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Vie économique, sociale et culturelle


6 décembre 2004

LES "FREEDOM FIGHTERS"

ASSASSINENT

LES ENFANTS DES RUES A PORT-AU-PRINCE

 

ENFANTS PAUVRES D'HAÏTI

 

Gérard Latortue, le premier ministre de facto installé grâce au coup d'Etat franco-américain du 29 février 2004, avait gratifié les paramilitaires haïtiens à la lourde réputation criminelle du titre de "freedom fighters". Les voici en pleine besogne dans les rues de Port-au-Prince.(S.S.)

 

Témoignage posté le 24 novembre 2004

de Michael Brewer, Haitian Street Kids, Inc.

haitianstreetkids@rescueteam.com

Je m'appelle Michael Brewer, citoyen américain vvant à Port-au-Prince, où j'ai une organisation et une maison d'accueil pour les enfants des rues et les enfants domestiques en fugue. Etant très familier du problème des enfants sans abri, Je crois de mon devoir de faire savoir une tendance très troublante qui commence à refaire surface en Haïti.

Des véhicules d'hommes présentés comme des "anciens militaires", qui sont en réalité les membres de l'armèe démobilisée, ont commencé à patrouiller les rues de Port-au-Prince et assassinent sans discrimination les enfants des rues, juste pour le sport. Ces hommes rodent dans les rues par groupes de 6 à 10 armés de fusils de guerre, d'assaut, d'armes à feu et de pistolets 9mm, portant tous des uniformes tout noirs et des masques noirs sur la tête pour cacher leurs identités.

Nettoyer les rues des vagabonds

Ils justifient l'assasinat de ces gamins en les présentant comme des "vagabonds", en disant qu'ils "nettoient les rues" . Un exemple de ce massacre impitoyable de ces enfants a eu lieu le jeudi 11 novembre 2004, entre 7:pm et 8:pm du soir, dans un parc bien connu à Pétionville, près de Port-au-Prince, appelé Plais Bois.

Un grand nombre de garçons sans abri de tous âges dorment dans le parc, la nuit, à cause du manque d'assistance et d'abris pour eux et pour les organisations qui essaient de s'occuper d'eux. A environ 7:pm du soir, un véhicule des "ex-militaires", que les gens appellent à tort "police", pénétra dans le parc et s'arrêta à l'endroit où 20 à 30 enfants dormaient.

Ceux qui étaient éveillés alertèrent les autres, et tous ont commencé à courir. Trois d'entr'eux ont été attrapés par ces hommes: un âgé de 7 ans du nom de Linxson, un autre de 12 ans et un troisième âgé de 15 ans. Ces gosses furent d'abord férocement battus. Des sacs noirs furent ensuite placés sur leurs têtes et attachés autour de leurs cous, et enfin ils furent tués par balles.

Cadavres jetés à l'arrière des véhicules

Les corps sont placés à l'arrière des véhicules et transportés ailleurs. Une semaine avant, un garçon de neuf ans appelé Emmanuel fuyaient un groupe de ces hommes qui l'avaient appelé. lls lui ont tiré des balles à la jambe avec un fusil d'assaut pour le stopper. Trois de ces hommes se dirigèrent avec désinvolture vers l'endroit où l'enfant était étendu et pleurait.

Ils se moquèrent de lui, puis lui tirérent encore quatre fois des balles au pistolet et au fusil. L'un de mes enfants, de 14 ans un garçon nommé Makinzi, a été tué au moment où il descendait le trottoir de la rue, il y a trois semeaines. Son visage était terriblement marqué par les mauvais traitements dont il avait souffert, auparavant, en dormant dans la rue, avant d'arriver chez nous. Pendant son sommeil les rodeurs lui avaient versé un liquide enflammé sur le visage et sur les épaules, lui causant des cicatrices épaisses et noires de brûlures au troisième degré.

On a entendu ces exécuteurs déclarer qu'ils pensaient que l'enfant portait un masque, et supposaient qu'il devait être un voleur. J'ai attaché une photo de Makinzi, aussi bien qu'une photo d'un autre de mes enfants qui avait été brutalement maltraité quand il était dans les rues. Les incidents que j'ai donné en exemple sont juste un très petit nombre des meurtres quotidiens de ces enfants commis par ces groupes d'hommes, chaque jour et nuit, partout dans la ville.

Il existe des fosses communes où pourrissent des cadavres de gosses qu'on peut voir tous les jours de la semaine. J'en ai vu beaucoup. C'est un génocide flagrant. Les atrocités impitoyables commises sur ces enfants des rues innocentes, sans défense, inoffensifs se déroulent de façon complètement discrète, non signalée, non investiguée. La terreur, l'insécurité et la misère étant imputées à ces enfants, dont les vies sont déjà plus difficiles et douloureuses que ce que nul autre enfant n'ait jamais enduré, atteignent aujourd'hui un niveau sans précédent.

Aucune aide, aucune protection

Ces gosses n'ont personne vers qui se tourner pour obtenir aide et protection, sauf des gens comme moi, et des organisations comme la mienne, qui n'ont en réalité aucun pouvoir d'arrêter le massacre. Notre soutien est à un point maintenant, où depuis plusieurs jours nous sommes incapables de nourrir nos enfants plus d'une fois par jour, et nos efforts pour améliorer les choses produisent très peu de résultats.

Les forces des Nations Unies ne font rien et ignorent totalement cette crise. Il n'y a pas de police pour s'occuper de cela vu que les enfants n'ont pas les moyens de payer les services ou la protection de la police. Je trouve aussi très ironique que les forces militaires brésiliennes, constituant le plus gros de la présence onusienne en Haïti, viennent du pays même, bien connu pour les meurtres des enfants de rue dans leur propre pays. Leur inaction et leur indifférence face à ces actes malveillants ne sont pas difficiles à comprendre vues dans ce contexte.

Si vous connaissez tout moyen de faire connaitre cette tragédie en cours qui est devenue une épidémie, aidez à faire circuler cette histoire. Ou bien faites-moi savoir ce que je pourrais faire. Je suis actuellement aux Etats-Unis pour peu temps essayant de faire mon possible pour chercher une solution à ce problème et à d'autres. C'est la première fois que je suis retourné aux USA depuis 6 ans, et je l'ai fait seulement à cause de la nature urgente et critique de ce problème.

Merci avec l'espoir de vous entendre bientôt. Respectueusement, Michael W. Brewer, RN Haitian Street Kids, Inc.


20 novembre 2004

 

Où va l'Amérique latine ?

LE MONDE 17.11.04

Le journal "Le Monde" a organisé un dialogue entre des Européens

et des responsables venus d'Amérique latine.

Débat organisé au Théâtre du Rond-Point, à Paris, lundi 15 novembre, en partenariat avec TNS Sofres, avec le soutien de la Banque interaméricaine de développement.

 

Marco Aurelio Garcia, émissaire du président Lula en Haïti, a participé à ce débat

C'est une bonne occasion pour nous Haïtiens d'en savoir un peu plus sur sa pensée politique

 

Edwy Plenel. - Que nous dit l'Amérique latine sur l'aspiration à un monde multipolaire ?

