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ARCHIVES DÉCEMBRE 2002


 

26 décembre 2002

 

BLOCAGE DE L'AIDE ET EFFORTS DE L'ETAT

EN MATIERE D'INFRASTRUCTURE

Malgré le blocage de l'aide au développement par les Etats-Unis, les pouvoirs publics haïtiens ont réalisé des travaux d'infrastructure appréciables dans diverses régions du pays. Malheureusement, ces efforts sont très mal répercutés par les medias locaux, friands de rumeurs et insinuations excitantes.

De nouveaux ouvrages tels que ponts (ravine du Sud), marchés publics (Cayes), routes reliant Les Irois à Tiburon etc, ont été récemment inaugurés.

A Port-au-Prince, le président Jean Bertrand Aristide a inauguré 2 places et un marché publics dans la commune de Tabarre, ainsi que la route de l’aéroport, le jeudi 26 décembre en présence du maire de Tabarre, Nixon Guerrier, et de celui de Delmas, Guy César, et d'autres officiels.

Ce tronçon de route compte six voies de circulation de chaque côté. Dans son discours de circonstance, le président Jean Bertrand Aristide a surtout mis l’accent sur le caractère « patriotique » de ces travaux achevés dans une période de crise, où l'aide internationale est bloquée depuis plusieurs années.

Le marché de Tabarre est une innovation dans le genre. Il est hébergé sous un vaste bâtiment s’étendant sur 3 carreaux de terre (3.6 hectares). Cet espace commercial peut accueillir 320 marchandes, abriter 3 magasins et des boutiques d’artisanat. Des espaces spécifiques sont réservés à la charcuterie, aux fruits, aux légumes, pour ne citer que ces produits.

Deux places publiques, à vocations esthétique, récréative et culturelle, ont été érigées dans cette jeune commune. Elles ont été financées par le Trésor public national. Le Président a profité de cette occasion pour annoncer d’autres projets similaires notamment à Cité Soleil, à la Saline et au Bel-air.


19 décembre 2002

LE CANADA APPUIE L'ACTION DE L'OEA

POUR RENFORCER LA DÉMOCRATIE EN HAÏTI

Le 17 décembre 2002

( HNE) Nº 175

Le ministre des Affaires étrangères, M. Bill Graham, a exprimé aujourd'hui l'appui total du Canada en faveur des efforts accomplis par l'Organisation des États américains (OEA) pour renforcer la démocratie en Haïti et mettre fin à l'impasse actuelle qui compromet la tenue d'éventuelles élections en 2003. « Le Canada est de plus en plus préoccupé par la situation politique fortement polarisée et en voie de détérioration, qui prévaut en Haïti, a déclaré le ministre Graham. Il est crucial, pour le redressement économique et politique, que le gouvernement haïtien prenne des mesures immédiates afin de créer un environnement propice au dialogue et à la coopération. Nous croyons fermement qu'aucun autre événement ne doit perturber le processus électoral dans les mois à venir. » Le ministre a fait remarquer qu'un an après les manifestations de violence tragiques du 17 décembre 2001, l'affrontement et l'impasse persistent, tandis que la communauté internationale continue d'exhorter tous les Haïtiens à la collaboration, au compromis, à l'action et au courage. La résolution 822 de l'OEA, adoptée à l'unanimité le 4 septembre, demande la formation d'un conseil électoral provisoire crédible qui ouvrirait une voie démocratique équilibrée vers les élections. Elle réclame également des poursuites en justice contre les responsables des actes de violence de l'an dernier. Le Canada a toujours soutenu les efforts de l'OEA inspirés par la Charte démocratique des Amériques, qui a été lancée en avril 2001 au Sommet des Amériques de Québec et adoptée par tous les États membres en septembre 2001. (Haiti Info)

 

12 décembre 2002

Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Caraïbe

réitèrent leur foi dans les élections

comme seul moyen de légitimer un gouvernement

Réunis à La Havane, 10 décembre 2002- (AHP)- Les chefs d'Etat et de gouvernement de la CARICOM se sont déclarés profondément concernés par le climat d'instabilité qui sévit en Haïti et par les risques de rupture de l'ordre social dans ce pays. Dans une déclaration adoptée à l'occasion du 30ème anniversaire de la reprise des relations diplomatiques entre Cuba et les pays de la Caricom, les chefs d'Etat et de gouvernement de la CARICOM ont souligné que seul le strict respect du processus démocratique constitue la solution adéquate aux problèmes politiques en Haïti.

