1er octobre 2003
DISCOURS DU PRESIDENT D'HAITI A L'ONU:
New-York, 26 septembre 2003
ARISTIDE RENCONTRE KOFI ANNAN
Le président de la République d'Haïti a rappelé que quatre cinquièmes des habitants du monde ne consomment qu'un cinquième des ressources de la planète, tandis la production planétaire des denrées alimentaires de base représente 110% des besoins mondiaux. Entre temps, a-t-il dit, " 30 millions de personnes meurent de faim chaque année dans le monde".
Le président Aristide a déclaré par ailleurs qu'en Haïti comme ailleurs, pour atteindre les objectifs du millénaire, l'exercice du pouvoir implique le respect des libertés fondamentales, la tolérance, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, le trafic de la drogue et l'impunité. L'exercice du pouvoir implique également l'investissement dans l'humain, la sécurité pour tous, la tenue d'élections libres honnêtes et démocratiques.
Le chef de l'Etat a fait savoir que pour l'éclosion d'une nouvelle Haïti et de l'avènement d'un monde meilleur, il s'oppose tant à l'extinction de la liberté qu'à celle de nos espèces et de nos éco-systèmes
Au niveau de la Caraïbe et de l'Amérique Latine, a-t-il dit, la dégradation de l'environnement atteint 300 millions d'hectares et près de 30% des récifs coralliens.
Des scientifiques ont fait état récemment à Stockolm, a-t-il dit, de l'extermination de 150 espèces d'oiseaux et de la menace d'extinction de 1000 autres. La question lancinante aujourd'hui s'articule autour de la vie et de l'extinction progressive de l'espèce humaine. Aristide a rappelé à ce propos que 42 millions de personnes sont infectées par le VIH/SIDA dans le monde, 301 millions en sont morts, 13 millions de petits orphelins dont les parents sont décédés par le virus et 6.000 jeunes sont contaminés par jour, a souligné M. Aristide.
Selon lui, vouloir mener une lutte efficace contre la pandémie, c'est opter inévitablement pour l'éradication de la misère en considérant le fardeau de la dette extérieure et les sanctions économiques. Au niveau de la Caraïbe et de l'Amérique Latine, la dette extérieure implique, a-t-il dit, un transfert net de 25 milliards de dollars en moyenne annuelle en direction du Nord, une dette dont la valeur cumulée est supérieure à la moitié du Produit Intérieur Brut (PIB) de la région.
Le président haïtien dit espérer que ...l'enveloppe consacrée par les pays riches au développement durable, passe de 0,3 à 0,7% de leur Produit National Brut (PNB).
Aristide a attiré l'attention sur le fait que depuis la fin de la guerre froide en 1989, le monde a connu plus de 60 conflits armés entraînant la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes et plus de 17 millions de réfugiés.
Selon le président haïtien, les chefs d'Etat du monde devraient combattre la guerre qui, a-t-il dit, est une source de souffrances et d'esclavage pour mieux poursuivre les objectifs du millénaire en vue de l'avènement d'un monde meilleur.
Il a réaffirmé la volonté d'Haïti de combattre contre la violence et le terrorisme tout en condamnant la prolifération des armes meurtrières.Le terrorisme et le bio-terrorisme ne relève pas du monde des hallucinations, a-t-il martelé, appelant à l'éradication de la violence d'où qu'elle vienne
Il appelé à l'avènement d'un règne de paix au Moyen-Orient, en Afghanistan, en Afrique, en Iraq, partout où la guerre inflige, a-t-il dit, d'indicibles souffrances. La violence et l'esclavage sont source de ténèbres. La paix et la liberté sont source de lumière, a affirmé Aristide.
Le chef de l'Etat a fait savoir qu'avec ses richesses culturelles et historiques, Haïti brille au-delà des ténèbres de la colonisation comme un phare de liberté. La première république nègre du monde est et demeure, a-t-il dit le pivot géographique de la liberté des noirs. " Nos ancêtres et les autres ont libéré les esclaves de leurs chaînes, unissons-nous aujourd'hui pour libérer le monde des chaînes de la pauvreté infra-humaine ", a-t-il lancé, invitant tous à la célébration du bicentenaire de l'indépendance d'Haïti en janvier 2004. (AHP 26 septembre 2003)
PROJET DE BUDGET DE LA MISSION SPÉCIALE
DE L’OEA EN HAÏTI
Note
Ce projet de budget prévoit une mission de l’OEA comprenant 15 techniciens, en sus du personnel d’appui adéquat, ainsi que les besoins opérationnels, mais pas de fonds provenant de programmes, ni de fonds destinés aux activités de la CIDH.
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