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Haïti : ceux qui comprennent

les souffrances du peuple haïtien


16 décembre 2004

 

MESSAGE DE DANY GLOVER

"THERE ARE TIMES WHEN ONE MUST SIMPLY TAKE A STAND"

 

Message from actor Danny Glover to Dec. 5, 2004 Brooklyn rally participants at New York College of Technology)

DANNY GLOVER TO DECEMBER 5 MEETING: "THERE ARE TIMES WHEN ONE MUST SIMPLY TAKE A STAND"

L'acteur Danny Glover a envoyé cette lettre à la manifestation du 5 Décembre 2004, organisée à Brooklyn par Fanmi Lavalas et le Parti National Populaire. Je regrette de n'avoir pu être avec vous ce soir. Cette réunion a une grande importance et n'aura pas d'écho seulement à New York, mais aussi de San Francisco à Saint Marc, de Montréal à Mirebalais, de Boston au Belair.

Haïti n'a pas connu une telle répression depuis les jours sombres de la dictature duvaliériste. Chaque semaine apporte son lot d'horreurs. La police tire de façon répétée sur des manifestants désarmés. Les anciens soldats massacrent à tour de bras dans les quartiers populaires, laissant des douzaines de cadavres derrière eux. D'autres personnes sont arrêtées ou disparaissent tout simplement.

Aujourd'hui, sans exception, toutes les organisations internationales crédibles s'accordent pour reconnaitre que les prisons haïtiennes sont remplies de prisonniers politiques. Cela est intolérable en cette année 2004 où Haïti devrait être occupée à célébrer son bicentenaire.

Heureusement, malgré la pression que subissent les Nations Caraïbéennes, la CARICOM refuse de se soumettre à la pression et à l'intimidation des grandes puissances qui voudraient écrabouiller la démocratie haïtienne.

En outre, je suis reconnaissant de voir l'Afrique du Sud et le Président Thabo Mbeki tenir bon à côté du peuple haïtien. Des actions du President Thabo Mbeki, aussi bien que des actions des nations de la CARICOM nous pouvons apprendre une leçon importante. Malgré les pressions qui peuvent être exercées contre ceux qui luttent pour la justice, il y a des moments où on doit simplement résister. On doit reconnaitre que les conséquences peuvent être graves, mais que le silence face à l'agression, face à l'injustice, est simplement inacceptable.

Ainsi pour nous aux Etats-Unis d'Amérique, il est temps de sortir de l'ombre et de la marginalité le problème de la démocratie et de la souveraineté haïtienne. Il est temps que nos voix collectives soient entendues et que nos actions soient visibles. Nous devons travailler avec toutes les forces en Haïti qui luttent pour le rétablissement de la démocratie. Nous devons soutenir leurs efforts dans la lutte contre l'injustice. Pour ceux-là qui n'ont qu'un iota de conscience, il n'y a pas d'alternative, Haïti doit revenir à son peuple. Haïti doit retrouver son autodétermination.(Haiti Proges, Vol. 22, No. 39, December 8 - 14, 2004)

In Solidarity, Danny Glover

 


18 Octobre 2004

 

L'AFRIQUE DU SUD REJETTE LES ALLÉGATIONS

DU PREMIER MINISTRE INTÉRIMAIRE

 

Le Gouvernement Sud-Africain s'est gravement offensé des commentaires attribués au premier ministre intérimaire haïtien Gérard Latortue, accusant le Président Thabo Mbeki de n'avoir pas respecté la loi internationale "en permettant à une personne sur son territoire d'organiser la violence dans un autre pays".

Dans une déclaration publiée aujourd'hui lundi 18 Octobre 2004, le vice ministre des affaires étrangères Aziz Pahad déclare :" ce commentaire, s'il a vraiment été fait, n'a aucune base factuelle". Pahad affirme:" Le Gouvernement Sud-Africain a accepté d'accueillir le Président Jean-Bertrand Aristide en Afrique du Sud comme un invité du gouvernement en attendant la résolution de la situation politique en Haïti. Cela résulte d'une demande de la Caricom (la Communauté Caribéenne), à travers l'Union Africaine, en pleine consultation avec les Nations Unies, les Etats-Unis et la France."

Il ajouta :" Le Gouvernement Sud-Africain a toujours soutenu le point de vue que seuls les Haïtiens eux-mêmes, agissant dans un dialogue entre leurs représentants politiques, avec l'assistance de la Caricom, peuvent élaborer une solution durable à leurs problèmes politiques et économiques actuels."

"En conséquence, l'Afrique du Sud et bien sûr le Président Mbeki ne peuvent être utilisés comme bouc émissaire pour la faillite des Autorités intérimaires haïtiennes à apporter la paix et la stabilité en Haïti"."A cet égard les autorités intérimaires haïtiennes feraient mieux de créer un climat conduisant à la restauration de la démocratie et permettant l'expression de la voix du peuple d'Haïti", a dit Pahad.

"Le Gouvernement Sud-Africain rejette avec mépris cette attaque contre l'intégrité du Président Mbeki et rejette l'insinuation que son territoire est utilisé comme un tremplin par le Président Jean Bertrand Aristide pour déstabiliser Haïti par des moyens violents". "Aucune preuve ne vient étayer l'allégation que le Président Aristide est impliqué dans une quelconque activité visant la déstabilisation d'Haïti", ajoute Pahad.