"A cet égard, les élections constituent le seul moyen de légitimer un gouvernement dans toute société démocratique", ont-ils souligné, réitérant leur support au processus électoral en Haïti comme formule de résoudre l'impasse politique. Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Caraïbe déclarent attendre que toutes les parties impliquées dans le processus électoral fasse preuve de leur bonne foi.

Ils appellent à la mise en place dans l'immédiat du Conseil électoral Provisoire (CEP) conformément à la résolution 822 de l'Organisation des Etats Américains (OEA) en vue de l'organisation d'élections libres et transparentes au cours du premier trimestre de l'année 2003.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de la CARICOM indiquent que le gouvernement d'Haïti a la responsabilité de continuer à satisfaire les engagements pris dans le cadre la résolution 822. Dans ce contexte, ils déclarent accueillir favorablement l'engagement du président Jean Bertrand Aristide à s'acquitter immédiatement des exigences relatives à la mise en place du CEP.

Les responsables caribéens déclarent encourager l'opposition politique à coopérer avec le gouvernement dans l'application de cette résolution. Ils expriment également le souhait que toutes les parties concernées travaillent conjointement à la restauration la normalité en Haïti.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Caraïbe réitèrent leur appel aux institutions financières internationales pour qu'elles relancent effectivement leur coopération financière avec Haïti, selon les termes de la résolution 822 de l'OEA.


L'OEA réaffirme l'urgence

de nommer un Conseil électoral en Haiti

 

L’Organisation des Etats Américains (OEA) a exhorté le mardi 10 décembre 2002 Haiti à redoubler ses efforts pour la nomination d’un Conseil Electoral Provisoire (CEP), et critiqué les manifestations organisées par des mouvements d’opposition pour un changement de régime .

La situation en Haiti “ est extrêmement préoccupante “ a déclaré le secrétaire adjoint de l’OEA , Luigi Einaudi ,estimant que le gouvernement du Président Jean Bertrand Aristide n’a pas fait assez pour persuader les institutions concernées de nommer leurs représentants au Conseil électoral . “ Des élections fiables sont vues par beaucoup comme la porte vers une démocratie solide et la relance du développement économique et social “, a souligné Luigi Einaudi devant le Conseil Permanent de l’OEA .

Il a regretté que , profitant de “ l’inaction du gouvernement “ ,certains secteurs essayent de “ renverser le gouvernement via des manifestations de rues “ . Il a appelé les haitiens au calme . Le président du Conseil , Denis Antoine (Guyana) , a résumé la réunion en appelant Haiti à respecter et à appliquer toutes les résolutions de l’OEA et de la communauté interanationale .


La convergence juge que l'OEA

fait une mauvaise lecture de la situation

 

Selon l'AHP, 11 décembre 2002, la position du secrétaire général adjoint de l'Organisation des États Américains (OEA), Luigi Einaudi et des chefs d'Etat de la CARICOM relative à la nécessité d'organiser les élections anticipées pour résoudre la crise a rencontre l'accord de nombreux acteurs nationaux et internationaux . Ils estiment que les élections demeurent un élément fondamental de tout système démocratique. Ils se déclarent confiants quant à la tenue des prochaines élections en dépit de la réticence et du blocage de certains secteurs.

Mais, l'un des porte-parole de la Convergence, Micha Gaillard, a fait savoir que sa coalition politique va continuer à entreprendre des "mouvements" pour obtenir le départ du président Aristide. Il a rejeté les dernières prises de position du secrétaire général adjoint de l'OEA Luigi Einaudi, selon lesquelles la résolution de la crise doit passer par la tenue de nouvelles élections. Selon Gaillard, Luigi Einaudi fait une mauvaise lecture de la situation actuelle du pays.

L'AHP rappelle que l'archevêque coadjuteur de Port-au-Prince, Mgr Joseph Serge Miot, avait qualifé lundi de lâches ceux qui tentent d'arriver au pouvoir par des moyens autres que ceux prescrits par la constitution.


 

LES VIOLENCES CONTINUENT

CONTRE LES INSTITUTIONS D'ETAT

 

Environ une douzaine d'hommes armées se sont attaqués mardi soir 10 décembre 2002 au sous-commissariat de Lascaobas dans le département du Centre. Cette attaque a fait au moins 4 morts dont deux membres du parti au pouvoir Fanmi Lavalas. L'une de ces personnes a été tuée à proximité du sous commissariat par des gens lourdement armés et cagoulés qui ont pris les policiers par surprise.

