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ARCHIVES DE DÉCEMBRE 2003


20 décembre 2003

 

Aristide appelle le pays

à rechercher un compromis politique

 

Le président Jean Bertrand Aristide, s'est déclaré, jeudi 17 décembre, favorable à un approfondissement de la proposition de sortie de crise faite le mois dernier par la Conférence Episcopale d'Haïti (CEH).

Le chef de l'Etat qui s'exprimait sur la télévision nationale, a déclaré voir dans cette proposition une opportunité de faciliter un compromis entre les différents secteurs en conflit. M. Aristide a préconisé le dialogue entre le gouvernement, le groupe des 184, la Convergence Démocratique et Fanmi Lavalas en vue a-t-il dit, d'arriver à ce compromis politique, indispensable à la résolution de la crise.

Il a lancé un appel au dialogue aux intellectuels haïtiens en vue a-t-il dit, d'identifier ensemble tout ce qui peut compromettre la santé démocratique du pays et tout ce qui peut contribuer à sa croissance économique. Tout en déclarant respecter le choix de ceux qui ne veulent pas participer à la célébration du bicentenaire de l'indépendance nationale, il a toutefois estimé important que le dialogue soit engagé pour poser les problèmes. Une seule personne ne peut pas sauver Haïti, d'où la nécessité de se mettre ensemble pour le faire, a-t-il déclaré.

Le chef de l'Etat a dénoncé par ailleurs une campagne de désinformation et de dénigrement orchestrée a-t-il dit, contre le gouvernement et le pays. M. Aristide a prévenu que cette campagne fait tort non seulement aux autorités mais surtout au pays et aux haïtiens en général. Il s'est déclaré confiant que malgré cette campagne de désinformation et de dioffamation, la vérité finira par luire.

Concernant la situation socio-politique, le chef de l'Etat a condamné une nouvelle fois les violences du 5 décembre dernier survenues à la faculté des Sciences Humaines et à l'INAGHEI, lors d'affrontements entre étudiants et membres d'organisations populaires.

Il a toutefois fait remarquer qu'il existe une nette différence entre le mouvement des étudiants et la démarche des politiciens qui exploitent le mouvement des étudiants pour tenter de prendre le pouvoir. Jean Bertrand Aristide a dit comprendre la position des jeunes universitaires qui souhaiteraient voir un changement brusque s'opérer dans le pays, en raison a-t-il dit, de leur sens critique et de leur fougue.

"Ces jeunes étudiants n'ont pas connu la dictature duvaliériste. C'est tout à fait normal qu'ils soient incapables de faire la différence entre un régime dictatorial et la situation difficile dans laquelle se trouve actuellement Haïti. " Nous devons les comprendre et les accompagner ", a déclaré le chef de l'Etat.

Sous le régime à vie des duvalier qui a duré de 1957 à 1986, toutes les libertés étaient mises en parenthèses. Il n'y avait qu'un seul parti politique. Toute tentative de faire naitre de nouveaux courants politiques était noyée dans le sang. Ceux qui refusaient le fait accompli étaient expédiés au Fort Dimasnche (fort de la Mort) où en général ils étaient exécutés.

Les plus chanceux étaient envoyés en exil. La majorité des médias étaient obligés de se réfugier dans la politique des autres. Car il n'était pas question de critiquer les autorités. C'est une situation pratiquement similaire qui a régné pendant la période du coup d'état militaire conduit par Raoul Cédras (1991-1994) AHP 19 décembre 2003


20 décembre 2003

L'opposition Convergence+184 rejettent

l'appel d'Aristide

préférant jouer le tout pour le tout

La Convergence Démocratique a estimé qu'aucun dialogue visant un compromis politique n'est possible avec le président Jean Bertrand Aristide. Un porte-parole de cette coalition politique Micha Gaillard, a fait savoir qu'on ne peut dialoguer avec quelqu'un qui ne respecte pas, dit-il, ses engagements. La Convergence Démocratique est favorable à l'application des éléments jugés positifs de la proposition de sortie de crise faite par la Conférence Episcopale d'Haïti, mais sans Aristide à la présidence du pays.

Il dit prioriser la mobilisation en vue du départ du président de la République et son remplacement par un juge de la cour de cassation.

Pour un autre porte-parole du groupe des 184 Jessie Benoît également membre de la convergence, l'épouse du dirigeant du CONACOM, Victor Benoît, cette prise de position du chef de l'Etat est destinée à la consommation internationale. Jessie Benoît a déclaré que le cap est désormais mis sur la mobilisation pour renverser le gouvernement.

Les adeptes de la résolution dite du 15 décembre qui appellent également à la prise du pouvoir ont fait savoir qu'ils ne veulent plus entendre parler de la proposition de la Conférence Episcopale d'Haïti (CEH). L'un des promoteurs de cette résolution, Turneb Delpé, a déclaré que la chose qui compte avant tout est le renversement du chef de l'Etat.

