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Haiti : éducation, réflexion, culture


6 août 2004

 

" René Depestre : un virage conservateur ou conformiste de la majorité" [1].

" Par Claudy Delné

L'article récent de notre éminent écrivain René Depestre, paru dans le Monde Diplomatique[2], intitulé " Mon pays d'origine est un appel au secours / Adresse aux Haïtiens d'aujourd'hui ", a fait l'objet d'apathie et de silence complaisant chez presque la majorité des intellectuels haïtiens. À l'instar de Chateaubriand, je dirais, en lieu et place des classes moyennes, que nous avons à lutter contre l'incroyable apathie des intellectuels.

J'ai eu à discuter de l'article avec quelques compatriotes haïtiens de la diaspora sur le revirement soudain de M. Depestre pour ce qui est de son impossible retour au pays d'origine tel qu'il l'a témoigné avec ténacité dans le film de Jean-Daniel Lafond.

L'article en question soulève pourtant des questions d'importance capitale qui vont des fondements idéologiques de la formation de l'Etat-Nation à la cause de son échec (il n'y a qu'une cause selon Depestre) et à la solution de rechange pour sortir de l'impasse (encore de son point de vue il n'y a qu'une solution). Cependant, tous les grands esprits de la classe politique et intellectuelle haïtiennes, par souci de complaisance, d'attachement, d'amitié de longue durée ou de révérence incontestable de l'ordre de l'omniscience ont tous dit " amen " à cette parole d'évangile de Depestre qui ne saurait admettre un droit de réserve.

L'insensibilité ou l'apathie des intellectuels haïtiens face à ce Manifeste de Depestre consigné dans " Mon pays d'origine est un appel au secours " laisse à désirer et interpelle à plus d'un titre. C'est de cette frustration et de cette interpellation que je propose de faire état, en toute décence, dans cette réplique à Depestre.

Au prime abord, je me permets d'adresser la question suivante de Sandra Laugier à qui veut l'entendre : " Faut-il encore écouter les intellectuels? ." C'est une question essentielle si l'on veut comprendre le rôle ou la fonction de l'intellectuel dans la société. Elle s'adresse autant à Depestre pour ce qui est de sa légitimation de l'impérialisme français qu'aux autres intellectuels haïtiens dans leur absence de critique face au virage conservateur ou conformiste de ce dernier.

Comment se fait-il qu'un article de foi de cette envergure n'ait soulevé aucun débat ou aucune controverse dans le milieu intellectuel Haïtien? Est-ce le caractère péremptoire de tout Manifeste qui fait qu'il se soit passé de commentaires? Cette absence de critique ou la crise de la critique, pour reprendre une _expression de Cornélius Castoriadis, n'est qu'une des manifestations de la crise générale et profonde de la société. La sociologie Haïtienne se présente comme un cas typique d'exorcisation de la classe politique et intellectuelle pour valider le verdict de Castoriadis selon lequel les réseaux de complicité sont presque tout-puissants.

Depestre, ce porteur de signifiances tels que son parcours et ses oeuvres l'attestent fait volte de face pour s'incliner à la montée de l'insignifiance. L'absence de contestation ou de conflit social, de critique, de revendication de masses, d'engagement intellectuel cèdent le pas à l'insignifiance pour paraphraser Castoriadis. Et, Sandra Laugier fournit une explication à la disparition du modèle de l'intellectuel engagé.

Pour elle : " Le modèle de l'intellectuel engagé ou du moins critique semble devenu désuet pour diverses raisons - désaffection générale de l'engagement politique, embourgeoisement des anciens soixante-huitards (je dirais quarante-sixards dans le cas d'Haïti), " mondialisation " du paradigme libéral. "[3] Elle pousse l'analyse par les questionnements pertinents suivants pour recentrer le débat sur le rôle et la place de l'intellectuel dans la société : "

Doit-il essayer d'opter pour le modèle courant de la réussite sociale, et risquer ainsi de sombrer dans le conformisme? Doit-il, pour éviter le discours purement théorique, essayer de passer au champ de la pratique, et risquer ainsi de se mettre au service du pouvoir? De quel droit un individu peut-il parler au nom de tous, et en quoi sa voix est-elle représentative ou, au moins, intéressante et audible? Comment consentir à une société injuste?

Comment conserver le privilège de contester le système, alors que l'on est dedans? "[4] Ce sont autant de questions qui nous interpellent tous pour appréhender le dilemme auquel l'intellectuel Haïtien en particulier se trouve confronté, c'est-à-dire entre l'acceptation (consentir à une société injuste) et l'appartenance (conserver le privilège de contester le système alors que l'on est dedans).

Mais, entre ces deux postures, il nous faut à tout prix retrouver, à l'instar de Laugier, une troisième figure d'intellectuel qui s'attacherait à l'idéal castoridien qui fait du travail de l'intellectuel un travail forcément critique comme il en a été ainsi souvent dans l'histoire.[5] C'est à partir de ce constat d'usure sans précédent de la critique que je me propose de passer en revue l'article de Depestre pour y dégager les points importants qui feront l'objet de ma critique. " Mon pays d'origine est un appel au secours " commence d'emblée par l'engagement de la lourde responsabilité de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide dans la crise actuelle en Haïti tout en concédant, compte tenu des conditions de son évincement, que l'opération menée par la France et les États-Unis s'apparentait à un coup d'État.

Affirmation à laquelle on ne peut se résoudre qu'à y adhérer compte tenu du doute raisonnable entourant la fin de partie du pouvoir lavalas. Depestre ne veut ni rire ni pleurer mais seulement comprendre à la manière de Spinoza. Pour ce faire, il procède par décrire son itinéraire de parcours politique et littéraire avec comme temps fort 1946 dont le journal La Ruche en était le véhicule d'expression de cette participation civique et citoyenne.

L'échec du combat de sa génération l'a amené à développer une identité multiple, banian avant de s'enraciner définitivement en France. Le constat est patent. Il témoigne d'un cri d'alarme, une sorte de S.O.S. Sur fond de cruelle inhumanité, mon pays d'origine est un appel au secours, c'est, il me semble, une définition diachronique d'Haïti. Cependant, M. Depestre n'entend pas lui donner des leçons. Une déclaration qui sera contredite dans la conclusion de son article. Mais, comme citoyen Haïtien, ce n'est donc pas un sacrilège d'offrir ses services ou ses conseils à la mère-patrie.

Toutefois, les alternatives que propose Depestre font preuve de naïveté primaire et relèvent d'une position trop à droite. L'échec de combat personnel de quelqu'un, de sa génération, de même que la faillite du communisme ne saurait conduire à l'ineptie au point d'endosser aveuglement et sans décence la fausse générosité de l'impérialisme. À cet effet, citant Jacques-Alain Miller, Laugier relate : " De nos jours, professent les meilleurs esprits pour les meilleures raisons, une gauche battue se refait une santé en suçant le sang de la droite. "[6]

Du surréalisme au manque de réalisme, la solution de salut pour Haïti que propose Depestre relève de quelque chose d'innommable, du genre à révolter les esprits sereins. J'y reviendrai. Mais, entre-temps, interrogeons-nous sur le regard responsable de Depestre sur le calvaire haïtien. Son bilan historique est tout à fait juste pour ce qui est du constat d'échecs patents à travers la longue durée et qui fait en sorte que plusieurs millions d'êtres humains sont coincés à vie dans leur impossibilité d'être un jour eux-mêmes.