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28 juillet 2004

Le Président Thabo Mbeki sceptique

sur l'engagement de l`ONU en Haïti

 

Thabo Mbeki accueille Jean-Bertrand Aristide

 

Le président sud-africain Thabo Mbeki a jeté le doute sur le succès de l`intention et des objectifs de la résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU sur Haïti.

Il a déclaré que " l`ONU n'atteindrait pas ses objectifs en Haïti si elle ne garantissait pas la sécurité et le respect des droits démocratiques des responsables et des membres du Fanmi Lavalas, ainsi que ceux des autres démocrates et des populations pauvres de Haïti, qui réclament la démocratie et le développement".

Ces propos de M. Mbeki ont été repris par la publication en ligne de son parti "ANC Today", qui a été consacrée au 51-ème anniversaire du président haïtien renversé Jean-Bertrand Aristide, qui se trouve actuellement à Johannesburg avec sa famille.

"Ce qui est étrange et troublant à propos de cette résolution, c`est qu`elle passe totalement sous silence la question essentielle de la déposition inconstitutionnelle et anti- démocratique du gouvernement élu d`Haïti. Elle ne dit rien sur les personnages tristement célèbres qui l`ont perpétrée, les armes à la main, en tuant beaucoup de gens. "

Apparemment, pour éviter d'être obligée de désarmer et de sanctionner ceux qui ont pris les armes contre un gouvernement démocratique, cette résolution a même ordonné aux forces de l`ONU de "s'acquitter de ces obligations comme les circonstances le permettent", a ajouté M. Mbeki.

On rappelle que l`ONU, entre autres mesures, avait décidé d`établir une force d`intervention pour contribuer à sécuriser et stabiliser Haïti, "de manière appropriée et comme les circonstances le permettent".

Elle a aussi ordonné à son contingent d`aider la police et la garde côtière d`établir et de maintenir la sécurité publique, la loi et l`ordre, de promouvoir et de protéger les droits de l`homme tout en soutenant "le processus politique constitutionnel en cours en Haïti".

Mais le président Mbeki a indiqué que les objectifs déclarés de l`ONU pourraient ne pas se réaliser alors que des gens formés aux pratiques brutales du régime Duvalier, occupaient le centre de la scène à Haïti.

"Le temps nous dira si l`ONU est prête et disposée à respecter ses obligations envers les populations pauvres d`Haïti, ainsi qu`à respecter les principes contenus dans sa Charte et dans la Déclaration des Droits de l`Homme", a déclaré M. Mbeki. Source : Mercredi, 28 juillet 2004 (Angola Press)


1 juillet 2004

La congresswoman Maxine Waters appelle

à la libération immédiate du premier ministre Yvon Neptune

et à l'arrestation des gangsters et tueurs en cavale

Maxine Waters

Washington, 30 juin 2004

La congresswoman américaine Maxine Waters, a dénoncé mardi l'arrestation du premier ministre Yvon Neptune tout en exigeant la poursuite et l'arrestation des gangsters et des tueurs qui courent les villes haïtiennes en toute impunité.

Yvon Neptune a été emprisonné le dimanche 27 juin après qu'il se fut rendu à la Police haïtienne à la suite de la diffusion d'informations selon lesquelles un mandat avait été décerné contre lui pour implication présumée dans un éventuel massacre qui aurait été perpétré dans la localité de la Scierie à Saint-Marc .

"Yvon Neptune est toujours le premier ministre légitime d'Haïti, et son arrestation participe d'une campagne visant à mettre aux arrêts et à intimider les membres du parti politique du Président Aristide", a indiqué Maxine Waters dans un communiqué de presse dont copie a été envoyée à l'AHP. Elle a fait savoir que les secteurs responsables du coup d'Etat contre le Aristide sont maintenant déterminés, a-t-elle dit, à détruire son mouvement politique.

"Yvon Neptune était premier ministre sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide, un président élu démocratiquement évincé par un coup d'Etat et forcé de partir en exil le 29 février 2004", a lancé Mme Waters. Mme Waters a indiqué que le premier ministre Neptune avait appris que son nom était sur une liste des fonctionnaires du parti Lavalas que des gangsters cherchaient à assassiner.

Il s'est alors mis à couvert le 10 mars 2004, après que son successeur illégitime eut investi la primature, a ajouté Waters. Le premier ministre Neptune est maintenant la plus haute personnalité du parti Lavalas à être détenu depuis le départ précipité du Président Aristide.

La congresswoman a précisé par ailleurs que "l'arrestation de la militante politique Annette Auguste est un autre exemple des persécutions du gouvernement illégitime intérimaire contre les membres et partisans de Lavalas". Annette Auguste est une activiste bien connue pour son action en faveur des personnes appauvries et qui désirent ardemment travailler pour améliorer la vie des haïtiens, a-t-elle encore souligné.

Sò Anne, rappelle-t-elle, a été arrêtée dans la nuit du 9 mai 2004 par des soldats américains de la force multinationale, sans qu'on sache jusqu'ici pour quels motifs exacts. Maxine Waters a dit déplorer que le gouvernement de Gérard Latortue continue d'arrêter et d'intimider les membres de Fanmi Lavalas, tandis qu'il refuse de neutraliser les anciens rebelles dont Jean Tatoune et d'autres gangsters et tueurs qui ont assassiné, incendié, terrorisé la population et libéré des criminels de nombreuses prisons du pays tout au long du mois de février.

