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OCCUPATION-TUTELLE-ONU

EN HAITI


14 décembre 2004

 

Opération militaire à Cité Soleil

COMMUNIQUÉ DU BUREAU DE LA MINUSTHA

Délégués de Cité Soleil reçus par JB Aristide en 2003

 

Le Bureau de l’Information et de la Communication de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti communique, "ce mardi 14 décembre 2004, la MINUSTAH, a entamé, à 4 heures du matin, une vaste opération de sécurisation de Cité Soleil, l’un des quartiers de Port-au-Prince abritant les bandes armées".

"Cette opération de grande envergure a pour objectif le rétablissement de l’ordre et de la loi dans cette partie de la capitale haïtienne".

"Elle a nécessité l’implication des troupes terrestres brésiliennes, jordaniennes, sri lankaises et de l’aviation chilienne, ainsi que des Unités de Police Constituée (Formed Police Unit -FPU) de la police civile de la MINUSTAH issues des contingents jordanien et chinois".

"Le quartier Cité Soleil est actuellement sous contrôle des forces de la MINUSTAH. Aucune perte en vie humaine ni blessure n’a, jusqu’à présent, été rapportée. Les forces de la MINUSTAH comptent installer et maintenir une présence permanente et transférer graduellement la responsabilité de la sécurité de Cité Soleil à la Police Nationale d’Haïti".

Cette initiative militaire pose trois questions:

1 - Pourquoi ces opérations d'envergure sont-elles toujours dirigées contre des quartiers populaires (Bel-Air, Cité Soleil), alors que les bandes armées et d'autres gangsters violent l'ordre et la loi sur tout le territoire du pays, depuis que le coup d'Etat a renversé l'ordre constitutionnel et rétabli l'état sauvage illégal.

2 - Quelles sont les garanties légales que les populations des quartiers populaires peuvent-elles attendre d'une police truffée d'escadrons de la mort appliquant le plan d'extermination du parti et de l'électorat d'Aristide?

3 - Pourquoi céder aux pressions hégémoniques au lieu d'appliquer une politique juste, impliquant la libération des prisonniers politiques et le rétablissement des droits de tous les partis politiques, surtout qu'une telle politique d'injustice sociale et nationale, apparemment plus commode, conduirait cette nation dans une voie sans issue?

Est-ce que l'ONU va s'y engager? Demain nous le dira!

Samedi Smith


3 décembre 2004

Le Brésil rejette la demande américaine

de répression en Haïti

 

Le Chancelier Celso Amorin

Les forces onusiennes de maintien de la paix en Haïti ne répondront pas à la pression internationale "d'utiliser la violence" pour réprimer les groupes armés, mais elles reconstruiront le pays comme "force de maintien de la paix, non comme force d'occupation", a déclaré, jeudi 2 décembre 2004, le commandant brésilien de la mission.

Ces commentaires et ceux du ministre des affaires étrangères du Brésil sont venus un jour après que le secrétaire d'Etat Colin Powell a demandé aux troupes des Nations Unies de réprimer les groupes armés dans les rues, après que des coups de feu aient été tirés au moment où il visitait le premier ministre intérimaire d'Haïti au palais présidentiel.

"Nous sommes sous une pression extrème de la communauté internationale pour utiliser la violence", a déclaré le Général Augusto Heleno Ribeiro devant une une commission parlementaire au Congrès brésilien. "Je commande une force de maintien de la paix et non une force d'occupation...nous ne sommes pas là pour déployer la violence, cela n'arrivera pas aussi longtemps que je serai en charge de cette force." Le Général cite les Etats-Unis, la France et le Canada parmi les pays qui font pression pour l'utilisation de la force contre les groupes armés.

"Aller dans ce sens nécessiterait une force de 100.000 hommes pour rechercher et tuer les gens en masse, et ce n'est pas notre rôle, ni ce que nous désirons faire", a déclaré le ministre des affaires étrangères Celso Amorin aux législateurs brésiliens. Le président Luiz Inacio Lula da Silva a envoyé en Haïti la plus grande force de maintien de la paix que le Brésil ait jamais mobilisée, pour conférer au Brésil un rôle de médiateur dans une crise régionale et supporter sa candidature à un siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU.

Cette mission a remplacé une force d'invasion franco-américaine de 3,773 éléments qui avait occupé Haïti pendant deux mois, après le départ forcé du président Aristide.

Le problème c'est que les deux pays France et USA voudraient utiliser les forces latino-américaines, placées sous le casque de l'ONU, comme de simples supplétifs dociles à leurs caprices colonialistes. Aujourd'hui la légalité internationale est outrageusement bafouée. Seuls la conscience morale, le sens du devoir et de l'honneur nous armeront contre le retour de la barbarie. Le peuple haïtien est parmi les plus malheureux de la planète. Mais il sera certainement heureux de protéger les troupes de l'ONU si celles-ci ont le courage de protéger ses droits et libertés. Source : (By Andrew Hay BRASILIA, Brazil, Reuters, december 2)


14 novembre 2004

Toujours sur la mission

de stabilisation de l'ONU en Haïti

(La chronique de Samedi Smith)

1er janvier 2004

 

L'affaire a été débattue à la réunion de Rio de Janeiro où les chefs d'Etat de l'Amérique Latine se sont réunis le jeudi 5 novembre 2004 et vendredi 6. Ils ont discuté de la stabilisation d'Haïti et certains, pas des moindres, ont envisagé la promotion d'un dialogue national entre Haïtiens, avec la participation du président Aristide.

En réaction à cette proposition, le gouvernement Latortue etd'autres jusqu'auboutistes ont fait du lobbying auprès de l'émissaire du président Lula, Mr Marco Aurelio Garcia pour la faire capoter. Il faut à tout prix éliminer Aristide et diviser Lavalas en méchants chimères d'un côté et gentils collabos de l'autre.

