir et comprendre. On n'est pas encore sorti des griffes de l'oiseau. Rien ne sert donc de se précipiter. Prenons le temps qu'il faudra. Retisser l'unité nationale haïtienne maille par maille. L'unité de la nation, pas seulement l'unité des partis. La victoire appartiendra à la vérité, à la justice, à la nation haïtienne. Unité et résistance prolongée.

Samedi Smith


12 décembre 2004

 

Tous les prisonniers politiques doivent être libérés

Le gouvernement de facto

ne peut pas garantir leur sécurité

 

(la chronique de Samedi Smith)

 

Le père Jean Juste à Miami après sa libération

 

1ère partie : un bilan d'échec évident

Ces derniers jours, l'événement important est la sortie de prison du prêtre Gérard Jean Juste. Cela nous encourage à persévérer dans la lutte pour libérer tous les prisonniers politiques retenus illégalement par le gouvernemenr de facto. Le père Gérard Jean Juste a célébré, dimanche 5 décembre 2004, sa première messe, à la paroisse Ste Claire de Petite Place Cazeau. Le prêtre avait été arrêté le 13 octobre, brutalisé puis jeté en prison sous l'accusation mensongère d'être responsable de la violence qui s'étend dans le pays.

Les nombreux paroissiens qui ne cessaient de réclamer la libération du père Jean Juste, ont été ravis de le revoir et de l'accompagner après la messe jusqu'à son presbytère. Le curé de Ste Claire a un nouvelle fois dénoncé le caractère arbitraire de son arrestation et en a profité pour exiger la libération de tous les prisonniers politiques. Il a également demandé pardon pour tous ceux qui lui ont fait du tort, estimant qu'ils ne savent pas ce qu'ils font. Le père jean-Juste devrait s'absenter du pays pour quelques jours.

Dans la semaine, il visitait la communauté haïtienne de Little Haiti à Miami. Là il est encore reçu chaleureusement, avec des embrassades, des baisers et des chants. La foule a rencontré Jean Juste au quartier général de l'organisation VEYE YO dont il est le fondateur.

La foule a envahi la Northeast 54th Street et entoura Jean Juste devant le bâtiment. A l'intérieur, on agita des posters à son effigie et une femme cria "merci Jesus, merci mon Dieu". Le père Jean Juste dit alors :" Je suis ici pour dire un merci spécial à vous tous", "parmi tous les prisonniers politiques, je suis le seul libéré".

Dans les années 70, 80, il était un grand défenseur des immigrants haïtien à Miami. "La communauté doit le remercier pour tout ce qu'il avait fait dans les années 80 quand les officiels de l'immigration voulaient déporter les Haïtiens en masse."

Jean Juste a déclaré :" Je suis un prêtre, je veux mériter le ciel..Je ne tue pas les gens." "Nous voulons la libération de tous les prisonniers politiques". "Le gouvernement doit Bush doit abandonner sa politique actuelle en Haïti, qui a commencé avec le "kidnaping" de Aristide et l'installation d'un gouvernement illégal. Aristide doit revenir de son exil en Afrique du Sud", a conclu l'homme d'église. Source :Alva James-Johnson Staff Writer December 8, 2004, ajjohnson@sun-sentinel.com or 954-356-4523

La présidence de la CEH assuré par Mgr Louis Kébreau Un nouveu président a été désigné à la tête de l'Eglise Catholique en Haïti. Monseigneur Hubert a cédé la présidence de la Conférence Episcopale d'Haïti (CEH), à son collègue de Hinche, Mgr Louis Kébreau. L'Evêque des Gonaïves, Yves Marie Péan occupe actuellement le poste de vice-président de la CEH et le secretariat général est assuré par Monseigneur Joseph Lafontant. L'archevêque Emmanuel Constant a été choisi comme conseiller permanent général auprès de la Conférence Episcopale d'Haïti. AHP 6 décembre 2004

Des prisonniers par centaines. - Le gouvernement intérimaire a échoué pour avoir versé dans la haine et dans un revanchisme aveugle, selon le sénateur Louis Gérald Gilles

Port-au-Prince, 7 décembre 2004 (AHP)- Le sénateur de la Grande-Anse Louis Gérald Gilles, a qualifié mardi de cuisant échec la gestion des autorités intérimaires. Selon Gérald Gilles, rien ne marche dans le pays, plus de 9 mois après le départ du président Aristide.

Le gouvernement Latortue a échoué pour avoir versé dans la vengeance aveugle et la répression systématique contre les partisans de Jean Bertrand Aristide qui demeure a-t-il dit, la figure la plus populaire de la politique haïtienne Selon le parlementaire, le gouvernement de transition est traversé a-t-il dit, par un esprit de haine et de revanche caractérisé par les arestations et emprisonnements illégaux et de révocations massives

Le congrès annuel de Fanmi Lavalas Le sénateur Louis Gérald Gilles a fait savoir que l'organisation politique Fanmi Lavalas ne peut organiser son congrès annuel fixé normalement au 16 décembre. La majorité des dirigeants et cadres du parti sont en prison pour des motifs politiques. "Il faudrait que ce congrès se tienne au penitencier national où un grand nombre de dirigeants, cadres et membres de Fanmi lavalas sont incarcérés", a lancé le sénateur Louis Gérald Gilles. Port-au-Prince, 6 décembre 2004 (AHP)-

Concernant les élecions, Gilles a déclaré que son parti demeure la seule force politique du pays qui peut remporter les élections, à tous les niveaux. Il a toutefois fait savoir qu'en dépit de sa grande popularité, Lavalas pourrait ne pas pouvoir parler d'élections puisque, outre ceux qui sont en prison ou en exil de nombreux autres membres du parti sont constamment poursuivis pour leurs opinions politiques. Le sénateur Gilles condamne l'utilisation de la violence dans le pays. AHP 6 décembre 2004

fanmi lavalas dans le nord Les organisations de base de Fanmi Lavalas dans le département du Nord, préparent activement le congrès annuel du parti qui devrait se tenir le 16 décembre prochain. Mais les militants Lavalas disent souhaiter la démission, entre-temps, du gouvernement. Ce qui permettrait, affirment-ils, d'enrayer la violence et favoriser le pluralisme politique. Les militaires démobilisés refusent toujours de déposer les armes. AHP 7 décembre 2004 Cap-haïtien.

L'Initiative pour l'Intégration de la Jeunesse Haïtienne (IJH),qui regroupe des étudiants de la faculté d'Ethnologie et plusieurs organisations socio-professionnelles, a fait savoir que la situation difficile dans laquelle le pays est plongé mérite qu'une réponse appropriée soit donnée au gouvernement. Elle a annoncé l'organisation d'une journée de réflexion, le jeudi 9 décembre au local de ladite faculté, autour de la grave crise que vit le pays. Il a ccusé le gouvernement intérimaire de n'avoir rien réalisé au profit de la population en dépit a-t-il dit, des belles promesses faites au moment de son installation...

Dorvil Kevnant a dit ne pas comprendre pourquoi la société civile, les partis politiques et le groupe des 184 ne dénoncent pas la vie chère, l'augmentation des prix des produits pétroliers comme c'était le cas lors du mouvement GNB anti-Aristide.