Le gouvernement Latortue s'est également moqué de la justice en feignant a-t-elle dit, d'arrêter l'ancien chef du peloton de la mort Louis-Jodel Chamblain qui s'est fait enfermer dans une prison de la capitale au lendemain d'une entrevue avec le ministre de la justice, Bernard Gousse.

Maxine Waters a indiqué que la plupart des rebelles qui ont pris la population en otage sont des trafiquants de drogue connus de tous et qui sont rentrés d'exil dans le but de renverser le Président Aristide.

La parlementaire a rappelé que des centaines de partisans de Fanmi Lavalas ont été tués depuis le coup d'état. Nombre d'entre eux ont été retrouvés morts avec des projectiles dans la tête, leurs mains attachées derrière le dos. d'autres membres de Lavalas ont été noyés , a-t-elle dit dans la mer.

Maxine Waters appelle à l'élargissement immédiat du premier ministre Yvon Neptune et de la militante Annette Auguste et à la fin des persécutions enclenchées contre les cadres et militants de Fanmi Lavalas à travers le pays. Elle invite les autorités provisoires à "procéder à l'arrestation des vrais criminels, gangsters et tueurs qui sont responsables de la destruction et de la dévastation d'Haïti". Source:(AHP)


 

18 juillet 2003

 

Audition au Sénat américain

sur la politique des Etats-Unis en Haïti

(14 juillet 2003)

 

Hon. Sénateur Ch. Dodd

La commission affaires étrangères du Sénat des Etats-Unis a tenu, le 14 juillet, une séance d'audition autour du thème "succès et défis de la politique américaine en Haïti" (AHP, 16 juillet 2003)

Le pannel a entendu les témoignages d'officiels de l'administration américaine notamment les sous-secrétaires Marc Grossman et John Taylor des services d'état et de trésorerie et a couvert une gamme de sujets portant sur l'impasse politique entre le gouvernement et des partis politiques de l'opposition et sur l'impact du VIH/SIDA sur la population d'Haïti.

Le président de la commission, le sénateur Richard Lugar a indiqué que le plus dur dans la situation haïtienne est de trouver le point commun qui permette d'aller de l'avant. D'autres sénateurs ont mis l'accent sur les objectifs politiques des autorités américaines et suggéré à l'administration Bush de changer de politique pour que les Etats-Unis puissent travailler de plus près avec le gouvernement d'Haïti sur sa situation politique et économique.

Le sénateur Christopher Dodd a particulièrement appelé l'administration américaine et la mission spéciale de l'OEA en Haïti à s'engager résolument dans la recherche d'une solution en Haïti.

" Il n'est pas sûr pour moi que l'administration américaine et l'OEA aient un véritable plan d'action pour aider à résoudre le contentieux post-électoral en Haïti, a-t-il fait savoir. Les élections doivent avoir lieu à la fin de l'année ou plus tard, mais jusqu'à maintenant, ni les Etats-Unis ni l'OEA n'arrivent à faire en sorte que toutes les parties concernées par ces élections se retrouvent avec le gouvernement pour les organiser", a-t-il encore déploré.

Le sénateur Dodd s'est interrogé par ailleurs sur le but de l'expédition du groupe des 184 samedi à Cité soleil. " Ne s'agissait-il pas tout simplement d'une provocation du genre de celles entreprises par les protestants en Irlande du Nord dans les quartiers catholiques de Belfast au mois de juillet de chaque année."

Le sénateur Bill Nelson de la Floride a pour sa part exprimé ses frustrations en raison des pressions exercées, a-t-il dit, par les Etats-Unis pour forcer des institutions financières internationales à geler des prêts destinés à Haïti pour des programmes humanitaires et de développement. Bill Nelson a également critiqué la politique migratoire des Etats-Unis vis-à-vis des haïtiens. Selon lui, les immigrants illégaux haïtiens ne bénéficient pas d'un traitement identique à celui dont bénéficient d'autres nationalités.

Plusieurs autres sénateurs dont Christopher Dodd Et Lincoln Chaffee ont critiqué la politique des Etats-Unis qui consiste à bloquer l'aide comme moyen de pression politique. La commission s'est dans son ensemble réjoui des informations transmises par le sous-secrétaire Taylor au sujet des institutions financières internationales qui avancent sur les projets d'octroi de nouveaux prêts au gouvernement d'Haïti.

Trois (3) témoins du secteur privé sont également intervenus lors de cette audition.

Il s'agit du Dr Paul Farmer, un médecin de Harvard qui dirige une clinique travaillant dans le secteur sida, Steven Forester qui représente l'association des femmes haïtiennes à Miami et le docteur Rudolf Moise, médecin, avocat et homme d'affaires. Les trois hommes ont exprimé l'espoir que l'administration Bush travaille avec le gouvernement haïtien pour que ce dernier puisse faire face aux énormes défis tant politiques qu'économiques auxquels fait face la nation.Le docteur Paul Farmer a dénoncé le fait que pour des raisons politiques les Etats-Unis aient fait bloquer depuis plus de deux ans l'aide destinée à Haïti. Et comme conséquence au niveau de la santé, a-t-il dit, les cas de tuberculose, de polio et de rougeoleDr Paul Farmer avec des enfants en Haïti

ont augmenté considérablement.

Il s'est dit sidéré du fait que le gouvernement haïtien ait été contraint d'utiliser 90% de ses réserves en devise pour payer des arriérés à la BID.