Selon Turneb Delpé, la nouvelle plate-forme politique dirigée par l'industriel André Apaid Junior s'apprêterait à présenter une nouvelle alternative en vue, a-t-il dit, de la gestion du pays après le départ du président Aristide. Port-au-Prince, 19 décembre 2003 -(AHP)-


20 décembre 2003

 

APPEL

du Groupe de Réflexion des Etudiants du Sud-Est

(GRESE)

Le Groupe de Réflexion des Etudiants du Sud-Est a appelé vendredi, 19 décembre, les étudiants des différentes facultés de la capitale à surseoir à leur mouvement de protestation pour favoriser la célébration dans la sérénité des 200 ans de l'indépendance nationale.

Le porte-parole du GRESE Dominique Berthony, a fait savoir que le pays nous appartient et nous devons tout faire pour le sauver. M. Berthony se dit favorable au respect du mandat constitutionnel du président Aristide. AHP 19 décembre 2003


15 décembre 2003

 

Premier congrès du Réseau Associatif National

pour l'Intégration des Personnes Handicapées (RANIPH)

(Port-au-Prince, 2 - 3 décembre 2003)

Résolution numéro 1

Objet : La Convention Interaméricaine pour l'élimination de toute forme de discrimination contre les personnes handicapées.

En Haiti, il n'existe aucune législation en faveur des personnes handicapées. En conséquence, lorsque cette catégorie de citoyens est victime de discrimination, aucune structure juridique de l'Etat ne les prend au sérieux. Le Premier Congrès du RANIPH, pour combler ce vide, demande au Parlement haitien de ratifier la Convention Interaméricaine pour l'élimination de toute forme de discrimination contre les personnes handicapées. Il faut se rappeler que cette Convention a été signée par Haiti le 8 juin 1999, et que depuis le 14 septembre 2001 elle est en application dans plusieurs pays des Caraibes et de l'Amérique latine.

Résolution numéro 2

Objet :Intégration des enfants handicapés dans le système scolaire régulier.

Dans le domaine scolaire, la situation des enfants handicapés est un scandale. Il y a seulement 1,7% d'enfants handicapés qui vont à l'école, alors qu'au niveau de l'enseignement fondamental, 65% des enfants non handicapés vont à l'école. En matière d'éducation, la diférence entre ces deux catégories est trop grande. Il s'agit d'une injustice, c'est ce qu'on appelle discrimination. La seule voie pour un changement de la situation avant 2015, c'est la voie de l'intégration. Les enfants handicapés doivent avoir la possibilité de fréquenter les mêmes écoles que les enfants non handicapés. Les livres et le matériel didactique adapté doit être mis à leur disposition. Le Premier Congrès du RANIPH demande à l'Etat haitien, en particulier au Ministère de l'Education de prendre en considération la situation des enfants handicapés dans tout plan d'éducation en train d'être élaboré et qui a pour objectif : l'éducation pour tous.

Résolution numéro 3

Objet : Le droit à l'accessibilité pour les personnes handicapées Les personnes handicapées ont les mêmes droits que toutes les autres personnes. Elles ont le droit de circuler sans difficulté dans la rue, sur les places publiques, dans les bureaux et édifices qui sont ouverts à tous. Pour cela, dès l'étape de conception et de planification des espaces publics, on doit tenir compte de la situation des personnes handicapées et des moyens pour faciliter leur déplacement. Le Premier Congrès du RANIPH demande aux différents secteurs du pays, qu'ils soient publics ou privés, de prendre en considération les règlements et principes de l'architecture adaptée dans toutes les constructions qu'ils entreprennent et qui s'adressent au public.

Résolution numéro 4

Objet : A travail égal salaire égal pour tous.

En Haiti, il n'y a pas encore beaucoup de personnes handicapées qui travaillent. Parmi le petit groupe qui arrive à trouver un emploi, plusieurs d'entre eux sont mal payés. Pour le même travail, ils ne reçoivent pas le même salaire que les personnes non handicapées. C'est ce qu'on appelle dans le Code du Travail, la discrimination salariale. Le Premier Congrès du RANIPH condamne cette forme de discrimination et demande que tout employeur, qu'il soit public ou privé, change de comportement à l'égard des personnes handicapées au travail. On doit considérer le travail d'abord, et non le handicap. C'est la seule façon de mettre en pratique le principe : à travail égal salaire égal pour tous.