Sous la pression amicale de groupuscules socialistes haïtiens néoconservateurs et la pression plus lourde d'autres anti-aristidiens primaires mais puissants, Marco Aurelio Garcia s"est rétracté, et proposé de donner la place de Lavalas, à la table du dialogue, aux amis des amis. On l'a vu ainsi répéter des inepties dignes de ces socialistes européens qui s'acharnent depuis 14 ans à imposer leurs créatures aux électeurs haïtiens.

« Il n’a jamais été question de négocier avec le président déchu et il n’en est pas question pour le moment précis. De plus, nous n’avions même pas soutenu son retour en 1994 lors de son premier exil », a-t-il mentionné. « Le calendrier du président Lula est aussi le mien », a juré Marco Aurelio Garcia

La France, adoptant carrément une posture impériale, apporta son aide à la manoeuvre, par la bouche de son ministre délégué à la Coopération, Xavier Darcos. "La France soutient le dialogue entre tous les partis en Haïti , mais considère "peu souhaitable" le retour de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide dans l'île". M.Darcos a affirmé que la France "a un avis plus nuancé et peut-être plus prudent" que le Brésil qui s'est prononcé en faveur de contacts avec Aristide, exilé en Afrique du Sud, pour calmer les tensions dans l'île des Caraïbes".

"En tout cas, nous pensons que les responsables des exactions (...) rattachés au Lavalas doivent être considérés comme des gens qui doivent rendre des comptes", a-t-il poursuivi. " Aristide lui-même doit rendre des comptes sur ce qu'il a fait", a dit le ministre français. "Nous sommes d'accord sur le fait qu'il faut contacter toutes les parties, et considérer le parti Lavalas comme l'un des principaux partis d'Haïti. Mais nous ne sommes pas certains que ce parti ait un ancrage populaire aussi fort qu'on le dit", a-t-il estimé.

Gérard Latortue, satisfait de ces manoeuvres d'intimidation, brandit son épée pour porter l'estocade à Jean-Bertrand Aristide. Un mandat d'arrêt international sera émis contre le président élu pour détournement de fonds et divers crimes non précisés. Encore une fois, Latortue a été mal conseillé. Un coup d'épée dans l'eau!

« Une déclaration pour épater la galerie ». C'est ainsi que le Comité des avocats pour le respect des libertés réagit. Le dirigeant du CARLI Renan Hédouville justifie ses réserves par diverses promesses non tenues par le gouvernement de Gérard Latortue concernant notamment la lutte contre l'impunité, l'insécurité et les violations de droits humains.

Le directeur exécutif de la Coalition nationale pour le respect des droits des Haïtiens (NCHR) Pierre Espérance affiche le même scepticisme, estimant que le gouvernement n'a pas encore fait montre d'une réelle détermination à combattre l'impunité.

Pour le dirigeant du Centre oecuménique haïtien Jean Claude Bajeux, le gouvernement intérimaire aurait dû se pencher sur cette affaire dès son entrée en fonction. Huit mois, c'est beaucoup. Pourtant Bajeux est un preux chevalier de l'aristidophobie. Il vient juste de faire la leçon au président dominicain Leonel Fernandez favorable à la participation du président Jean Bertrand Aristide à toute négociation pour trouver une issue à la crise haïtienne.

Apparemment seule l'Organisation du peuple en lutte (OPL), trouve que la "commission d'enquête administrative sur d'éventuels détournements de fonds du régime de Jean Bertrand Aristide pendant la période allant de 2001 à 2004" est une trouvaille géniale. En effet Paul Denis dirigeant a.i. de ce parti en a accepté de la présidence.

Si c'est un conseil de la France, permettons-nous de nous étonner qu'un Etat-membre du Conseil de l'Europe oublie à ce point l'art.6 de la Convention européenne qui traite "du droit de chacun à un procès équitable devant un tribunal indépendant et impartial". Les tribunaux de Latortue acquittent les criminels notoires et persécutent systématiquement les opposants sous les yeux de la communauté internationale. Seuls la France et les Etats-Unis n'ont rien remarqué. Le mandat de Latortue irait droit à la poubelle comme insulte au droit et à la justice.

La récente enquête d'Amnesty dirigée par Javier Zuniga, un conseiller spécial de la secrétaire générale de l'organisation, Irene Khan, a conclu qu'il y avait de sérieux problèmes dans le fonctionnement de la justice en général et dans celui de la police en particulier.

Ce rapport, qui a été présenté jeudi dans la capitale, fait état de violations graves des droits de l'homme, telles des arrestations arbitraires, des mauvais traitements dans les lieux de détention et des exécutions extra-judiciaires aux mains d'éléments de la police nationale. Le gouvernement de transition doit se saisir d'urgence de ces problèmes, Amnesty a également réclamé une enquête indépendante de la police civile de la mission internationale de l'Onu.

Déstabilisation (suite)

Manifestation pacifique dispersée dans le sang. Poursuivant son entreprise de déstabilisation de la société haïtienne, la police de Latortue a dispersé dans le sang une manifestation pacifique organisée par plusieurs centaines de militants qui défilaient en t-shirt à l'effigie de Jean Bertrand Aristide, dans le quartier populaire du Bel-Air, pour réclamer le retour à l'ordre constitutionnel. Les manifestants ont fait savoir que plusieurs d'entre eux ont été tués et d'autres blessés, lorsque la police s'est mise à tirer à hauteur d'hommes.

Comparution du prêtre Gérard Jean-Juste, des évêques Miot et Constant. Le sénateur Feuillé s'est entendu accuser d'avoir reçu une cargaison d'armes, rumeur répandue, en son temps par l'ineffable hebdomadaire de New York Haïti Observateur, mais que tous les confrères avaient traitée comme un "zin", disons un "canard".