 


 

12 avril 2003

 

L' acteur afro-américain Dany Glover dénonce

les sanctions économiques imposées à Haïti

 

L'acteur afro-américain, Dany Glover, a dénoncé, le 9 avril 2003, les sanctions économiques imposées à Haïti par la communauté internationale. Selon Dany Glover qui est en visite en Haïti dans le cadre de la commémoration du bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture, ces sanctions ont des conséquences directes sur les couches les plus défavorisées du pays. L'acteur américain a déclaré que l'organisation qu'il préside, Transafrica, a déjà écrit à plusieurs reprises aux organismes internationaux pour leur demander de lever les sanctions économiques imposées, a -t-il dit, à la population.

L’acteur américain Dany Glover qui est au pays dans le cadre de la réalisation d’un film sur Toussaint Louverture avait été l’un des supporters du mouvement lancé par les stars à Hollywood durant la période du coup d’Etat de 1991 pour faire pression sur l’administration Clinton en vue du retour au pouvoir du Président Jean Bertrand Aristide . A cette époque, des personnalités connues telles Randall Robinson , directeur de l’organisation civique , Transafrica, avaient organisé une grève de la faim en faveur du retour de la démocratie en Haiti .

Plus de 500 millions de dollars de prêts sont gelés par des bailleurs de fonds internationaux à la suite d'une controverse soulevée par une mission d'observation électorale de l'OEA sur l'élection au premier tour d'un groupe de 7 sénateurs en 2000.

Ces sanctions qui font énormément de torts à des millions d'hommes, de femmes et d'enfants sont maintenues en dépit du fait que ces parlementaires ont démissionné depuis plus de deux ans. Dany Glover qui est un ami d'Haïti et qui a énormément contribué au retour de l'ordre démocratique en Haïti en 1994 s'est déclaré concerné par l'aggravation de la situation sociale et économique dans la première République nègre indépendante du monde. La star du cinéma a appelé le peuple haïtien à se servir de son passé glorieux pour construire son avenir afin d'honorer la mémoire des héros de l'indépendance comme Toussaint Louverture, Boukman, Mackandal, Dessalines etc. Il encourage le peuple à continuer de se battre pour son pays.

Selon lui, les haïtiens héritent cette force de leurs ancêtres qui se sont battus pour libérer Haïti du colonialisme. D'un autre côté, l'acteur afro-américain a souligné que Toussaint Louverture n'appartient pas seulement aux haïtiens, mais à tous ceux qui se sont battus, qui se battent et qui se battront à travers le monde pour la liberté. Dany Glover a par ailleurs attiré l'attention, sans les citer, sur certaines forces du mal qui tentent par tous les moyens, a-t-il dit, à travers le monde, de détruire tous ceux qui travaillent pour la liberté et la démocratie.(Port-au-Prince, 9 avril 2003 ,AHP)


 

13 janvier 2003

Un embargo injuste aggrave

la crise du secteur de la santé en Haïti

C'est un témoignage livré par Paul Farmer and Mary C. Smith Fawzi en page A15 du Boston Globe du 12/30/2002.

Dr. Paul Farmer est directeur médical de l'ONG Zanmi Lasante et professeur au Harvard Medical School. Il travaille en Haïti depuis 19 ans!

Mary C. Smith Fawzi est épidémiologiste de Zanmi Lasante et instructeur au Harvard Medical School.

 

Dans le Plateau Central, en Haïti, le manque de ressources et de personnel médical face à la recrudescence des maladies sont responsables des conditions sociales de plus en plus désespérantes. Les causes de l'aggravation de ces conditions sont nombreuses, mais la connexion entre des souffrances inutiles et le blocage de l'aide par les Etats-Unis est indéniable.

Les embargos dirigés par les US contre Haïti ont une longue histoire. De 1804 à 1862, les Etats-Unis, économie de propriétaire d'esclaves, ont tout simplement refusé de reconnaître l'existence d'Haïti. Selon un sénateur de Caroline du Sud s'exprimant on the Senate floor en 1824, "la paix et la sécurité d'une grande partie de notre Union nous interdisent de discuter de la reconnaissance d'Haïti".

Les Etats-Unis ont occupé Haïti militairement de 1915 à 1934, et depuis ce temps ils ont soutenu un grand nombre gouvernements antidémocratiques dans ce pays. Sous les dictatures des Duvalier, une aide généreuse, pricipalement d'origine américaine, a été régulièrement distribuée, comme sous les juntes militaires subséquentes convaincus de crimes de guerre après le renversement violent du premier président démocratiquement élu, le Révérend Jean-Bertrand Aristide.

Au début des années 1990, les Nations Unies ont imposé un embargo commercial en vue d'imposer la restauration d'Aristide. Quand le président retrouva son bureau, en 1994, dans un pays dévasté, $500 millions de dollars d'aide pour le développement ont été promis par les USA et d'autres organisations multilatérales. Cette aide aurait pu aider à ressusciter "le pays le plus pauvre de l'hémisphère", mais elle a été confisquée. La privation d'aide au développement a été une épreuve, mais plus troublant a été l'embargo sur l'assistance humanitaire et les prêts. Par exemple, des prêts d'un total de $ 146 millions de dollars (pour l'amélioration du secteur de la santé, la réforme de l'éducation, la fourniture de l'eau potable, et la réhabilitation des routes) déjà approuvés au sein de la Banque Inter-Américaine de Développement ont été bloqués par les Etats-Unis en réponse à des allégations d'irrégularités durant les élections législatives de Mai 2000.