Cependant, M. Depestre affirme que face à la situation catastrophique d'Haïti, il importe d'abord aux Haïtiens, dans un sursaut vital jamais vu, d'inventer la stratégie collective susceptible de retenir durablement la solidarité des centres influents de l'aide internationale. Je ne vois pas comment dans la pratique cette stratégie collective va pouvoir s'opérer. Ça a l'air en tout cas d'une alternative qui, de par ses différentes modalités, pérenniserait le paternalisme et la mendicité.

Un appel aux Haïtiens à prolonger la dépendance économique du pays aux différentes ramifications de l'aide internationale. Voilà ce qui aurait indigné le Dr. Rosalvo Bobo (1915) à la lumière de la déclaration suivante : " Il n'y a pas de peuple dont j'admire plus le génie et l'activité industrieuse (que le peuple américain). [...] Mais lui abandonner nos douanes et nos finances, dépendre de lui : jamais, jamais. Aurais-je à choisir entre cette voie et la désintégration de mon pays : je choisirais la désintégration. "[7]

Là où le bat blesse c'est qu'à travers tout l'article il y a une constante, un fil conducteur, une idée maîtresse qui constitue plutôt une projection des démêlés personnels de M. Depestre avec la Négritude, une sorte de rupture épistémologique ou idéologique, laquelle date de son Bonjour et adieu à la négritude. Donc, c'est comme qui dirait l'échec de la Négritude, du combat personnel de Depestre équivaut à l'échec d'Haïti comme État-nation.

Comme il se plait à le dire notre mythe racial de fondation allait deux siècles durant conditionner la conduite historique d'un État-nation resté inachevé[...]deux siècles après, nous n'arrivons pas à nous déprendre d'une idéologie régressive et déréalisante dont la fonction religieuse (" intégriste " avant la lettre?) Tient notre destin enfermé dans la seule logique délétère de la violence!

Il poursuit son combat idéologique contre la prise en compte de la dimension raciale dans les questions historiques haïtiennes par les allégations suivantes : Haïti a donc le devoir sacré d'inverser la symbolique de sa résistance à l'oppression que la problématique " raciale " de la plantation a truquée. L'indépendance est vécue comme une victoire militaire et politique plus " raciale " que nationale. Un peuple caribéen, de souche africaine et française, aura fantastiquement métissé sa charte constitutionnelle, ses idées du droit et de la civilité [...] L'omniprésence dans les mentalités haïtiennes des options de la prétendue " race "[...]

Sans prétendre minimiser les extrêmes dérives de l'usage de la Négritude comme idéologie du pouvoir avec les Duvalier, ce contre modèle de la Négritude qui a prévalu dans les années 30, M. Depestre a erré dans son analyse causale en présentant une lecture simpliste et erronée de la faillite d'Haïti. L'explication de notre échec comme État-nation est plus profonde et doit nécessairement s'insérer dans des réseaux complexes de relations internationales, racistes et impérialistes.

Pour ce qui est du retournement de la tragédie, je dirais que les mêmes causes provoquent les mêmes effets. Par ailleurs, M. Depestre évacue délibérément tout le poids des facteurs exogènes, pas un seul mot sur les effets nocifs et destructeurs des rapports de forces colonialistes, néo-colonialistes et impérialistes. Procéder ainsi consiste à innocenter et déresponsabiliser l'occident dans sa lourde participation bicentenaire à l'échec d'Haïti.

Au fait, ce n'est pas tant notre mythe fondateur qui pose problème mais un phénomène récurrent qui est le propre des pays sous-développés, à savoir le pouvoir exorbitant des oligarchies locales à la solde impérialiste (qu'on les appelle en Haïti le pouvoir noir ou mulâtre) rétrogradant ainsi leurs pays. Si l'on veut relativement être objectif, on doit éviter toute polarisation réductionniste attribuant d'un côté, toutes les difficultés des pays sous-développés au colonialisme, à l'impérialisme envisagé comme force extérieure (Yves Lacoste) et de l'autre, considérant nos deux siècles de mythe racial de fondation comme la cause suprême de notre échec.

La leçon suivante de Lacoste s'adresse encore à ces deux extrêmes : " La seule façon de lutter contre l'impérialisme est, dans le cadre de chaque État, de chaque nation, de lutter pour se débarrasser des minorités privilégiées qu'il soutient et sans lesquelles il ne peut pas grand-chose. "[8] L'obsession de Depestre du mythe racial de fondation a pour effet pervers d'atténuer ou de mitiger la part contributive de l'occident chrétien dans la spirale de l'échec de notre Haïti chérie.

Cette obsession aurait dû plutôt se porter sur les chaînes et images psychologiques en termes d'héritage du système esclavagiste. Nos comportements triptyques (idéologiques, politiques et économiques) sont conditionnés par cet héritage. C'est à bon droit que le professeur Jn Anil Louis-Juste nous rappelle que : " La vision de pouvoir qui oriente nos pratiques, est nourrie de la dialectique maître-esclave : le premier commande, le second obéit ; alors que le premier dépend du travail du second pour se reproduire.

Toute l'histoire du pays se fait et se défait dans le respect scrupuleux de ce modèle colonial. Jusqu'après 200 ans de l'Indépendance, l'économie haïtienne reste extravertie, même si l'extraversion économique épouse aujourd'hui une autre forme. Nous étions un pays réservé à la production agro-exportatrice ; nous sommes devenus vendeurs de force de travail sans " valeur " et consommateurs de produits valorisés depuis les pays impérialistes. L'application néo-libérale a approfondi notre dépendance à l'égard de l'extérieur.

Cette nouvelle division internationale du travail fondée sur la mobilité du capital et la dictature du marché, a maintenu la spirale de la dette. De la " dette " de l'Indépendance à la dette du " développement ", nous participons au financement de notre dépendance. "[9] L'écrivain uruguayen Eduardo Galeano souscrit aux propos du professeur Louis-Juste sur les liens de dépendance d'Haïti à l'égard des forces exogènes qui nous asphyxient et freinent notre développement politique et économique.

Galeano s'exclame en ces termes : "The newborn nation was condemned to solitude. No one would buy from it, no one would sell to it, nor would any nation recognize it. […] The U.S. did not recognize Haïti until 70 years later. By then, Haïti was already in the bloody hands of the military dictators, who devoted the meager resources of this starving nation toward relieving its debt to France. Europe demanded that Haïti pay France a huge indemnity to atone for its crime against French dignity. The history of the abuse of Haïti, which in our lifetime has become a tragedy, is also the story of Western civilization's racism."[10]

En n'attribuant qu'un rôle mythique à nos deux cents ans de résistance, de lutte pour la survie, une prouesse exceptionnelle sans précédent c'est participer de façon consciente ou non à la rationalisation de l'oppression occidentale de tout un peuple. J'ai appris respectivement avec Henri Berr et l'historien afro-américain John Henrik Clark que toute coupure en histoire est évidemment factice. Rien ne finit, rien ne commence absolument[11] et que : "The events which transpired five thousand years ago; five years ago or five minutes ago, have determined what will happen five minutes from now; five years from now or five thousand years from now. All history is a current event."[12]

Tout pour dire qu'un mythe est porteur de sens et de vérité. Il est l'essence même de l'histoire contrairement aux grands paradigmes. Eugène Ionesco, ce grand dramaturge contemporain nous le rappelle en ces termes : " il n'y a rien de plus vrai que le mythe; et l'histoire, dans sa tentative de réaliser le mythe le distort. Quand l'histoire croit pouvoir réussir c'est alors qu'elle mystifie. " Autrement dit, le mythe est la plus proche proximité de la vérité absolue qui ne puisse être traduit en mots.