Dante Caputo. - Nous vivons désormais dans un système de décisions unilatérales et de coûts politiques multilatéraux. Les Nations unies n'ont plus de système de sécurité collectif. La décision sur l'Irak en est une démonstration. Pour Haïti, même si l'intervention était nécessaire, la résolution a été votée à minuit. Le système de sécurité est dans les mains de M. Bush et nous connaissons très bien quelles sont ses positions. Il se croit l'envoyé de Dieu.

Marco Aurelio Garcia. - Les affinités politiques et idéologiques sont importantes, mais pas décisives. Un homme de droite ou du centre en Europe, ce n'est pas la même chose qu'en Amérique latine. Un social-démocrate polonais serait sans doute un homme de droite en France, alors qu'un homme de droite français serait un social-démocrate en Amérique latine. Pour renforcer une perspective multilatérale, il faut œuvrer parfois avec une géométrie variable. L'enjeu est tellement important qu'il faudrait avoir sur le plan international une politique d'alliances flexible capable d'obtenir un monde plus juste, plus équilibré. L'axe Brésil-Argentine sera pour l'avenir de l'Amérique du Sud l'équivalent du couple franco-allemand au début de la construction euro-péenne.

Dante Caputo. - Qu'a fait -l'ancien président argentin- Carlos Menem ? Il a dit : "On fait le commerce avec le Brésil et la politique avec les Etats-Unis." Nous faisions la politique avec le géant et le commerce avec les Brésiliens. C'est l'inverse qu'il faut faire : la politique avec le Brésil et le commerce avec tout le monde.

Marco Aurelio Garcia. - C'était une situation schizophrénique, parce que l'Argentine de Menem couchait avec le Brésil et rêvait aux Etats-Unis. On ne doit pas penser seulement aux rapports commerciaux, mais aussi à des complémentarités économiques entre nos deux pays, à faire des pas concrets pour éliminer les asymétries et pour ne pas renforcer la tendance à la désindustrialisation en Argentine.

Edwy Plenel. - La crise en Haïti a amené au départ du président Jean-Bertrand Aristide. Aujourd'hui, il y a une gestion tripartite Brésil-Chili-Argentine.

Marco Aurelio Garcia. - La force de stabilisation de l'ONU compte des militaires brésiliens, uruguayens, chiliens, argentins, péruviens, équatoriens, sous commandement brésilien. Le délégué du secrétaire général est un Chilien. Presque toute l'Amérique latine est présente dans les forces militaires ou policières.

Edwy Plenel. - Le président vénézuélien Hugo Chavez prétend qu'Aristide n'aurait jamais dû être renversé, que c'est illégitime...

Marco Aurelio Garcia. - Il y a une discussion sur la chute d'Aristide. Je connais plusieurs versions. Mais après son départ, un vide s'est créé dans le pays et le Conseil de sécurité a jugé qu'il faudrait constituer une force de stabilisation. Quelle est la perception qu'ont les militaires et les gouvernements latino-américains qui se sont réunis au Groupe de Rio, il y a dix jours ? Le grand problème auquel Haïti fait face n'est pas un problème de sécurité, c'est une crise sociale profonde que les interventions précédentes n'ont pas résolue. Je profite de cette tribune pour vous dire : il faut une pression extraordinaire de la société française et de l'Union européenne, pour aller plus vite dans le soutien matériel ; 1,2 milliard de dollars ont été mis à la disposition d'Haïti et pourtant pas un seul dollar n'est arrivé jusqu'à présent. Certains projets prendraient deux ans pour être approuvés. Ce sont les lenteurs de Bruxelles, de la Banque mondiale, de la bureaucratie internationale. Il faut que cet argent arrive d'ici un, deux ou trois mois. Si la crédibilité du gouvernement en place est insuffisante, il faut trouver une solution. Qu'on ne vienne pas dire ensuite : "Les Latino-Américains ont échoué." Ce ne serait pas un échec de nos soldats là-bas, mais d'un nouveau rapport que le monde doit instaurer avec un pays en faillite, d'une crise qui ne date pas d'aujourd'hui, où les grandes puissances ont échoué malheureusement plus d'une fois.

Porfirio Muñoz Ledo. - Haïti est le cas extrême du problème dont nous n'avons pas parlé, qui est l'inégalité en Amérique latine. L'époque de l'économie gérée par l'Etat a donné une croissance moyenne de 5 %. La première époque d'ouverture sur le marché a démoli le monopole public au profit du monopole privé. On ne va pas faire marche arrière, parce que c'est impossible et impensable, mais il faut discuter, aussi bien pour Haïti que pour l'ensemble de l'Amérique latine, le modèle économique. Les deux grands pays, le Brésil et le Mexique, sont les plus inégaux de tous.

Dante Caputo. - L'intérêt que portent les Etats-Unis à Haïti, ce n'est pas purement démocratique. J'ai été chargé du dossier pendant deux ans, comme représentant du secrétaire général des Nations unies. J'ai vécu en Haïti, où j'ai été victime de plusieurs attentats. Qui voulait me tuer ? La politique du -président- Clinton était d'appuyer la solution négociée que nous avions proposée, signée par les militaires et par le président Aristide. Une force paramilitaire a été formée, le FRAP, avec à sa tête un monsieur qui s'appelait Toto Constant qui a empêché la mise en place de la solution négociée. Après trois mois, mes amis américains, avec qui j'avais souffert, m'ont dit : "Toto Constant est sur la feuille de paiement de la CIA." Haïti est la radiographie en chair et en os de la domination en Amérique latine.

Edwy Plenel. - Le président Lula est allé à Cuba dans un de ses premiers voyages.

Marco Aurelio Garcia. - A Cuba, il a eu deux conversations avec le président Castro sur plusieurs sujets, y compris sur ce sujet plus délicat. Nous avons choisi la voie de la diplomatie silencieuse. Certaines pressions internationales produisent des résultats contraires à ceux qu'on pouvait attendre. Nous avons développé une série d'actions d'aide économique. Effectivement, des opposants à Castro combattent d'une façon très claire l'embargo. L'embargo non seulement renforce le pouvoir, mais il touche le peuple. En Haïti, quand le général Cedras a renversé Aristide, les Etats-Unis ont imposé un embargo qui a aggravé brutalement une situation sociale du pays déjà précaire. .......

Felipe Gonzalez. - J'ai beaucoup discuté avec Fidel Castro. J'ai parlé avec le vice-président des Etats-Unis, à l'époque George Bush (sans W), de notre refus de l'embargo, au-delà des raisons morales, pour des raisons d'efficacité, dans des termes simples. C'est toujours le peuple qui trinque, pas la nomenklatura. En 2005, l'embargo commencera à être liquidé. Ce n'est pas juste une impression, c'est une information. Dans ce scénario, la gestion de la situation sans embargo va poser des problèmes majeurs à Castro. L'embargo a fait souffrir le peuple cubain, mais n'explique pas plus de 30 % de l'échec. On ne peut pas attribuer à l'embargo la totalité de l'échec. J'ai travaillé pour la démocratisation et l'intégration de l'Amérique latine, mais aller dans la même direction, entre une dictature et une démocratie, est incompatible. Or, à partir de la chute de l'Union soviétique, le destin de Cuba était de s'intégrer à l'Amérique latine.