Résolution numéro 5

Objet : Intégration ou Réintégration des personnes handicapées dans la société

En Haiti, les personnes handicapées vivent dans un grand isolement, isolement social, économique et culturel. Ils ne sont pas traités comme des êtres humains. Alors que la population des personnes handicapées représente 10% de la population totale en Haiti. Ce qui veut dire 800 000 personnes handicapées sur 8 millions de femmes et d'hommes en Haiti. Le Premier Congrès du RANIPH prend position en faveur de l'intégration des personnes handicapées dans tous les secteurs de la vie nationale. Il faut que la Nation Haitienne, dans le cadre d'une politique de développement national, et en collaboration avec les associations et les institutions qui défendent les droits des personnes handicapées, arrive à définir une politique et à mettre sur pied des programmes devant faciliter l'intégration ou la réintégration des personnes handicapées dans la société.


8 décembre 2003

Dégradation accélérée de l'environnement

dans le département du Sud

Le responsable du Ministère de l'Environnement dans le Sud du pays, Etienne Mondésir, a fait savoir jeudi que le Pic Macaya, l'un des parcs naturels du pays, est soumis depuis quelque temps à un déboisement sauvage des paysans qui abattent les arbres pour la production de planches.

Selon M. Mondésir, la déforestation du Pic Macaya constitue une menace grave pour l'environnement de l'ensemble du département. Il a exprimé le souhait que les autorités adoptent des mesures drastiques pour enrayer le phénomène du déboisement.

Etienne Mondésir dit déplorer que les lois régissant la matière soient trop clémentes vis-à-vis des contrevenants et ne soient pas appliquées avec toute la rigueur nécessaire. AHP 4 décembre 2003


8 décembre 2003

Tourisme d'autrefois !

Pierre Mathurin se souvient du bon vieux temps !

Le 9 juillet 2002, L'agence HPN recueillait les souvenirs de Monsieur Pierre Mathurin, Directeur Général du Ministère du Tourisme, se souvient du bon vieux temps !

Le vrai début du tourisme en Haïti date de 1947-48, « L'Etat Haïtien a porté le tourisme sur les fonts baptismaux en investissant dans les infrastructures de base pour le développement de ce secteur », a déclaré Mathurin, qui reconnaît que l'industrie touristique a vraiment pris naissance avec une certaine strate de la bourgeoisie économique et politique haïtienne.

Il cite, en les comptant sur des doigts de la main, « Le Dr Assad, Albert Sylvera, Edouard Baussan etc... Mais le volume d'investissements de ces gens était quasi-nul », s’empresse-t-il d’ajouter. La Banque de la République d'Haïti leur a assuré l'aval nécessaire et les prêts de départ. Et ils ont pris des lustres pour rembourser à l'Etat leurs premières mises de fonds.

Mais il faut dire que ce sont les entrepreneurs américains qui ont surtout investi dans le tourisme au départ. Ce sont des millionnaires américains qui ont construit l'hôtel Beau Rivage, ce grand complexe qui abrite aujourd'hui les locaux de l’USAID et l'hôtel Roosevelt d'Haïti. Il y a eu M. Smith Siegen qui est venu avec tous ses partenaires économiques et sociaux. Ils étaient arrivés pour la plupart de Miami et avaient découvert la terre d'Haïti, terre vierge à leurs yeux.

Et de là ils ont commencé à construire les hôtels que l’on voit aujourd'hui. Le Plaza, l'ex-Holiday Inn, était une longue allée habitée par Rossini Pierre-Louis, que son frère Fred a transformé en ce que vous voyez aujourd'hui au Champ de Mars. Le Castel Haïti a été le premier gratte-ciel de montagne d'Haïti.

Plus tard, ce fut le tricinquantenaire, qui a duré de 1950 à 1955. « On croit inventer 2004 alors qu'il y a eu 1954. Pourquoi ne pas relire la littérature de cette époque pour voir ce qui avait été fait et aller plus loin ? ».

Avec Duvalier, la machine a perdu ses freins et avalé la pente. « Le tourisme a voulu reprendre en 1972-77 avec Jean-Claude Duvalier, en se rappelant que les années 1978-83-84 avaient été des années glorieuses lors desquelles Haïti s’est retrouvé en lettres majuscules sur la carte touristique du monde. L'élite économique et financière des Etats-Unis était tombée amoureuse d’Haïti. C'était la gloire pour un Américain fortuné de pouvoir dire qu'il avait un pied-à-terre en Haïti".

À l’époque, la République Dominicaine n'existait même pas sur la carte touristique. « Il y avait peut-être deux bons hôtels », dit Mathurin. Mais la situation haïtienne commence à battre de l'aile. La bourgeoisie a stagné et piétiné. On a vu un autre groupe d'investisseurs, issu du même groupe social, qui avait décidé d'investir dans la Riviera haïtienne.