Il ont abattu les 3 autres personnes en prenant la fuite en direction de la République Dominicaine. Au cours de cette attaque, les assaillants ont favorisé la fuite de plusieurs prisonniers dont deux individus récemment arrêtés pour leur implication présumée dans l'assasasinat le 28 novembre du juge de paix de Belladères, Christophe Lozama.

Cette attaque meurtrière est survenue à la veille des funérailles du juge assassiné à Lascaobas. Les membres du corps judiciaire ont observé mercredi un arrêt de travail pour protester contre l'assassinat du juge de paix. La magistrature haïtienne a condamné ces actions meurtrières.

Journée de deuil national à l'occasion

des funérailles du juge de paix de Belladères

L'Ecole de la Magistrature (EMA) et la Fédération Nationale de la Magistrature Haïtienne (FANAMAH) invitent les magistrats du corps judiciaire de la République à observer une journée de solidarité et de deuil national à l'occasion des funérailles du juge de paix de Belladères le mercredi 11 décembre. Selon différents témoignages, Me Chistrophe Lozama a été assassiné à Lascaobas, par des individus identifiés comme des activistes politiques, le jeudi 28 novembre.

Dans une note envoyée à l'AHP, la Fédération Nationale de la Magistrature Haïtienne a indiqué que dans le cadre de cette journée de solidarité, aucune affaire ne sera entendue au niveau des cours, tribunaux et parquets des 15 juridictions de la République. La magistrature haïtienne réitère ses demandes relatives à la mise en mouvement de l'action publique contre les auteurs, complices et commanditaires de ce crime.

Elle demande également aux responsables gouvernementaux de renforcer les mesures de sécurité pour les magistrats des cours, tribunaux et parquets du pays et de réagir fermement à cette atteinte portée à la magistrature, avec l'assassinat de Me Lozama. La magistrature haïtienne renouvelle sa détermination à travailler en toute indépendance pour une justice saine, impartiale et équitable dans le cadre de la construction d'un Etat et d'une société de droit.


Clarification

du Haut Commissariat des Nations Unies

 

Certains médias en Haïti avaient véhiculé une information d'après laquelle, Monsieur Sergio De Melho, Haut Commissaire des Nations Unies, menaçait le gouvernement haïtien de Cour Pénale Internationale. Voici la clarification publiée par le Haut Commissariat.

 

Suite à la rencontre entre le Haut Commissaire et l'ensemble du corps de presse accrédité à l'ONU à Genève, mercredi matin 4 décembre 2002, plusieurs articles ont été publiés sur la situation à Haïti après une réponse du Haut Commissaire à une question du correspondant de Radio Métropole.

Ces articles comportent plusieurs affirmations qui ne correspondent pas à la réponse faite par le Haut Commissaire à la question posée par ce journaliste.

Le texte exact de la réponse du Haut Commissaire est le suivant : Retranscription intégrale de la question et réponse concernant

Haïti

(verbatim)

Question posée par Jean-Edouard Rigaud, correspondant de Radio Métropole :

Depuis trois semaines il y a des manifestations systématiques contre le gouvernement en place qui ont été violements réprimées. J'aimerais savoir votre position du côté de droits de l'homme par rapport aux violation systématiques des droits de l'homme en Haïti venant d'un état qui se réclame démocratique, et deuxièmement j'aimerais savoir votre opinion concernant la situation des journalistes en Haïti. Il y a deux journalistes assassinés, 20 journalistes qui ont demandé l'asile politique en France et aux Etats-Unis, des journalistes arrêtés, des journalistes kidnappés, des journalistes dans le maquis. J'aimerais savoir votre position sur ça, merci.

Réponse du Haut Commissaire :

Sur la première, vous pouvez imaginer quelle est ma position. Elle est identique à celle que j'adopterais, par exemple, dans le cas du Timor Oriental que je connais beaucoup mieux que Haïti, suite aux événement que se sont produits hier à Dili, donc c'est une condamnation catégorique de violences de quelque type que ce soit, et en particulier de violences qui s'attaquent à des cibles civiles, premier point. Et vous savez que Louis Joinet, qui est le rapporteur spécial pour Haïti, a fait une longue déclaration très détaillée sur cette question.