Edwy Plenel. - Dante Caputo, selon un rapport sur la démocratie en Amérique latine que vous avez élaboré pour le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), 56,3 % des Latino-Américains supporteraient un gouvernement autoritaire s'il résolvait les problèmes économiques ?

Dante Caputo. - Il n'y a jamais eu autant de pays démocratiques latino-américains depuis aussi longtemps. C'est magnifique : Pinochet et Videla -le dictateur argentin- ne sont plus là ; l'Amérique centrale est en paix. L'Amérique latine continentale offre un cas singulier de démocratisation. C'est la seule région du monde entièrement démocratique, mais en même temps très pauvre, la plus inégale au monde. Vous avez un triangle très particulier : liberté-pauvreté-inégalité. Et ce n'est pas la même chose d'être riche et libre que d'être pauvre et libre en même temps. Les dix-huit pays étudiés par le PNUD montrent une magnifique évolution de la démocratie électorale. Entre-temps, le produit par habitant ne s'est pas développé : 300 dollars d'augmentation en vingt ans, ce n'est rien. La pauvreté a diminué de deux points, l'indigence a diminué de deux points, mais la concentration du revenu a augmenté : les 10 % les plus pauvres il y a vingt ans avaient vingt-quatre fois moins de revenus que les 10 % les plus riches. Aujourd'hui, c'est quarante fois. La démocratie électorale n'a pas débouché sur la citoyenneté civile et la citoyenneté sociale. Voilà pourquoi il y a un malaise dans la démocratie ; il n'y a pas encore de malaise avec la démocratie.

Marco Aurelio Garcia. - Il y a trente ans, plusieurs Latino-Américains comme moi sommes venus en Europe, en France en particulier, pour demander votre solidarité. Nous l'avons reçue. Nous aurons une gratitude éternelle pour ce comportement qui a été non seulement celui de la gauche mais de tous les secteurs démocratiques. Aujourd'hui, la situation est différente. Comme ce soir, nous pouvons procéder à une réflexion commune sur les problèmes du monde et à la défense des idéaux multilatéraux, qui sont pour la planète ce que la démocratie est pour chaque pays. Je vous demande néanmoins votre solidarité pour Haïti. Pas une solidarité pour un modèle, ni un paradigme ou une utopie. La solidarité pour un peuple qui ne mérite pas de crever.

Transcription réalisée par le service des sténographes du "Monde" Les participants au débat Dante Caputo , ancien ministre argentin des relations extérieures, chargé du rapport sur "La démocratie en Amérique latine" (Programme des Nations unies pour le développement, PNUD, 2004)

ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 18.11.04


 

2 novembre 2004

 

Des artistes haïtiens du pays et de la diaspora

veulent agir en faveur de la paix

 

WYCLEF AU BEL AIR

 

Un groupe d'artistes et d'autres membres de la société haïtienne ont manifesté le vendredi 29 octobre 2004 à Port-au-Prince en faveur de la paix et du désarmement et contre la violence. Cette manifestation convoquée par le leader du groupe musical, Boukman Eksperyans, Théodore Beaubrun (Lòlò). Les participants ont réclamé le désarmement de toutes les formations illégalement armées sans discrimination.

De nombreux secteurs disposeraient illégalement d'armes en Haïti, tant du côté des ennemis d'Aristide que de ses partisans. La campagne de désarmement ne viserait que des secteurs lavalas. Pour les manifestants, la campagne ne devrait pas être discriminatoire, si elle a l'ambition de porter des fruits.

Théodore Beaubrun a estimé qu'il faut passer par une révolution pour arriver à un véritable changement dans le système étatique. "Il faut changer cet état prédateur qui travaille depuis 200 ans contre les intérêts du peuple haïtien".

Wyclef Jean rencontre des lavalas et des anti-lavalas

De son côté, Wyclef Jean, accompagné d'un autre chanteur populaire, Gracia Delva, a rencontré dimanche des habitants et des groupes de résistance au Bel Air, un quartier de Port-au-Prince où vivent nombre de supporters du président haïtien Jean-Bertrand Aristide. Wyclef Jean s'est aussi entretenu avec Guy Philippe, qui était à la tête d'anciens soldats lors d'une insurrection sanglante contre Aristide en février.

Très populaire en Haïti, l'artiste a été acclamé par des milliers de résidents du Bel-Air chantant :"Wyclef, Wyclef" "peace we want, peace we demand." D'après des journalistes étrangers présents la visite tourna à la manifestation pro-Aristide. Un homme de 30 ans cria : " Wyclef est notre fierté. Il sera toujours le bienvenu parmi nous parce que il se soucie de notre sort."

Après cette rencontre avec les supporters d'Aristide, Jean se dit convaincu que la crise ne peut être résolu en Haïti si Aristide ne peut pas jouer un rôle. "Ces gars croient vraiment en Jean-Bertrand Aristide. Ils ne vont pas abandonner la lutte à moins que Aristide dise un mot" . L'artiste se propose de rencontrer le leader haïtien exilé en Afrique du Sud pour discuter des moyens de restaurer la paix dans le pays.

"Violence is not going to solve the problem, peace is the way," a dit Wycleff à ses interlocuteurs.

Le musicien a précisé qu'il comptait rencontrer des représentants de toute la société haïtienne au cours de sa visite de quatre jours visant à promouvoir le dialogue et à préparer un concert pour la paix au mois de décembre. Il espère que ce concert auquel il doit participer en compagnie d'autres artistes dans un aéroport abandonné de Port-au-Prince attirera plus d'un million de personnes.

Et que sa réussite permettra de montrer qu'Haïti est suffisamment stable pour que des investissements y soient réalisés. Wyclef Jean a quitté les faubourgs de Port-au-Prince pour les Etats-Unis, à l'âge de neuf ans. Il a produit son premier album créole en l'honneur du bicentenaire de l'indépendance de son pays natal cet été.

Wyclef Jean John Kerry pourrait apporter la paix en Haïti s'il était élu à la Maison Blanche, a estimé l'artiste de hip hop Wyclef Jean lundi, "Je pense que si le (président George W.) Bush" est réélu à l'issue du scrutin de mardi, "alors il n'y aura pas beaucoup de négociation avec Haïti", a-t-il déclaré à l'Associated Press. Mais "si Kerry devenait président, il apporterait la paix. Il y aurait un dialogue". AP


 

24 septembre 2004

:

Les cadavres ne présentent pas de risque d'épidémie

selon l'OMS

 

Les cadavres ne posent pas de risque d'épidémie, a rappelé vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), critiquant l'enterrement à la va-vite des victimes des inondations en Haïti. "Le même mythe fait toujours surface après une catastrophe, selon lequel les cadavres présentent un danger pour les survivants", a déclaré à la presse le Dr Johanna Larusdottir, spécialiste des crises à l'OMS. "Cela n'est étayé par aucune preuve dans l'histoire des catastrophes".Elle a ajouté que la principale source d'épidémies en cas d'inondation était le débordement des latrines, "beaucoup plus dangereux que les cadavres".