La grand-messe en présence de Paul Martin, premier ministre du Canada. Gérard Latortue, prévoit de réunir ses ministres, les chefs de tous les partis politiques importants, de même que des leaders de la société civile, à l'occasion du passage de M. Martin le dimanche 14 novembre 2004. Le premier ministre haïtien aurait même invité des représentants du parti Lavalas.

Vendredi, les hauts fonctionnaires canadiens ne cachaient pas leur fierté d'avoir contribué à l'organisation de cette réunion. «Ce sera un événement unique», s'est félicité l'un d'eux, sous le couvert de l'anonymat. «On ne sera pas que dans une rencontre de politesse. Ce sera un geste politique de première importance.» Nous sommes impatients!

Renforcement de la Minustha. Selon un communiqué de la Minustah, les effectifs militaires et policiers de la mission ont atteint à ce jour 4489 militaires sur les 6700 prévus par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

205 militaires péruviens sont arrivés le 6 novembre dernier et 163 officiers marocains étaient arrivés le 4 novembre. Le contingent marocain est déployé conjointement avec 200 casques bleus espagnols à Fort Liberté.

70 officiers du Guatemala sont également en Haïti depuis le 28 octobre, ainsi que 750 du Sri Lanka, dont le déploiement est prévu à Léogane, Killick et Petit Goave.

Les autres contingents militaires de la MINUSTAH déployés en Haïti proviennent du Brésil, de l’Uruguay, du Chili de l’Argentine, du Népal, de la Jordanie et de l’Equateur.Par ailleurs, l’arrivée à Port-au-Prince, le 10 novembre, de 250 policiers pakistanais de l’Unité de Police Constituée (Formed Police Unit - FPU) porte le nombre des policiers civils de la Mission à 1228 dont 644 policiers FPU.

Le prochain contingent de l’Unité de Police Constituée attendu est d’origine népalaise, dont le plus gros de l’effectif (106 éléments) arrive le 24 novembre, 19 précurseurs sont déjà à Port-au-Prince

Babel politique et militaire. Avec la présence des troupes et forces de police venant de l'Argentine, du Bénin, de la Bolivie, du Brésil, du Canada, du Chili, de la Chine, de la Croatie, de El Salvador, de l'Espagne, du Guatemala, du Ghana, de la Jordanie, du Mali, du Népal, du Niger, du Paraguay, du Pérou, du Portugal, de la Roumanie, du Sénégal, du Sierra Leone, de Sri Lanka, du Tchad, du Togo, de la Turquie, de l'Uruguay, et de la Zambie, Haiti est devenue une véritable tour de Babel politique et militaire.

"Nous sommes en l'année du Bicentenaire de notre Indépendance (1804-2004)" rappelle le site Haiti-Référence.

Un peu de pommade sur les blessures, mais pas trop! Après avoir voulu substituer des groupuscules amis au grand parti populaire Fanmi Lavalas, l'émissaire de Lula a eu sans doute un petit problème de conscience.

Marco Aurelio Garcia dit: "Si la moitié des choses qui se disent sur le gouvernement d’Aristide était vraie, il y aurait suffisamment de matériel pour punir avec dureté lui et tous ceux qui auraient été directement impliqués. Mais ajoute-t-il dans un pays démocratique, « il existe des procédures légales"et cela ne peut se faire sur la base du "je crois" ou du "je pense que"..

MAG a cru bon de demander aux autorités de facto à prendre "les mesures juridiques nécessaires pour que le procès de l’ancien régime n’ait pas les caractéristiques de vendetta, sinon que cela soit le résultat d’une action propre à un Etat démocratique de droit".

"Je me sens un peu inquiet quand je vois que certains partisans de l’ancien régime qui ont des positions clairement démocratiques souffrent de certain type d’abus qui ne me paraissent pas corrects, comme la prison sans mandat d’arrêt et accusation formelle", a-t-il dit. Que ces "secteurs" du mouvement Lavalas de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide qui s’opposent à la violence soient intégrés au dialogue de réconciliation nationale et non persécutés", conclut-il.


9 novembre 2004

 

Comment s'applique la mission

de stabilisation de l'ONU en Haïti?

Général Dallaire

Les chefs d'Etat de l'Amérique Latine qui se sont réunis jeudi 5 novembre 2004 et vendredi 6 à Rio de Janeiro, ont promis d'aider à la stabilisation en Haïti. Ils ont envisagé la possibilité de déployer plus de soldats et de policiers étrangers pour garantir la paix en Haïti.

Ils ont relevé que la force onusienne déployée actuellement en Haïti est composée en majeure partie de soldats latino-américains. Cette force représente à peine la moitié des 8000 soldats et policiers que l'ONU avait recommandé après le départ forcé du président Aristide.

Le président péruvien a estimé que les problèmes complexes auxquels Haïti fait face mérite une réponse appropriée. "Le groupe Rio doit assumer ses responsabilités pour permettre l'organisation d'élections libres en Haïti et faire en sorte que les élections soient désormais bien organisées en Haïti", a-t-il déclaré.

Le brésilien Luis Inacio Da Silva, a fait savoir que si l'on n'augmente pas l'effectif des soldats étrangers en Haïti, il sera extrêmement difficile de contrôler la situation. Il a rappelé que l'ancien président américain Bill Clinton, avait déployé 20.000 hommes en Haïti en 1994 pour y maintenir un climat de sécurité.

Les chefs d'Etat ont insisté sur la nécessité d'un dialogue entre les haïtiens qui doivent nécessairement se réconcilier. A propos de ce dialogue entre Haïtiens, certains acteurs étrangers considèrent qu'une médiation devrait intervenir pour acccompagner les Haïtiens dans la négociation. Mais les avis sont partagés.

L'émissaire brésilien, par exemple, Marco Aureilio Garcia, face au tollé provoqué dans les milieux de l'ancienne opposition à Aristide suite aux déclarations faites par certains leaders latino-américains selon lesquelles son pays comptait envoyer un émissaire rencontrer l'ancien président Jean Bertrand Aristide en Afrique du Sud, déclare:"Mon pays n'entend envoyer un quelconque émissaire auprès d'Aristide actuellement en exil en Afrique du Sud" . Cette proposition avait été faite lors du sommet de Rio la semaine dernière.