Donc, il n'y a rien de plus réel que les symboles et les mythes humains. Revenons à nos moutons! M. Depestre, dans son adresse du rapport d'Haïti au monde extérieur s'exprime en des termes élogieux tels que nations civilisées, amis, alliés de bonne volonté, amitié de la France, témoins effarés et découragés par nos gesticulations autodestructrices. Il est à souligner que l'expression nations civilisées n'est pas mise entre guillemet mais la " révolution nègre ", " une étroite république nègre de la Caraïbe " y sont.

Sans cette nuance on adhère implicitement à la vieille dichotomie nations civilisées / nations primitives (barbares). De même, le fait que l'expression " révolution nègre " soit mise entre guillemet sous-tend l'idée d'un manque d'authenticité, une sorte d'aversion latente pour les notions à connotation raciale. Quelque chose qu'on a peur d'assumer. La mythification (par opposition à l'historicisation) par Depestre de la révolution nègre comme fait unique et singulier dans les annales de l'histoire rentre dans ce que l'historien Michel-Rolph Trouillot appelle les formules de banalisation.

D'un coup, compte tenu de la conjoncture internationale qui prévalait au retour de l'ex-président Aristide à l'ordre constitutionnel en 1994, Haïti en était venue, selon Depestre, à traiter tacitement avec les États-Unis à part égale selon le rapport de force d'alors. Notre chaos, stipule-t-il cessait d'être présenté comme une triviale affaire d'arrière-cour coloniale entre " une étroite république nègre de la Caraïbe " et le géant empire nord-américain. Les événements qui se sont succédé depuis apportent un flagrant démenti à cette fausse lecture d'Haïti, objet de relation inégale avec les puissances mondiales.

Ce n'est pas tant les motivations humanistes et la bonne volonté désintéressée des États-Unis qui expliquent le traitement particulier du cas d'Haïti pour la période, mais la nouvelle donne qui contraigna l'oncle Sam à agir. Voilà ce que dit Christophe Wargny à ce sujet : " Haïti n'est, après tout, qu'un problème périphérique. Si la solution peut améliorer sans risquer l'image démocratique et humanitaire de l'oncle Sam, éradiquer le lancinant exode des réfugiés vers la Floride et éviter de faire un chef d'État un mythe, pourquoi?

On se gardera de laisser croire, comme Clinton dans son discours, que la décision finale fut simple, évidente et limpide. Allant de soi. Sans la moindre arrière-pensée. "[13] Wargny continue en stipulant que [...] sauf enjeu stratégique majeur, ce qui n'est pas ici le cas, Washington ne s'est jamais soucié de guider un pays sans intérêt vers la porte de sortie du sous-développement.[14] Pour ce qui est de l'intervention militaire américaine, M. Depestre se berne encore d'illusions en alléguant qu'à l'inverse d'une nouvelle expédition coloniale, l'intervention américaine de 1994 était l'une des premières applications bénéfiques du droit d'ingérence encore balbutiant dans les relations internationales.

Mises à part les ambiguïtés du droit d'ingérence, j'aurai aimé voir M. Depestre prendre position avec le même acharnement sur l'illicéité des actions interventionnistes récentes menant à la destitution de l'ex-président constitutionnel. Il faut aussi se rappeler que le principe du droit d'ingérence n'est qu'une fiction juridique qui n'a rien de novateur par rapport au système traditionnel de règlements de conflits tels qu'enchâssés dans la Charte des Nations Unies.

Pour preuve, bon nombre d'opérations qui paraissent à priori relever du droit d'ingérence ne sont en fait que l'expression des mécanismes juridiques existants. Sans se leurrer, le droit d'ingérence n'assigne que de la légalité aux forces d'occupation. Au lieu d'intervenir par l'usage de la force, ce nouveau droit confère une certaine souplesse, un voile démocratique pour s'immiscer dans les affaires des États. Au nom de ce droit, les États forts (impérialistes) peuvent légitimement sauter sur leurs proies. Il n'est pas inutile de rappeler que M. Depestre se fait le chantre des mécanismes onusiens d'intervention, de la globalisation, mais d'une globalisation à la française, de la francophonie. Voyons tout cela de plus près.

Depuis la fin du communisme, affirme M. Depestre, l'abc de la civilité démocratique, propulsée intelligemment à l'échelle du monde, offrirait un horizon d'espoir, en tout premier lieu aux sociétés en crise décoloniale gravissime, comme c'est l'état chronique d'Haïti depuis deux cents ans. Encore une fois je voudrais prendre pour vraie cette déclaration du chantre de la globalisation à la française qui semble s'auto-déclarer l'idéologue de la duperie occidentale. En tout cas, cet horizon d'espoir ne s'est pas encore pointé. Il relève plutôt de ce que Bourdieu appelle des utopies de référence.

Mais, 1994 représentait, selon M. Depestre, une occasion (cadeau) inespérée offerte par les Nations-Unies avec l'aval militaire et politique de la Maison Blanche, un rendez-vous historique que les Haïtiens, dans leurs guerres intestines vieilles de deux siècles, ont raté. Nulle part dans ce bilan la responsabilité de l'occident n'est engagée. Cette sémantique depestrienne, relevant de la langue de bois, est investie à fond pour redorer le blason des forces esclavagistes d'hier qui se métamorphosent avec le passage du temps sous le couvert des " nations civilisées " et " démocratiques ".

C'est, pourtant, dommage, qu'un ex-quarante-sixard de la taille de Depestre ait fait complètement fi des grilles marxistes d'interprétation des rapports sociaux capitalistes dont le confort matériel de la post-modernité semble dissiper en éclats toute trace gauchisante en lui tant soit peu sa longue rupture d'avec l'international socialisme. Cela dit, je souscris à deux mains au constat que fait Depestre sur le bicentenaire de l'indépendance d'Haïti comme offrant le spectacle désolant d'un mini état zombie à l'abandon, un peuple qui barbote dans les décharges publiques de l'histoire.

Ces formules évaluatives s'apparentent à ce que le professeur Manigat appelle une catastrophe qui végète ou que d'autres présentent sous l'euphémisme la dynamique du recul. Il s'est par ailleurs glissé un lapsus sous la plume de M. Depestre quand, parlant d'Haïti, il soutient que le peuple des Amériques qui est le premier parmi les Noirs du continent à s'être soulevé victorieusement contre les abominations esclavagistes. Je crois plutôt que la révolution haïtienne fut non seulement la première mais aussi la seule qui ait victorieusement réussi à renverser les paradigmes racistes, esclavagistes et colonialistes déclenchant ainsi le processus de l'abolition continentale.