Le ministre haïtien de l'Intérieur, Hérard Abraham, a annoncé jeudi que les corps seraient enterrés au plus vite dans des fosses communes pour pallier les risques d'épidémie à la suite des inondations provoquées par la tempête Jeanne "Il est beaucoup plus important que les survivants identifient leurs morts et les enterrent conformément à leurs coutumes", a estimé le Dr Larusdottir, suggèrant que les corps soient simplement rassemblés dans un premier temps dans des lieux où ils pourront être identifiés.

La peur des épidémies provoquée par les cadavres ou les charognes "entraîne souvent un gaspillage de ressources vers des programmes de vaccination ou de désinfection, qui sont plus visibles politiquement", mais réclament beaucoup d'argent et de main d'oeuvre, a-t-elle ajouté.

"Il est beaucoup plus important que les ressources disponibles soient utilisées pour les survivants", a poursuivi la spécialiste de l'OMS, évoquant un tremblement de terre en Inde où "des ressources considérables étaient utilisées pour acheter des vaccins contre le choléra ou la typhoïde, alors que tout ce qu'il fallait c'était surveiller les risques d'épidémie, fournir de l'eau potable et évacuer les eaux usées".

Seules les personnes chargées d'enterrer les morts doivent porter un équipement de protection pour éviter d'être contaminées par des maladies comme l'hépatite B, a-t-elle souligné. Source : AFP - 09/24/2004


23 septembre 2004

Désastre en Haïti

 

Le vice-président de la Chambre de Commerce du Sud-Est

dénonce l'hypocrisie de la communauté internationale

et le jusqu'auboutisme de la classe politique haïtienne

Le vice-président de la Chambre de Commerce du Sud-Est, le docteur Frantz Large, a rendu mercredi la communauté internationale responsable de la situation de désastre que connaît actuellement le pays. L'ophtalmologue haïtien a fait ces déclarations suite aux inondations qui ont frappé le week-end dernier de nombreuses régions du Nord du pays dont les Gonaïves et qui ont fait plus d'un millier de morts et disparus.

Frantz Large a dénoncé ce qu'il appelle l'hypocrisie de la communauté internationale qui fait toujours semblant de vouloir aider Haïti et qui ne fait jamais rien de concret au profit du pays. Selon lui, la communauté internationale ne veut même pas honorer ses dettes envers Haïti, en avançant toute une série d'alibis pour ne pas honorer ses engagements.

"Malgré les promesses à répétition, il n'y a jamais eu de déblocage de fonds substantiels en faveur d'Haïti pour l'aider à mettre des structures en place en vue d'empêcher la répétition de pareils désastres", a regretté M. Large, faisant savoir que depuis le départ de Jean Claude Duvalier, on a toujours l'impression qu'un changement va s'opérer dans le pays, mais le pays continue de s'enfoncer davantage dans le gouffre.

Il a également critiqué le comportement de ceux qu'ils nomment les politicailleurs haïtiens qui au lieu de chercher à trouver un terrain d'entente avec le gouvernement d'Aristide pour permettre aux haïtiens de vivre la main dans la main, avaient préféré emprunter la voie de l'option zéro.

Il est temps que les haïtiens prennent leur destinée en main, a-t-il lancé, appelant ce qu'il appelle le vrai secteur privé des affaires, les étudiants et les travailleurs à se mettre ensemble en vue de mettre en place des structures au niveau des provinces qui revendiquent leur droit de regard sur les affaires de ce pays.

Il a fait savoir par ailleurs qu'aucun gouvernement ne devrait signer de contrats sans que les populations des différents départements, par le canal des chambres de Commerce, des mairies et des organisations populaires, n'en soient partie prenante de ce contrat, a lancé Docteur Large. Source : AHP 22 septembre 2004


22 septembre 2004

L’Ile de la Tortue n’a pas disparu!

Contrairement aux rumeurs qui circulaient, l’Ile de la Tortue, n’a pas été submergée par des raz-de-marées suite au passage du cyclone Jeanne. Le correspondant de Radio Métropole dans le Nord-Ouest, Eugène Marc-Edouard, a déclaré que l'ile a été épargnée. L'ile de Latortue a cependant subi les effets du cyclone. Des cadavres en putréfaction échouent sur le littoral et les autorités locales souhaitent une intervention du pouvoir central.

Cependant, ce mardi, la population vaquait à ses occupations quotidiennes, a aussi déclaré le correspondant de Radio Métropole dans le Nord-Ouest. Les petites embarcations avaient repris leurs activités de cabotage entre l’Ile de la Tortue et Port-de-Paix. ( Sources: Métropole)


22 juillet 2004

 

"Cadre de Coopération Intérimaire"

Latortue euphorique

Selon Latortue, c'est une nouvelle forme de coopération qui se met en place entre Haïti et la communauté internationale.

Il a fait savoir que des signaux positifs de cette coopération ont été envoyés par les deux parties. Latortue a assuré que les fonds annoncés par les bailleurs devraient être décaissés incessamment.

Les prêts devraient ainsi se passer de la ratification du parlement, contrairement à la règle constitutionnelle.

Les économistes prudents

Contrairement à l’euphorie des politiciens, les économistes haïtiens ont affiché une attitude de prudence et de réalisme suite à cette collecte de fonds internationale.

Le chef économiste de la Sogebank, Pierre Marie Boisson s’interroge sur la capacité du gouvernement actuel à dépenser 1 milliard de dollars en deux ans.

«Le gouvernement a en main un budget, et pas encore de l’argent. Il faudra passer par les procédures de décaissement », a déclaré M. Boisson à HPN tout en invitant le gouvernement à rester lucide.

Pour le ministre de la planification, Roland Pierre « le travail de décaissement en un laps de temps court pour élaborer les projets et les présenter aux bailleurs s’avèrera difficile.»

L’économiste Kesner Pharel a de son côté invité le gouvernement haïtien à faire preuve de prudence et de réalisme. « 1 milliard de dollars ne va pas résoudre les problèmes du pays et l’état d’extrême pauvreté. » M. Pharel invite les décideurs à mettre en place en environnement pour attirer les investissements directs étrangers et ceux de la diaspora. Source:HPN, 21 juillet 2004


Nouvelles réactions contre le document intitulé

"Cadre de Coopération Intérimaire"

publié par le gouvernement intérimaire

 

un plan étranger

Le Regroupement des Organisations Populaires "Granmoun yo", proche de l'ancienne opposition, a critiqué une nouvelle fois le document intitulé "Cadre de Coopération Intérimaire" (CCI), publié par le gouvernement intérimaire pour donner de nouvelles orientations politiques et économiques au pays.

Un responsable de l'organisation Guy Numa, a estimé que ce document n'est rien d'autre qu'une copie revue, corrigée et augmentée d'un plan concocté pour Haïti à partir du plan CBI, du document de consensus de Washington et du plan de Paris.

Dans le CCI, les technocrates envisagent de renforcer le marché libre, de privatiser les entreprises publiques et les services sociaux dont la santé et l'éducation, a dénoncé l'organisation.