Le président dominicain Leonel Fernandez, s'est déclaré favorable à la participation du président en exil Jean Bertrand Aristide à toute négociation pour trouver une issue à la crise haïtienne. M. Fernandez a fait ces déclarations à l'occasion du sommet de Rio où il a estimé qu'il y avait un vide politique en Haïti.

Le chef d'Etat vénézuéien, Hugo Chavez, a fait savoir, lui aussi, qu'Aristide doit être partie prenante dans toute démarche visant à résoudre la crise politique.

Sur le terrain

A Port-au-Prince

La Mission de l'ONU pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a accompagné la police haïtienne jeudi 5 novembre, dans une opération de recherche d'armes dans le quartier du Bel-air. Ce quartier populaire est barricadé depuis plusieurs semaines dans la crainte des attaques des policiers spéciaux de Latortue police et des militaires démobilisés. De graves violences ont été commises contre les quartiers populaires considérés comme des bastions du parti Lavalas.

Un porte-parole du contingent brésilien impliqué dans l'opération a fait savoir que plusieurs dizaines d'arrestations ont été effectuées, mais qu'aucune saisie d'armes n'a été enregistrée. M. Moscalope a démenti les informations selon lesquelles il y a eu des morts et des blessés lors des fouilles des fouilles réalisées maison par maison.

Le porte parole de la (MINUSTAH) a signalé que les agents de sa police civile surveillaient la situation d'environ 90 personnes arrêtées lors de l'opération conjointe de la police haïtienne et des forces des Nations Unies dans le quartier de Bel Air, afin de s'assurer du respect de leur droits, conformément aux normes internationales en vigueur.

On souhaite que les troupes onusiennes respectent leur mandat et se fassent pas instrumentaliser par le régime crypto-macoute. Dans cet ordre d'idées il est conforme au mandat des autorités onusiennes en Haïti de veiller à la sécurité des prisonniers politiques enfermés illégalement depuis plusieurs mois. Des rumeurs de transfèrements et d'assassinats de prisonniers circulent. Souvenons-nous des blessures du général Dallaire!

A Gonaïves

Dans la nuit de vendredi dernier, aux Gonaïves, les membres de l'armée cannibale ou Front de Reconstruction Nationale (FRN) ont vandalisé le commissariat de police, emporté des armes et pillé tout ce qui s'y trouvait. Ces "feedom fighters" selon l'expression utilisée par Latortue pour les exciter contre Lavalas, lourdement armés et dirigés Buter Métayer avaient envahi le commissariat à la suite d'une altercation avec un policier.

Les soldats du contingent argentin de la MINUSTHA sont alors intervenus pour leur demander de remettre leurs armes et de déguerpir, ont indiqué des témoins. Face à leur refus, les argentins ont alors décidé de les neutraliser. Dans la bagarre certains ont été bousculés dont le chef lui-même, Buter Métayer qui a perdu connaissance.

Mais Métayer soutient qu'il avait trouvé l'aval de la police et de la MINUSTAH pour assurer l'ordre dans la ville de Gonaïves. "Je reste et demeure le seul commandant des Gonaïves", a-t-il lancé.

Pour faire avancer la stabilisation, il faut qu'on sache sous quelle loi on vit en Haïti.


 

18 octobre 2004

L'analyse spécieuse

des événements d'Haïti

par le général Augusto Heleno Ribeiro

"On peut en effet imaginer que le peuple haïtien aussi

préférerait un président démocrate"(NDLR)

Mais cela est étranger à la crise haïtienne

Le monde vote Kerry contre Bush Charlotte Raab Agence France-Presse/ Le monde vote massivement John Kerry, révèle un sondage publié aux États-Unis, selon lequel seuls trois pays sur 35, dont la Pologne, préfèrent le président américain sortant George W. Bush. La préférence envers le démocrate John Kerry est écrasante: à 74% contre 10% en Allemagne, 64% contre 5% en France, 63% contre 6% aux Pays-Bas, 58% contre 14% en Italie, 45% contre 7% en Espagne, et le rejet de la politique étrangère de l'administration Bush est plus important encore. En Grande-Bretagne, l'opinion préfère également très largement Kerry à Bush (47% contre 16%). Le rejet du président républicain sortant et de sa , le Canada (61% contre 16%) et le Japon (43% contre 23%).

Dans une interview à l'agence officielle de presse Brasil le 17/10 , Le chef de la Mission de Stabilisation de l'ONU en Haïti (Minustah), le général brésilien Augusto Heleno Ribeiro affirme qu'une déclaration de Kerry sur la situation en Haïti a "été prise au pied de la lettre (par les Haïtiens) et a créé une expectative selon laquelle la situation d'instabilité dans le pays et un changement dans la politique américaine pourraient contribuer à ce que l'ancien président (Jean Bertrand) Aristide revienne dans le pays".

En mars, Kerry avait dit au quotidien The New York Times que s'il avait été au pouvoir, il aurait envoyé des troupes en Haïtí pour soutenir Aristide, contrairement à ce qu'a décidé le président George W. Bush. "Aristide n'était pas un cadeau et a commis beaucoup d'erreurs", avait dit Kerry au New York Times. Néanmoins, Washington "avait des accords tacites dans la région sur le droit d'un régime démocratique à demander de l'aide et nous, nous n'avons pas respecté cela", avait-il ajouté.

En réalité, selon l'AFP 26 février 2004, les candidats à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine ont sévèrement critiqué l'administration Bush pour sa gestion de la crise haïtienne, au cours d'un débat électoral télévisé, à Los Angeles. Selon John Kerry, l'administration entretient "une haine théologique et idéologique à l'égard du président Jean Bertrand Aristide". Et son rival d'alors John Edwards: "Nous en sommes arrivés là du fait du désengagement caractéristique de ce président (Georges Bush) dans cette partie du globe toute entière".