Après l'élection présidentielle de Novembre 2000 (largement reconnue libre et honnête), les fonds auraient dù être décaissés, mais l'administration Bush usa de son pouvoir de veto pour continuer à les bloquer sous prétexte que Haïti n'avait pas démontré un engagement suffisant de gouverner le pays de manière démocratique-objection non entendue durant les longues années de dictature. Cette politique persiste malgré une Résolution du mois de Septembre de l'Organisation des Etats Américains affirmant que le gouvernement haïtien a pris les dispositions appropriées en faveur de la démocratie et que les relations normales devaient être rétablies avec les institutions financières internationales.

Mettons de côté pour le moment les arguments juridiques, voyons les implications pour les problèmes de santé de cette confiscation des $ 500 millions de dollars d'assistance au développement et du blocage des $ 146 millions de dollars de prêts pour améliorer la santé, l'éducation, et la qualité de l'eau potable? Durant les deux années passées, dans notre hôpital de 80 lits dans les campagnes haïtiennes, nous avons constaté des dégradations évidentes dans l'infrastructure de santé publique et dans l'état sanitaire des populations autour de notre clinique. Avec une équipe de 10 médecins haïtiens et un important corps de travailleurs de santé communautaire, notre organisation Zanmi Lasante, gère l'un des plus grands hôpitaux humanitaires en Haïti.

Nos soutiens proviennent largement de donateurs et de fondations, et nous nous considérons nous-mêmes comme des observateurs désintéressés de ces événements vu que nous n'avons jamais reçu d'assistance gouvernementale significative ni de fonds de la Banque Inter-Américaine de Développement ou du gouvernement américain.

Depuis l'année dernière, notre clinique générale ambulatoire a connu une énorme augmentation de la demande. Nous sommes équipés pour recevoir pas plus de 25.000 visites par an, mais cette année verra une estimation de 160.000 patients. Pendant ce temps, des cliniques voisines et des hôpitaux ont constaté une diminution de leur nombre de patients. Pendant que plusieurs établissements voisins restent ouverts, ils vendent ou prescrivent des médicaments à des prix hors d'atteinte de la population, dont plus de 80% vivent dans la pauvreté.

Nous avons noté une augmentation des cas de traumatisme due aux accidents de la route (il n'y a pas d'argent pour maintenir en état le réseau routier rural). La malaria demeure un facteur majeur d'anémie et de mort, exacerbé par le manque de soins. La polio, qu'on croyait éradiquée de l'hémisphère occidental, a refait surface sur l'île. D'autres maladies infectieuses - anthrax, méningite, tuberculose résistante-se manifestent aussi.

Le degré d'expansion de ces pathologies sera largement déterminé par la capacité du système de santé publique à y faire face. L'histoire n'est pas différente en dehors de la zone couverte par notre hôpital. Par exemple, il y a eu une diminution significative de l'accès des Haïtiens à l'eau potable, particulièrement à Port-au-Prince ($ 54 million des $ 146 million qui ont été bloqués étaient destinés à améliorer le traitement de l'eau).

Cette situation rappelle les années de gouvernement militaire au début des années 1990, lorsque la population ayant accès à l'eau potable était passée de 53% (1990) à 35% (1994). Il n'est pas surprenant que durant ces dernières années, l'espérance de vie en Haïti a continué à décliner. Peut-on attribuer directement ce déclin de l'espérance de vie à l'embargo? Il est difficile de répondre à cette question, mais il est suffisamment clair que notre riche et puissant pays faillit encore une fois à aider les Haïtiens à accéder à des conditions de vie décentes pour eux-mêmes et leurs familles.

Il est tout aussi clair qu'une aide humanitaire aggressive pourrait avoir un impact immédiat et salutaire si elle peut être canalisée par des institutions d'envergure nationale. Or, de plus en plus, l'aide a été diminuée et acheminée à des organisations non gouvernementales qui, comme la nôtre, sont souvent limitées en moyens pour servir des populations locales de plus que quelques dizaines de milliers de personnes. Les agences des Nations Unies et d'autres organisations multilatérales ont un rôle d'urgence à jouer pour fournir l'assistance humanitaire aux populations vulnérables en Haïti, pour atténuer les effets de l'embargo imposé en ce moment par les Etats-Unis.

Au cours de 19 années de travail en Haïti de Zanmi Lasante, nous avons vu l'aide américaine couler sans problèmes et généreusement durant les années de dictature duvaliériste et des juntes militaires qui ont suivi. L'embargo actuel a été imposé durant le mandat d'un gouvernement démocratiquement élu, une situation incompatible , de notre point de vue, avec la politique officielle des Etats-Unis et les vues du peuple américain, et en soi immorale. Ce genre de politiques sont à la fois injustes et une cause de grands malheurs pour la population haïtienne, particulièrement pour les gens qui vivent dans la pauvreté.

27 janvier 2003

 

Le journal espagnol El Pais critique

l'embargo économique décrété contre le peuple haitien

 

Le journal espagnol el pais critique l'embargo économique décrété contre Haiti par la communauté internationale

Dans un article daté du 12 janvier 2003 les docteurs Arachu Castro et Paul Farmer considèrent Haiti comme le pays oublié du continent. Ils écrivent que la population infantile d'Haiti continue de mourir de maladies telles la diarrhée et l'infection de l'appareil respiratoire, aggravées par un manque criant d'eau potable. Les auteurs de l'article affirment que la France et les Etats-Unis, deux pays qui ont le plus contribué historiquement, selon eux, à l'appauvrissement d'Haiti, paraissent aujourd'hui très désintéressés à y restituer le droit à la vie.