Guy Numa dit déplorer que ce document considéré comme base de discussions pour chercher à résoudre les problèmes du pays, ait été conçu sans la participation des Haïtiens. Il se dit persuadé que seuls les bailleurs de fonds dont le FMI et la Banque Mondiale sortiront gagnants de cette initiative, car, selon lui, les fonds mobilisés dans le cadre du CCI ne serviront pas à améliorer les conditions des masses défavorisées du pays.

La communauté internationale devrait plutôt annuler la dette externe de plus d'un miliard d'Haïti au lieu de l'augmenter. Guy Numa a également inscrit le programme intitulé "Cadre de Coopération Intérimaire" dans ce qu'il appelle la logique de renforcement de l'occupation du pays.

Selon lui, la présence des troupes étrangères en Haïti participe de la démarche de la communauté internationale pour assurer sur le terrain un semblant de stabilité afin de mettre à exécution son plan pour Haïti.

L'Union Nationale des Normaliens Haïtiens (UNNOH), a également fait savoir que le programme du Cadre de Coopération Intérimaire du gouvernement Latortue vise à rendre le pays encore plus dépendant. Le coordonnateur du L"UNNOH Josué Mérilien, estime que le CCI est un plan négocié par les "technocrates au pouvoir" avec la communauté internationale pour détruire a-t-il dit, la production nationale.

Selon Josué Mélien, ce programme n'aidera nullement à soulager les souffrances des masses défavorisées mais à augmenter leur misère. Le CCI a été conçu sans les Haïtiens et contre les Haïtiens et n'est rien d'autre qu'un danger pour Haiti, a-t-il lancé. Source : (AHP,21 juillet 2004 )


L'organisation Tribune des Etudiants

dénonce un plan du gouvernement intérimaire

qui viserait à écarter les étudiants du processus de transition

clientélisme

L'organisation estudiantine"Tribune des Etudiants de la Faculté de Droit", a accusé mercredi le gouvernement intérimaire de vouloir écarter les étudiants du processus de transition.

Le coordonnateur de cette organisation, Luckson Gaspard, a dénoncé les démarches visant a-t-il dit, à bloquer la lutte des étudiants en offrant à certains professeurs et étudiants des emplois alors que les revendications étudiantes ne sont pas satisfaites.

Plusieurs professeurs et étudiants qui ont été des membres zélés du mouvement anti-Aristide auraient pris leur distance de la lutte des étudianst après avoir reçu des postes dans le gouvernement ou dans l'administration publique. Luckson Gaspard a critiqué le Cadre de Coopération Intérimaire (CCI) qui serait, selon lui, contre les intérêts du peuple haïtien.

Il a fait savoir que les universitaires n'ont pas été invités à émettre leurs opinions au moment de la préparation de ce document qui a été lundi et mardi au centre des discussions à Washington. M. Gaspard a souligné que les revendications des étudiants n'ont pas changé puisque, a-t-il dit, l'université n'est toujours pas autonome et aucune réforme n'y a été opérée. (AHP,21 juillet 2004 )


 

Les petits commerçants du "Marché du Port" de Port-au-Prince

annoncent une manifestation pour vendredi

pour réclamer la révocation du directeur général des douanes

 

deux poids deux mesures

Les petits commerçants du marché "Du Port" de Port-au-Prince ont annoncé pour vendredi 23 juillet une manifestation pour réclamer la révocation du directeur général des douanes, Edouard Valès. Ils ont accusé le directeur général des douanes d'être responsable de l'augmentation des prix de dédouanement des marchandises.

Les petits commerçants ont menacé de paralyser les marchés publics de la capitale, si les autorités peristent à ne pas vouloir écouter leurs voix, ont-ils dit. Ils ont par ailleurs dénoncé la politique de deux poids deux mesures du gouvernement provisoire "qui a accordé de gros avantages fiscaux et financiers aux gros commerçants alors que les petits commerçants qui ont perdu toutes leurs marchandises lors des événements du 29 février n'ont rien reçu jusqu'ici", se sont-ils indignés.

Pour leur part, les petits commerçants victimes des derniers incendies du mois de juin au centre-ville de Port-au-Prince déclarent toujours attendre l'aide promise par le gouvernement intérimaire. Les petites revenmdeuses ont surtout dénoncé le comportement de la ministre du Commerce Danielle St-Lot qu'ils accusent de ne pas prendre leurs revendications au sérieux en leur faisant de vaines promesses.

"Certaines femmes semblent être les plus grands ennemis des femmes des classes défavorisées", ont-elles dénoncé, s'en prenant du coup à certains juges de paix qui auraient tenté profiter de la situation pour leur soutirer de l'argent. Ces commerçants ont menacé de bloquer la Grand-Rue au niveau de la rue des Fronts-Forts pour faire passer leurs revendications. (AHP,21 juillet 2004 )


 

janvier 2004

NOTE DE PRESSE DE COFEVIH

Coordination des Femmes Victimes d'Haïti

Monsieur et Madame Aristide, Monsieur Madame Fox

au Sommet des Amériques, 13 janvier 2004

Nous les femmes de COFEVIH (Coordination des Femmes Victimes d'Haïti), qui travaillons d'arrache-pied pour l'élimination de toute forme de discrimination et de violences que subissent les femmes haïtiennes, condamnons avec force tous les propos désobligeants que les partisans de l'opposition ont lancé dernièrement à l'encontre de la Première Dame Mme Mildred Trouillot Aristide et à l'encontre de la mère et de la fille du Président.

En effet, le manifestants ont menacé l'intégrité physique de ces femmes. Ils scandaient des slogans contenant des termes dégradants voire obscènes qui faisaient référence à la violation de leur corps. En plus de blesser mesdames Aristide, ces propos touchent et peinent toutes les femmes victimes de violence en Haïti.

Ainsi, nous faisons appel aux auteurs de ces paroles afin de les encourager à arrêter de proférer de tels propos. Nous leur demandons par le fait même d'arrêter de mettre les droits des femmes aux dernières loges de leurs préoccupations et de mettre un terme à la violence verbale qu'ils font contre les femmes, parce que de tels propos encouragent la commission d'actes de violence faits sur les femmes.

Les propos orduriers que vous tenez n'aideront en rien la situation politique du pays. Nous voulons que vous réalisiez les conséquences psychologiques graves que peuvent avoir la tenue de tels propos sur une femme. Puisque nous vivons dans un état démocratique, nous pensons que tout le monde a le droit de manifester afin de dire ce qui ne lui plait pas, mais nous croyons aussi qu'il faut faire ces manifestations dans le respect.

Nous sommes convaincues que les manifestations doivent avoir lieu sans qu'il soit question de proférer des propos désobligeants envers qui que ce soit. Nous ne croyons pas que ces insultes vont réellement permettre de résoudre les problèmes de notre pays. Nous sommes tous haïtiens et nous devons tous travailler main dans la main pour aider le pays a devenir meilleur.

Pour COFEVIH :

Malya Villard Coordonnatrice,

Marie Eramithe Delva Secrétaire générale, Angèle Agenor Secrétaire adjointe


27 janvier 2004

Des très jeunes "demoiselles" dans la manifestation

du 15 janvier de l'opposition

 

Le site Radio Métropole rapporte avec enthousiasme, le vendredi 16 janvier 2004, que des jeunes "demoiselles" étaient dans les manifestations de rue du jeudi 15 janvier 2004, à Port-au-Prince. Ecoutez ça!