Ce sont les Fombrun, Roy, Baussan. Ils ont donné naissance à la Côte des Arcadins. Ce mouvement de sites d'hébergement à la plage a voulu également s'installer sur la Côte Sud avec Sun Beach, May’s Beach et Taïno Beach. L'expérience du Sun Beach était intéressante. L'entrée était gratuite mais la consommation payante. Tous ceux qui voulaient du soleil, de la mer et du sable étaient les bienvenus. C'était un tourisme local de masse.

Une deuxième vague touristique est alors arrivée dans le pays. Elle venait cette fois-ci d'Europe, particulièrement de Suisse pour aller à Port-Salut et à l'Ile à Vache. Le « guest house » local est alors devenu le point culminant de cette forme de tourisme en Haïti.

C'est à partir de ce moment que commence à se développer un tourisme pays « touris lakay ». Haïti a su maintenir son niveau de charme culturel sans perdre son âme. Malgré l'insécurité physique, des multinationales comme le Club Med ont vu l'intérêt d'investir dans ce tourisme à la Haïtienne.Ils se sont dépêchés pour arriver les premiers.

Le marché aux poissons de Martissant était un lieu de villégiature où des hordes de touristes, venus de la côte des Arcadins sur des flat bottom boats (bateaux à fond plats en verre) étaient couchés sur le ventre pour admirer et contempler les plus beaux coraux et le plus bel aquarium de la Caraïbe.

Aujourd'hui, une quatrième vague d'entrepreneurs issus de la classe moyenne qui ont foi en l'avenir du pays et dont la jeunesse avait été enchantée au moment du tricinquantetenaire et du bon vieux temps et qui ont passé une bonne partie de leur vie à l'étranger sont revenus pour investir dans leur pays. C’est le Marcellin Inn de Port-au-Prince, le Mirage à Jacmel, le Groupe de l'Ile à Vache, etc.

Pour le moment, cette expérience fait bonne recette et attire déjà l'attention du Grupo Marcello en République Dominicaine, qui cherche également à investir en Haïti malgré sa forte présence dans l'industrie touristique dominicaine. Le tourisme de masse commence à s'affaiblir et l’on fait appel à Haïti pour un tourisme écologique ou Ecotourisme.

« Est-ce que nous allons laisser passer cette opportunité ? », s'interroge Pierre Mathurin. « Allons-nous bien conserver notre forêt des Pins, le Parc de la Visite, la Réserve ainsi que les autres sites ? ». « Je voulais juste partager avec vous mes souvenirs d'enfant et de jeunesse », a-t-il conclu. « Il ne faut pas trop de palabres pour accueillir le touriste. Il faut surtout de l'investissement et une promotion constante ».


1 décembre 2003

 

Financement par l'ambassade du Japon en Haïti

d'un projet de rénovation du pavillon de la pédiatrie de HUEH

 

L'ambassade du Japon en Haïti a informé vendredi avoir remis le mercredi 27 novembre un chèque de plus de 40 mille dollars américains au directeur médical de l'Hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti, le docteur Jean Claude Cadet.

Ce versement représente une première tranche de 50% du montant total accordé à l'HUEH en vue de l'exécution du projet de rénovation du pavillon de la pédiatrie du plus grand centre hospitalier public du pays qui fait face actuellement à des problèmes de fonctionnement énormes.

La Conseillère en Coopération Economique du Japon Kaoru Sato a fait savoir que cette contribution aidera à améliorer les conditions d'hospitalisation des patients et les conditions de travail du personnel médical. Au cours de l'année 2003, le gouvernement du Japon a financé un total de 7 projets dans le cadre du programme d'Aide non-remboursable pou petits Projets Locaux (APL) dont 2 dans le domaine de la santé. AHP 28 novembre 2003


17 décembre 2002

 

INTERVIEW DU PRESIDENT ARISTIDE

JEUDI 13 DECEMBRE 2002

Depuis que "la crise" a pris une mauvaise tournure, "Haïti Échanges" rapporte régulièrement les prises de position de ses acteurs les plus importants,notamment les personnalités et entités internationales, principales responsables de l'impasse haïtienne. Voici aujourd'hui la réaction du président de la République.

Le Président haïtien rejette l'idée d'avoir perdu le soutien populaire dans une interview de 90 minutes, le jeudi 12/12/02.

''Aujourd'hui, je suis ici, au palais national, ce n'est pas un cadeau. La grande majorité du peuple est avec moi''

Aristide promet de tenir des élections l'année prochaine.

Il réserve ses critiques les plus sévères aux USA et à la communauté internationale pour avoir bloqué l'aide aux projets de son gouvernements depuis plus de deux ans.

Il soutient que ce sont les leaders internationaux, et non son gouvernement, les responsables du désordre dans son pays.