Il affirme ne pas comprendre pourquoi certains autres secteurs ont pris de concert la grave décison ne pas faire écho des graves problèmes qui affectent la population, particulièrement les masses défavorisées comme si en choississant de les occulter, ils cesseraient d'exister. Port-au-Prince, 7 décembre 2004 (AHP)

La KID pessimiste Le leader de la Convention Unité Démocratique, Evans Paul, a déclaré dimanche 5 décembre 2004, qu'il n'était pas du tout satisfait de la gestion du pays par les autorités intérimaires, 9 mois après le départ d'Aristide. Ce sont les mêmes revendications qui reviennent à savoir la résolution des problèmes de sécurité, la misère et l'impunité, a indiqué Evans Paul. Evans Paul a fait savoir que des actions sont en train d'être menées contre les autorités provisoires. Il a par ailleurs déclaré qu'il ne s'attendait pas à ce que la force étrangère qui se trouve actuellement au pays arrive à changer quoi que ce soit. Port-au-Prince, 6 décembre 2004

Le Ranfò veut le départ de Latortue - Le secrétaire général du Rassemblement National des Forces Démocratiques (Ranfò), Jean Nazaire Thidé, a réclamé lundi la démission du premier ministre intérimaire Gérard Latortue. Selon Jean Nazaire Thidé, Gérard Latortue ne fait absolument rien comme chef de gouvernement et devrait avoir le courage de soulager le pays avec sa démission.

Selon M. Thidé, les autorités intérimaires ne font que s'enrichir alors que la population continue de mourir par balles et croupir dans la misère. Il a également déclaré que l'équipe au pouvoir ne doit en aucun cas organiser les élections prévus pour 2005 si l'on ne souhaite pas rééditer le massacre des électeures perpétré sous Henri Namphy le 29 novembre 1987. Port-au-Prince, 6 décembre 2004 (AHP)-

Le leader du MIDH insiste auprès du gouvernement intérimaire en faveur d'un dialogue national.

Le leader du Mouvement pour la l'Instauration de la Démocratie en Haïti, Marc Louis Bazin, a appelé le gouvernement intérimaire à initier un dialogue national pour éviter l'échec. Selon Marc Bazin, la méthode utilisée par les actuelles autorités pour résoudre aboutira à coup sûr à l'échec. M. Bazin qui se dit contre l'injustice et les exclusions, a plaidé en faveur de la réalisation d'un dialogue ouvert à tous les secteurs du pays pour poser de manière approfondie les vrais problèmes de la société haïtienne et d'en trouver ainsi les solutions.

Le responsable du MIDH affirme condamner la violence sous toutes ses formes. Il a par ailleurs mis en garde contre l'idée de décerner un mandat international contre le président Jean Bertrand puisque a-t-il dit, l'enquête qui devrait prouver l'implication de ce dernier dans tout ce qu'on lui reproche, vient à peine de commencer.

Interdictions d'organiser des sit-in La Police Nationale d'Haïti a interdit, le mardi 7 décembre 2004, un sit-in que le Groupe de Défense des Droits des Prisonniers Politiques (GDP), avait projeté d'organiser devant le Pénitencier National pour réclamer la libération des prisonniers politiques.

Le responsable du GDP, Ronald St Jean, a dénoncé le comportement des autorités policières qui ont décidé d'interdire ce sit-in au mépris de la constitution "Il s'agit d'une violation flagrante de la constitution de 1987 qui garantit a-t-il dit le droit de ressemblement de la population en vue de faire passer pacifiquement ses revendications", a estimé Ronald St Jean.

Il a annoncé une autre sit-in pour le jeudi 9 décembre devant le quartier général de la MINUSTAH à Bourdon pour continuer de réclamer l'ouverture d'une enquête en vue de trouver les auteurs du massacre du 1er décembre au Pénitencier National. Ronald Saint-Jean a dit disposer d'informations selon lesquelles des dizaines de détenus ont été abattus.

Les parents des prisonniers n'ont pas été autorisés à rester devant le Pénitencier National ce mardi après qu'il eurent remis la nourriture qu'ils avaient apportée à leurs proches. Des unités spécialisées déployées dans la zone avaient interdit également l'accès de la zone aux passants.

L'opération pour soutenir la résolution du 15 décembre 2002 (opposition à Aristide) s'est déclaré sidérée de la façon dont la police a bloqué l'organisation d'un sit-in qu'elle comptait organiser pour sa part devant l'entrée Sud du Palais National pour réclamer le départ des autorités intémaires qui ne sont, a-t-elle dit, d'aucune utilité pour le pays.

Un responsable de cette opération qui regroupe une vingtaine d'organisations sociales et politiques, Yvon Desrosiers, a invité la population à se mobiliser contre le gouvernement Latortue. Yvon Desrosiers s'est déclaré déçu et frustré du fait que la mobilisation GNB menée contre le pouvoir Lavalas, ait débouché sur une telle catastrophe.

AUMOHD - Nouvelle organisation de droits de l'homme: réclame la libération de tous les prisonniers politiques - Une nouvelle organisation de défense des droits de l'homme a été lancé à Port-au-Prince. Il s'agit de l'Association des Universitaires Motivés pour une Haïti de Droit (AUMOHD). Cette organisation se propose de défendre les droits de tous les haïtiens. Le porte-parole de cette organisation, Evelt Fanfan a proné aussitôt la tenue d'un dialogue national sérieux pour résoudre la crise politique qui ronge le pays. Il a également exigé la libération de tous les prisonniers politiques. AHP 6 décembre 2004

Incidents du 5 décembre 2003 - Les militants Lavalas accusés d'être les auteurs de l'attaque du 5 décembre 2003 contre les facultés des Sciences humaines et l'INAGHEI, ont organisé une journée de réflexion au Bel-Air. Ils ont rejeté toute responsabilité dans cette attaque brutale. Le porte-parole des militants du Bel-Air, Samba Boukman, a fait savoir que les événements du 5 décembre à la faculté des Sciences Humaines et l'INAGHEI, faisaient partie d'un complot visant à ternir l'image du président Jean Bertrand Aristide.

Ils ont cité des organisations locales et internationales d'avoir commandité ces malheureux incidents qui visaient, a-t-il dit, à mettrre dos à dos les étudiants et les masses populaires . "Tout le monde aujourd'hui et même les étudiants savent les noms des commanditaires et des exécutants de cette attaque", ont-ils fait savoir, dénonçant la division qui continue de ronger le pays ainsi que les persécutions politiques et les actres de violence. AHP 6 décembre 2004

2ème partie : la logique répression/élimination

Dread Makenzie. 3 cadavres ont été découverts, dans le quartier populaire du Bel-air, présentés comme des victimes des affrontements, depuis la mort de Dread Makenzie, le 5 décembre, entre des gangs qui travailleraient pour des secteurs politiques de tendances diverses.

Un jeune frère du chef de bande Emmanuel Dread Wilmer, Adler Etienne, a été tué par balles, mardi 7 décembre, à la Rue Pavée, à Port-au-Prince. Le lycéen, agé de 18 ans, qui est en classe de Rhéto au Lycée Daniel Fignolé, a été assassiné au moment où il se rendait à l'école. Des témoins de l'action ainsi que Dread Wilmer, ont rendu la police nationale responsable de la mort de l'élève.

