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ARCHIVES AVRIL_MAI 2003


2 mai 2003

 

9ème CONGRES NATIONAL

DE L'ASSOCIATION DES FIDELES CHARISMATIQUES

 

Selon l'AHP, Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé du 25 au 27 avril au 9ème Congrès charismatique national organisé à Port-au-Prince par le Comité National de l'Association des Fidèles Charismatiques d'Haïti (AFCH). Les participants au congrès organisé au local des Frères de Saint-Louis de Gonzague à Delmas étaient venus en grand nombre des 9 départements géographiques du pays et de la diaspora.

Au moment où les vedettes politiques se sont détournées de la population, nous tenons à faire connaitre le message des Fidèles Charismatiques d'Haïti.

Cette manifestation religieuse s'est déroulée dans une ambiance de joie, de chants, de prières, de scènes de louange et d'adoration, autour du thème central "Pourquoi avez-vous peur, hommes de peu de foi ".

Plusieurs autres thèmes dont "Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique", "Je sais en qui j'ai mis ma foi", ont été débattus au cours de ce congrès.

Les principaux intervenants dont Mgrs. Pierre Antoine Paulo, Pierre André Dumas, Simon Pierre Saintilien, les pères Jules Campion et Yan Taylor ont exprimé le souhait que la population haïtienne et les chrétiens catholiques cultivent l'unité, le partage, la solidarité et le respect mutuel, dans la perspective d'une nouvelle société.

La deuxième journée du congrès, samedi, a été marquée par un ministère de guérison à l'intention des malades et des infirmes.

Le responsable des relations publiques du comité, Pierre Levêque Lamy, a indiqué que le 9è congrès de l'AFCH a été une réussite à tous les niveaux. Selon M. Lamy, ce congrès est le meilleur jamais réalisé par le comité. Il a souligné qu'aucun incident malheureux n'a été enregistré au cours des trois journées de prière. Il a salué le courage de la responsable nationale du comité, soeur Claire Gagné qui s'est donnée corps et âme en vue de la réalisation de cette manifestation religieuse.

Expérimenter l'amour pour vaincre la peur et la division

L'accompagnateur des Mouvements d'Action Catholique de l'Archidiocèse de Port-au-Prince, Mgr Pierre-André Dumas, a invité dimanche les chrétiens catholiques et la population haïtienne à expérimenter dans leur vie quotidienne l'amour du Christ pour se libérer de la division et de la peur qui rongent leur foyer et leur pays. Dans une homélie prononcée à l'occasion de la cérémonie de clôture du 9ème congrès charismatique national, Mgr. Dumas a fait savoir que la culture de cet amour permettra aux haïtiens de divorcer d'avec un ensemble de maux qui jalonnent leur histoire de peuple. Il a notamment cité la trahison et la jalousie. L'Évêque a également indiqué que l'amour du christ devrait contribuer à mettre fin aux luttes fratricides, la recherche d'intérêt et de prestige personnel, la vengeance, la destruction de la réputation d'autrui et la condamnation d'innocents.

Dans un sens plus large, Mgr Pierre-André Dumas a dénoncé la discrimination sociale et l'utilisation de la force pour maintenir son hégémonie sur les plus faibles. "Il ne faut pas continuer à juger les gens en fonction de leur apparence ou de la couleur de leur peau", a lancé l'Évêque qui condamne le fait que certaines personnes utilisent leur grands moyens pour imposer leurs idées ou pour détruire les autres. L'amour du Christ, a-t-il dit, devrait également permettre d'en finir avec la manipulation de la vérité, l'entortillement de la justice et l'instauration 'un climat de terreur dans les familles. L'évêque invite le peuple haïttien à renouer le contact avec les prescriptions divines pour en finir avec le doute, les violence, les agressivités et la division.