''En 1990, Haiti était le pays le plus pauvre de l' Hémisphère occidental . Douze annnées plus tard, Haiti est toujours le pays le plus pauvre de l"Hémisphère occidental -- non à cause de de ce que nous avons fait, mais à cause de ce que "la communauté internationale a fait e imposant des sanctions économiques contre nous en tant que peuple. Ils portent la responsabilité" dit le président .

Accusé d'être responsable de la violence dans les rues,

Aristide reconnait "qu'il y a de la violence politique dans le pays, tant parmi ses partisans que parmi ses adversaires. Mais il considère que le niveau de violence en Haïti est exagéré" .

Il se demande pourquoi les groupes de droits de l'homme et les media blâment le plus souvent son parti Lavalas pour les violences . Le président mentionne l'attaque d'un commissariat de police dans la nuit du 12 où quatre personnes ont été tuées pour libérer un membre de l'opposition arrêté pour l'assassinat d'un juge de sensibilité politique Lavalas.

Le president rappelle "qu'il n'est pas si facile de distinguer qui le soutient vraiment quand la violence éclate dans les rues".

"Malgré leurs déclarations, certaines personnes peuvent commettre des exactions pour embarrasser le gouvernement et essayer de retourner le peuple contre lui".

Pour Aristide,"les crises politique et économiques en Haïti sont reliées entr'elles:la communauté internationale refuse l'aide, le désespoir du peuple s'aggrave et cela explose dans les rues".

En fait Aristide trouve que "c'est surprenant que Haïti n'est pas plus instable encore compte tenu de la pauvreté et des 70% de taux de chômage dans une nation de huit millions d'âmes".Le président se félicite d'avoir gardé le pays en paix. Il aimerait voir "qui pourrait s'asseoir à sa place et vivre sans assistance économique les deux années passées et garder le pays intact, relativement paisible et intact".

"Dites-moi, interroge le président, si à Detroit, vous pourriez avoir un si paisible environnement avec un blackout? Dites-moi si en Haïti, où vous avez des mois de blackout, pas seulement des heures, vous pouvez encore avoir un environnement paisible?" La démocratie haïtienne est jeune et expérimente les douleurs de la croissance.Le pays essaie de rompre avec le cycle des coups d'Etat qui ont paralysé la nation depuis 200 ans. Il faudra du temps pour développer des institutions démocratiques fortes".

L'opposition dit qu'elle ne participera pas aux élections tant que le gouvernement n'assure pas un environnement sûr dans lequel on peut faire campagne et voter.

Aristide rejette ce prétexte.

"Si une élection peut être organisée dans une Colombie déchirée par la guerre civile, elle peut être organisée en Haïti aujourd'hui. . ''Il ont peur des élections, dit Aristide. Ils préfèrent choisir la violence", ajoutant que les élections se feront dans les six premiers mois de l'année prochaine".

L'OEA a critiqué aussi le gouvernement de n'avoir pas arrêté des personnes soupçonnées d'incendie de locaux et maisons de membres de l'opposition à l'occasion de la tentative de coup d'Etat de l'année dernière. Aristide dit qu'il a demandé des arrestations, mais la justice est indépendante. ''Notre système judiciaire est corrompu, notre police est jeune". Le président ajoute qu'il ne peut pas intervenir personnellement dans ces procédures parce qu'il violerait, ce faisant, le principe de la séparation des pouvoirs.

Interrogé sur ses projets pour le reste de son mandat, Aristide répond: "Ma réponse peut vous surprendre. Ce que j'envisage c'est une Haïti pacifique, une Haïti démocratique.'' "Réparer l'économie, attirer des investissements dans l'île, améliorer le système d'éducation sont importants pour moi, mais une démocratie stable est la première priorité".

"Pour les trois prochaines années je continuerai d'essayer de faire de mon mieux et de protéger cet environnement paisible et démocratique, parce que je sais que si on a cela, le reste suivra.''


15 décembre 2003

 

"ON A RAISON DE SE RÉVOLTER"

MAIS...

A propos des manifestations et contre-manifestations

par Pierre Rodrigue Saint-Paul

(1804-2004)

 

Après les affrontements violents du 5 décembre 2003 entre étudiants et d'autres personnes d'un côté et des membres d'organisations populaires de l'autre, à la Faculté des Sciences Humaines, une grande manifestation s'est déroulée, dans Port-au-Prince, menée par des étudiants le jeudi suivant.

On peut parler d'une révolte dans le monde étudiant. A priori une révolte étudiante est sympathique. On a raison de se révolter disait le célèbre révolutionnaire chinois Mao. Mais il aurait ajouté: "pour se révolter efficacement, il faut être organisé." Etre organisé c'est déjà avoir des objectifs et des revendications concrètes et légitimes.

Que demandent les manifestants étudiants? Le départ d'Aristide. Pour le remplacer par quel leader, quel parti, quelle coalition crédible et viable? On n'en sait rien.