A cette époque la violence battait déjà son plein en Haïti,. Les commissariats de police étaient incendiés dans l'Artibonite et dans le Nord. Les policiers étaient tués ou en fuite. Les élus et les partisans du régime constitutionnel étaient assassinés, enfermés dans des containers et jetés dans la mer au Cap Haïtien. Les groupes de rebelles composés du gang dénommé armée cannibale des Gonaïves, des escadrons de la mort du FRAPH, d'anciens membres de l'ancienne armée dissoute semaient la terreur sur leurs passages. Seule Port-au-Prince, la capitale se dressait devant eux comme un obstacle, parce que justement, les populations des quartiers populaires avaient décidé de leur barrer la route, par tous les moyens. Ces populations avaient en mémoire les terribles massacres perpétrés par ces bandes en 1991 à l'occasion du coup d'Etat militaire.

Le général Robeiro parle des militants populaires haïtiens comme de pauvres naïfs qui attendent les paroles d'un leader étranger pour résister à l'oppression. Les Haïtiens défavoridés et opprimés résistent à l'oppression la plus cruelle, avec courage et intelligence, depuis toujours, indépendamment de la puissance apparente des forces qui les menacent.

Beaucoup de sang populaire a coulé depuis 1991, beaucoup coule encore depuis le 29 février 2004. Il est historiquement reconnu que, dans le cas d'Haïti, il s'agit bien d'une lutte inexpiable de 200 ans entre les pauvres et les privilégiés pour maintenir ou supprimer le système social d'apartheid. Les étrangers en mission devraient mieux s'informer sur cette réalité macabre et singulière.

Pour maintenir leurs privilèges, les élites haïtiennes utilisent deux armes magiques. La sympathie naturelle de leurs copains et complices étrangers qui les aident à désinformer l'opinion publique internationale. L'autre arme est la division du peuple haïtien par laquelle ils opposent les étudiants pauvres aux populations des quartiers pauvres. Les policiers et les anciens soldats issus du peuple utilisés pour massacrer ces populations. Et nous assistons à ce paradoxe haïtien d'une révolution réalisée à l'envers, justement baptisée GNB, dirigée par la minorité privilégiée du pays pour effacer les masses populaires et leurs organisations de la scène politique.

Le général Heleno a tort d'affirmer que le sénateur du Massachusetts est responsable de la violence en Haïti. C'est tout le contraire. Les responsables des actuelles violences sont les déstabilisateurs de l'ordre constitutionnel haïtien, les gouvernements français, américain et canadien qui ne pensaient qu'à faire avancer leurs propres agendas diplomatiques sur le dos d'Haïti. En février 2004, Kerry voulait seulement rappeler le président de son pays à ses obligations internationales envers Haïti. Cette dispute américano-américaine n'est pas l'affaire du général Ribeiro.

Nous avons rappelé ces quelques faits parce que nous sommes déçus du dérapage du général brésilien. Ces déclarations précédentes gardaient une tonalité onusienne. Il disait très justement :" Le désarmement de la population haïtienne ne sera possible que si ses conditions de vie s’améliorent, et notamment sa sécurité, a estimé le commandant de la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (Minustah), le Brésilien Augusto Heleno Ribeiro Pereira", dans une interview samedi 14 août à l’agence Brasil.

Aujourd'hui il blâme la résistance populaire confrontée aux projets de massacres des escadrons de la mort. Il blâme un leader américain qui n'applaudit pas la politique haïtienne d'un autre dirigeant américain.

Cependant, la résistance haïtienne ne doit pas considérer l'ONU comme une ennemie. Certes, l'Organisation plie souvent devant les grandes puissances, mais son magistère juridique et moral demeure utile à long terme.

Aujourd'hui, en Haïti, le personnel onusien subit de fortes pressions. Il n'a pas les moyens de ses missions. Ses effectifs sont insuffisants. Le gouvernement de facto est incontrôlable. Il bafoue sans vergogne la justice. Les bandes d'ex-militaires illégaux se moquent de l'ONU et imposent leurs propres lois sur de vastes zones du territoire national. Les contingents de l'ONU n'arrivent pas à protéger les manifestations légales, les distributions de l'aide humanitaire, les civils innocents, conformément à la résolution 1542. On peut comprendre la frustration d'un haut responsable chargé de ce bazar.

Mais la solution n'est pas de sacrifier les défavorisés, les anonymes, même si cela parait plus confortable. S'aligner sur des massacreurs serait manquer de bon sens, de courage et d'honneur! L'ONU doit imposer la paix par le dialogue et le respect mutuel. Emprisonner les dirigeants et cadres de l'opposition lavalas, c'est éliminer les possibilités de ce dialogue. Et c'est le but recherché.

Chacun sait bien que ces personnes ne sont que des élus, des civils, des fonctionnaires qui n'ont rien à voir avec les grands criminels qui courent aujourd'hui les rues, à la recherche de nouvelles victimes. Mais la vengeance politique n'a pas de mesure en Haïti.

Pierre Rodrigue Saint-Paul


 

17 septembre 2004

 

L'équipe Latortue s'attaque à Radio Solidarité

 

Lettre ouverte à Monsieur Jean Michel Boisrond

Directeur général du Conseil national des Télécommunications

Autour de sa sommation à Radio Solidaité

pour qu'elle change de fréquence

 

Monsieur le Directeur général,

La Direction générale de Radio Solidarité tient à vous réaffirmer une fois de plus qu'elle considère la mise en demeure que vous lui avez adressée dans votre lettre du 11 juin 2004 lui demandant de changer la fréquence 107.5 en 107.3 avant le 15 décembre 2004, s'apparente à une tentative de fermeture en douceur.