Dread Wilmer a rejeté les déclarations de la porte-parole de la PNH Jessy Cameau Coicou selon lesquelles, son frère cadet aurait été tué dans des affrontements entre bandes rivales. Dread Wilmer en pleurs et apparemment très affecté a promis de venger son frère qui, a-t-il dit, s'intéressait beaucoup à ses études. AHP 8 décembre 2004

Militaires démobilisés Le porte-parole des militaires démobilisés du Plateau-Central réaffirme qu'aune force ne peut les désarmer Le porte-parole des militaires démobilisés du Plateau-Central, l'ancien sergent Joseph Jean-Baptiste, a rejeté les déclarations du représentant des Nations Unies en Haïti, Juan Gabriel Valdès, selon lesquelles, la MINUSTAH était prête à désarmer tous les groupes illégaux du pays, y compris les anciens militaires.

Juan Gabriel Valdès avait déploré en début de semaine que les militaires démobiliés continuent de faire la loi dans presque toutes les régions du pays en exhibant leurs armes et procédant à des arrestations. Selon Joseph Jean Baptiste, les militaires démobilisés ne sont pas concernés par cette mesure puisque a-t-il dit, ils sont reconnus par la constitution. "Personne ne pourra nous désarmer", a martelé Joseph Jean-Baptiste qui s'en est pris une nouvelle fois au gouvernement intérimaire qu'il qualifie d'illégal. 10 décembre 2004, AHP

Un rescapé du massacre du pénitencier national Port-au-Prince a affirmé vendredi que plusieurs dizaines de détenus avaient été tués lors du drame du 1er décembre. Des agents de l'Administration pénitentiaire nationale (APENA) et du corps spécialisé UDMO sont accusés d'avoir ouvert le feu sur les prisonniers parce qu'ils protestaient contre leur transfèrement dans une prison de Mirebalais et contre leurs conditions de détention.

Ted Nazaire qui a été libéré deux jours après la tuerie a indiqué qu'il s'agissait d'un véritable cauchemard et déclaré n'avoir eu la vie sauve que par miracle après s'être réfugié dans un dépot. "J'ai vu des policiers impliqués dans les assassinats transporter des "brouettes" de cadavres pour les déverser dans des ambulances".

Dans une intrevue à la station privée Radio solidarité, M. Nazaire, a déclaré avoir vu au moins 15 cadavres dans la seule zone où il se trouvait. Mais au moins 60 prisonniers ont été tués", si l'on tient compte des nombreux voyages effectués par les ambulances qui transportaient des cadavres. D'autres sources affirment que de nombreux corps ont été jetés en dehors de la ville.

Minustha sous pression - De fortes pressions s'exercent sur la Mission des Nations Unies pour la stabilité en Haïti, de la part des tenants étrangers et nationaux du coup d'Etat, et aussi de leurs journalistes. Il s'agit de pousser la composante militaire de cette mission à se comporter, dans les quartiers populaires, à la manière des forces de répression traditionnelle en Haïti, à savoir se baigner dans le sang des pauvres.

Jusqu'à présent les autorités onusiennes semblent tenir bon. Répondant à la question d'un journaliste qui l'interrogeait sur la « passivité » de la MINUSTAH, Juan Gabriel Valdés a éclairci une controverse sur les propos du commandant Heleno Ribeiro Pereira, chef des Casques bleus, auquel on aurait prêté l'intention de ne pas faire usage de la force.

« La MINUSTAH ne va pas utiliser une violence aveugle sans planification et sans stratégies qui pourrait faire de nombreuses victimes innocentes et déclencher un climat insupportable dans tout le pays », voilà ce qu'a dit le Commandant Heleno au Congrès brésilien, a précisé Juan Gabriel Valdés, ajoutant qu'il s'agissait tout simplement des règles de l'ONU.

Parlant des anciens militaires, le Représentant Spécial a déclaré :« Ils ont même arrêté des citoyens et ont pris des mesures manifestement illégales, nous mettant dans une situation plus compliquée en termes de menace à la légalité".

« Nous avons la responsabilité d'empêcher le lien entre la violence criminelle et la violence politique qui permet à certains groupes d'utiliser la violence armée pour leur propre bénéfice et pour accumuler plus de pouvoir », a indiqué le chef de la MINUSTAH qui s'est déclaré par ailleurs en faveur du désarmement des ex-membres de l'armée, du paiement des pensions et d'une partie de leurs arriérés de salaire sur une base forfaitaire, et de leur réinsertion dans la vie civile s'ils n'ont pas commis de crimes.

Le Représentant spécial a par ailleurs insisté sur le dialogue et la réconciliation nationale.

« Dans mes réunions avec les Haïtiens et les partis politiques de toutes les tendances, j'ai constaté une volonté de parvenir à un dialogue qui pourra refléter les préoccupations, les aspirations et les rêves de la majorité des Haïtiens, particulièrement les couches les plus modestes de cette société », a-t-il expliqué. « Le dialogue national n'est pas l'affaire de la communauté internationale ; ce sont les Haïtiens qui doivent dialoguer".


 

3 décembre 2004

VIOLENCES ARMÉES ET VIOLATIONS DES DROITS

CONTRE DIALOGUE NATIONAL

(la chronique de Samedi Smith)

 

Haïtiens à Vertières célébrant la victoire de la liberté

 

Mauvais climat depuis le coup d'Etat du 29 février 2004

Cap-Haïtien - 3 personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées lors d'une intervention de la police nationale dans la nuit de lundi 29 à mardi 30 novembre 2004, dans plusieurs quartiers populaires du Cap-haïtien dont celui de Chada. Deux citoyens ont été tués par balle, le 3ème un personnage très âgé a été battu par la police jusqu'à ce que mort s'en suive. Les habitants de Chada ont accusé les policiers d'avoir commis des exactions inimaginables et d'avoir tiré à hauteur d'hommes. Ils ont érigé des barricades de pneus enflammées pour manifester leur mécontentement.

Port-au-Prince. Les tensions persistent dans plusieurs quartiers de la capitale. Les zones les plus affectées ces derniers jours étaient Lalue, Poste Marchand et les autres quartiers avoisinants ainsi que la région de Delmas. Des rafales d'armes ont paralysé les activités dans toutes les zones sus-citées. notamment au collège Dominique Savio à la rue Lamarre où le Ciné Capitol a également choisi de fermer.

Des véhicules ont également été incendiés. Des agents de la police ont tiré des rafales d'armes ainsi que des gaz lacrymogènes qui ont abouti sur la cour du Collège Saint-Martial. Dans le centre commercial, les étalagistes et les propriétaires d'entreprises ont vite fait de vider les lieux.

Une situation de tension a été également enregistrée un peu plus tard dans d'autres points de la capitale haïtienne notamment à Carrefour Péan. La porte-parole de la Police Nationale d'Haïti, Jessy Cameau Coicou, a fait savoir que c'est grace à l'intervention de la police que les bandits ne sont pas parvenus à causer plus de dégats. Selon Mme Coicou, ces hommes armés avaient même tenté d'incendier un banque privée de la zone. AHP 30 novembre 2004

Colin Powell arrive à Port-au-Prince dans ce mauvais climatl.

Mercredi 1er décembre 2004, à Port-au-prince, alors que le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell visitait Latortue, au Palais National, des hommes armés, montés à bord d'un véhicule ont pénétré dans l'aire du Champ de Mars et jusqu'aux abords du palais, en tirant des rafales d'armes. Les soldats de la MINUSTHA se sont également mis à tirer. Ces incidents ont été enregistrés presqu'au même moment où le secrétaire d'Etat américain atteignait en hélicoptère le palais national. On a relevé plusieurs victimes touchées par des balles perdues.

