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FORMER DES CITOYENS POUR HAITI


Depuis un certain temps, Haïti est devenue une foire où des personnages insolites font leurs grandes et petites affaires, au mépris des affaires du peuple qui habite ce pays.

On y rencontre trop souvent, par exemple, l'aventurier Robert Ménard, inconnu chez lui, en France, qui s'est auto-proclamé proconsul et procureur en Haïti. Ménard veut faire croire à certains jeunes journalistes haïtiens qu'il aurait le pouvoir "de trainer" des chefs d'Etat devant la cour pénale internationale. C'est purement de l'auto-pub mensongère. Que Ménard ignore les règles de fonctionnement de cette juridiction, peu nous importe! Mais nous ne pouvons pas être indifférents à son influence néfaste sur l'éthique journalistique en Haïti. Nous ne saurions trop suggérer à la profession de vérifier les allégations des Ménard avant de les reproduire comme argent comptant. Ce Ménard est un type à problèmes. Le 7 mars 2002 il s'est fait condamner à 1.000 euros d'amende pour "violences en réunion" par le tribunal correctionnel de Paris. Avec la dernière exposition de portraits de chefs d'Etat étrangers, à Paris, il a fait frôler l'incident diplomatique. Apparemment l'affaire ne semble pas être prise au sérieux, car le quotidien turc Hürriyet considère que Reporters Sans Frontières n'est qu'une organisation "animée par des journalistes au chômage".

Ménard a choisi consciemment de ne pas s'attaquer aux "prédateurs" en France "pour ne pas se mettre à dos les grands patrons de presse et braquer le pouvoir économique". Lire l'article du magazine l'hebdomadaire du Burkina Faso.

Un autre personnage insolite c'est le politicien sans scrupules, souvent déguisé en opposant défenseur de la démocratie, ou journaliste défenseur de la liberté de la presse, ou encore représentant impartial de la société civile. Comment le distinguer du véritable ami de la démocratie? Il suffit d'observer sa réaction lorsque le moindre représentant d'une entité étrangère profère une insanité contre Aristide ou contre toute autre institution nationale. En principe, il applaudira des deux mains comme une mécanique.

Un troisième élément tout aussi étrange: le lavalassien inconscient, indiscipliné. Il est indifférent à ce qui se passe autour de lui. Il sabote tous les efforts de son gouvernement assiégé.Il continue de se comporter comme si le monde n'avait pas bougé

"Depi Nan tan lontan le zafe leta sete chwal papa".

Il y a aussi sur le terrain le diplomate paternaliste manipulé par le politicien sans scrupules. Il veut vendre la nouvelle dogmatique mondialiste déclinée en trois nouveaux produits : la démocratie parfaite, dans un pays sans démocrates, le libre marché dans un pays sans production ni consommation, la bonne gouvernance dans un pays analphabète.

Jean Jacques Rousseau nous donne à réfléchir en écrivant:

"La patrie ne peut subsister sans la liberté, ni la liberté sans la vertu, ni la vertu sans les citoyens: vous aurez tout si vous formez des citoyens; sans cela vous n'aurez que de méchants esclaves, à commencer par les chefs de l'état. Or, former des citoyens n'est pas l'affaire d'un jour; et pour les avoir hommes, il faut les instruire enfants. (...)"(Jean-Jacques Rousseau (1755), Encyclopédie, Discours sur l'économie politique)

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