D'autant plus qu'il ne s'agissait pas d'une révolte, d'une rébellion ou d'un soulèvement comme le laisse entendre Depestre dans les périphrases ci-haut mentionnées. À bien y penser, on peut facilement comprendre le désarroi ou la déception de Depestre face aux deux cents ans de solitude d'Haïti. Je dirai qu'à la manière de Trouillot que l'évolution de la société et de l'État haïtiens contribua à banaliser la portée de la révolution nègre en ne lui assignant qu'un simple rôle de mythe racial de fondation comme le fait Depestre.

C'est avec raison que Trouillot, se débattant sur le silence et la trivialisation de la révolution haïtienne dans l'historiographie occidentale, souligne : " Au fur et à mesure qu'Haïti déclinait, la Révolution paraissait comme un réel de plus en plus éloigné, une surprise du passé, une improbabilité qui avait eu lieu sans qu'on sache trop bien comment. "[15] Pour les besoins de l'analyse, il est commode de rappeler que la Révolution haïtienne, loin d'être fondée sur un mythe racial, fut le contre-pied de la Révolution française et des Lumières.

La guerre de race durant laquelle la Négritude s'est tenue debout pour la première fois a été un moyen mieux qu'une fin. La Révolution haïtienne traduisait dans les faits les velléités de la Révolution française. Elle implique, selon les mots de Trouillot, un questionnent complet des certitudes philosophiques et politiques du temps, car elle renverse la nomenclature ontologique[16]. Elle va au-delà du clivage noir/blanc (cette guerre de race), donc de la thèse (suprématie blanche) et de l'anti-thèse (négritude) pour reprendre le schéma de Sartre.

Notre Révolution haïtienne fut le combat de nos ancêtres pour restituer et redonner l'humanité (confisquée par les esclavagistes) à des millions d'hommes et de femmes. Louis Sala-Molins a su bien trouver les mots justes pour préciser la nature de cette révolution. Dans les Actes du Colloque sur le bicentenaire de la Révolution française (1789-1989), il soutient que : " Ce que Toussaint Louverture et les siens, vos ancêtres, achèvent au prix de mille morts et mille souffrances n'est pas seulement l'esclavage afro-français, afro-américain, mais l'histoire plus que millénaire du flirt le plus scandaleux de l'histoire de la philosophie et de l'histoire tout court : celui de la notion de droit avec la notion et les réalités de l'esclavage. "[17]

Plus percutant et poignant dans sa description de la nature de cette révolution est l'assertion suivante : " Haïti n'achève pas " la résurgence locale d'une vieille institution. " Haïti met le point final à la recevabilité, à la banalité, à la quotidienneté, à la transparence, à l'insignifiance d'une pratique que chacun a tolérée, qui a cohabité avec tous, de Socrate à Rousseau, que chacun a entérinée chez soi ou, de préférence, chez les autres. "[18] Ainsi, l'éloignement historique qui se crée avec le passage du temps et le déclin d'une société peuvent facilement amener à mythologiser les événements en leur attribuant le statut de légende si on n'y prend pas garde. M. Depestre veut à tout prix faire table des questions raciales dans la problématique historique haïtienne.

L'argumentaire de Depestre contre l'omniprésence des options de la prétendue race représente une tendance de l'anthropologie moderne à nier le concept de race. Michael Bradley fait remarquer à juste titre que la dénégation de la race et des inclinations raciales, à l'instar de la foi, est vulnérable aux faits. Il stipule: "The denial of racial behavioural differences is, at best, a Greek gift that serves to cloak our true nature. The denial of race and racial proclivities is a mechanism to disguise the white race's proclivity for racism." [19] Aussi, cette dénégation, n'est-il pas à la base de toute rupture radicale avec la Négritude comme à la fois l'expression d'une race opprimée, la manifestation d'une manière d`être, un instrument de lutte et outil esthétique[20].

Tout compte fait, eu égard au long périple d'Haïti pour sa survivance, au cœur même de la tragédie, des misères accumulées et du désarroi collectif, M. Depestre a eu raison d'affirmer qu'elle n'a pas connu la panne culturelle. De ce point de vue, poursuit-il, elle serait plutôt l'inverse du pays le plus démuni de l'hémisphère occidental. Ce qui, pour ainsi dire, aurait constitué le point le plus important de son article : " Malgré le chaos politique et social, toujours prédominant sur les aspirations démocratiques, on a affaire, dans les arts et la littérature, à une heureuse transmutation esthétique des échelles du malheur quotidien.

Les divers courants de ce " réel merveilleux haïtien " ont marqué, aux yeux du monde entier, l'éblouissante révolution plastique des années 1950, de même que musicales et littéraires de plusieurs générations d'artistes. Des talents de peintres, de musiciens, de poètes et d'écrivains de premier ordre permettent aux créations de supporter la comparaison avec les triomphes les plus indiscutables de l'art mondial. " Mais regardons de plus près ce que suggère Depestre pour une sortie de crise à la tragédie haïtienne.

Sans fioritures, il s'interroge pour se cantonner ensuite aux côtés de l'impérialisme français : " Sans pétrole ni diamant, Haïti sera-t-elle capable de se réveiller à une nouvelle donne de son histoire? Saisie à la gorge par l'illusion Aristide-Lavals, partie en fumée, Haïti est-elle prête à engager son peuple martyr, sa seule richesse naturelle, son précieux matériau humain, dans une remontée jamais vue? " De cette assertion, l'on ne peut retenir que le point de mire du concept de désolation dans le sens où l'entend André Corten.

Les masses, le peuple martyr, comme s'il s'agit de l'unique pôle de la praxis haïtienne dont on requiert de façon titanesque et gigantesque l'engagement pour qu'Haïti se réveille à une nouvelle donne de son histoire. Cette nouvelle donne, pour être inclusive et opératoire, doit engager toutes les forces vives, toutes les composantes de la formation sociale haïtienne. C'est à juste titre la conclusion à laquelle Robert Fatton est parvenu dans son ouvrage Haïti's Predatory Republic. Fatton postule que la démocratisation d'Haïti dépend largement de l'explosion d'une société civile populaire et de la balance des rapports de classes en présence. La première, tant soit peu ses faibles structures d'organisation, a permis à plusieurs mouvances de s'opérer depuis les deux dernières décennies.

Mais la pseudo-bourgeoisie nationale, de par sa résistance aux changements, fait en sorte que les structures fondamentales de la société haïtienne demeurent inchangées. Toute nouvelle donne doit composer avec cette traditionnelle inadéquation historique. C'est de là, selon Fatton, qu'il faut engager les forces prédatrices de la nation : "Haïti's predatory democracy reflects a class structure based on an extremely weak economic foundation and therefore lacking both a classical bourgeoisie and a large working class. The result is a politique du ventre, generating a class of grands mangeurs bent on monopolizing public power to advance their private interests."[21] En dehors de toute opacité littéraire, l'analyse de Fatton ne saurait échapper au discours du poète dont la fonction est de décrire ou de faire parler, dans une perspective glissantienne, les misères accumulées secrètes des peuples. M. Depestre ne donne pas de réponse dilatoire.