Deuxièmement, et je l'ai dit la semaine dernière lorsque nous célébrions à Vienne le dixième anniversaire de l'Institut de la presse internationale dont le siège est a Vienne, je condamne formellement toute attaque contre des journalistes. J'ai moi même perdu un ami en Afghanistan récemment, un caméraman, que je connaissais bien, je suis trop conscient que, un peu comme les fonctionnaires des Nations Unies, les journalistes sont des cibles privilégiées parce qu'ils sont des témoins, et des témoins courageux.

Alors, toute attaque à des journalistes, tout attaque à leur liberté d'action, de travail, qui est celui de nous donner à tous une information objective qui est elle même un droit fondamental de la personne humaine, je le condamne dans les termes les plus extrêmes. Et je continuerai à m'employer, avec les associations de journalistes, pour que cette question soit traitée avec tout le sérieux qu'elle mérite par toutes les instances internationales, notamment le Conseil de Sécurité.


6 décembre 2002

 

Un homme d'affaires du département du Sud, M. Pierre Léger

estime que le secteur privé doit prendre des initiatives

 

Un important homme d'affaires du département du Sud, M. Pierre Léger, a critiqué, vendredi 6 décembre 2002, le secteur privé haïtien qui n'a de cesse dit-il, de dénoncer la violence qui s'abat sur le pays , alors qu'il ne fait absolument rien pour aider à combattre la misère qui frappe la majorité de la population.

Dans une interview accordée à une station de Radio privée, Métropole, M. Léger a rappelé à ses collègues hommes d'affaires que la violence ne date pas d'aujourd'hui et qu'elle vient de tous les secteurs. " Le secteur privé doit prendre des initiatives génératrices d'emplois afin d'aider les autorités de l'Etat à combattre la misère ", a lancé l'homme d'affaires du Sud, ajoutant que la misère et la pauvreté sont les principales sources de la violence et de l'insécurité.

M. Léger dit reconnaître qu'on ne peut pas développer un pays avec un discours riches/pauvres, cependant, les riches doivent commencer à faire quelque chose pour s'approcher des pauvres, a-t-il soutenu. L'homme d'affaires a fait cette déclaration au lendemain d'une visite du président Aristide dans le département du Sud où il a été accueilli par une foule évaluée à 100.000 personnes.

(NDLR)Il est certain que le secteur privé a un rôle important à jouer.


Les récentes manifestations : des manoeuvres politiques

déclare Denzel Douglas de la CARICOM

Denzel Douglas, Premier Ministre de Saint-Kitts et Nevis assimile les manifestations antigouvernementales à des manœuvres politiques visant à renverser le gouvernement haïtien. Le Premier Ministre de Saint-Kitts et Nevis, Denzel Douglas, a déploré jeudi les actes de violence perpétrés en Haïti au cours de ces derniers jours. M. Denzel Douglas, qui participait à la 26e Conférence de Miami sur le Bassin de la Caraïbe, a déclaré au nom de la Communauté caribéenne (CARICOM) que " les vagues de manifestations contre le gouvernement haïtien sont des manœuvres politiques visant à renverser le gouvernement en place ".

Le Premier Ministre de Saint-Kitts et Nevis a demandé à la communauté monétaire internationale de débloquer l'aide financière pour le gouvernement haïtien de façon à mettre fin à la souffrance du peuple et du même coup renforcer la démocratie dans le pays. Cette déclaration du Premier Ministre Douglas confirme la position de la CARICOM qui n'a jamais cessé de s'opposer aux sanctions injustes imposées à Haïti.

Le représentant de la Communauté caribéenne auprès de l'Organisation des Etats Américains, Julian Hunt, avait déjà pris la défense du gouvernement de Port-au-Prince lors de la dernière assemblée régionale à la Barbade, le 4 juin écoulé.

" La CARICOM a toujours souhaité la stabilité politique d'Haïti ", a rappelé M. Douglas. Selon le dirigeant Caribéen, la crise politique actuelle pourrait retarder pour un temps encore les projets de la CARICOM anglophone envers ce nouveau marché de 14 millions de personnes. Par ailleurs, les officiels de l'organisation régionale ont annoncé la visite prochaine à Port-au-Prince d'une délégation dirigée par le président de Guyana, Jakdeo Barat.