Selon le quotidien espagnol, les sanctions économiques de la communauté internationale semblent pénaliser le peuple haitien pour avoir choisi son président par la voie des urnes. Le journal déplore que les Etats-Unis aient imposé leur véto à la BID pour la contraindre de bloquer des centaines de millions de dollars d'aide ou de prets destinés à Haiti. Arachu Castro et Paul Farmer regrettent également que l 'Europe décida le 29 janvier 2001, quelques jours avant l'investiture d'Aristide, de geler son aide à Haiti. "Et comme si cela ne suffisait pas, en janvier 2002, sous la présidence espagnole, l'UE renouvela le blocage des fonds destinés à Haiti. Le journal rappelle que ces fonds concernent 30 millions d'euros destinés à la santé et l'éducation et 300 millions qui devraient etre affectés aux infrastructures , à la construction ou réhabilitation d'hopitaux et de centres de santé et à l'amélioration des conditions de vie de la population .

Cette situation est en contradiction avec les pactes souscrits par les Etats-Unis et l'Union Européenne, s'indignent les auteurs de l'article qui relèvent que les sanctions ont été maintenues en dépit des pas positifs accomplis par le gouvernement et malgré les revendications formulées par l'OEA à travers la résolution 822.

Le journal écrit que l'intéret manifesté actuellement par certains secteurs de la communauté internationale en faveur de la démocratie en Haiti, est louable quand on tient compte de la position de ces mêmes secteurs au cours des précédentes décennies pendant lesquelles l'aide étrangère coulait à flot en faveur des dictatures des duvaliers et des régime militaires qui ont suivi.

Arachu Castro et Paul Farmer rappellent qu'Haiti a un besoin urgent d'aide aujourd'hui pour renforcer ses institutions publiques. "Pourquoi les démarches qu'on dit entreprendre en faveur de la promotion des droits civils et politiques devraient se réaliser au détriment des droits économiques et sociaux ", s'interroge le journal, ajoutant que ces droits sont indissolubles , selon la déclaration des droits de l'homme.(AHP, 15 janvier 20

 

Des voix de plus en plus nombreuses désapprouvent

les sanctions infligées au peuple haïtien

Le sénateur Christopher Dodd appelle les USA à assumer leur rôle de leader en levant les sanctions économiques imposées à la population haïtienne Washington, 1er Août 2002 -(AHP)- Le sénateur américain Christopher Dodd a appelé mercredi le président George W. Bush à lever les sanctions économiques imposées à la population haïtienne depuis les résultats des législatives du 21 mai 2000. Le sénateur Dodd qualifie d'abusive la décision prise par la BID de geler les dons et les prêts consentis à Haïti par le fait qu'un accord politique n'a pas encore été signé entre les parties impliquées dans le conflit post-électoral. Selon le parlementaire démocrate, les efforts déjà consentis par les autorités haïtiennes pour satisfaire aux exigences de l'opposition et de la communauté internationale, sont suffisantes pour favoriser le déblocage des fonds. " Ces fonds sont gelés depuis trop longtemps. Et leur non disponibilité cause des dégâts considérables dans l'économie haïtienne et aux masses défavorisées", a lance le sénateur Dodd. Christopher Dodd a critiqué sévèrement l'intransigeance de la BID qui en raison de sa position se rend responsable des souffrances de très nombreux haïtiens, alors que sa mission est d'aider tous les pays de la région sur le plan économique et social. " Il est temps qu'on cesse de faire de la politique sur le dos des Haïtiens. L'heure est venue de mettre un terme au conflit post-électoral", a lancé M. Dodd. Il appelle le gouvernement américain à assumer ses responsabilité en que leader de la région pour répondre aux besoins de la population haïtienne qui n'en peut plus d'attendre.

82 ONG US appellent les membres du Congrès à intervenir auprès de leur gouvernement contre le Gel de l'aide à Haïti. Selon une dépêche de l'AHP du 26 avril 2002, un groupe de 82 Organisations Non Gouvernementales (ONGs) américaines appellent les membres du Congrès américain à intervenir auprès de leur gouvernement pour qu'il mette un terme à l'embargo économique décrété contre Haïti.

Dans une lettre datée du 23 avril adressée à chacun des membres du Congrès, les responsables des 82 ONG leur demandent d'user de leur autorité pour amener l'administration américaine à réviser sa politique jugée inadéquate, vis-à-vis d'Haïti. Elles rappellent que dans une récente intervention, le secrétaire d'État Colin Powell a fait savoir que le gouvernement américain continuerait à geler son aide à la population haïtienne, tant qu'une solution n'aurait pas été trouvé à la crise post-élctorale de mai 2000.

"Le déblocage de l'aide humanitaire en faveur d'un pays confronté à toutes sortes de difficultés, en matière de santé, d'éducation et d'alimentation, ne devrait pas être lié à des conditions politiques".

Plus de 500 millions de dollars dont près de 150.000 dollars de prêts de la BID sont gelés en raison d'un problème de comptage évoqué par des observateurs électoraux de l'OEA pour un groupe de 7 sénateurs qui n'auraient pas été élus au premier tour. Ces sénateurs ont depuis, abandonné leur poste. Et les autorités ont fait part de leur volonté d'organiser des législatives et locales anticipées à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine.