Ces jeunes justifient leur présence à la marche par la nécessité d’un changement de pouvoir pour une nouvelle Haiti . La manifestation des "étudiants" a vu descendre dans les rues beaucoup de "demoiselles", le jeudi 15 janvier 2004, à Port-au-Prince .

Ce qui étonne plus d’un , c’est qu’elles sont tout aussi déterminées que les hommes dans la lutte pour porter le Président Jean Bertrand Aristide à remettre sa démission. Elles voulaient également dire non aux exactions commises par les partisans du Pouvoir sur les opposants .

Sur le parcours de la marche, elles ont scandé toutes sortes de propos défavorables au Chef de l’Etat . Elles étaient non seulement venues pour grossir la foule , mais aussi et surtout pour montrer au Chef de l’Etat que les femmes ne veulent plus de lui à la tête du pays . Ces jeunes tenaient à attirer l’attention sur l’incapacité du gouvernement à répondre à ses obligations.

La manifestation du jeudi 15 janvier 2004 s’est déroulée pacifiquement et aucun incident majeur n’a été enregistré, sauf qu’un membre d’OP Lavalas , du mouvement « Radikal » , Wouanch Luc, monté à bord d’une Montero sans plaque d’immatriculation , a été pris à partie par des manifestants . La police est intervenue immédiatement pour calmer les esprits .

Le commissaire de Police qui coordonnait la sécurité de la manifestation des étudiants se félicite globalement du déroulement de la marche . Ernst Dorfeuille qui opère dans la ville de l’Arcahaie déplore toutefois l’incident au cours duquel un membre d’OP a été frappé par des manifestants alors qu’il se trouvait à bord d’un véhicule sans plaque d’immatriculation sur le parcours de la manifestation .

Voilà le reportage de RM. On peut se demander si c'est de l'inconscience ou de l'irresponsabilité d'utiliser des enfants dans une pareille affaire. Quand on sait que ces affrontements ne sont pas motivés par la défense d'aucune de ces valeurs nobles qui pourraient mobiliser la jeunesse. Mais sont l'expression de ce qu'il y a de pire en nous. Nous Haïtiens, nous le savons bien! Il n'y a que les étrangers naïfs qui se laissent berner. Les autres, plus pervers que nous, poursuivent leur expérimentation jusqu'au bout avec le sang haïtien.

Laissons les enfants en dehors de tout çà!


15 décembre 2003

 

Premier congrès du Réseau Associatif National

pour l'Intégration des Personnes Handicapées (RANIPH)

(Port-au-Prince, 2 - 3 décembre 2003)

Résolution numéro 1

Objet : La Convention Interaméricaine pour l'élimination de toute forme de discrimination contre les personnes handicapées.

En Haiti, il n'existe aucune législation en faveur des personnes handicapées. En conséquence, lorsque cette catégorie de citoyens est victime de discrimination, aucune structure juridique de l'Etat ne les prend au sérieux. Le Premier Congrès du RANIPH, pour combler ce vide, demande au Parlement haitien de ratifier la Convention Interaméricaine pour l'élimination de toute forme de discrimination contre les personnes handicapées. Il faut se rappeler que cette Convention a été signée par Haiti le 8 juin 1999, et que depuis le 14 septembre 2001 elle est en application dans plusieurs pays des Caraibes et de l'Amérique latine.

Résolution numéro 2

Objet :Intégration des enfants handicapés dans le système scolaire régulier.

Dans le domaine scolaire, la situation des enfants handicapés est un scandale. Il y a seulement 1,7% d'enfants handicapés qui vont à l'école, alors qu'au niveau de l'enseignement fondamental, 65% des enfants non handicapés vont à l'école. En matière d'éducation, la diférence entre ces deux catégories est trop grande. Il s'agit d'une injustice, c'est ce qu'on appelle discrimination. La seule voie pour un changement de la situation avant 2015, c'est la voie de l'intégration. Les enfants handicapés doivent avoir la possibilité de fréquenter les mêmes écoles que les enfants non handicapés. Les livres et le matériel didactique adapté doit être mis à leur disposition. Le Premier Congrès du RANIPH demande à l'Etat haitien, en particulier au Ministère de l'Education de prendre en considération la situation des enfants handicapés dans tout plan d'éducation en train d'être élaboré et qui a pour objectif : l'éducation pour tous.

Résolution numéro 3

Objet : Le droit à l'accessibilité pour les personnes handicapées Les personnes handicapées ont les mêmes droits que toutes les autres personnes. Elles ont le droit de circuler sans difficulté dans la rue, sur les places publiques, dans les bureaux et édifices qui sont ouverts à tous. Pour cela, dès l'étape de conception et de planification des espaces publics, on doit tenir compte de la situation des personnes handicapées et des moyens pour faciliter leur déplacement. Le Premier Congrès du RANIPH demande aux différents secteurs du pays, qu'ils soient publics ou privés, de prendre en considération les règlements et principes de l'architecture adaptée dans toutes les constructions qu'ils entreprennent et qui s'adressent au public.

Résolution numéro 4

Objet : A travail égal salaire égal pour tous.

En Haiti, il n'y a pas encore beaucoup de personnes handicapées qui travaillent. Parmi le petit groupe qui arrive à trouver un emploi, plusieurs d'entre eux sont mal payés. Pour le même travail, ils ne reçoivent pas le même salaire que les personnes non handicapées. C'est ce qu'on appelle dans le Code du Travail, la discrimination salariale. Le Premier Congrès du RANIPH condamne cette forme de discrimination et demande que tout employeur, qu'il soit public ou privé, change de comportement à l'égard des personnes handicapées au travail. On doit considérer le travail d'abord, et non le handicap. C'est la seule façon de mettre en pratique le principe : à travail égal salaire égal pour tous.

Résolution numéro 5

Objet : Intégration ou Réintégration des personnes handicapées dans la société

En Haiti, les personnes handicapées vivent dans un grand isolement, isolement social, économique et culturel. Ils ne sont pas traités comme des êtres humains. Alors que la population des personnes handicapées représente 10% de la population totale en Haiti. Ce qui veut dire 800 000 personnes handicapées sur 8 millions de femmes et d'hommes en Haiti. Le Premier Congrès du RANIPH prend position en faveur de l'intégration des personnes handicapées dans tous les secteurs de la vie nationale. Il faut que la Nation Haitienne, dans le cadre d'une politique de développement national, et en collaboration avec les associations et les institutions qui défendent les droits des personnes handicapées, arrive à définir une politique et à mettre sur pied des programmes devant faciliter l'intégration ou la réintégration des personnes handicapées dans la société.


8 décembre 2003

Tourisme d'autrefois !

Pierre Mathurin se souvient du bon vieux temps !

Le 9 juillet 2002, L'agence HPN recueillait les souvenirs de Monsieur Pierre Mathurin, Directeur Général du Ministère du Tourisme, se souvient du bon vieux temps !