Redevenir "la perle des Antilles"

Le curé de la paroisse du Sacré-Coeur de Turgeau, le père Jules Campion, a invité le peuple chrétien d'Haïti à consacrer le pays à Jésus pour que règne la paix, l'union et la compréhension mutuelle. Dans une prédication sous le thème << les 3 béatitudes de la foi>> à l'occasion de la 2ème journée du 9ème congrès charismatique national qui s'est déroulé du 25 au 27 avril à Port-au-Prince, le père Campion a indiqué que le pays a besoin d'être consacré à Dieu pour prendre le chemin du développement et pour en finir avec la misère et le chômage. Le prêtre a prédit que dans un avenir pas trop lointain, Haïti retrouverait sa place de "perle des Antilles". A ce moment, a-t-il précisé, des visiteurs du monde entier viendront en Haïti pour contempler cette beauté et cette fierté retrouvées.


avril 2003

Qui veut aider Gabriel Guerrier

le paralysé sans domicile déporté des Etats-Unis ?

Notre société doit manifester, à tous les niveaux,

certains égards dus à la personne humaine.

L'Agence HPN, 25 avril 2003, a présenté un article de Serge Philippe Pierre publié dans Le Nouvelliste sous le titre Gabriel Guerrier : oublié de la société. Nous en reproduisons quelques extraits.

Il s'appelle Gabriel Guerrier, il est âgé de 45 ans. Ses journées s'écoulent aujourd'hui sans espoir. Il est à la merci de ceux qui lui tendent la main, exposé au soleil et à la pluie, à l'indifférence et à la moquerie des uns et des autres. Frappé de paralysie à l'âge de trois ans à la suite d'une épidémie de poliomyélite à Port-au-Prince, Gabriel Guerrier traîne depuis environ deux ans dans les alentours du Champ de Mars, plus particulièrement sur le côté Est de la Faculté d'Ethnologie.

Vêtu de haillons, les cheveux durcis par des amalgames de boue et de poussière, le visage couvert d'acné, ce rejeté, cet oublié de la société, a été déporté des Etats-Unis, victime, prétend-il, des sanctions touchant nos compatriotes en situation illégale. Ayant vécu pendant dix-huit ans aux Etats-Unis (Floride, Californie, New York), Gabriel, qui portait un support orthopédique aux deux pieds, aurait travaillé pendant longtemps comme professeur suppléant dans certaines institutions américaines et comme assistant-travailleur social après avoir obtenu son diplôme de DWU (Conseiller en intégration du Dade Community College de Floride).

Le 22 avril 1998, il a atterri à l'Aéroport International de Port-au-Prince, pour être conduit d'abord à l'hôpital général, nous a-t-il confié, puis au Sanatorium. En dépit du fait qu'il a fourni aux responsables de l'hôpital les références de parents et d'amis qu'il a connus avant son départ, il n'est jamais parvenu à les contacter. Après 18 années passées à l'extérieur du pays, il lui était difficile de retracer le parcours de ses proches, même de ses amis.

Donc, Gabriel Guerrier s’est senti tout à fait dépaysé dans un milieu totalement différent de celui qu’il avait connu à l'époque à laquelle il était parti. Revenu au pays depuis 5 ans, Gabriel l'infortuné, le méprisé, fait ses besoins dans l'espace où il vit, sans se laver, goûtant par hasard à un morceau de pain. Il trouve le sommeil à même le sol parce qu'il ne peut pas bouger à cause de sa paralysie, n'étant plus en possession de son appareillage orthopédique. Il est encore là aujourd'hui, à la rue Magny, au dos du mur qui borde la Faculté d'Ethnologie, non loin du Palais National. Il ne survit, nous dit-il, que grâce à l'aumône de quelques bons samaritains.

« C'est la première fois que quelqu'un m'entretient aussi vivement. J'ai envie de me laver, mais je ne peux même pas me déplacer vers le caniveau où coule des fois l'eau puante. Il vaudrait mieux mourir que de vivre dans cet état de mépris et de marginalisation ». Au moment de converser avec Gabriel Guerrier, autour de nous, une foule de curieux s'interrogeaient en même temps sur son sort. Il nous livrait le fond de son âme à l'idée que les responsables, par le truchement de la presse, pouvaient être sensibilisés à son cas et intervenir en sa faveur.