Dans la première réponse qui vous a été adressée le 19 juiilet, la direction de Radio Solidarité vous faisait remarquer qu'un changement de fréquence équivaudrait pratiquement à la fermeture pure et simple de Radio Solidarité et à l'ouverture d'une nouvelle radio avec tout ce que cela implique. Votre lettre cassante et "magister dixit" pourrait suggérer du harcèlement et une volonté de faire du mal.

L'explication selon laquelle vous tenteriez par cette mesure de rationaliser la gestion du spectre de radiodiffusion de la zone métropolitaine ou d'accorder de nouvelles fréquences dans une ville où il y a déjà près d'une cinquantaine de stations de radio, laisse perplexe.

Monsieur le Directeur général,

la direction générale de Radio Solidarité trouve étonnant qu'aucune des stations du Groupe ANMH n'ait été victime de cette mesure et si 2 ou 3 autres stations de radio sont également touchées, c'est probablemmeent pour mieux atteindre la cible principale. Peu importe les raisons de votre décision.

Ce que nous savons, c'est que nous sommes fiers du travail accompli pendant nos près de 6 ans d'existence. Et si Radio Solidarité est devenue l'une des stations les plus écoutées du pays, et si elle ne s'est jamais mise en position de se démentir, c'est en raison de son engagement en faveur de la vérité et du respect de la déontologie de la profession journaliste.

Ce n'est certainement par la force de sondages truqués et commandités pour détourner la pub. Nous accordons notre micro à tous les secteurs sans discrimination: gouvernement, convergence démocratique, Lavalas, Groupe des 184, Société Civile, organisations de droits de l'homme, secteur éducation, masses defavoisées, MINUSTHA...

Monsieur le Directeur général,

la Direction de la radio vous réaffirme que pour arriver à occuper cette place de choix parmi la population, des efforts et sacrifices de toutes sortes ont été consentis au cours de ces 6 dernières années et se chiffrent en centaines de milliers de dollars l'an. Pour reconstruire ce qui a été bâti en l'espace de 6 ans sur une fréquence autre que le 107.5 FM autour de laquelle est construite notre station, des débours bien plus importants sont nécesaires, sans compoter les frais techniques que cela nécessiterait. Voilà que vous nous demandez de démolir et de reconstruire en l'espace de 4 mois.

Pourquoi, Monsieur le directeur genéral voulez-vous déstabiliser notre station alors que le gouvernement dont vous faites partie annonce des élections pour l'année 2005? Je vous fais remarquer en passant que le fait que votre mise en demeure datée du 11 juin n'ait été acheminée à Radio Soldarité que près d'un mois plus tard, soit le 19 juillet, pourrait insinuer que vous voulez nous mettre des bâtons dans les roues.

La Directon générale de Radio Solidarité considère que votre intransigeance équivaut à une démarche de fermeture de la radio et vous invite à renoncer à cette entreprise qui ne peut que mettre en doute votre volonté de tolérer le pluralisme de l'informattion et de décourager toute tentative d'imposition de la pensée unique.

Je jous prie d'agréer, Monsieur le Directeur général, mes meilleures salutations.

Venel Remarais Directeur géneral

CC.

-Association des journalistes haïtiens (AJH)

-Associations haïtiennes des droits de l'Homme

- médias haïtiens

- Committee to protect journalist

- Amnesty International

- Human right Watch

- M. Juan Valdès

- Missions diplomatiques

- Madame Jean-Michel Boisrond


 

19 août 2004

Diverses déclarations de l'ambassadeur

James B. Foley

La politique américaine vis-à-vis d’Haïti ne va pas changer quelque soit l’issue des élections présidentielles de novembre prochain, a déclaré jeudi à Port-au-Prince, l’ambassadeur des Etats-Unis... même si le candidat démocrate John Kerry était élu à la Maison blanche.

Gouvernement de transition. « Les Etats-Unis sont satisfaits des progrès réalisés par l’équipe du président Boniface Alexandre et du Premier ministre Gérard Latortue », a déclaré le diplomate américain.

M. Foley a indiqué que son pays ainsi que la communauté internationale sont « déterminés à aider le gouvernement provisoire haïtien à arriver à bon port », c’est à dire à la tenue des élections générales dans le pays au courant de l’année 2005.

« Nous (les USA) apporterons notre soutien au Conseil électoral provisoire (CEP) chargé d’organiser les élections à assuré le diplomate américain...

Faisant allusion à une éventuelle participation du parti « Fanmi lavalas » aux prochains scrutins, M. Foley a indiqué que les Etats-Unis étaient en faveur de l’inclusion de tous les partis y compris celui de l’ex-président Jean Bertrand Aristide. Cependant il faut s’assurer que ce parti a rompu avec les méthodes de violence, a-t-il souligné.»

Concernant les anciens militaires, M. Foley a promis l’aide des Etats-Unis pour résoudre le problème des fonds de pensions des ex-militaires. Quant à savoir s’il faut réhabiliter l’armée il estime que cette question doit-être réglée par un gouvernement élu. « Les Etats-Unis n’ont pas à se prononcer, nous pouvons avoir une opinion, mais c’est aux Haïtiens de décider », a-t-il déclaré. Source:HPN le 19 août 2004


19 août 2004

 

Washington se dit inquiet après l'acquittement du paramilitaire

Louis Jodel Chamblain,

et de l'ancien officier, Jackson Joanis

 

Les États-Unis se sont déclarés « profondément préoccupés » mardi après l’acquittement d’un ancien chef paramilitaire haïtien, Louis Jodel Chamblain, et d’un ancien officier haïtien, Jackson Joanis, qui étaient jugés à Port-au-Prince pour implication dans divers assassinats.

« Nous regrettons profondément la hâte avec laquelle leurs cas ont été rejugés, ce qui a provoqué des défauts de procédure mettant en question l’intégrité du processus », a déclaré le porte-parole adjoint du département d’État, Adam Ereli.