ON EST FATIGUÉS! NOU BOUKE! Voilà le programme!

Il y a en effet de quoi être fatigués, "bouke". 200 ans après l'indépendance, 18 ans après Duvalier, c'est la misère la plus honteuse, la dégradation continue, une désespérance abyssale.

Quelle est la cause de cette descente aux enfers? Notre sous-développement séculaire aggravé encore depuis les années 90's par les embargos successifs, les sanctions économiques insensées imposées par des puissances qui se jouent des malheurs d'autrui.

Qui est donc responsable de notre sous-développement historique?

Sur le plan intérieur ce sont d'abord les classes sociales dominantes qui ont toujours préféré la jouissance facile à l'effort de modernisation des infrastructures et des appareils de production et d'éducation. C'est notre Etat parasite corrompu, érigé dès sa naissance en principal dispensateur de privilèges et de sinécures.

Ce n'est donc pas Aristide en particulier, ce sont les responsables haïtiens en général, d'hier, d'aujourd'hui, et de demain. C'est une culture nationale de colons créoles encore plus égoïstes que les colons d'hier. C'est cela qu'il faut déchouquer et non un bouc émissaire. Sinon on ne fait pas la révolution, on pratique un rite sacrificiel qui ne change rien, sauf l'identité des grands mangeurs.

A ce sujet, vouloir saboter la célébration du bicentenaire d'Haïti, pour le seul plaisir d'embêter Jean Bertrand Aristide, me semble un pur non-sens. La terre d'Haïti mérite quand même quelque respect de ses fils!

Sur le plan extérieur, on connait les rançons imposées au pays depuis 1825, en passant par "les indemnités que nous étions obligées de verser aux Allemands, aux Français, aux Anglais, aux Américains, tout au long du 19° siècle, pour tenir à distance les cannonières (Marcelin, in Joachin 1979 : 64" (voir Paul Farmer, Sida en Haïti, Kathala,1996)".

Et cela continue, aujourd'hui encore, avec les embargos et les sanctions en tous genres, les crédits retenus pour lesquels nous devons payer des intérêts. Sans exagération, les Etats riches n'arrivent pas à s'affranchir de leur réflexe colonial. Pour y faire face, les peuples pauvres doivent lutter contre l'inconscience politique et la division qui les affaiblissent.

Le sort du pays d'Haïti est une affaire grave. La mission de sa jeunesse, notamment étudiante, ne peut être considérée à la légère. Si le mouvement des étudiants est à priori sympathique, son orientation actuelle est préoccupante.

D'abord ces affrontements violents pauvres contre pauvres n'ont pas de sens. La majorité des étudiants en Haïti sont des pauvres. Il en est de même des militants des organisations populaires. Ordinairement les étudiants sont l'avant-garde des masses populaires, alors que d'autres gens ne rêvent qu'à marginaliser le peuple.

L'absence de programme, d'organisation et de revendications propres aux étudiants est tout à fait troublante s'agissant d'un secteur cultivé de la société. C'est à croire que le milieu étudiant abandonne ses propres intérêts pour se mettre au service d'intérêts cachés de forces politiques mal identifiées.

Pourtant une telle mobilisation pourrait porter des revendications légitimes du monde étudiant, comme le budget des universités, l'amélioration des locaux, des bibliothèques, des aides aux étudiants, des restaurants universitaires, la création et l'entretien de sanitaires propres etc. Elle pourrait également pousser les dirigeants de l'université à travailler au relèvement du niveau des études dans l'intérêt du développement économique, social et culturel de la nation.

De telles manifestations pourraient imposer des négociations sur des dossiers encore plus importants de la vie nationale. Ainsi pourrait-on entretenir une démocratie vivante rythmée par des élections fixées à des échéances régulières.

On perçoit, hélas, menant et encadrant le mouvement actuel, une coalition hétéroclite d'ennemis personnels de Jean Bertrand Aristide, où il ne manque que Jean-Claude Duvalier et le général Cédras. Je parlerai seulement de Monsieur André Apaid qui a pris le dessus sur les autres groupes de l'opposition, notablement sur la Convergence pourtant composée de vétérans politiques.

Il a réussi là ou les autres avaient échoué jusqu'à présent: faire bouger du monde. On doit reconnaitre son rôle sur l'échiquier. Il possède les qualités d'un vrai politique, comme le courage à la manière du regretté Antoine Izmery, l'intelligence politique pour saisir des opportunités. Mais son plus important atout c'est le "backup" international dont il semble disposer.

Ce qui me parait, par contre, constituer son point faible, c'est d'avoir fait de son engagement politique une affaire personnelle avec Jean Bertrand Aristide. Cette posture le ramène au niveau de ses concurrents de l'opposition. C'est dommage! Car plus on est influent, plus on doit se montrer responsable. Le pays observe et jugera.