Parmi les signataire de la lettre aux membres du congrès américain figurent notamment, Mme Melinda Miles de Quixote Center, Paul Farmer de Parteners in Health; Bill Fletcher, président de Trans Africa Forum; le pasteur Jesse Jackson de Rainbow/Push coalition et Clayton Kilgore, observateur indépendant aux élections de mai 2000 en Haïti. AHP

Une délégation du Centre Kennedy des Droits de l'Homme avait été reçue par le Président Aristide en Haïti au mois de février dernier, selon l'AHP du 20 février 2002. Les membres de cette délégation Andrew Cuomo et Kerry Kennedy Cuomo ont entrepris cette mission dans le but d'obtenir notamment des informations crédibles sur la situation des droits de l'homme en Haïti.

Au cours de cette rencontre, le chef de l'État a exprimé sa gratitude aux responsables du centre Kennedy qui avaient beaucoup travaillé pour le retour à l'ordre constitutionnel en Haïti en 1994 à la suite du putsch sanglant de septembre 1991.

M. Aristide a profité de l'occasion pour assurer M. Andrew Cuomo de son appui dans sa campagne pour briguer le poste de gouverneur de l'État de New-York. En ce sens, il a invité les haïtiens vivant à New-York à supporter M. Cuomo dans le cadre des prochaines élections.

Pour sa part, Andrew Cuomo a critiqué la gestion faite par la communauté internationale de la crise post-électorale en Haïti. Faisant savoir que les élections ne sont jamais crédibles à cent pour cent. M. Cuomo a cité comme exemple les difficultés et les irrégularités enregistrées en Floride lors des présidentielles américaines. Il a condamné les pays de la communauté qui tentent, dit-il, de justifier le gel de leur aide à Haïti par les imperfections enregistrées aux joutes du 21 mai 2000 en Haïti.

Pour sa part, Mme Kerry Kennedy Cuomo a fait remarquer que l'administration américaine de George Bush père avait dressé un mur en 1991 pour empêcher les haïtiens qui fuyaient les atrocités du coup d'Etat d'entrer aux Etats-Unis. Aujourd'hui, ajoute-t-elle, l' administration américaine de George Bush fils décide de dresser un mur économique devant le peuple haïtien. Kerry Kennedy a toutefois renouvelé l'engagement du centre Kennedy à travailler pour porter l'administration américaine à lever ses sanctions économiques contre la population haïtienne. Avant de quitter le pays, la délégation a visité l'Hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti (HUEH) et l'Hôpital La Fanmi Se Lavi.

Le Black Caucus appelle une nouvelle fois l'administration américaine à mettre un terme à l'embargo économique contre Haïti

Les Congresmen du Black Caucus appellent une nouvelle fois l'administration américaine à mettre un terme à l'embargo économique imposé à Haïti.

L'administration américaine retient en effet 500 millions de dollars destinés à Haïti dont près de 150 millions de dollars de prêts accordés par la Banque Interaméricaine de Développement (BID) et pour lesquels le pays paie des intérêts.

Dans une résolution adoptée le 19/04, les congressmen ont invité le Président Américain, Georges W. Bush, à ne plus exiger comme préalable au déblocage de l'aide humanitaire la résolution de la crise politique.

Le blocage économique persiste en dépit du fait que les autorités haïtiennes ont répondu aux exigences de l'Organisation des États Américains (OEA) relatives aux élections du 21 mai 2000 et ont fait part de leur volonté d'organiser des élections législatives anticipées à la fin de cette année ou au début de l'année de l'année prochaine. Le député de la Floride Carrie Meek et le congressional Black Caucus ont entrepris un véritable plaidoyer au département d'État pour obtenir qu'un terme soit mis aux souffrances de la population haïtienne.

"Les haïtiens souffrent énormément et les États-Unis ont l'obligation de faire quelque chose", a déclaré Mme Meek lors d'une conférence au Capitol Hill, soulignant qu'Haïti a cruellement besoin d'aide pour poursuivre son travail dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'amélioration des conditions de vie de la population.

Les 50 millions de dollars d'aide accordés cette année par les États-Unis sont gérés par des Organisations Non Gouvernementales (ONG) nationales et internationales.

Selon des parlementaires haïtiens, plusieurs de ces ONG seraient dirigées par des proches de l'opposition. L'ambassade américaine avait rejeté cette accusation. (AHP, 23 avril 2002)

Mme Carrie Meek, représentant de la Floride, avait visité Haïti, au mois de février dernier. Elle avait déclaré, tout dépend du Président Aristide. "Jean Bertrand Aristide est la seule personne capable d'opérer ce changement, vu que le peuple a une grande confiance en lui".

Le député Meek a également demandé au Président Aristide de faire tout ce qui est en son pouvoir pour favoriser la résolution de la crise. "La balle est dans votre camp, Président Aristide", a lancé Mme Meek "Quand j'étais de passage la dernière fois en Haïti, j'ai vu le président Aristide accéder à son rôle de leadership et j'ai constaté qu'Haïti s'engageait sur la voie de la démocratie", a déclaré Mme Carrie Meek qui déplore le fait qu'aujourd'hui la situation est en train de se détériorer.

Le député démocrate John Conyers, en visite en Haïti à la même période avait déclaré que "l'échec d'une solution à l'impasse politique entre le gouvernement d'Aristide et la coalition d'opposition peut conduire à l'anarchie dans un futur proche".