Il propose, ce qui suit, pour qu'Haïti se réveille à une nouvelle donne de son histoire : " Ayant manqué le train de l'Etat-Nation, seul le TGV de la mondialisation citoyenne à la française a des chances de s'arrêter pour offrir aux Haïtiens la possibilité du premier voyage démocratique de leur histoire. La tentative d'universalisation des droits de l'homme, tentée en 1801 par Toussaint Louverture, et méprisée par Napoléon Bonaparte, est en mesure de rejoindre, en toute confiance, une France qui a cessé de mesurer le monde à la seule échelle de ses mythes hexagonaux. [...] La haine semée jadis par le système colonial n'a contaminé ni la langue ni les conceptions et les pratiques françaises de la vie en société.

Elles font partie des valeurs universalisantes, c'est-à-dire l'oxygène dont a besoin absolument la globalisation, pour éviter les dangers de mort d'un casino planétaire. L'espérance des Haïtiens du XXIe siècle peut trouver un nouveau souffle dans l'espérance de toute la francophonie. " Cette proposition de Depestre, sous forme de bouffée d'optimisme, s'est articulée autour de la lecture du rapport du philosophe français Régis Debray sur Haïti. Elle témoigne de la capacité du poète à se dédire même des principes qui l'ont forgé, entre autres, ceux qui veulent que le penseur engagé qu'il fût soit non pas un chien de garde du système mais un garde-fou dont la critique, le regard inquisiteur empêche les pouvoirs de néantiser les peuples.

C'est comme si Haïti ne s'est pas encore insérée à la mondialisation (ce stade avancé de l'impérialisme) comme projet en cours depuis les deux dernières décennies. Toutefois, M. Depestre suggère qu'Haïti choisisse l'impérialisme français parmi ceux qui s'imposent à nous. Cette alternative très simpliste que propose Depestre dénote une naïveté la plus inouïe. Farfelue comme solution, elle relève à la fois d'une perte de sens et de sérénité historiques. C'est peut-être là le danger d'approcher ou d'appréhender la mondialisation en littéraire, en romancier, celui qui risque de faire perdre à l'analyse la vraie nature impérialiste et dévastatrice de la mondialisation sous couvert de l'humanisme.

L'échec du communisme idéalise et fait perdre à M. Depestre toute grille d'analyse du capitalisme mondial. En guise de conclusion, je me permets de reprendre, pour le compte du lectorat, une question que j'avais formulée en 1999 sous forme d'article paru dans Acadie Nouvelle (Moncton/Nouveau-Brunswick), à savoir : Francophonie, que nous apportes-tu? Au fait, j'y ai pu démontrer que, selon les grilles de la Nouvelle Histoire, la Francophonie, en tant qu'événement, est un théâtre d'apparence qu'il faut démasquer pour comprendre les vrais enjeux qui s'y cachent.

Elle n'est ni plus ni moins, au-delà de tout ce qui peut " unir " les peuples et regroupements ayant le français en partage, qu'une tentative désespérée d'une France colonialiste qui essaie de duper ses anciennes colonies en regard de l'hégémonie américaine. Dernière arme culturelle et linguistique de la France, la Francophonie semble être la seule alternative valable à elle pour faire face à l'américanisation et à l'anglicisation du monde. À ce titre, je reprends un vieil adage arabe cité par l'historien Leslie Manigat dans Une seule voix pour deux voies : " entre le fort et le faible, l'occasion n'est jamais chauve.

" M. Depestre, que votre poétique soit celle qui fasse parler les misères accumulées des faibles et non l'étendard de la duperie du fort".

Claudy Delné

Enseignant et domicilié à NJ ;

Delnec@yahoo.ca; delnec@hotmail.com;

Posté le 30 juillet 2004


 

27 février 2004

 

Avec le départ d'Aristide

le chaos va s'amplifier

 

 

Figaro Magazine, Vendredi 20 février

Haïti Michèle Montas. Ce que provoquerait le départ d'Aristide

Le Figaro Magazine - Comment analysez-vous les événements qui ensanglantent votre pays ?

Michèle Montas - Ils sonnent le glas de ce qui a été le mal haïtien durant si longtemps : la croyance en un homme providentiel qui apporterait toutes les solutions. Le mythe Aristide a été un mythe énorme : ce qui se passe aujourd'hui témoigne de la fin de la croyance en un certain messianisme.

Q.- Le départ d'Aristide est-il susceptible de résoudre la crise ?

Enlever Aristide du chaos haïtien, c'est enlever une partie du problème mais aussi enlever une partie de sa solution. Qui va contrôler les groupes armés qui vont se déchaîner après son départ ? Certains de ces groupes, qui ne sont pas nécessairement liés au pouvoir, sont lourdement armés grâce à l'argent de la drogue.

Quant aux Organisations populaires pro-Aristide, également armées, elles ont gardé le nom d'OP, mais elles ont été perverties par l'introduction en leur sein d'éléments criminels.De nombreuses forces antagonistes restent en présence, que plus personne ou presque ne contrôle. Un groupe comme celui qui a pris les Gonaïves, par exemple, n'a aucun lien avec l'opposition politique de la société civile, qui fait d'ailleurs tout pour s'en démarquer.

Q.-Ces affrontements incessants donnent l'impression d'un pays voué à une sorte de fatalité tragique...

Il est vrai qu'avec une trentaine de coups d'Etat en deux cents ans d'indépendance, avec les Duvalier, le régime militaire du général Cedras, et maintenant Jean-Bertrand Aristide, mon pays a eu son lot de violences politiques. Mais de là à parler de fatalité... L'histoire d'Haïti, c'est aussi et surtout l'histoire du long combat d'un peuple pour sa place au soleil. Un combat exemplaire qui a commencé, je vous le rappelle, face aux troupes de Napoléon.Qu'un groupe d'esclaves ait pu défaire une armée si prestigieuse, n'était-ce pas refuser cette fatalité dont vous parlez ?

Q.-Vous avez bien connu Aristide ; vous l'avez un temps soutenu au micro de votre radio avec votre mari Jean Dominique. Comment expliquez-vous l'incroyable dérive de l'ex-prêtre des bidonvilles ?

Par sa mégalomanie. Aristide ne s'est pas rendu compte de ce qui se passait autour de lui. Entouré de gens qui le trompaient, il a refusé de se remettre en question. Il s'est enfermé dans une logique suicidaire à la seule fin de garder le pouvoir à tout prix. A partir de 1995, nos rapports avec lui se sont distanciés. L'indépendance de Jean, qui n'hésitait pas à dénoncer la corruption au sein du parti, a indisposé le Président. Jean représentait la conscience d'Haïti. Et c'est cette conscience que l'on a voulu éliminer.

Q.- «On», c'est qui ?

Tout laisse à penser qu'il s'agit d'éléments du parti Lavalas, le parti du Président. L'enquête a mis en cause plusieurs de ses membres influents. Une pièce secrète de l'instruction désigne même un ancien maire de Port-au-Prince ayant appartenu au cabinet d'Aristide. Il s'agit à coup sûr d'un assassinat politique. Je ne peux pas affirmer que Jean-Bertrand Aristide a ordonné la mort de mon mari : je peux seulement vous dire que le pouvoir est intervenu pour entraver le cours de la justice, pour protéger ses hommes.

Certaines des personnes qui ont voulu la mort de Jean, qui ont voulu que notre radio soit réduite au silence, sont aujourd'hui passées à l'opposition. Et il y a toujours un contrat sur moi. Mais je ne vais pas abandonner : Radio Haïti est actuellement entre parenthèses, mais elle émettra à nouveau.