Ce voyage répond à une coutume de l'organisation de visiter tout nouveau membre de la CARICOM. Haïti a été officiellement admise comme 15e membre de la Communauté caribéenne lors du dépôt du Traité de Chaguaramas à Georgetown.


ENJEUX SOCIO-ÉCONOMIQUES

Le Global Fund to Fight AIDS, Tuberculosis and Malaria

décide d'aider Haïti à lutter

contre le sida

 

TIM JOHNSON rapporte, dans le Miami Herald, 6/12/2002, les propos de Ani Soni conseiller du GFFATM. Cette Fondation créée l'année dernière à la demande de Kofi Annan serait d'accord pour allouer $24.7 million à la lutte contre le Sida en Haiti. Elle pourrait débourser environ $70 million sur six ans.

L'année dernière 30,000 Haitiens sont morts du Sida, le double des victimes enregistrées aux Etats-Unis pour la même maladie. 250,000 sur les huit millions d'Haïtiens sont porteurs du virus. L'épidémie a frappé le pays si durement que l'espérance de vie moyenne, 46 ans, a chuté de 5 ans depuis l'éruption de l'épidémie au début des années 1980.

Cette subvention permettra à 1,300 personnes par an d'accéder à une thérapie antirétrovirale. Elle offrira le test HIV à 40,000 personnes, distribuera 15 millions de préservatifs et aidera à développer des programmes d'éducation communautaires. Quoique Haïti soit la nation la plus pauvre de l'Hémisphère, des experts reconnaissent que des groupes locaux y ont développé des programmes modestes mais efficaces face à la pandémie du Sida.

A la fin de la première année, le programme espère fournir des médicaments antirétroviraux à des centaines de femmes séropositives pour empêcher la transmission du virus aux enfants nouveaux nés. Ces médicaments anti-sida "cocktails" coûtent normalement $20,000 par malade aux USA. Les efforts communantaires comprendront les soins aux orphelins de parents morts du Sida, des micro-crédits pour aider des parents, la distribution de nourriture et d'articles d'hygiène, et des visites aux familles vivant avec le sida. Soni explique que l'un des objectifs du programme est d'atteindre les gens et les convaincre de faire les tests HIV, et admettre qu'ils ont le sida et qu'ils cherchent réellement le traitement.

Selon Toni, le gouvernement du président Aristide accepte que les fonds passent par des agences internationales comme CARE et la Croix Rouge, et des organisations locales travaillant auprès des communautés, comme Partners in Health.


 

6 décembre 2002

 

QUEL SORT RÉSERVÉ A LA RÉSOLUTION 822

DE L'OEA?

 

Julian Hunt appelle l'opposition haïtienne

à participer à de nouvelles législatives

et condamne le maintien des sanctions économiques

 

Le Ministre des Affaires Etrangères de Sainte-Lucie, Julian Hunt a appelé, le 4 décembre 2002, les différents acteurs politiques et secteurs de la société civile en Haïti à oeuvrer à la formation du nouveau conseil électoral devant organiser les législattives anticipées de 2003. Le Ministre des Affaires Etrangères de Sainte-Lucie a représenté la Caricom au sein de plusieurs missions conjointes OEA/Caricom en Haïti.

Il a indiqué ne pas connaitre en démocratie un système qui recommande le renversement de dirigeants légitimement élus. "Le système en cours dans toutes les grandes démocraties du monde notamment aux Etats-Unis, en France, Angleterre et ailleurs, est celui qui veut que des dirigeants élus pour un temps déterminé, accomplissent leur mandat", a-t-il précisé.

Soulignant qu'il a été chef de l'opposition dans son pays, il a fait savoir que son parti avait dû travailler durement et attendre l'organisations de nouvelles élections pour arriver au pouvoir. "Et ceux qui étaient là avant nous ont recommencé à travailler en vue de la reconquête du pouvoir".

L'opposition haïtienne et les autres secteurs qui la soutiennent doivent en faire de même et participer à de nouvelles joutes s'ils veulent succéder aux actuelles autorités. " Tout le monde ne peut pas être au pouvoir en même temps", a rappelé M. Hunt, soulignant que le temps est venu pour tous les acteurs du pays de se ressaisir et travailler résolument au profit du peuple et dans le respect de la volonté du peuple.