Le congressman déclarait saluer la ténacité du peuple haïtien, qui malgré ce qu'il a enduré ces dernières années, reste toujours confiant. John Conyers insistait sur la nécessité pour la communauté internationale de reprendre son aide à Haïti. La reprise de l'aide internationale est d'une importance capitale ", a déclaré M. Conyers, ajoutant que si cette aide est utilisée de façon convenable, elle peut contribuer à résoudre certains problèmes. "Ce n'est pas correct que les fonds ne soient pas alloués directement au gouvernement. C'est aussi incorrect qu'un gouvernement ne fasse pas confiance à un autre gouvernement.

J'appuie l'envoi de l'aide au gouvernement. Nous avons vu des situations plus tendues dans d'autres pays, mais nous les avons quand même soutenus", a-t-il déploré. Selon le parlementaire américain, Haïti se trouve actuellement dans un état politique en chute libre et quelque chose doit être fait pour qu'elle ne s'effondre pas. "Même le dévouement héroïque du peuple haïtien a ses limites", avait lancé M. Conyers, ajoutant que les souffrances des masses défavorisées ont empiré à presque tous les niveaux.

A la même période des membres du Black Caucus ont visité Haïti. Le Président Jean Bertrand Aristide avait reçu une délégation du groupe des parlementaires noirs américains " le Black Caucus" en mission d'information en Haïti. La rencontre entre le Chef de l'Etat et la délégation du Black Caucus a notamment porté sur la situation générale du pays et les difficultés économiques et sociales auxquelles fait face la population haïtienne.

Les congressmen américains ont promis au Président Aristide de dresser un rapport complet sur les mauvaises conditions de vie des masses défavorisées en Haïti pour ensuite le présenter à leurs collègues du Congrès.

Ils se proposent également de rencontrer le Secrétaire d'Etat Américain, Collin Powell, pour essayer de le convaicre de la nécessité pour les Etats-Unis de lever ses sanctions économiques contre le peuple haïtien. Le représentant démocrate de l'Illinois, John Conyers, qui a rappelé le rôle joué par Colin Powell dans le retour à l'ordre constitutionnel en 1994, croit que celui-ci devrait continuer à lutter aux côtés des haïtiens pour les aider à sortir de leur situation de misère.

John Conyers déclarait reconnaître que les Etats-Unis mobilisent actuellement toutes ses ressources financières pour combattre le terrorisme international. Toutefois, ajoute-t-il, cela ne peut empêcher les autorités américaines de venir en aide aux pays qui ont les problèmes sur le plan économique et humanitaire.

Pour sa part, le représentant de la Floride, Carrie Meek, qui est également responsable de la commission des affaires haïtiennes au congrès, a fait savoir qu'il entend soumettre un rapport objectif sur la situation en Haïti à ses collègues et au Secrétaire d'Etat Powell. Tout en réitérant son amitié au peuple haïtien, Carrie Meek promet de faire tout ce qui est en son pouvoir pour permettre la reprise de l'aide internationale à Haïti.

Le quotidien américain "Le Miami Herald" avait abondé dans le sens du message du député Carrie Meek selon lequel les autorités américaines doivent reprendre immédiatement leur aide à Haïti.

Dans son éditorial du 26 février 2002, le quotidien écrit" nous sommes d'accord avec le député Carrie Meek et les membres du groupe des parlementaires noirs américains (Black Caucus) qui viennent d'effectuer une visite dans ce pays.

"Haïti, notre voisin de l'hémisphère, se trouve dans des conditions exécrables et a besoin de l'aide", ajoutant que Washington peut jouer son rôle en permettant le décaissement des 500 millions de dollars de prêts et de dons promis à Haïti. Selon le journal, M. Otto Reich, le plus haut responsable de la politique Latino-américaine des Etats-Unis d'Amérique, devrait faire de l'aide à Haïti une de ses grandes priorités en vue de permettre à ce pays de sortir de la crise sociale et politique dans laquelle il se trouve embourbé. "

Le député Meek et les membres du Black Caucus ont vu beaucoup de souffrances et de privations au sein des masses ainsi que le dysfonctionnement des systèmes judiciaire et social. Le Miami Herald rappelle que, dans le souci de résoudre les problèmes liés aux élections contestées de mai 2000, le président Aristide a accepté un plan de résolution élaboré par la communauté internationale.

Le gouvernement d'Aristide a réduit de deux ans le mandat des sénateurs dont l'élection était contestée et a accepté la tenue d'élections anticipées pour le renouvellement de l'ensemble du sénat. Mais, les partis de l'opposition insistent sur la démission immédiate des membres du Parlement et sont profondément méfiants vis-à-vis du pouvoir d'Aristide.

Selon le Miami Herald, le Président Bush devrait insister sur la satisfaction par le chef de l'Etat haïtien des conditions prévues dans le plan de résolution en huit points. Dans l'intervalle, indique le journal, l'administration Bush doit reconnaître que les souffrances continues des citoyens haïtiens doivent être prises en compte.

Faisant remarquer que les pays amis d'Haïti se déclarent frustrés du rythme et de l'inefficacité des réponses apportées jusqu'ici par le président Aristide à la crise politique, le Miami Herald indique que malgré tout, Haïti reste un pays désespérément pauvre, luttant pour trouver sa voie vers un gouvernement démocratique. "En notre qualité de voisin ayant un vif intérêt dans le sort des haïtiens et de la direction de leur gouvernement, les Etats-Unis d'Amérique doivent mieux faire que d'observer et d'attendre", suggère Le Miami Herald.

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