Le vrai début du tourisme en Haïti date de 1947-48, « L'Etat Haïtien a porté le tourisme sur les fonts baptismaux en investissant dans les infrastructures de base pour le développement de ce secteur », a déclaré Mathurin, qui reconnaît que l'industrie touristique a vraiment pris naissance avec une certaine strate de la bourgeoisie économique et politique haïtienne.

Il cite, en les comptant sur des doigts de la main, « Le Dr Assad, Albert Sylvera, Edouard Baussan etc... Mais le volume d'investissements de ces gens était quasi-nul », s’empresse-t-il d’ajouter. La Banque de la République d'Haïti leur a assuré l'aval nécessaire et les prêts de départ. Et ils ont pris des lustres pour rembourser à l'Etat leurs premières mises de fonds.

Mais il faut dire que ce sont les entrepreneurs américains qui ont surtout investi dans le tourisme au départ. Ce sont des millionnaires américains qui ont construit l'hôtel Beau Rivage, ce grand complexe qui abrite aujourd'hui les locaux de l’USAID et l'hôtel Roosevelt d'Haïti. Il y a eu M. Smith Siegen qui est venu avec tous ses partenaires économiques et sociaux. Ils étaient arrivés pour la plupart de Miami et avaient découvert la terre d'Haïti, terre vierge à leurs yeux.

Et de là ils ont commencé à construire les hôtels que l’on voit aujourd'hui. Le Plaza, l'ex-Holiday Inn, était une longue allée habitée par Rossini Pierre-Louis, que son frère Fred a transformé en ce que vous voyez aujourd'hui au Champ de Mars. Le Castel Haïti a été le premier gratte-ciel de montagne d'Haïti.

Plus tard, ce fut le tricinquantenaire, qui a duré de 1950 à 1955. « On croit inventer 2004 alors qu'il y a eu 1954. Pourquoi ne pas relire la littérature de cette époque pour voir ce qui avait été fait et aller plus loin ? ».

Avec Duvalier, la machine a perdu ses freins et avalé la pente. « Le tourisme a voulu reprendre en 1972-77 avec Jean-Claude Duvalier, en se rappelant que les années 1978-83-84 avaient été des années glorieuses lors desquelles Haïti s’est retrouvé en lettres majuscules sur la carte touristique du monde. L'élite économique et financière des Etats-Unis était tombée amoureuse d’Haïti. C'était la gloire pour un Américain fortuné de pouvoir dire qu'il avait un pied-à-terre en Haïti".

À l’époque, la République Dominicaine n'existait même pas sur la carte touristique. « Il y avait peut-être deux bons hôtels », dit Mathurin. Mais la situation haïtienne commence à battre de l'aile. La bourgeoisie a stagné et piétiné. On a vu un autre groupe d'investisseurs, issu du même groupe social, qui avait décidé d'investir dans la Riviera haïtienne.

Ce sont les Fombrun, Roy, Baussan. Ils ont donné naissance à la Côte des Arcadins. Ce mouvement de sites d'hébergement à la plage a voulu également s'installer sur la Côte Sud avec Sun Beach, May’s Beach et Taïno Beach. L'expérience du Sun Beach était intéressante. L'entrée était gratuite mais la consommation payante. Tous ceux qui voulaient du soleil, de la mer et du sable étaient les bienvenus. C'était un tourisme local de masse.

Une deuxième vague touristique est alors arrivée dans le pays. Elle venait cette fois-ci d'Europe, particulièrement de Suisse pour aller à Port-Salut et à l'Ile à Vache. Le « guest house » local est alors devenu le point culminant de cette forme de tourisme en Haïti.

C'est à partir de ce moment que commence à se développer un tourisme pays « touris lakay ». Haïti a su maintenir son niveau de charme culturel sans perdre son âme. Malgré l'insécurité physique, des multinationales comme le Club Med ont vu l'intérêt d'investir dans ce tourisme à la Haïtienne.Ils se sont dépêchés pour arriver les premiers.

Le marché aux poissons de Martissant était un lieu de villégiature où des hordes de touristes, venus de la côte des Arcadins sur des flat bottom boats (bateaux à fond plats en verre) étaient couchés sur le ventre pour admirer et contempler les plus beaux coraux et le plus bel aquarium de la Caraïbe.

Aujourd'hui, une quatrième vague d'entrepreneurs issus de la classe moyenne qui ont foi en l'avenir du pays et dont la jeunesse avait été enchantée au moment du tricinquantetenaire et du bon vieux temps et qui ont passé une bonne partie de leur vie à l'étranger sont revenus pour investir dans leur pays. C’est le Marcellin Inn de Port-au-Prince, le Mirage à Jacmel, le Groupe de l'Ile à Vache, etc.

Pour le moment, cette expérience fait bonne recette et attire déjà l'attention du Grupo Marcello en République Dominicaine, qui cherche également à investir en Haïti malgré sa forte présence dans l'industrie touristique dominicaine. Le tourisme de masse commence à s'affaiblir et l’on fait appel à Haïti pour un tourisme écologique ou Ecotourisme.

« Est-ce que nous allons laisser passer cette opportunité ? », s'interroge Pierre Mathurin. « Allons-nous bien conserver notre forêt des Pins, le Parc de la Visite, la Réserve ainsi que les autres sites ? ». « Je voulais juste partager avec vous mes souvenirs d'enfant et de jeunesse », a-t-il conclu. « Il ne faut pas trop de palabres pour accueillir le touriste. Il faut surtout de l'investissement et une promotion constante ».


 

1 décembre 2003

 

Financement par l'ambassade du Japon en Haïti

d'un projet de rénovation du pavillon de la pédiatrie de HUEH

 

L'ambassade du Japon en Haïti a informé vendredi avoir remis le mercredi 27 novembre un chèque de plus de 40 mille dollars américains au directeur médical de l'Hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti, le docteur Jean Claude Cadet.

Ce versement représente une première tranche de 50% du montant total accordé à l'HUEH en vue de l'exécution du projet de rénovation du pavillon de la pédiatrie du plus grand centre hospitalier public du pays qui fait face actuellement à des problèmes de fonctionnement énormes.

La Conseillère en Coopération Economique du Japon Kaoru Sato a fait savoir que cette contribution aidera à améliorer les conditions d'hospitalisation des patients et les conditions de travail du personnel médical. Au cours de l'année 2003, le gouvernement du Japon a financé un total de 7 projets dans le cadre du programme d'Aide non-remboursable pou petits Projets Locaux (APL) dont 2 dans le domaine de la santé. AHP 28 novembre 2003


 

23 novembre 2003

 

Réseau Associatif National

pour l'Intégration des Personnes Handicapées

(RANIPH)

 

"Il est en effet nécessaire de susciter, en Haïti comme en Diaspora, une prise de conscience moderne en faveur de l'intégration des personnes handicapées dans la cité!"(HE)

 

Le premier congrès du Réseau Associatif National pour l'Intégration des Personnes Handicapées (RANIPH) se prépare pour les 2 et 3 décembre prochains, ont annoncé à AlterPresse (20 novembre 2003) les responsables du RANIPH.