Concernant le dossier du gel de l'aide internationale à Haïti, le chancelier de Sainte Lucie a déclaré ne pas comprendre le maintien des sanctions économiques contre Haïti, en dépit du vote de la résolution 822 de l'OEA. " Je pensais que cette résolution avait été votée pour favoriser le déblocage de fonds en faveur d'Haïti et l'organisation de nouvelles législatives dans le cadre du renforcement de la démocratie", a-t-il fait savoir, ajoutant que plus on maintient les sanctions, plus on cause du tort au pays.

M. Hunt a insisté sur le fait que la communauté internationale ne devrait pas conditionner le déblocage de fonds en faveur des couches nécessiteuses à des questions politiques. Il a rappelé que l'OEA et la Caricom ont déjà recommandé le déblocage de l'aide économique en faveur d'Haïti pour aider le pays notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'alimentation et des infrastructures. "

Ce sont les bailleurs de fonds qui doivent expliquer pourquoi, ils n'ont toujours pas donné suite à cette recommandation", a indiqué M. Hunt.


 

La Conférence Episcopale d’Haiti

pose des questions

Dans un communiqué publié , le lundi 2 décembre 2002 , les évêques s'adressent au gouvernement, à l’Opposition et à la Communauté Internationale.

La Conférence Episcopale d’Haiti (CEH) dit dans son communiqué que “tout est à envisager et rien n’est à exclure pour le bien supérieur de la nation “ . Dans sa déclaration l’Eglise Catholique évoque un ensemble de questions à savoir :

“renoncer volontairement au pouvoir pour le plus grand bien de la nation ,

"écourter la durée du mandat pour appeler à des elections générales anticipées “.

"opérer des réformes en profondeur capables de rendre le pouvoir crédible et de rétablir la confiance”

S’adressant à l’Opposition qui attend l’écroulement du régime actuel , les évêques lui demande si elle a suffisamment fait pour éviter la catastrophe . Selon l’Eglise Catholique, “ mettre le capitaine du vaisseau en échec , c’est quand même exposer tous ceux qui sont à bord aux conséquences malheureuses d’interminables accidents de parcours” . L’Eglise estime que toute remise du pouvoir doit se faire dans de “ meilleures conditions , sous forme de passation constitutionnelle et non de dechoukage “ et appelle l’Opposition à formuler un projet de société et à consolider les institutions .

L’Eglise Catholique appelle par ailleurs à préserver les institutions comme le CEP (Conseil Electoral). “ Nous croyons que c’est une nécessité à l’heure actuelle”, dit la Hiérarchie Catholique avant de souhaiter que les conditions pour sa mise en place soient bientôt réunies .

A la Communauté Internationale , les évêques demandent persévérance et lui font comprendre que , “ dans la conjoncture actuelle “ il ne faut pas qu’elle cherche à “ substituer ses intentions et ses impératifs aux initiatives citoyennes et surtout d’écarter toute velleité de récupération du désastre d’une nation à quelque fin que ce soit .


Le secrétaire général adjoint de l'Organisation des États Américains (OEA)

M. Einaudi dénonce des secteurs

qui sèment le trouble en Haïti

 

Le secrétaire général adjoint de l'Organisation des États Américains (OEA), Luigi Einaudi, dénonce des secteurs anti-gouvernementaux qui font tout, dit-il, pour empêcher la stabilisation de la situation en Haïti. Dans une interview accordée lundi à Radio Canada, M. Einaudi a indiqué que ces secteurs sont contre toute stabilité politique en Haïti, par crainte de l'organisation de bonnes élections dans le pays.

"Ces secteurs ont peur des élections, parce que si de bonnes élections se tenaient dans le pays c'est le parti au pouvoir qui l'emporterait à coups sûrs", a-t-il fait savoir. Luigi Einaudi a déclaré que les forces anti-Aristide ont semé le trouble à chaque fois qu'on s'approchait d'un accord pour résoudre la crise post-électorale "Si l'OEA a pris la décision de voter la résolution 822, c'est en raison du fait qu'aucun accord n'était possible entre les deux parties en présence, a-t-il souligné.

Concernant les événements de ces 3 dernières semaines en Haïti, Luigi Einaudi a fait savoir que le gouvernement Aristide a protégé la manifestation de l'opposition les 16 et 17 novembre au Cap-Haïtien, et ses adversaires en ont pris prétexte pour dire qu'on ne veut plus de lui. Luigi Einaudi a jugé impossible la réalisation du rêve des responsables de l'opposition qui souhaitent que l'administration Bush les aide à évincer un président constitutionnel comme l'administration Clinton l'avait fait en 1994 contre un régime militaire putschiste.