La plupart des correspondants haïtiens et étrangers ont présumé que ces actions viennent des activistes lavalas. Avec la prolifération des armes et des groupes armés de diverses obédiences, il est difficile d'être aussi affirmatifs. On peut toutefois considérer que s'il s'agit de simples bandits, le coup d'Etat du 29 février est responsables de leur multiplication.

S'il s'agit au contraire de patriotes résistants, on peut considérer que les lavalassiens ne sont pas les seuls patriotes et résistants qui voudraient envoyer un message politique à la communauté internationale. Il ne peut s'agir que de cela.

On ne peut pas imaginer que ces groupes puissent envisager une prise d'assaut du Palais National Haïtien, à bord de véhicule de fortune, qu'elle que puisse être leur frustration de voir ce beau monument, conçu et construit par les plus éminents architectes haïtiens, servir de campement à l'occupant.

Ni qu'on ait voulu attenter à la vie du secrétaire d'Etat. Le vrai patriote haïtien a besoin d'interlocuteur solide pour négocier le moment venu. Le secrétaire d'Etat avait bien compris les démocrates haïtiens en 1994. Mais 10 ans plus tard, il s'est laissé emberlificoter par Dominique de Villepin qui a choisi d'humilier les patriotes haïtiens, à l'occasion du bicentenaire de notre victoire sur son idole Napoléon.

Colin Powell était donc venu encourager le gouvernement de facto à persévérer dans la violation des droits démocratiques et patriotiques des Haïtiens, à violer sans vergogne les droits humains les plus élémentaires. A ignorer le seul chemin conduisant à la paix et à l'Etat de droit qu'est le dialogue national. Il faut continuer d'agir auprès de l'opinion américaine pour qu'elle nous aide à ouvrir les yeux de tous sur les dérapages vicieux d'un régime illégitime et sans scrupule.

M Powell a rencontré des officiels du gouvenement intérimaire et des leaders de plusieurs partis politiques y compris Lavalas qui a été représenté par le docteur Jean Claude Desgranges, un ancien chef de cabinet du président Aristide. Puisse le docteur Desgranges avoir apporté les bons compléments d'information au secrétaire d'Etat.

Détenus massacrés au Pénitencier national Une dizaine de détenus ont été tués, mercredi 1er décembre, en fin de journée, au Pénitencier national de Port-auu-Prince, le jour même de la visite de Colin Powell à Gérard Latortue. Des agents de la force gouvernementale les ont abattus, parce qu'ils protestaient contre leurs conditions de détention et de n'avoir jamais été présentés devant un tribunal. On ignore encore l'identité des victimes, ni la réaction des autorités à ce massacre. On sait que des policiers, à la faveur de la nuit, ont emporté des cadavres vers des lieux inconnus pour faire disparaitre toutes traces.

Divers milieux sont indignés et demandent des comptes. De nombreux parents ont organisé un sit-in improvisé. Ils ont réclamé du gouvernement intérimaire qu'il fasse publier la liste des personnes assassinées, et accélèrer la comparution dans un bref délai des citoyens en détention préventive depuis plusieurs mois. Ces parents de prisonniers incarcérés au Pénitencier National, ont pris part ce jeudi à un sit-in organisé par le Comité de Défense des Droits du Peuple Haïtien (CDPH), devant le quartier général de la MINUSTAH à Bourdon.

Les participants au sit-il réclament justice et la libération des prisonniers politiques. Ils ont dénoncé l'intolérance des autorités intérimaires qui emprisonnent des citoyens pour leurs conviction politiques. D'autre part, ils ont demandé que les détenus soient déférés par devant leur juge naturel.

Le correspondant de l'agence Reuters, Guyler C. Delva qui s'est rendu sur place a été formel: tous les 7 détenus transportés à la morgue ont tous été tués par balles. Ils ont été abattus par des agents de la police au moment de leur mouvement de protestation, a fait savoir M. Delva. .

Pour le secrétaire général du Comité de Défense des droits du Peuple Haïtien (CDPH), Ronald St Jean, ce qui s'est passé la veille au Pénitencier National vient confirmer des déclarations selon lesquelles un complot, visant à assassiner les prisonniers politiques politique Lavalas, était en préparation.

Pour sa part, le leader de l'Alliance pour la Libération et l'Avancement d'Haïti (ALLAH), Reynold Georges, s'est déclaré sidéré face à cette tuerie perpétrée, a-t-il dit, par des policiers dans le plus grand centre de détention du Pays, contre des prisonniers politiques.

Le responsable du Comité des Avocats pour le Respect des Libertés Individuelles (CARLI), Renan Hédouville, a fait savoir que toute la responsabilité du drame du pénitencier national en incombe aux autorités pénitentiaires puisque a-t-il dit, la sécurité de tout détenu dépend entièrement de l'Administration Pénitentiaire. Il a réclamé l'ouverture d'une enquête sérieuse pour faire le jour sur ce dossier, en publiant les noms des victimes et en traduisant les coupables par devant la justice. Le responsable du CARLI a noté par ailleurs que plusieurs des détenus qui continuent de croupir au pénitencier national bénéficient d'une ordonance de mise en liberté.

La faillite du gouvernement de facto constatée par ses plus proches alliés

Convergence Un porte-parole de la Convergence démocratique, Paul Denis, a dit croire que le gouvernement provisoire devrait démissionner. "Il serait normal de se soulever contre le gouvernement intérimaire, mais cela ne peut se faire de n'importe quelle manière, car ce serait cautionner les actes de violence commis par des partisans de Jean Bertrand Aristide", a-t-il fait savoir. Il a indiqué que la plateforme de l'ancienne opposition étudie actuellement un moyen d'aboutir à la démission de l'actuel gouvernement.

Résolution du 15 décembre 2002. Un responsable de cette opération, Serge Jean Louis, a estimé que ce gouvernement n'a pas sa place à la tête du pays et qu'il devrait remettre le pouvoir pour pemettre à des gens capables d'orienter le pays dans la bonne direction. Il a annoncé l'organisation d'un sit-in pour le mardi 7 décembre devant le palais national pour exiger le départ du gouvernement. Le gouvernement Latortue et les responsables de la justice sont surtout accusés d'avoir enclenché une chasse aux sorcières en faisant arrêter des citoyens sans motifs précis sur de simples indications ou pour leurs opinions politiques.

FRN Le secrétaire général adjoint du Front pour la Reconstruction Nationale (FRN), Wilfrid Joseph a dénoncé lundi 29 novembre 2004 les persécutions dont sont l'objet les dirigeants et militants de Fanmi Lavalas à travers le pays. Dans une interview à Radio Solidarité, Wilfrid Joseph a estimé que beaucoup d'entre eux ont été arrêtés et emprisonnés de manière illégale. Dr Wilfrid Joseph s'est prononcé contre l'injustice qui selon lui, bat son plein dans le pays.

Arrestations arbitraires La porte-parole de la Police Nationale, Jessy Cameau Coicou, a présenté mercredi, 1 décembre, le bilan des opérations menée pour la période du 16 au 27 novembre. Lors d'une conférence de presse, Mme Coicou a fait savoir que la police a confisqué 18 revolvers, 13 pistolets, 15 fusils et 2 grenades à fragmentation. Elle a fait savoir que 10 personnes recherchées depuis longtemps par la police dont un garçon de 13 ans, ont été arrêtées lors de cette opération.