Deux étudiants de la Faculté d'Ethnologie, qui ont rejoint la foule qui montait le spectacle autour du paralysé, ont questionné le rôle du Ministère des Affaires Sociales et aussi de l'Institut du Bien-être social dans le milieu. Le cas de Gabriel Guerrier est l'un des échantillons de l'ensemble des situations du genre dans le pays. Ici et là, devant les édifices publics, dont le Ministère du Tourisme et le Palais National, aux abords des institutions privées, à travers les rues, sur les places publiques, des gueux, des mendiants, des paralysés, des fous tout nus... montent la garde. Et chaque jour, de plus en plus, dans l'indifférence de ceux chargés de ce dossier.

Gabriel Guerrier aujourd'hui peut être considéré comme un homme public. Il s'offre pendant déjà deux ans à tout le monde, exhibant sa puanteur et sa paralysie, dans un lieu fréquemment utilisé tant par des officiels que par le commun des mortels. Donc, il est important d'agir non par pitié mais par responsabilité. Il faut faire quelque chose non pas de façon superficielle en le cachant à la vue ou en le plaçant dans un endroit où il sera totalement oublié, mais de façon à prendre en considération son cas en tant qu'être humain, en tant que déshérité qui, malheureusement, se retrouve aujourd'hui du mauvais côté du destin.

Notre société doit manifester, à tous les niveaux, certains égards dus à la personne humaine.

Serge Philippe Pierre (Le Nouvelliste)


14 avril 2003

Arrêté relatif à la reconnaissance par l'État haïtien

du vodou comme religion à part entière

sur toute l'étendue du territoire national

 

LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ

RÉPUBLIQUE D'HAÏTI

ARRÊTÉ

JEAN-BERTRAND ARISTIDE PRÉSIDENT Vu les articles 30, 30-1, 30-2, 136, 234, 236 et 297 de la Constitution;

Vu la loi du 16 juin 1971 sur les rapports entre l’Etat Haïtien et les Cultes réformés;

Vu le décret du 18 octobre 1978 réglémentant l’exercice des Cultes réformés;

Vu le décret du 5 août 1987 organisant le Ministère des Cultes;

Considérant que le Vodou, Religion ancestrale, est un élément constitutif essentiel de l’identité nationale;

Considérant qu’il est du devoir de l’Etat de protéger le patrimoine culturel de la Nation;

Considérant le développement croissant des organisations et associations issues du Vodou;

Considérant les efforts de structuration institutionnelle manifestés par les Vodouisants représentant une portion considérable de la Population Haïtienne;

Considérant la participation des Vodouisants à la formation sociale, politique et morale du Peuple haïtien;

Considérant qu’il convient d’intégrer l’action du Vodou dans le cadre de la philosophie de justice sociale et d’Etat de droit pronée par le Gouvernement;

Considérant qu’il appartient à l’Etat de poser les bases indispensables à l’établissement de rapports harmonieux et juridiques;

Considérant qu’il importe de prendre les mesures qui conviennent, pour éviter toute tentative d’inquisition et d’exclusion, pour sauvegarder l’intégrité nationale, défendre les intérêts généraux de la République, promouvoir l’ordre, assurer la paix et le bien-être de toute la population;

Sur le rapport des Ministres concernés et après délibération en Conseil;

ARRÊTE

Article 1.- En attendant une loi relative au statut juridique du Vodou, l’Etat haïtien le reconnait comme religion à part entière, devant remplir sa mission sur le territoire national en conformité à la Constitution et aux lois de la République.

Article 2.- Tout Chef de Culte Vodou, Responsable de Temples, de Hauts Lieux Sacrés, d’organisations ou d’associations, est habilité à faire une demande de reconnaissance auprès du Ministère des Cultes.

Article 3.- La Reconnaissance accordée par le Ministère des Cultes a pour effet particulier de solliciter de toute autorité constituée aide et protection.

Article 4.- Les Temples, Hauts Lieux Sacrés, Organisations ou Associations du Vodou, jouissant des droits et prérogatives attachés à leur fonctionnement, peuvent obtenir un soutien qualitatif de l’Etat.