Q.-Comment, après de telles accusations, pouvez-vous croire que le maintien d'Aristide au pouvoir est préférable à son départ ?

J'ai perdu une partie de ma famille sous les Duvalier, alors, la violence politique, je sais ce que c'est ! J'ai seulement voulu vous expliquer que le départ d'Aristide allait déchaîner encore plus de violence, que le chaos allait s'amplifier. Je redoute que son exil, alors que les conditions de la paix ne sont pas installées, aboutisse à un bain de sang. Pour une fois que nous avons un président élu, il serait grave, selon moi, qu'il ne puisse pas terminer son mandat. Trop d'hommes et trop de femmes sont morts en Haïti, justement, pour que vive la démocratie.

forwarded as a service of the Haiti Support Group.


 

19 décembre 2003

 

La Fédération Nationale des Universitaires Haïtiens dénonce

la récupération de la lutte universitaire

par des "secteurs rétrogrades"

manifestation estudiantine normale

 

La coordonnatrice de la Fédération Nationale des Universitaires Haïtiens (FENUH) Marjory Michel, a fait savoir que la lutte estudiantine est récupérée par le secteur rétrograde qui a toujours maintenu la population dans la misère.

Elle a dénoncé par ailleurs le mutisme de certains médias sur la récente manifestation de plus d'une dizaine de milliers d'étudiants et d'autres membres de la population pour protester 'contre les tentatives de destabilisation du pays". Marjory Michel projette une nouvelle manifestation visant à protester, a-t-elle dit, contre une forme de médiocratie qui se développe dans le pays. AHP 16 décembre 2003


 

8 décembre 2003

 

Rebâtir Haïti

(document reçu)

Haïti, année zéro (200 ans après), c'est le moment de montrer ce dont nous sommes capables !

L'historien Arthur Schlesinger qualifie les pères fondateurs des Etats-Unis comme étant " la plus remarquable génération d'hommes publics de toute l'histoire des États-Unis, voire du monde entier. " Je le lui concède, volontiers ! Les États-Unis ont eu le destin heureux, car rarement a-t-on vu un pays porté sur les fonds baptismaux par une brochette d'hommes aussi brillants de la trempe des Thomas Jefferson, Alexander Hamilton, James Madison, Georges Washington, etc.

Cette évidence, pourtant, ne m'ôte pas le droit légitime à la surenchère. Les hordes d'esclaves, fondateurs de la République d'Haïti, forment la plus remarquable génération d'hommes de toute l'histoire de l'humanité. Pour des esclaves, dépourvus d'instruction, fonder un pays relève d'un exploit sans commune mesure. Ces hommes téméraires nous ont légué un cadeau inestimable ; et nous leur en sommes reconnaissants.

Ils ont fait de leur mieux, au-delà de toute espérance.

Pour cela, " nou bese byen ba, nou di ochan pou yo. "

200 ans après, le constat est là. Il est sans appel. Nous, les héritiers, avons échoué à construire un pays viable pour tous les fils et les filles de cette nation. Que dire de nos prétendues élites qui semblent se complaire dans leur médiocrité. C'est un spectacle d'une telle tristesse ! Nous aurions dit qu'elles veulent donner raison à ces racistes, ces vautours, soi-disant amis d'Haïti, qui, depuis toujours, prédisait l'échec de cette expérience unique initiée par une bande de nègres à qui ils avaient même dénié le droit de faire partie de la communauté des hommes.

À tous ces hypocrites et à leurs acolytes apatrides : nous leur disons : Shame on you ! Pourtant, tout n'est pas fini. Comme dit le proverbe haïtien : toutotan gen lavi, gen lèspwa. Pour ces élites qui se sont égarées en pactisant avec le diable, il existe aujourd'hui une chance de se racheter. 200 ans après, comme peuple, nous avions rendez-vous avec l'Histoire. Nous sommes toujours pourvus de tripes, et nous avions cette fois un lot de cerveaux, bien qu'épars. Pourquoi ne pas saisir ce moment historique ?

Aujourd'hui, nous avons la possibilité de défaire ce pays de sa tare originelle. Si, pour une fois, au moment où nos ennemis s'y attendent le moins et espèrent calmement jouir d'une partie de boucherie sanguinaires et orgasmiques entre frères de sang, nous mettons bas les armes et d'un commun accord nous décidons de nous tendre la main et nous prendre en main afin de donner à ce pays une fondation nouvelle qui nous permettrait comme peuple de prendre un nouveau départ ?

Qu'est-ce que nous avons à gagner à nous entredéchirer autour d'un paquet d'os déjà dépourvu de chair ? Je crois à notre génie comme peuple, et également à notre grande faculté d'étonnement qui a toujours fait notre force. Nous pourrions, par exemple, consacrer les trois prochaines années à l'élaboration d'un grand chantier de réflexion et de mobilisation afin de doter ce pays d'une nouvelle fondation.

À vous qui rêvez d'immortalité, l'occasion n'aura jamais été aussi belle de faire votre entrée dans la légende. Et croyez-moi, c'est encore mieux qu'un fauteuil présidentiel. Ainsi, l'Histoire retiendra de vous que vous étiez de la génération d'hommes publics haïtiens la plus remarquable de toute l'histoire de l'humanité !

Ce défi, n'en vaut-il pas la peine d'être relevé ?

Chéry Lirex. Politologue.


 

27 octobre 2003

Colloque international sur la Restitution

et le Développement

(13 - 14 et 15 octobre 2003)

Le colloque international sur la Restitution et le Développement s'est ouvert le lundi 13 octobre au Palais National par le Président Jean-Bertrand Aristide, en présence de nombreuses personnalités nationales et internationales. C'est sous le signe de la concertation que le Chef de l'Etat a placé la démarche d'Haïti consistant à réclamer de la France la restitution de la dette de l'indépendance.

« Nous autres Haïtiens, amis français et amis américains, ici présents nous pouvons nous comprendre, car nous savons ce qui s'est passé ici : il y eut l'esclavage » a affirmé le Premier Mandataire de la nation. Dans le dossier de la restitution, le Président de la République a écarté tout discours haineux pour aborder la problématique sous l'angle de la concertation.

Après les propos d'introduction du Chef de l'Etat, un dialogue fructueux s'est engagé entre les principaux intervenants sur différents aspects de la traite négrière à Saint-Domingue.

Claude Ribbe: un devoir de mémoire pour la France

L'écrivain français, philosophe et historien, Claude Ribbe, invité d'honneur, avec une argumentation historiquement documentée a fait d'importantes révélations. Il a ainsi éclairé tout un pan de l'histoire d'Haïti, ignoré par bon nombre d'intellectuels français et haïtiens.

« Entre 1801 et 1803, il s'est produit un génocide, car il a été décidé méthodiquement de détruire le peuple haïtien », a-t-il dit.

Cette tranche d'histoire a été rapportée par des marins qui ont préféré se noyer au lieu d'obéir à un ordre inique. Leclerc, dans ses lettres à Bonaparte, n'écrivait-il pas qu'il fallait exterminer tous les nègres de Saint Domingue?

Plus loin, il a invité la France à un devoir de mémoire. La restitution réclamée par Haïti s'inscrit dans le contexte de génocide et de double crime contre l'humanité. « Il est temps que la France, qui, depuis 200 ans, a amputé ses manuels scolaires de cette sombre page d'histoire, il est temps que la France s'en souvienne."