Jessy Cameau Coicou a par ailleurs donné l'assurance que l'enquête ouverte sur le vol de 180,000 dollars américains, la semaine dernière dans un hôtel de Port-de-Paix et attribué à des policiers, suit normalement son cours. 7 policiers et un inspecteur général ont été mis en isolement dans le cadre de cette affaire. La porte-parole de PNH qui annonce pour bientôt la publication des résultats de cette enquête a assuré que les coupables seront punis conformément à la loi.

La conclusion qui s'impose c'est que le gouvernement de facto, si cher à la France et aux Etats-Unis, n"est que crimes et corruption. Sa transition a consisté en interruption du processus démocratique et restauration de l'état sauvage macoute.


 

27 novembre 2004

Des milliers d'Haïtiens manifestent

leur soutien au Président Aristide

(26 novembre 2004)

 

Des milliers d'Haïtiens ont défilé à Port-au-Prince pour manifester leur soutien au Président Jean-Bertrand Aristide, et demander à la communauté internationale de l'inclure dans la recherche de la paix en Haïti. Cette arche du vendredi 26 novembre était pacifique, contrairement aux autres récentes manifestations contre le gouvernement installé après le départ d'Aristide en février.

Les manifestants se sont maintenus dans le voisinage des quartiers populaires où le soutien à Aristide demeure très fort et où la police et et les troupes de l'ONU dirigées par les Brésiliens ne sont pas intervenus. "Il ne peut pas y avoir de paix, de réconciliation et de démocratie, sans Aristide", a déclaré Samba Boukman le leader de la marche. " Rejeter Aristide c'est rejeter la majorité du peuple haïtien." Le leader lavalas réclama l'établissement d'un "nouveau gouvernement de consensus national" qui inclurait le Parti Fanmi Lavalas et faciliterait le retour du Président Aristide

Depuis le départ d'Aristide, le gouvernement de facto de Gérard Latortue a arrêté des centaines de gens liés à Aristide ou à Lavalas. Des groupes de droits humains se disent alarmés de l'aggravation des violations des droits humains par les polices du gouvernement.

Les officiels de facto démentent les rapports des organisations relatifs aux exécutions sommaires et arrestations arbitraires par la police. Mais les manifestants que des témoins estiment à 6.000 ont déclaré qu'il n'y aurait pas de paix sans réconciliation. "Aristide est notre sang, nous ne le renierons jamais. Ils peuvent faire deux choses, soit nous tuer tous, soit le ramener," déclare Mariline, une manifestante de 26 ans, quiportait un drapeau haïtien enroulé autour de la tête.

Les partisans d'Aristide ne sont les les seuls mécontents contre le gouvernement de facto. Les anciens soldats qui avaient participé à la rébellion de février sont deviennent frustrés de n'avoir pas reçus les privilègesqu'ils attendaient. Des centaines d'étudiants qui s'en prenaient, il y a quelques mois à Aristide, sont descendus jeudi dans la rue, pour protester contre l'assassinat d'un de leurs camarades. "Ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui nous avaient utilisés quand ils voulaient chasser Aristide. Maintenant ils n'ont plus besoin de nous," a déclaré Joseph, un étudiant 24 ans de l'université d'Etat d'Haïti.(sources : Reuters, 27/11/04 ; BBC NEWS: 2004/11/27)


23 novembre 2004

 

La solution au problème de la sécurité

réside dans l'instauration et le renforcement

de l'Etat de droit

pour le respect des droits civils et politiques de chacun

(La Chronique de Samedi Smith)

 

Louis Joinet.- Depuis le passage du premier ministre canadien, l'événement qui me parait plus significatif en Haïti est la visite de Mr Louis Joinet, expert indépendant des Nations Unies en matière de droits humains. C'est sa 5ème mission en Haïti qui lui a pris 10 jours de travail.

La dernière fois, il a été très critique à l'égard du gouvernement du président Aristide, son rapport utilisé comme une pièce maitresse de la machine du coup d'Etat. Louis Joinet qui vient de terminer sa 5è mission en Haïti n'a pu présenter qu'un rapport préliminaire sur la situation des droits de l'hommes en Haïti, souligant sans entrer dans les détails que les droits des haïtiens continuaient d'être violés dans le pays, plus de 8 mois après le départ forcé du président Aristide.

Il a fait savoir qu'après 10 jours de travail, il n'était pas en mesure de dresser un bilan sur les événements qui se déroulent dans le pays, malgré les rapports accablants sur la situation des droits humains, avec notamment les exécutions sommaires opérées dans les quartiers populaires, présentés par de nombreuses organisations de droits de l'Homme.

Il a toutefois promis son retour en Haïti en mars 2005. Il dit espérer qu'à l'occasion, il trouvera un terrain plus accessible pour les travaux d'enquêtes, en vue de pouvoir présenter un rapport plus approfondi.

Une délégation d'Amnesty Intyernational avait au terme d'une mission la semaine dernière appelé le gouvernement intérimaire à mettre en place une commission d'enquête indépendante pour faire la lumière sur les assassinats et les exécutions sommaires attribués à la police nationale et perpétrés dans les quartiers populaires de Port-au-Prince.

Bernard Gousse.- La seule action concrète à l'actif de Louis Joinet a été de donner une consultation juridique à Bernard Gousse au sujet du fameux mandat d'arrêt international contre le président Aroistide. C'est Joinet qui a conseillé à Gousse de commencer par émettre un mandat local avant le mandat international. Ce genre de rapport avec des politiciens haïtiens fait croire à certains étrangers que l'Haïtien ne sait rien à rien. Dans l'euphorie de cette supériorité factice et facile, certains étrangers sont prêts à blanchir un gouvernement illégitime qui se livre au grand jour à des violations flagrantes des droits humains. Oh Ponce-Pilate!

OCHA.- Contrairement à Louis Joinet, un autre organisme de l'ONU voit bien comment la sécurité se détériore. La Coordination humanitaire de l'ONU décrit une détérioration de la sécurité dans le pays où les bandes armées, notamment les anciennes Forces armées haïtiennes, se posent avec de plus en plus d'audace en garants de l'ordre public. La détérioration de la sécurité, particulièrement aux Gonaïves est particulièrement préoccupante indique le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) dans un communiqué faisant le point sur la situation à Haïti.

Le banditisme et les comportements criminels sont de sérieux obstacles à la mise en œuvre des programmes humanitaires mais aussi au processus de transition qui permettrait de faire passer le pays d'une situation d'urgence à une phase de réhabilitation et de développement, indique OCHA qui souligne que les anciens membres des Forces armées haïtiennes font preuve d'une audace croissante, reprenant le contrôle de fait d'un certain nombre de villes. Au plan de la sécurité, la situation à Port-au-Prince reste plutôt stable en dépit d'une tension diffuse et des tirs sporadiques quotidiens, poursuit-il. Des affrontements réguliers entre des gangs lourdement armés et la police nationale de Haïti (PNH) se traduisent par des pertes régulières des deux côtés.

Parade militaire.- Les militaires démobilisés, qui entendaient effectuer une grande parade à Port-au-Prince le 18 novembre, ont été bloqués par des Casques bleus de l'Onu (Minustah) au niveau de la route de Frères en raison de la décision du gouvernement d'interdire toute marche armée dans la capitale. Les anciens militaires ont tout de même effectué une courte parade sur un tronçon de la route de Frères, où ils détiennent une base.