La mission du RANIPH, qui compte une dizaine d'associations, est de « défendre les droits des personnes handicapées en vue de leur intégration pleine et entière à la communauté nationale », a indiqué à AlterPresse le Dr Michel Péan, Secrétaire National du réseau.

Le premier congrès de cette plate-forme inter-handicap coïncidera avec la journée internationale des personnes handicapées (3 décembre). Le RANIPH entend ainsi marquer « sa volonté d'unité et de cohésion pour une société plus équitable », a souligné le Dr Péan.

A l'issue du congrès, la « Convention interaméricaine pour l'élimination de toutes les formes de discrimination contre les personnes handicapées » sera présentée au grand public lors d'une cérémonie prévue le 3 décembre au Musée d'Art Haïtien du Collège Saint Pierre, à Port-au-Prince. Parmi les entités qui font partie du RANIPH, on compte le Centre d'Éducation Spéciale (CES) et la Société Haitienne d'Aide aux Aveugles (SHAA).

 


 

Semaine de sensibilisation sur les conditions de vie

des personnes handicapées

L’initiative de Healing Hands for Haïti et la Fondation Espoir vise à conscientiser la population et les décideurs sur la nécessité d’encadrer ceux-là qui présentent une déficience quelconque. Ils doivent jouir des droits et privilèges garantis par la Constitution Haïtienne de 1987 et les conventions internationales.

Healing Hands For Haiti et la Fondation Espoir oeuvrent en faveur de la réhabilitation et la réintégration efficaces de ces personnes. Pour y parvenir, elles croient important de lancer des programmes d’éducation, de formation et d’encadrement pour créer un environnement propice à l’émancipation des personnes souffrant d’une déficience.

L’économiste Hans Tippenhauer de “Jeune Haïti”, centre coiffé par la Fondation Espoir, considère la difficulté d'évoluer dans un pays où les personnes handicapées sont trop souvent mises au rancart ou traitées en parent pauvre. Le message a lancé doit être fort et susceptible de provoquer une prise de conscience.

Et pour avoir le maximum d’impact, les activités prévues dans le cadre de cette semaine de sensibilisation s’articuleront autour du thème “ pensez à l’individu et non à sa défaillance”, précise la directrice de la Fondation Espoir, Nadeige Robertson Tippenhauer.

Outre les campagnes de sensibilisation et d’éducation, il s’avère important de former des membres du personnel médical qui procurent les soins appropriés aux personnes souffrant d’une déficience. La directrice de Healing Hands For Haïti fait remarquer que la plupart des défaillances se produisent suite à un accident ou une infection mal soignée. Raison pour laquelle, soutient Gina Ferrus Duncan, il faut insister sur la prévention.

Selon certaines statistiques, plus de 800.000 personnes handicapées vivent en Haïti. La plupart d’entre elles pataugent dans la misère. Préoccupés par cette situation, Healing Hands For Haïti et la Fondation Espoir viennent d’entamer une nouvelle année de mobilisation en vue de trouver des fonds pour venir en aide aux personnes handicapées.

Au cours de cette semaine de sensibilisation, plusieurs activités seront réalisées avec le support de plusieurs artistes haïtiens et étrangers et de certaines organisations du secteur privé. Cette activité sera clôturée par une soirée de gala de bienfaisance à l’hotel El Rancho, le samedi 22 novembre. Radio Métropole, HAITI

 


 

15 novembre 2003

 

Le directeur général de la Téléco présente

les activités et projets de son institution

 

Selon Alphonse Inévil, la Téléco compte actuellement 140 mille lignes dont 115 mille filaires et 25 mille wireless (sans fil). Des centres d'appel et 4 mille lignes ont déjà été installés dans 125 communes dont les Cayes, Cap-Haïtien, Gonaïves, St Marc et Port-de-Paix, dans le cadre du programme de téléphonie rurale visant à résoudre le problème d'exclusion socialel.

15 mille lignes additionnelles sont disponibles à 80%, a-t-il dit, pour les 125 communes.

D'ici 2006, la Téléco compte passer de 140 mille lignes à 250 mille lignes, a fait savoir M. Inévil qui a fait part de la création de 2000 comptes/internet et d'info-centres dans plusieurs lycées des villes de province.

Il a toutefois déploré que l'institution soit à court de moyens, en raison des sanctions économiques, pour réaliser des projets d'envergure consistant notamment à faire la transition de la technologie actuelle à l'internet et à informatiser ses comptoirs pour l'amélioration du service à la clientèle.

Il a exprimé le souhait que la crise politique trouve une issue au plus vite pour que la Téléco puisse se moderniser en vue de mieux servir la population. AHP 4 novembre 2003


novembre 2003

L'ambassade du Japon en Haïti

aide l'Institut Monfort pour enfants sourds

 

L'ambassade du Japon en Haïti a procédé ce vendredi à l'inauguration des travaux d'agrandissement de l'institut Monfort Pour enfants sourds, dans le cadre du programme d'Aide non remboursable pour petits Projets Locaux (APL).

Ce don du Japon évalué à plus de 59 mille dollars américains et dont l'accord a été signé en février 2003, a été octroyé pour la construction de 6 salles de classe pour les sections de maternelle et de démutisation et la section spéciale, d'une direction et des toilettes pour enfants.

Le chargé d'affaire du Japon Kanji Kitazawa qui présidait la cérémonie, a fait savoir que ce nouveau batiment permettra à l'institut Monfort de mieux encadrer les enfants handicapés pour une meilleure adaptation dans la société et en permettant à un grand nombre d'entre eux d'avoir accès à l'instruction.

D'autres personnalités dont la conseillère en coopération économique et sociale du Japon Melle Kaoru Sato, le représentant du Nonce Apostolique, la directrice du projet, soeur Rose-André Fièvre, ont pris part à cette cérémonie.

Ce projet fait partie des 176 projets financés par le Japon au cours de ces 8 dernières années. AHP 14 novembre 2003

 


10 novembre 2003

15 sources et 13 puits de forage

alimentent Port-au-Prince

 

« Il y a 15 sources et 13 puits de forage qui alimentent Port-au-Prince », a déclaré l’ingénieur Lionel Rabel, à l’occasion du 6e congrès de l’AIDIS, le vendredi 7 novembre 2003, au Karibe Convention Center, dans son exposé sur l’évaluation des points d’eau

Vu les insuffisances de la Centrale Autonome Métropolitaine d’Eau Potable (CAMEP), des ingénieurs ont jugé bon d’intervenir rapidement. Dans un projet qu’ils auront à réaliser dans trois mois, ils ont noté toutes les stratégies qui leur permettraient de fournir une meilleure distribution d’eau à travers la ville de Port-au-Prince.

Ces sources se situent dans les régions avoisinantes de la capitale, il ne sera donc pas difficile d’acheminer l’eau vers la ville. La CAMEP ne peut pas continuer à donner le même rendement que pendant ces trente-neuf dernières années avec un pourcentage de seulement 30 % à cause des pertes sur le réseau vétuste.

« En fin compte, au point de vue d’eau de surface, si nous faisons une évaluation, nous pouvons constater que les ressources sont suffisantes », a conclu M. Lionel Rabel lors de son intervention.

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