Le secrétaire général adjoint de l'OEA a déploré par ailleurs la lenteur des bailleurs de fonds internationaux à débloquer les fonds destinés à Haïti, après le vote de la résolution 822. " A partir de cette résolution, on avait clairement dit à la BID et à la banque mondiale qu'elles pouvaient décaisser des fonds en faveur d'Haïti, a indiqué Luigi Einaudi, déplorant le fait que ces bailleurs de fonds traînent en longueur, évoquant des difficultés techniques. Selon Einaudi, continuer à bloquer des fonds en faveur d'un pays comme Haïti confronté à des difficultés de toutes sortes, c'est compliquer davantage sa situation.

Il déclare ainsi comprendre que le gouvernement haïtien ne soit pas en mesure de satisfaire les besoins de la population, en raison des sanctions économiques. A Port-au-Prince, le représentant spécial de l'OEA, David Lee, a appelé tous les secteurs du pays à éviter la provocation et la violence pour que tous puissent jouir de toute la liberté nécessaire pour exprimer leurs point de vue. C'est ainsi, a-t-il dit, que tous les haïtiens pourront aller aux urnes dans un esprit pacifique en 2003. David Lee a fait savoir que les formations politiques avec lesquelles les représentants des pays amis ont eu des rencontres ont toutes fait savoir qu'elles restent attachées à la résolution 822 qui prévoit des législatives anticipées à la mi-2003.


La magistrature haïtienne condamne l'assassinat

du juge de paix de Belladères

 

La magistrature haïtienne, dans une note en date du 2 décembre, a condamné l'assassinat, le 27 novembre écoulé, dans l'exercice de ses fonctions du juge de paix de Belladères, Me Christophe Lozama. Elle a critiqué le fait que des individus " cagoulés lourdement armés " se soient lancés à la recherche du substitut du commissaire du gouvernement du Tribunal de première instance de Petit-Goâve, Me Bellande Dumerzier. Selon les magistrats, " ces deux faits constituent une grave atteinte au fonctionnement de la magistrature et mettent en péril l'avenir de l'État de droit ". En réaction, ils observent les 4,5 et 6 décembre 2002 un arrêt de travail dans les quinze juridictions de la République. Ils exigent, entre autres, aux responsables du gouvernement " une ferme réaction face à ces actes. L'Ecole de la magistrature (EMA), la Fédération nationale de la Magistrature haïtienne (FENAMAH) et l'Association nationale des magistrats (ENAMA) présentent leurs condoléances à tous les magistrats, aux parents et amis du juge de paix Christophe Lozama. Elles font appel à la compréhension et au sens patriotique de tous pour le rétablissement de la paix et de l'ordre dans le pays. Elles renouvellent également leur détermination à continuer à œuvrer au renforcement de l'État de droit en Haïti.


le chef de la Mission de l’OEA en Haiti , David Lee

continue de soutenir la Résolution 822

La Communauté Internationale reste attachée à la mise en oeuvre de la Résolution 822 de l'Organisation des Etats Américains (OEA) qui prévoit la tenue d’élections anticipées l’année prochaine , selon le chef de la Mission de l’OEA en Haiti , David Lee. Dans une interview accordée à Radio Métropole , le 4 décembre 2002 , M. Lee a condamné les violences exercées par les partisans du Président Jean Bertrand Aristide contre les opposants , le mardi 3 décembre. Le chef de la Mission de l’OEA d'Appui à la Démocratie a invité les différents acteurs à respecter les règles du jeu démocratique.

Selon David Lee, les démocrates haitiens n'ont pas intérêt à s'associer à ceux qui ne sont pas démocrates. Interrogé sur la possibilité d’organiser des élections crédibles dans un climat pareil , David Lee explique que le scrutin ne se fera pas dans l’immédiat et que la situation pourra évoluer dans la bonne direction. Des élections législatives et locales anticipées sont prévues durant la première moitié de 2003 .

Le ministre de la justice , Calixte Delatour , condamne toute forme de violence à travers le pays . Maitre Delatour qui réagisait sur les affrontements du mardi 3 décembre a souhaité le respect des règles du jeu démocratique . Le ministre de la justice en a profité pour exhorter les différents secteurs de la vie nationale à suivre la voie électorale pour permettre au pays de sortir de la crise. Calixte Delatour souligne que le régime Lavalas met tout en place pour favoriser la réalisation d’élections libres et honnêtes l’année prochaine .