Les militaires démobilisés ont pu défiler jeudi dans plusieurs villes de provinces, à l'occasion de la célébration du 201e anniversaire de la Bataille de Vertières. A Jacmel, à Petit-Goâve, au Cap-Haïtien, des anciens soldats des ex-forces armées d'Haïti ont gagné les rues sous l'oeil de la Minustah et avec le support de quelques partisans civils. Ils veulent reconstituer l'armée démobilisée en 1995 par le président Aristide, pour attentats graves et systématiques contre l'ordre constitutionnel.

Boniface Alexandre.- Ce comportement des militaires démobilisés est facteur majeur de déstabilisation. Comme tout citoyen ils ont le droit de réclamer et de manifester. Mais, brandir les armes, attenter à la liberté, aux biens et aux vies des gens comme ils le font, constituent des crimes dont le gouvernement de facto se rend complice, sinon co-auteur. Monsieur Boniface Alexandre s'est montré, encore une fois, plus réfléchi dans cette affaire, et plus respectueux d'un ordre juridique en déclarant : "La décision définitive sur l'institution militaire sera prise par le gouvernement issu d'élections l'année prochaine", "La constitution prévoit des forces armées d'Haïti, mais la loi doit définir la nature, la structure, les tâches de l'institution. Il faut reconnaître que l'armée ne peut pas être reconstituée du jour au lendemain".

Dany Toussaint.- Dany Toussaint est moins scrupuleux. Il propose de confier les affaires de police en Haïti aux anciens militaires. qui seraient seuls capables de neutraliser, d'après lui, la résistance démocratique à Port-au-Prince et dans les différentes régions du pays. A ce moment a-t-il dit, la police se confinerait uniquement à sa mission de protéger et servir. C'est une amère utopie cette trouvaille du major Toussaint. Cette petite milice macoute serait tout aussi incapable de dompter les masses haïtiennes que celles de duvalier et de Cédras. C'est une proposition naïve de la part de Dany qui croit que les véritables maîtres du pouvoir vont lui confier une milice pour réaliser son rève personnel.

"La solution au problème de la sécurité réside dans l'instauration et le renforcement de l'Etat de droit. Une fois que la sécurité politique est garantie par le respect des droits civils et politiques de chacun, la sécurité quotidienne pourra compter sur la mobilisation nationale contre le gros et le petit banditisme. Sinon, l'autodéfense généralisée, contre le brigandage politique et de droit commun, aura encore de beaux jours devant elle".(SS)

Ferdinand Wilfaud dit Ti Will.- La Coalition Nationale pour les Droits des Haïtiens (NCHR), a exigé mercredi l'arrestation de Ferdinand Wilfaud dit Ti Will, pour son implication dans l'assassinat la semaine dernière aux Gonaïves d'une fillette de 6 ans, Francesca Gabriel.

Ti Will faisait partie du groupe de rebelles qui avait pris les armes lors de l'insurrection anti-Aristide en février dernier. De nombreux secteurs de la ville des Gonaïves se sont déclarés sidérés du fait que ce dernier ainsi que les autres membres de son groupe n'aient toujours pas été désarmés.

Ils considèrent également comme une preuve de tolérance à leur égard le fait que l'assassin de Francesca Gabriel n'ait toujours pas été mis aux arrêts. Un dirigeant de la NCHR, Yolène Gilles, a fait savoir que le commissaire du gouvernement des Gonaïves doit mettre l'action publique en mouvement contre Ti Will. Selon Mme Gilles, ce crime vient de prouver une fois de plus que les groupes armés n'ont aucun respect de la vie. (AHP 17 novembre 2004)

Encore plus de militaires étrangers.- Puisque les Haïtiens préfèrent massacrer leur propre population au lieu de s'unir sous un ordre constitutionnel, les pays étrangers se voient inviter à utiliser ce territoire pour mener leurs exercices policiers, militaires et diplomatiques. La France pour consoler les Etats-Unis de son refu_s en Irak, le Brésil pour démontrer qu'il est capable d'assumer un poste au Conseil de Sécurité des Nations Unies, la Chine veut faire, en Haïti, la démonstration de ses capacités d'assurer la sécurité des Jeux olympiques d’été 2008 à Pékin.

Un nouveau contingent brésilien composé de 220 militaires de la marine et 30 soldats de l'armée sont en route pour Haiti. Le Brésil a déja sur place 1198 militaires en Haiti, de la force de la Minustha (Mission de stabilisation des Nations Unies).

Le navire brésilien, Mattoso Maia, transporte 44 véhicules blindés Urutu et six containers. Il devrait arriver à Port-au-Prince le 6 décembre prochain et sera de retour au Brésil le 3 janvier prochain, rapatriant le premier contigeant de ce pays envoyé en mission en Haiti.

Des sommités de l’intelligentsia haïtienne, d'après Leslie Manigat, composent la commission présidentielle de commémoration du bicentenaire. Elles s'appellent "Victor Benoît, professeur d'histoire ; Suzy Castor, historienne et veuve du professeur Gérard Pierre-Charles ; Fritz Daguillard, collectionneur et écrivain ; Claude Moïse, historien et rédacteur en chef du journal « Le Matin » ; Michel Hector, président de la Société haïtienne d'histoire et de géographie ; Michel Philippe Lerebours, archéologue et historien de l'art, et la sociologue Michèle Pierre Louis, sociologue et présidente de la Fokal.»

Célébration du bicentenaire (1er janvier 2004)

 

Manigat, président de la commission, compte sur leur compétence pour relever tous les défis, malgré :

-une catastrophe naturelle, la deuxième en moins de trois mois, qui a dévasté la ville des Gonaïves, cité de l'indépendance.

-l'opération demandant le retour de Jean-Bertrand Aristide

-la présence des forces étrangères sur le territoire national

parce que

« Célébrer le bicentenaire de l'indépendance d'Haïti est plus que nécessaire en raison du caractère unique de cet événement dans l'histoire universelle » dit M. Manigat, candidat annoncé à la présidentielle de 2005.

« Vu les circonstances, il ne faudrait pas seulement célébrer l'année de l'indépendance. Il nous faudrait célébrer une décade de l'indépendance »; « une décade qui nous permettra de construire ce pays que nous voulons, de jeter les nouvelles bases dont nous rêvons et pour lesquelles nous devons travailler. »(Suzy Castor)

En vérité, si le sommet de l'intelligence haïtienne se réduit à mépriser la ferveur de la célébration de l'indépendance haïtienne, qui a mobilisé 1 million de personnes à Port-au-Prince, et des foules immenses dans les départements, pour la seule raison que le pays était dirigé par un président élu qui ne plaisait pas aux "sommités", on peut craindre que notre pauvre pays ait atteint le degré zéro de l'intelligence.

Car l'intelligence haïtienne n'a pas pour vocation de relayer les idéologies de la dominance. Son rôle est de donner du sens à l'existence de cette nation, à ses joies, à ses peines, et à ses luttes.


16 novembre 2004

 

Le Sénateur Lavalas Gérard Gilles met les choses au point

à la réunion du gouvernement de facto

avec le Premier ministre canadien Paul Martin

 

Sénateur Louis Gérard Gilles

 

Le premier ministre canadien Paul Martin a été reçu à Port-au-Prince le dimanche 14 novembre 2004, par le gouvernement de facto réuni au grand complet dans un banquet de 100 couverts, avec la participation des chefs de 14 "partis" politiques, en présence d'un représentant du Parti majoritaire persécuté Fanmi Lavalas.