 

8 décembre 2003

 

Le gouvernement haïtien rappelle:

"la jouissance des droits et libertés

s'exerce dans le cadre des lois et conventions"

Le premier ministre Yvon Neptune condamne les violences enregistrées, le vendredi 5 décembre 2003, lors des manifestations et contre-manifestations autour de la Faculté des Sciences Humaines et de l’Institut des Hautes Etudes Internationales( INAGHEI ). Dans une note de presse en date du 6 décembre , Le premier ministre a lancé un avertissement aux activistes.

Voici la note du Premier Ministre.

« Le vendredi 5 décembre 2003, les locaux et les abords de l’INAGHEI et de la Faculté des Sciences Humaines ont été le théâtre de manifestations et de contre- manifestations d’une extrême violence . Il est regrettable que les efforts de la PNH et les démarches du Recteur de l’Université d’Etat d’Haiti , M. Pierre Marie Paquiot , qui a sollicité l’appui des forces de l’ordre , n’aient pas pu contenir la montée brutale de ces violences .

Il est tout aussi regrettable que certains des manifestants , dans l’irrespect total des droits de tous les patients qui séjournent à l’Hôpital du Canapé-Vert, aient porté leur violence provocatrice dans l’enceinte de cette institution au moment où le premier ministre visitait le Recteur de l’Université d’Etat qui y reçoit des soins , suite aux sévices corporels subis durant la manifestation à l’INAGHEI et à la Faculté des Sciences Humaines.

En cette tragique circonstance , le Gouvernement , une fois de plus, dénonce et condamne toutes les violences quelqu’en soit le lieu et/ou la forme. Il est aussi demandé aux Responsables de tous les établissements scolaires et universitaires de veiller à ce que , dans leurs locaux , les élèves et étudiants se comportent en conformité avec la loi , les principes, normes, conventions et règlements de la vie scolaire et universitaire .

Le Gouvernement saisit aussi l’occasion pour rappeler à la population en général , et aux manifestants et contre-manifestants en particulier (étudiants , faux étudiants et autres), que la jouissance des droits et l’exercice des libertés ne peuvent se pratiquer que dans le cadre établi par la loi et les conventions . Tout contrevenant à ces prescrits constitutionnels sera poursuivi et puni selon le vœu et avec toute la rigueur de la loi » .


 

8 décembre 2003

 

KOZEPEP plaide en faveur d'un compromis politique

pour sortir le pays de l'impasse

 

L'organisation paysanne, " Comité aux affaires paysannes pour l'intégration et le Progrès "(KOZEPEP), demande un compromis politique pour sortir le pays de l'impasse. Le responsable de KOZEPEP Kenson Polynice a estimé que le compromis est indispensable pour résoudre la crise née des élections du 21 mai 2000 afin de soulager les souffrances des masses défavorisées notamment les paysans.

M. Polynice a fait savoir que la persistance de cette crise affecte considérablement la paysannerie. Selon lui, cette crise empêche la satifaction d'un ensemble de revendications des paysans notamment la poursuite de la réforme agraire et l'augmentation de la production nationale.

Kenson Polynice dit déplorer que cette situation qui dure depuis plus de 3 ans ait ralenti la mise en oeuvre de toute politique agricole dans le pays. Le responsable paysan a également dénoncé le caractère artificiel de la crise post-électorale. Selon M. Polynice, la crise réelle à laquelle le pays est confronté c'est son incapacité à produire suffisamment pour répondre à ses besoins.

La dégradation socio-économique est un problème vital qui mérite une solution urgente a-t-il fait savoir arguant que tous les acteurs politiques doivent conjuguer leurs efforts pour y arriver notamment dans la perspective du vide institutionnel que connaitra le pays à partir du 2è lundi de janvier 2004. AHP 4 décembre 2003


 

1 décembre 2003

 

LA CONTRIBUTION DE

MILDRED TROUILLOT ARISTIDE

(1991-1994)

Mildred Trouillot Aristide est née le 26 février 1962 à New York. Elle fait ses études universitaires à l’Université de New York et obtient, en 1984, sa licence en Arts avec spécialisation en Études Urbaines Légales.

En 1987, elle termine ses études à la Faculté de Droit de l’Université de Pennsylvanie et obtient son Doctorat en droit. Dès 1988, elle est admise à la pratique du droit dans les États de New York et de New Jersey. Elle occupera différentes fonctions juridiques dans divers cabinets d’avocat, dont le Cabinet Gaston & Snow, le Cabinet Robinson, Silverman, Pearce, Aronsohn & Berman à New York, avec une spécialisation en litige commercial.