 

décembre 2002

PROJET DE NETTOYAGE DE PORT-AU-PRINCE

ET DE CERTAINES VILLES DE PROVINCE POUR LES FETES

Le Ministère des Travaux Publics, Transport et Communication a procédé le 18 décembre 2002 au lancement d'un projet de nettoyage de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et de certaines villes de province à l'occasion des fêtes de fin d'année. Au cours d'une conférence de presse, le Ministre. Clinton a fait savoir que ce projet concerne entre autres le curage des égoux et le ramassage des ordures. Le Ministre des TPTC a indiqué que ce projet destiné à créer 23 mille emplois sur une période de 15 jours, s'inscrit dans le cadre du programme du gouvernement intitulé "Noël 2002, Solidarité et Partage". Harry Clinton a également fait savoir qu'un plan a déjà été mis en place de concert avec les délégués des différents bloc et de l'association des ASECs et CASECs pour le recrutement des journaliers. . Il a donné la garantie que le projet sera exécuté dans les règles fixées et que les participants commenceront à recevoir leur salaire avant le 25 décembre. Un montant de 16 millions de gourdes a été débloqué par les autorités dans le cadre de l'exécution de ce projet. (AHP 18 décembre 2002)

De tels projets dont l'utilité est évidente pourraient être réalisés à l'avenir, sur une plus grande échelle, si l'Etat, le secteur privé, la diaspora s'organisent pour le faire.


décembre 2002

Témoignage d'un touriste canadien

Spectacle déroutant dans les rues de la capitale

décembre 2002

Commentaire - " J'ai été assez déçu par Port-au-Prince. Bien que les gens soient très gentils, c'est assez malpropre et je me suis dit que si un virus s'implantait dans cette saleté, ça serait la catastrophe pour ces gens ". C'est en ces termes qu'un touriste canadien s'est exprimé, à la fin d'un séjour dans la capitale haïtienne. " C'est une tellement belle ville avec cette mer tout près ! On pourrait en faire un joyau de la nature, mais rien n'est fait pour attirer le tourisme.

S'il n'y avait pas l'aéroport, on ne passerait même pas à Port-au-Prince ", a-t-il ajouté. Piétons, marchands, véhicules et détritus. Voilà ce qui orne les principales rues de la capitale. Et tout le monde semble se complaire dans ce spectacle déroutant. Pourtant, cette situation est aussi alarmante que dangereuse, selon l'avis de plus d'un. En sillonnant la majorité des avenues de la capitale, surtout celles du centre-ville, le tableau est choquant.

Les voitures passent à quelques centimètres à peine des chalands. Et tout le monde trouve cette situation normale. L'Haïtien a développé le goût du risque, en se glissant au mépris du danger entre les carrosseries rutilantes et les camionnettes délabrées, que l'on appelle ici des " Bogota ". Et pourtant, cet état de fait s'explique facilement. Les trottoirs sont encombrés de marchands qui empêchent tout passage avec leur étalage.

Seuls les acheteurs semblent tirer profit de cette situation. Ils n'ont plus besoin d'aller au marché. Pire encore, certains étalagistes s'installent dans les rues, contraignant ainsi les chauffeurs à utiliser leurs freins et leur klaxon pour se frayer un passage. Et nous trouvons ça normal. Certaines artères sont totalement obstruées par des tonnes de détritus. Les chauffeurs avisés les évitent systématiquement. Et si d'aventure vous passez pour la première fois par là, vous devez retenir votre souffle, tant la puanteur est tenace. Convivialité paradoxale, les petits restaurants de rue, que l'on appelle ici les " chen janbe ", littéralement que les chiens peuvent enjamber, côtoient les immondices sans que l'on n'y prête la moindre attention.

Et personne n'en parle. Peut-être parce qu'il y a le Champ de Mars, un des rares endroits propres de Port-au-Prince, pour se rincer les yeux. Si cette situation devait perdurer, peut-être devrait-on songer à transformer le pays en une grande place publique… pour avoir un semblant de propreté.

" Les gens devraient se mobiliser, enterrer les déchets, nettoyer la ville, y planter des fleurs ", propose notre touriste canadien, quelque peu rêveur. " Cela ne changerait rien à la pauvreté, mais au moins, les Haïtiens auraient la fierté de vivre dans un bel endroit de notre planète".

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