Les États-Unis, a-t-il ajouté dans un communiqué, « reconnaissent le défi que constitue pour le gouvernement intérimaire », mis en place après le départ en exil en février de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, « la reconstruction d’institutions corrompues et brisées ». L'oncle Sam serait-il préoccupé mais compréhensif quand ce sont ses amis qui rajoutent une couche de corruption et de ridicule sur les institutions?

Washington reconnaît également que le gouvernement intérimaire fait aussi face au défi posé par des groupes armés et qu’il a besoin de l’assistance internationale pour établir la légalité dans le pays, selon ce communiqué.

Se pose la question de savoir si le gouvernement intérimaire cherche à établir la légalité dans le pays, ou plutôt à rétablir l'ancien système répressif doux pour les privilégiés, mais douloureux pour les masses défavorisées. A ce moment là l'assistance internationale deviendrait complicité criminelle dans les violations flagrantes des droits de l'homme, et les contribuables américains ne manqueront pas de demander des comptes à leurs gouvernants.

Washington, ajoute toutefois Mr Ereli, « en appelle au gouvernement intérimaire pour qu’il s’assure que les procès concernant des violations flagrantes des droits de l’Homme et autres crimes soient menés de manière crédible ».


 

19 août 2004

 

Fénelon Gabart disputant le ballon à un Brésilien

 

Le match Haïti -Brésil s'est achevé

sur le score 6-0 en faveur du Brésil

 

La sélection brésilienne de football a battu mercredi l'équipe haïtienne sur le score de 6 buts à 0 au stade Sylvio Cator à Port-au-Prince. La sélection brésilienne a totalement dominé l'équipe haïtienne qui n'a jamais pu trouver le chemin des filets. Au delà de tous les commentaires faits autour de ce match amical, la vraie question est la nécessité de relever le niveau du foot-ball haïtien qui possède quand même une riche tradition. Si ce match pouvait stimuler les initiatives , il aurait servi l'intérêt national.

Peu avant le match, les joueurs brésiliens avaient été accueillis avec enthousiasme par des milliers d'admirateurs à l'Aéroport Maïs Gaté . On a assisté à des scènes de joie: des gens qui réclamaient des autographes, qui faisaient signer un t-shirt, un mouchoir ou un billet de 10, 20 ou 100 dollars.

Des barricades de pneus enflammées avaient été érigées dans la matinée dans plusieurs zones de la capitale notamment dans les quartiers de Cité Soleil, St-Martin et Bel-Air. Les manifestants ont fait savoir qu'ils n'étaient pas opposés à l'organisation d'un match entre Haïti et le Brésil, puisqu'ils sont eux-mêmes des passionnés de l'équipe brésilienne de football.

Ils voulaient plutôt dénoncer l'hypocrisie des autorités intérimaires qu'ils accusent de parler de paix pendant qu'elles exercent des violences quotidiennes contre eux, pendant qu'elles tentent de faire libérer des individus condamnés pour crimes.

Des militants Lavalas ont pour leur part réclamé une nouvelle fois le retour du président Aristide qiui a été victime, ont-ils dit, d'un coup d'état le 29 février dernier. D'autres militants ont accusé le gouvernement intérimaire de chercher à cacher les véritables problèmes du pays. "La population voit et comprend les manoeuvres du régime du 29 février et son opération de charme auprès de la communauté internationale", a lancé le nommé Tito.

A Cité Soleil, les activités étaient paralysées pendant toute la journée. Des jeunes de ce quartier ont érigé des barricades pour dénoncer la misère et l'insécurité. Des accrochages ont éclaté entre la police et les protestataires. Des tirs ont également été entendus.

Un activiste de Cité Soleil a fait savoir que les jeunes de la Cité resteront mobilisés jusqu'au retour physique du président Jean Bertrand Aristide, actuellemnt en exil. D'autres jeunes ont exprimé le souhait que des emplois soient crées dans ce vaste bidonville en vue de mettre un terme à la délinquance qui y règne.Il ont dénoncé le fait que 6 mois après le reversement d'Aristide, le changement promis par les partisans du mouvement GNB n'est toujours pas au rendez-vous.

Par ailleurs, au moins 11 personnes ont été arrêtées par des policiers haïtiens dans l'aire de la cathédrale de Port-au-Prince. Les personnes mises aux arrêts étaient pour la plupart des passants qui n'avaient rien à voir avec le mouvement des militants du Bel-Air. Les policiers les ont contraints à marcher à pas de crapauds.

Ils ont mis un terme à ces sévices à l'approche d'un groupe de journalistes qui assistaient à la scène. Le chef d'Etat brésilien, Luis Inacio Lula Da Silva, a assisté à la rencontre. Source : AHP 18 août 2004


15 août 2004

Le désarmement des Haïtiens possible

si la sécurité s’améliore

Augusto Heleno Ribeiro Pereira

(chef de la Minustah)

 

Le désarmement de la population haïtienne ne sera possible que si ses conditions de vie s’améliorent, et notamment sa sécurité, a estimé le commandant de la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (Minustah), le Brésilien Augusto Heleno Ribeiro Pereira, dans une interview samedi 14 août à l’agence Brasil.

Selon lui, le processus de désarmement ne pourra fonctionner qu’à condition que le pays sorte de la situation catastrophique actuelle. "Il faut mettre la population en condition d’avoir l’électricité, l’eau potable, des routes praticables et un minimum de conditions sanitaires", a-t-il indiqué.

"Si ces conditions s’améliorent, la population pourra se convaincre qu’il y a un espoir et qu’il n’est pas besoin de se déplacer armé pour se défendre, parce qu’elle commencera à avoir du travail, des biens, des ressources", a poursuivi le général.

Le général a en outre estimé que le désarmement est "une tâche extrêmement difficile parce que cela fait vingt ans (que la population) s’arme". La force de paix de l’Onu est constituée de 6.700 militaires et 1.622 policiers, déployés dans Haïti pour une période initiale de six mois ayant débuté le 1er juin.