Il a formulé le voeu que le Président français, Jacques Chirac, se rende en Haïti "pour constater lui-même et non par oui dire ce qui s'y passe », a insisté l'écrivain Claude Ribbe.

Les interventions des autres participants, en particulier celles du Docteur Francis Saint-Hubert et de Charles Tardieu, étaient riches en enseignement. Ils reconnaissent tous que la France a causé du tort à Haïti, en lui imposant le paiement d'une indemnité aussi lourde pour une jeune nation.

Dans ce nouveau combat, le Président Aristide a prôné l'unité, la concertation et la mobilisation pacifique pour obtenir gain de cause.

Les avocats et juristes, de leur côté, ont affirmé qu'ils sont à la phase d'étude du dossier. Ils ont ajouté que les difficultés auxquelles ils pourraient être confrontés ont été identifiées. Maître Pierre Bichot, juriste français, a, en particulier, étudié la question au regard des législations internationales et de la jurisprudence en matière de restitution.

Dans une synthèse générale, le Ministre des Haïtiens Vivant à l'Etranger, Lesly Voltaire, a indiqué que les participants ont souhaité la collaboration de cabinets d'avocats haïtiens. Ils suggèrent également la création d'associations mixtes, composées de membres de la Société Civile et du secteur étatique. L'idée d'organiser des colloques de sensibilisation à l'étranger est largement partagée par les participants, a fait remarquer le Ministre Voltaire.

 


 

19 septembre 2003

 

SOCIÉTÉ POUR LE REBOISEMENT D' HAÏTI (SRH)

400 rue Saint-Charles Est Longueuil Québec Canada J4H 1B4 Tél. (450) 442-7041

E-mail ftassy@sprint.ca

www.teledyol.org cliquer sur Reboisement d' Haïti

 

Pour sauver Haïti: la médiation

Le journal Le Monde Diplomatique de juillet 2003 a publié à la page 26 un article de Paul Farmer: «Haïti, l'embargo et la thyphoïde.» Je vous suggère de lire cet article qui est très intéressant et qui va vous faire comprendre certaines choses.... Il est possible de trouver Le Monde Diplomatique de juillet 2003 dans les bibliothèques municipales ou ailleurs...

Durant les dernières années, je suis allé plusieurs fois en Haïti, d'après ce que j'ai vu et entendu, deux choses attirent mon attention: - Un manque de médiation, c'est-à-dire des gens du pays qui peuvent servir de médiateurs, de conciliateurs pour rapprocher les groupes opposés, les Dirigeants et les Partis Politiques enlisés dans des éternelles crises politiques... -

Un excès en tout, c'est-à-dire l'existence de deux extrêmes qui ne se rencontrent jamais. Il y a des gens qui sont pour ou contre sans limite, sans compromis.... En Haïti, nous avons été éduqués de cette façon, c'est-à-dire nous sommes habitués: aux positions extrêmes, aux accusations,...l'un contre l'autre...jusqu'au bout...jusqu'à la destruction....C'est ce manque de médiation, de consensus qui explique l'embargo de trois ans(1991-1994), la permanence de la crise politique de mai 2000 jusqu'à nos jours...

Concernant la Communauté Internationale: l'OEA, l'ONU, etc... oublions ces fonctionnaires qui, rédigent des rapports, font des déclarations, prennent des résolutions,...pour justifier leurs salaires. Et puis, l'OEA n'a jamais utilisé la médiation pour sortir Haïti d'une crise politique. Les USA(États-Unis), ne compter pas sur eux, ils ont débarqué deux fois en Haïti: en 1915 et en 1994! Résultats: Zéro barré!

Considérant la situation d'Haïti et les forces en présence, seule la médiation peut sortir Haïti de cette crise politique. En dehors de la médiation, la crise politique va continuer, sous d'autres formes, avec d'autres acteurs...et la dégradation du pays va continuer...car il n'y a pas de limite inférieure à la dégradation...Voir les pays d'Afrique qui n'ont jamais connu la voie de la médiation, du consensus. Par exemple, le Congo(ancien Zaïre): Mobutu et Cie ont tué Patrice Lumumba, Kabila a chassé Mobutu, Kabila a été tué et remplacé par son fils,...et la crise politique continue aussi bien que la dégradation du Congo qui est devenu:« No Man's Land »...

Pour Haïti, comme la tendance haïtienne est aux positions extrêmes,...l'un contre l'autre..., Supposons qu'Aristide résiste et reste en place, la situation va devenir pire...Supposons qu'Aristide soit obligé de démissionner ou bien soit renversé, celui qui va prendre sa place, va vouloir faire la même chose que ses prédécesseurs: garder le pouvoir pour s'enrichir...alors, on va faire quoi avec ce remplaçant? Et la Constitution de 1987!... Pour sauver ce qui reste, pour éviter le pire, ce serait mieux de faire appel à des médiateurs, des gens du pays, qui, par leur capacité et leur sagesse, peuvent faire la conciliation des éléments de la crise politique en vue de rapprocher les Dirigeants et les Partis Politiques qui sont pris dans un cercle vicieux et qui sont enlisés dans une éternelle crise politique qui va finir par détruire toutes les petites réalisations faites dans divers domaines. Ce n'est pas facile: la médiation, mais c'est possible avec un peu de bonne foi envers Haïti, un pays qui se meurt au vu et au su de tout le monde.

Ce 30 aout 2003

Pour la SRH, Gérard Tassy


 

La Bibliothèque Monique Calixte

dans ses nouveaux locaux

(Port-au-Prince, 29 juillet 2003)

 

Cette bibliothèque est un projet de l'Association Monique Calixte réalisé avec le soutien de la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL) que dirige Michèle Pierre-Louis. FOKAL participe aux réseaux des fondations Soros actives dans plus de 50 pays d'Europe Centrale et Orientale, de l'ex-Union Soviétique, d'Afrique, d'Asie et des Amériques. Georges Soros est un célèbre financier américain d'origine hongroise.

L'Association Monique Calixte est une association de droit français,créée à Paris, après la mort de Monique Calixte pour perpétuer sa mémoire. Arrivée en France adolescente, Monique décède à Paris en 1995, à l'âge de 50 ans, ayant consacré une grande partie de sa belle jeunesse à la lutte démocratique en vue d'un vrai changement en Haïti.

Ses frères Gérard et Franky Calixte, ses amis en France, ses amis en Haïti comme Michèle Pierre-Louis, ont créé cette association et posé les premières bases de cette bibliothèque, en transportant à Port-au-Prince le millier d'ouvrages qui constituaient la bibliothèque personnelle de Monique à Paris.

Une pensée reconnaissante pour feu François Reiner, ex-directeur de la Médiathèque de la Cité des sciences et de l'industrie de la Villette, à Paris, premier président de l'Association Monique Calixte, dont la compétence et la modestie ont imprimé la bonne impulsion à l'entreprise

Le site haïtien de Radio Métropole imagine déjà que "le nouvel immeuble en structure métallique à deux (2) étages enveloppée d’une architecture moderne comme une référence en matière de lecture et de recherche pour la jeunesse haitienne" . RM chiffre le prix de cette construction à 500.000 dollars américains.