Le leader canadien a expliqué aux Haïtiens présents que "la communauté internationale a déployé des efforts considérables pour aider Haïti, mais que nous ne pourrons pas accomplir nos engagements sans l'existence d'une réconciliation nationale entre vous Haïtiens".

Le Sénateur Lavalas s'est exprimé en toute franchise sur la notion de réconciliation :

"une véritable réconciliation entre des adversaires politiques de longue date n'est pas réaliste," " je n'utiliserais pas le mot réconciliation", "Quand un ami très proche vous poignarde dans le dos, vous ne pouvez plus être son ami parce qu'il a trahi votre confiance".

"Nous pourrions trouver un compromis historique pour survivre".

Le Sénateur Lavalas dit espérer "que le gouvernement canadien puisse nous aider à avoir un dialogue -un dialogue honnête et ouvert".

Gilles explique qu'il a participé à la réunion pour dire à Paul Martin que 2000 membres du Parti Fanmi Lavalas sont emprisonnés, et que le parti voudrait participer au processus électoral, mais qu'il lui est impossible d'organiser des meetings et des manifestations.

De son côté le premier ministre canadien affirme que:

"il est absolument nécessaire que le parti Lavalas de Aristide participe aux élections. Vous ne pouvez pas avoir des élections démocratiques, réellement, si une grande partie de la population les boycottent."

Le premier ministre canadien était accompagné d'un groupe de parlementaires canadiens. Il a expliqué que les donateurs étrangers seront réticents à continuer d'envoyer de l'aide à Haïti, si le pays échoue à tenir des élections libres. Il insiste sur le point que la sécurité et la réconciliation nationale sont essentielles à cette mission.

Selon l'AHP du 15 novembre, le sénateur Lavalas Gérald Gilles a dénoncé les persécutions dont les dirigeants, cadres, de Fanmi Lavalas sont l'objet à travers le pays.

"Comment nous demander de négocier pendant que les centres de détention regorgent de prisonniers politiques Lavalas", qualifiant d'intolérable une telle situation. Gérald Gilles a exigé la libération de ses collègues et des partisans Lavalas arrêtés illégalement.

Le sénateur Gilles a dénoncé par ailleurs ce qu'il appelle les extrémistes de tous bords qui utilisent la violence pour arriver à leurs fins ou qui utilise la répression aveugle pour réduire au silence leurs adversaires politiques

Le dirigeant du Parti Nationaliste Démocratique et Progressiste d'Haïti (PNDPH), Turneb Delpé, a estimé lundi que le premier ministre Gérard Latortue était étranger aux problèmes du pays et sa présence à la tête du gouvernement est un handicap pour le processus de transition.

Par ailleurs, l'ancien colonel Himmler Rébu, a qualifié d'utopique l'idée du gouvernement Latortue de lancer un mandat d'arrêt international contre Jean Bertrand Aristide. Selon Himmler Rébu, une action en justice contre le président Aristide serait beaucoup plus nuisible pour certains proches ou responsables de ce pouvoir que pour M. Aristide lui-même.

L'Agence HPN rapporte que le Sénateur Lavalas Gilles a indiqué dimanche 14/11/04 que son parti entendait obtenir le retour au pays de Jean Bertrand Aristide, exilé actuellement en Afrique du Sud, et la libération des « milliers de prisonniers politiques » lavalas avant de s’engager dans le processus électoral.


14 novembre 2004

 

LA RÉCONCILIATION NATIONALE HAITIENNE

EST POSSIBLE ET NÉCESSAIRE

(chronique de Samedi Smith)

"Au fur et à mesure que se dévoile la nature anti-démocratique et anti-patriotique du régime de facto, de plus en plus de citoyens et de personnalités de toutes les classes sociales et tendances politiques vont s'unir aux masses défavorisées pour imposer le rétablissement de la liberté et de l'indépendance de la patrie haïtienne." (S.S.)

 

Pour Marc Bazin leader du MIDH

Pas de solution tant qu'on persistera à écarter Lavalas

 

Marc L. Bazin, le leader du Mouvement pour l'Instauration de la Démocratie en Haïti (MIDH), a salué mercredi le courage de la présidente du Conseil électoral provisoire qui a décidé de se retirer de cette institution. Elle s'est retirée, dit-il, pour éviter de faire le jeu de ceux qui veulent utiliser l'actuel CEP pour contrôler les élections et s'accaparer du pouvoir.

Marc Bazin a estimé qu'il n'y a plus rien à espérer de ce conseil puisque a-t-il dit, un problème de crédibilité énorme se pose à la base. Il a aussi souligné que ce CEP a été vicié à la base puisque, a-t-il dit, il a été formé dans l'unique but d'écarter le parti de Jean Bertrand Aristide des élections.

La démission de Mme Roselor devrait servir à lancer le dialogue national qui débouchera sur la réconciliation nationale, puisque le gouvernement Boniface/Latortue a échoué, a-t-il dit. Selon Marc Bazin, il n'y aura aucune résolution à la crise haïtienne tant qu'on persistera à écarter Fanmi Lavalas des démarches visant la recherche de solutions. M. Gérard Latortue a rejeté mardi toute idée de dissoudre le Conseil Electoral Provisoire suite à la démission lundi de la présidente Roselor Julien.


14 novembre 2004

Une nouvelle fois Reynold Georges dénonce

les arrestations illégales perpétrées par le régime de facto

Le leader de l'Alliance pour l'Avancement et la Libération d'Haïti (ALLAH), Reynold Georges, a dénoncé une nouvelle fois mercredi le caractère illégal des arrestations de plusieurs cadres et d'anciens dirigeants lavalas. Reynold Georges a rejeté les allégations des responsables du gouvernement selon lesquelles il y aurait flagrance dans le cas de ses clients dont le sénateur Yvon Feuillé et l'ancien député Rudy Hériveau.

"Un flagrant délit ne se présume pas mais se constate", a-t-il dit, soulignant qu'aucun dossier de flagrance n'a été annexé aux dossiers des accusés. Le leader de l'ALLAH a estimé d'autre part que l'arrestation du père Gérard Jean-Juste prouve une fois de trop que les autorités de facto se livrent tête baissée à des persécutions politiques contre les partisans et proches de Fanmi Lavalas.


 

9 novembre 2004

 

Pour ou contre la réconciliation nationale

pour ou contre les massacres

LE PALAIS NATIONAL HAÏTIEN

La cellule nationale de base des Organisations Populaires de Fanmi Lavalas, a publié, ce lundi 8 novembre, un plan cadre de réflexion pour aider à résoudre la crise haïtienne. Dans une note envoyée à l'AHP, les membres de la cellule a plaidé en faveur de la mise en place d'un gouvernement de consensus en vue du rétablissement de la paix et de la réconciliation nationale.

Cette note a le mérite de représenter une contribution d'un secteur fortement engagé dans la crise ouverte avant et après le départ forcé du gouvernement d'Aristide. Mettre ses arguments sur la table est la meilleure façon de témoigner de son choix entre la réconciliation et le massacre.

D'après la cellule Lavalas, le gouvernement intérimaire doit surseoir au plan macabre baptisé "opération Bagdad" qui a déjà fait beaucoup de morts, souligne la note.

La cellule exige la libération de tous les prisonniers politiques ainsi qu'une amnistie générale et l'entreprise de négociations sérieuses entre le président Aristide, Fanmi Lavalas, les partis politiques, le groupe des 184, avec l'ONU, l'OEA et la CARICOM comme facilitateurs.