Lors de l’exil du Président Aristide aux États-Unis (1991-1994), Mildred devint un des Conseillers du Gouvernement d’Haïti sur les questions relatives aux lois américaines et aux relations avec le Gouvernement américain. Elle assista le Président Aristide dans l’esquisse de ses discours pour ses différentes présentations à des universités américaines.

Elle participa aux négociations entre le Gouvernement Haïtien et les Nations Unies pour le rétablissement de la démocratie en Haïti.

Membre du Conseil d’administration de la Fondation Aristide pour la Démocratie, elle assure la promotion du travail de cette organisation en mettant en valeur la vertu de la démocratie participative en Haïti, tout en appuyant les initiatives coopératives et économiques.

Mildred Aristide est aussi membre du Comité de Coordination de Lafanmi Selavi, un centre pour les enfants des rues, créé en 1986 par le Président Aristide alors qu’il était curé de la Paroisse de Saint-Jean Bosco.

En janvier 1996, elle épousa le Président Jean-Bertrand Aristide et deux enfants sont issus de cette union.


1 décembre 2003

 

La Mission de l'OEA en Haïti exige

l'évacuation immédiate de son bureau diplomatique

occupé par le groupe 184 depuis le 22 novembre

 

La Mission Spéciale de l'OEA en Haïti, a jugé indésirable la présence de 9 membres du groupe des 184 qui occupent illégalement le bureau de l'OEA à Musseau, depuis le 22 novembre.

Ces individus ont posé cet acte pour provoquer, ont-ils dit une réaction de l'OEA, en vue de la libération de deux membres du groupe des 184 arrêtées le 14 novembre sous l'accusation de port illégal d'armes à feu.

La mission spéciale presse le président du groupe, André Apaid, de faire sortir immédiatement ses représentants du local de la mission diplomatique.

Dans son communiqué, la Mission Spéciale de l'OEA dit regretter cette action inappropriée des représentants du groupe des 184. "Les fins et les moyens doivent être congruents de la part de la tous les secteurs, a-t-elle souligné, informant, que toute communication avec le groupe des 184 est pour l'instant suspendue.

Elle dit "se réserver tous ses droits quant à cette situation". AHP 28 novembre 2003


1 décembre 2003

 

Pressions psychologiques de certaines ambassades

sur des cadres du parti Lavalas

L'organisation politique Fanmi Lavalas a dénoncé vendredi les pressions psychologiques exercées par des responsables de certaines ambassades sur des cadres de Fanmi Lavalas pour les forcer à accepter des visas pour quitter le pays, s'ils acceptent de calomnier le gouvernement.

Jonas Petit, coordonateur du Parti Lavalas, a dénoncé cette pratique et invité le gouvernement à prendre les dispositions qui s'imposent pour faire respecter la Convention de Vienne que le Corps diplomatique est tenu d’observer dans l’accomplissement de sa mission.

M. Petit a menacé de dénoncer publiquement les ambassades coupables et « d’organiser des sit-in massifs et interminables en vue d’obstruer l’accès aux locaux de ces ambassades jusqu’à l’expulsion définitive des employés fautifs. »

Des reporters de Télé Timoun et plusieurs autres journalistes auraient fait l'objet des mêmes pressions psychologiques.AHP 28 novembre 2003


1 décembre 2003

La polémique continue entre manifestants de l'opposition

et manifestants pro-gouvernementaux

 

Des coups de pierres ont été échangés à l'occasion d'une manifestation organisée par des membres de la convergence Démocratique et étudiants membres de cette coalition politique pour réclamer le renversement du gouvernement.

Parallèlement, des membres d'organisations Populaires manifestaient pour exiger le respect du mandat constitutionnel du président Jean Bertrand Aristide et appeler l'opposition à se rendre aux urnes si elle ambitionne de diriger le pays.

Les membres d'OP Lavalas ont imputé la responsabilité des désordres à l'opposition qui veut ont-ils dit arriver au pouvoir sans passer par les élections.

" Tout ce que nous voulons, c'est que la convergence, le groupe des 184 et les étudiants membres de ces deux coalitions respectent la constitution".

Les membres d'OP ont également fait savoir que les manifestants de l'autre camp n'étaient pas des étudiants mais des activistes politiques payés, ont -ils dit, par l'opposition pour déstabiliser le pays et maintenir la population dans la misère.

Dans le même temps, une organisation composée d'étudiants des facultés publiques et privées a dénoncé plusieurs responsables de la FEUH dont Hervé Saintilus, qui n'auraient été inscrits dans une aucune faculté du pays.

Un responsable de cette organisation, Emmanuel Augustin, a invité la presse à mener une enquête sur ce dossier Ces individus ne défendent que leurs intérêrts politiciens et non ceux de l'université, a-t-il dénoncé. AHP 28 novembre 2003

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