Article 5.- Le Chef de Culte Vodou, Responsable d’un Temple ou d’un Haut Lieu Sacré, peut être invité à prêter serment par devant le Doyen du Tribunal Civil de son ressort.

Une fois assermentés, les Chefs de Culte Vodou peuvent être habilités à célébrer baptêmes, mariages et funérailles.

Article 6.- Le présent arrêté sera publié et exécuté à la diligence des Ministres concernés.

Donné au Palais National, à Port-au-Prince, le 4 avril 2003, An 200ème de l’Indépendance.

Par le Président Jean-Bertrand ARISTIDE

Le Premier Ministre Yvon NEPTUNE

(les ministres du gouvernement)

Le Ministre des Affaires Etrangères Joseph Philippe ANTONIO et des Cultes, Le Ministre de la Justice Calixte DELATOUR et de la Sécurité Publique, Le Ministre de l’Economie et des Finances Faubert GUSTAVE, Le Ministre de la Culture Lilas DESQUIRON et de la Communication, Le Ministre de l’Intérieur Jocelerme PRIVERT et des Collectivités territoriales, Le Ministre des Travaux Publics Harry CLINTON Transports et Communications, Le Ministre de l’Education Nationale Marie Carmel Paul AUSTIN de la Jeunesse et des Sports, Le Ministre des Haitiens Vivant à l’Etranger Leslie VOLTAIRE, Le Ministre de l’Environnement Webster PIERRE, Le Ministre de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du développement Rural Sébastien HILAIRE, Le Ministre à la Condition Féminine Ginette Rivière LUBIN et aux droits de la Femme, Le Ministre de la Planification Paul DURET et de la Coopération Externe, Le Ministre du Commerce Leslie GOUTIER et de l’Industrie, Le Ministre du Tourisme Martine DEVERSON, Le Ministre du Travail Eudes ST-PREUX CRAAN et des Affaires Sociales, Le Ministre de la Santé Publique Henry Claude VOLTAIRE et de la Population


6 avril 2003

SOCIÉTÉ

Chiffres officiels sur les conditions de vie en Haïti

 

Une enquête réalisée par l’Institut haïtien de statistique et d’informatique a révélé des chiffres sur le système de vie en milieu urbain et en milieu rural en Haïti. Selon le document présenté officiellement, en février 2003, par le ministre de l’Economie et des Finances,

la taille moyenne des ménages en Haïti est de

4.5 personnes qui vivent dans des logements de

2.6 pièces en raison de 2.7 personnes par pièce.

45 % des logements sont dépourvus de lieu d’aisance.

L’enquête conduite par l’IHSI montre que

plus de la moitié des familles haïtiennes (52 %) est dirigée par une femme

(les femmes représentent 52 % de la population totale),

tandis que les deux principaux modes d’organisation familiale sont

les familles élargies (37.5 %) et

les familles nucléaires (26.8 %). Concernant l’accès aux services de base,

seulement 30 % des ménages haïtiens ont accès à l’électricité et

90 % de ceux qui n’y ont pas accès utilisent les lampes à kérosène. L’étude montre aussi dans le même domaine que

67 % des familles de l’aire métropolitaine achètent des sceaux d’eau alors que

25 % des ménages les plus riches ont accès aux services publics de ramassage des ordures ménagères. Dans les domaines de l’éducation et de la santé, l’enquête indique que

60 % des enfants de 6 à 11 ans sont scolarisés au primaire, Alors que la scolarisation tardive demeure.

Près d’un tiers (1/3) des enfants de moins de cinq ans souffre de malnutrition. En ce qui a trait à la santé, environ

60 % des pauvres n’ont pas recours à une assistance médicale car ils ne peuvent pas payer le traitement. On note dans le document que

36 % de la population haïtienne vit en milieu urbain et

88 % dans leur département d’origine. A propos de l’émigration,

30 % des ménages ont un parent émigré,

62 % des émigrés vivent aux Etats-Unis contre

16 % en République dominicaine.

Cette enquête réalisée auprès de 7740 ménages a été conduite à l’échelle nationale entre mars et mai 2001.

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