La bibliothèque Monique Calixte située auparavant à Carrefour Feuilles est maintenant déplacée à la rue Avenue Christophe. Logée dans les installations de la Fondation Connaissance et Liberté elle est aussi un espace d’organisation d’activités culturelles, explique Michèle Pierre Louis , directrice de FOKAL.

Dans ce complexe , une salle spacieuse pouvant contenir plusieurs dizaines de jeunes est destinée à la lecture et à la recherche. Une bibliothèque qui est répartie en trois (3) grandes sections. Un cadre dans lequel enfants, jeunes et professionnels peuvent aisément approfondir leurs connaissances conclut RM.

Les conditions d’accès sont à la portée de toutes les bourses , précise la directrice de la bibliothèque , Cornélia Beauchamp.


 

12 avril 2003

 

Lundi 7 avril 2003

au moins 24 des 34 mairies de la Martinique

ont mis en berne le drapeau tricolore

 

Au moins 24 des 34 mairies de la Martinique ont mis en berne, lundi 7 avril 2003, le drapeau tricolore à l'occasion du bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture, a-t-on appris auprès de l'Association des Maires de la Martinique.

Cette association et le Comité Devoir de Mémoire avaient appelé l'ensemble des municipalités de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Martinique à s'associer à cette initiative destinée à rendre hommage à Toussaint Louverture décédé le 7 avril 1803, au fort de Joux, dans le Jura.

Selon eux, il s'agissait de "remémorer ce déni de justice des valeurs républicaines qu'ont constitué l'arrestation et la déportation arbitraire de Toussaint Louverture, combattant ultime de la première République française".

Pour sa part, la commune de Sainte-Anne (Martinique) a tenu à renforcer cette initiative.

"Afin de marquer notre solidarité caribéenne et de célébrer les idéaux de Justice et de Liberté que défendait Toussaint Louverture, nous avons aussi mis en berne les drapeaux martiniquais (rouge, vert, noir) et haïtien", a déclaré le maire écolo-indépentantiste de Sainte-Anne Garcin Malsa dans un communiqué de presse.

Selon lui, "cet acte symbolique d'aujourd'hui s'inscrit dans une démarche de Réparation conformément à notre ligne politique et dans l'esprit de la Loi Taubira" sur la reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité.(FORT-DE-FRANCE, 7 avr 2003 , AFP)


13 janvier 2003

 

"Initiative Etudiante (IE)" critique la FEUH

pour avoir voulu porter plainte

contre les autorités haïtiennes auprès de l'ambassade de France

 

Port-au-Prince, 21 mars 2003 -(dépêche, AHP)-

Une organisation d'étudiants "Initiative Etudiante (IE)" a déploré vendredi l'attitude des étudiants membres de la FEUH qui ont voulu, disent-ils, porter plainte contre les autorités haïtiennes à l'ambassade de France.

"C'est honteux que des étudiants haïtiens aient commis un acte ausi dégradant et aussi avilissant pour eux à la veille de la célébration du bicentenaire de l'indépendance",

a regretté Hugues Montoban, appelant les responsables de la FEUH à un sursaut de dignité. Les étudiants avaient affirmé vouloir présenter leurs griefs auprès de l'ambassade de France à l'occassion d'une manifestation anti-gouvernementale au cours de laquelle des incidents ont éclaté entre la police et les manifestants quand ces derniers ont voulu franchir un périmètre de sécurité dans l'aire du Champ-de-Mars. Hugues Montoban a dénoncé le fait "que des étudiants aient laissé l'argent leur faire perdre toute lucidité et les ait poussés à se livrer à des actes de brigandage à l'occassion de la visite de la délégation OEA/CARICOM".

L'IE s'est toutefois félicitée de la décision de la masse estudiantine de bouder la marche anti-gouvernementale de jeudi dominée par les membres des coalitions politiques 184 et Convergence Démocratique (opposition). De son côté, Carly Eugène a invité le monde universitaire à se ressaisir pour ne pas tomber dans le piège des ennemis de l'université. Il a également critiqué les membres de la FEUH qui réclament le départ des autorités en faisant fi de la constitution de 1987. "Il n'est pas croyable que des étudiants prônent le non-respect de la constitution", s'est insurgé Carly Eugène, qui rappelle que la plupart des responsables de la FEUH sont d'anciens candidats malheureux aux élections du 21 mai 2000.

 


Faculté des Sciences de l'Université

d'Etat d'Haïti

(Adresse électronique : fdscd@acn2.net )

 

Compte tenu du rôle essentiel de l'enseignement scientifique pour l'émancipation des nations, il est important que les Haïtiens de l'intérieur et de la diaspora soient attentifs à la place des sciences dans le système éducatif national. C'est dans ce souci que Haïti Échanges a voulu présenter cette page.

 

Descriptif

Direction : Conseil de trois membres

Budget (1998) : 13.900.00 Gourdes (4.905.882.3 FF)

Bibliothèque : 8000 volumes

Adresse électronique : fdscd@acn2.net

Départements : 4

Cycle(s) : Licence

Personnel Enseignant : 89

Etudiant(e)s : 452

Historique

En 1902 est fondée sous l'appellation Ecole des Sciences Appliquées une institution privée dont la mission était de former des conducteurs de travaux.

Transformée en Ecole d'ingénieur en 1945, elle devint Ecole polytechnique d'Haïti et fut rattachée à la Faculté des Sciences fondée elle en 1944.

En 1961, la "Polytechnique" est intégrée à la Faculté des Sciences. De 1967 à 1974, la Faculté des sciences a mis en place des filières en Science physique, Mathématique, biologie et chimie.

Objectifs

La Faculté des Sciences a pour missions: · La formation d'ingénieurs, d'architectes, de techniciens, nécessaires au développement technologique, économique, scientifique et culturel du pays. · Le développement de la recherche appliquée. · La diffusion des connaissances scientifiques et techniques.

Fonctionnement

La Faculté des Sciences accueille des étudiants à temps plein. L'admission en première année de topographie et de Génie se fait toutes les années par concours.

Le nombre de recrutés est de 20 en topographie et de 160 en Génie. Le cycle de formation dure 5 ans en génie et deux ans en topographie.

Les diplômés de la Faculté des Sciences occupent des postes importants dans l'administration publique et ils sont très actifs dans le secteur industriel et financier.

Programmes d'Etudes

La formation des ingénieurs se fait en deux cycles. Un cycle préparatoire de deux ans et un cycle spécialisé de trois ans. L'ensemble des cours est regroupé en unités divisées elles-mêmes en enseignements; chaque enseignement comprend un ou plusieurs cours. La Faculté délivre actuellement des diplômes en Topographie après un cycle de deux ans et des diplômes d'ingénieurs et ingénieurs-architectes en cinq ans dans les spécialités suivantes: génié civil, architecture, génie électromécanique et génie électronique. Les filières scientifiques, mathématiques, physique, chimie, sciences naturelles, sont actuellement fermées.

Recherche

Projet de recherche conjoint avec l'Université Antilles Guyane et l'Université de Liège sur "Les charbons actifs".

Vie associative

Les étudiants sont organisés en comités et ils participent pleinement aux décisions de la Faculté. Ils prennent une part active au débat sur l'université.

Projets

Diversification de la formation ( filières et certifications)

Développement de la recherche au sein de la Faculté

(visiter le site enseignement supérieur)

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