Ces négociations devraient permettre de créer les conditions nécessaires pour favoriser le retour à l'ordre constitutionnel dans le pays, indique la cellule qui réclame la nomination d'un autre état major pour la police nationale d'Haïti ainsi que d'autres délégués départementaux et d'autres commissions communales et la formation d'un nouveau Conseil Electoral Provisoire en vue de l'organisation de bonnes élections dans le pays.

La cellule a également plaidé en faveur de la mise en place d'un plan de sécurité nationale qui correspondrait à la réalité du pays et du désarmement de tous les groupes armés illégalement. Toute démarche relative à la reconstitution des anciennes Forces Armées d'Haïti devrait être suspendue en attendant l'arrivée d'un nouveau gouvernement qui sera élu démocratiquement selon la constitution de 1987, souligne la note.

La cellule de Organisations Populaires de Fanmi Lavalas a finalement plaidé en faveur d'un dialogue national pour chercher à sauver le pays. D'autres secteurs de la base se proposaient de réagir sur ce document tout en exprimant leurs réserves ou désaccord. Source : AHP 8 novembre 2004


7 novembre 2004

Jusqu'à présent le plus grand ennemi de la réconciliation nationale c'est le gouvernement intérimaire installé par le coup d'Etat franco-américain. Il utilise la violence des assassinats et des emprisonnements arbitraires contre ses opposants, notamment les cadres et militants du parti Lavalas. Ses meilleurs soutiens sont naturellement les puissances étrangères qui l'ont fabriqué, et les gangs locaux qui en profitent.

Un responsable du groupe des 184, Charles Henri Backer, presse ce gouvernement de prendre des "mesures drastiques" contre ses opposants ou de démissionner. D'après lui: "Si les actes de violences se poursuivent c'est parce que le régime intérimaire n'a pas fait ce qu'il fallait contre les barons lavalas".

Dans un tout autre registre, Me Reynold Georges estime que le gouvernement doit démissionner pour refus de respecter la loi. Le leader de l'Alliance pour l'Avancement et la Libération d'Haïti (ALLAH), Me Reynold Georges, a dénoncé une nouvelle fois vendredi les persécutions politiques orchestrées par le gouvernement Latortue contre les responsables du parti politique Fanmi Lavalas.

Reynold Georges, l'un des avocats qui défendent les parlementaires Lavalas, a inscrit ces persécutions dans le cadre d'une démarche visant à empêcher l'organisation politique Fanmi Lavalas de participer aux prochaines élections.

Le sénateur Yvon Feuillé et l'ancien député Rudy Hérivaux arrêtés le mois dernier au local de Radio Caraïbes alors qu'ils venaient de participer à une émission sont gardés en détention sans avoir été déféré devant un tribunal.

D'autres dirigeants et cadres du Parti dont l'ancien premier ministre Yvon Neptune sont incarcérés au Pénitentier National depuis plusieurs mois sans avoir été entendus par un juge. Me Georges réclame la libération de tous les prisonniers politiques.

Face aux exactions de ce régime, de plus en plus d'organisations de droits humains se réveillent de leur anesthésie. Le CARLI (Le Comité des Avocats pour le Respect des Libertés Individuelles) dénonce de nombreux cas d'exécutions sommaires dans les quartiers populaires et des assassinats d'enfants des rues

Cette situation est caractérisée, a-t-il dit, par de nombreux cas d'assassinat enregistrés depuis plusieurs semaines, des cas de vols, de viols sur des femmes et des enfants et des cas d'exécution sommaire enregistrés dans la capitale haïtienne notamment dans des quartiers populaires.

Cette vigilance s'étend au cas des innombrables prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles de Latortue/Gousse . Le responsable du Comité de Défense des Droits du Peuple Haïtien (CDPH), Ronald St-Jean, a fait savoir vendredi 5 novembre 2004 que les responsables de l'Administration Pénitentiaire Nationale (APENA), ont procédé au déplacement de 3 détenus vers d'autres centres de détention situés dans les environs de la capitale haïtienne.

Il s'agit de l'ancien député de St Marc, Amanus Mayette qui se trouve actuellement au commissariat de Pétion-Ville, de Anthony Nazaire à l'Arcahaie et Harold Sévère transféré à Carrefour. Ronald St-Jean a promis de rencontrer les responsables de l'APENA pour s'enquérir des motifs du du transfèrement ment de ces prisonniers politiques. La confiance ne règne pas à l'égard de cet Etat macoute sans duvalier.

Le leader du Grand Rassemblement pour l'Evolution d'Haïti (GREH), Himmler Rébu, s'est révélé plus constructif que les enragés des 184. Il a invité, ce même vendredi, le gouvernement intérimaire à négocier avec Fanmi Lavalas s'il souhaite effectivement parvenir à la résolution de la crise qui frappe le pays. "On ne peut pas penser politique sans Fanmi Lavalas"a estimé Himmler Rébu.

Le responsable du GREH s'est déclaré contre l'utilisation de la violence comme méthode pour combattre la violence. "Cela n'a jamais aidé à résoudre les problèmes dans aucun pays", a indiqué M. Rébu qui impute la mauvaise situation actuelle à ceux qui ont donné naissance à l'actuel gouvernement.

Himmler Rébu estime que si 8 mois après le départ d'Aristide, le pays est toujours en proie à la violence, c'est la preuve que rien n'a été planifié par les signataires de l'accord du 4 avril.

Comme on pouvait s'y attendre, des prêtres et des soeurs de l'archidiocèse de Port-au-Prince réclament la libération du père Jean-Juste

Des prêtres et des soeurs de l'archidiocèse de Port-au-Prince, ont dénoncé, jeudi 4 novembre 2004, l'arrestation et l'emprisonnement sans jugement du révérend Père Gérard Jean-Juste par les autorités intérimaires. Le Père Gérard Jean-Juste a été arrêté au presbytère de la paroisse Ste Claire à Petite Place Cazeau.

Dans un communiqué de presse, les religieux ont exigé la libération du prêtre puisque son arrestation est illégale, ont-ils dit. Les signataires du communiqué ont évoqué plusieurs articles du droit canon qui protègent les religieux contre des abus. Est-ce que Latortue croit vraiment qu'il peut tout piétiner pour assouvir sa haine contre Aristide?

Si l'honneur perdu des Haïtiens s'était réfugié dans les quartiers pauvres si méprisé par les mercenaires et les collabos. Un appel à la paix a été lancé, le 4 novembre, un appel à la paix dans les quartiers populaires de Port-au-Prince. Un militant d'Organisation Populaires du Bel-Air qui a requis l'anonymat, s'est déclaré bouleversé par la répression dont sont victimes les habitants de ces quartiers.

"Cette situation doit changer pour laisser la place à la paix", a-t-il fait savoir. En ce sens, ce membre d'OP a proposé la formation d'une délégation de 5 représentants de différents quartiers pour négocier avec les autorités intérimaires. Toutefois, les autorités doivent faire preuve de sens de responsabilité dans cette démarche pour le rétablissement d'un climat de paix dans le pays.


 

2 novembre 2004

L’ambassadeur français en Haïti, Thierry Burkhard, a renouvelé le soutien de la France au gouvernement de facto. Le diplomate a condamné les actes de violence enregistrés dans le pays en soutenant que la position de son gouvernement restait inchangé en ce qui concerne l’ancien président haïtien Jean Bertrand Aristide.

On l'aura compris, il n'est pas sur le sentier du dialogue!

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