Deux mois après l’arrivée des premiers militaires, la force est au complet en ce qui concerne les contingents venant du Brésil, d’Argentine, d’Uruguay et du Chili mais sont encore attendues des troupes du Népal, du Sri Lanka, une compagnie du Guatemala et une autre du Pérou. Source : AFP 15 août 2004


3 juin 2004

La population haïtienne vit dans l'insécurité

tandis que des groupes armés continuent

de contrôler de fait la majorité du pays

selon Amesty International

 

Port-au-Prince, 2 juin 2004 -(AHP)

Amnesty International a déclaré ce mardi que les inondations dévastatrices qui ont frappé Haïti la semaine dernière sont une raison de plus pour que la communauté internationale apporte une aide humanitaire et intervienne pour aider à résoudre la crise des droits humains dans le pays.

Soulignant que l'insécurité et l'instabilité prolongée qui affectent Haïti sont encrées dans une longue histoire d'inégalités économiques et sociales, l'organisme de droits humains estime que La Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) devrait profiter de son mandat pour aider à développer des programmes destinés à fournir les services de base (soins médicaux, alimentation, eau, installations sanitaires, etc.).

 

Des casques bleus remplacent les occupants franco-américains

 

Au moment du transfert du pouvoir de la force multinationale intérimaire en Haïti (FMIH) à la MINUSTAH, la population haïtienne vit toujours dans la peur et dans l'insécurité, tandis que des groupes armés continuent à contrôler de fait la majorité du pays, indique Amnesty, affirmanty que pour assurer la sécurité de la population civile d'Haïti, la première étape consiste à procéder au désarmement des groupes armés et à rétablir l'état de droit.

Il est regrettable, a dit l'organisation, que ni la force multinationale ni le gouvernement intérimaire n'aient fait de réels efforts pour créer ou simplement proposer un programme de désarmement au niveau national. La priorité de la MINUSTAH doit être le désarmement, promis de longue date mais jamais réalisé, souligne Amnesty international, faisant savoir que le rétablissement d'un minimum de sécurité et d'une structure gouvernementale sont un préalable avant que la MINUSTAH ne traite les autres tâches qui lui sont imparties, à savoir aider le gouvernement intérimaire à rétablir la légalité et à reconstituer une police, des prisons et un système judiciaire.

Amnesty International exhorte tous les Etats membres des Nations unies, notamment les pays francophones, à fournir le plus rapidement possible les troupes et les policiers nécessaires pour assurer le succès de cette mission.

L'organisation de droits humains dit craindre que d'anciens militaires auteurs de violations des droits humains ne soient ou peut-être n'aient déjà été incorporés dans la police.

La MINUSTAH doit veiller à ce que les antécédents des candidats à un poste de policier et celui des policiers déjà en fonction soient vérifiés le plus tôt possible, pour éviter que la nouvelle police haïtienne ne comporte dans ses rangs des auteurs d'atteintes aux droits humains.

Toutes les atteintes aux droits humains qui ont eu lieu ou qui se déroulent encore aujourd'hui doivent faire le plus rapidement possible l'objet d'une enquête exhaustive et impartiale et leurs auteurs doivent être traduit en justice,quelle que soit leur position dans la société et leurs opinions politiques, a lancé Amnesty.

Manifestant pacifique assassiné le 18 mai 2004

 

"La MINUSTAH doit manifester avec force et sans ambiguïté qu'elle ne tolèrera pas l'impunité et qu'elle prend avec le plus grand sérieux son mandat de protéger et défendre les droits humains", a encore déclaré Amnesty International.

Selon A.I., la MINUSTHA a un rôle crucial à jouer en veillant à ce que le gouvernement intérimaire, les institutions et les groupes qui agissent dans le domaine des droits humains protègent effectivement ces droits, que les auteurs d'atteintes à ces droits soient tenus d'en répondre et que les victimes obtiennent réparation.

Le fait d'avoir à répondre de ses actes doit s'étendre au personnel des Nations unies, a souligné l'organisation. La force multinationale intérimaire en Haïti aurait fait usage d'une force excessive et exercé des intimidations lors de fouilles ou d'arrestations.

Aussi, Amnesty International demande au commandement militaire des Etats-Unis et à la FMIH de mener des enquêtes complètes et impartiales sur ces allégations, ainsi que d'identifier et de réagir comme il le convient à l'égard des auteurs d'éventuelles atteintes aux droits humains.

Amnesty International appelle La MINUSTHA à donner une place centrale à la défense et à la protection des droits humains, ce qui suppose le strict respect des normes internationales en matière de droits humains et de droit humanitaire international par ses propres troupes de maintien de la paix et de sa police civile.


30 mai 2004

Répression et persécutions

sous l'occupation franco-américaine

 

Les troupes d'occupation franco-américaines ont débarqué en Haïti, le 1er mars 2004, après le coup d'Etat du 29 février suivi du kidnaping et de la déportation du président démocratiquement élu.

Avec ce premier coup d'Etat étranger sur son sol, Haïti a vécu une nouvelle violation de sa constitution et de ses droits internationaux. Au lieu de lui porter secours,comme Etat membre de l'OEA et des Nations Unies, contre des actes de sédition, et d'agression qui ont rompu paix et la sécurité sur son territoire, la France et les USA ont profité de la situation pour attenter à sa souveraineté, au mépris des Chartes de l'ONU et de l'OEA.

L'OEA est restée silencieuse, à l'exception du Venezuela. Seuls les nations de la communauté des Etats de la Caraïbe, CARICOM, autour de la Jamaïque, et les Etats de l'Union Africaine autour de l'Afrique du Sud ont élevé la voix pour réclamer une enquête internationale sur les circonstances du départ du président démocratiquement élu.

Depuis, le peuple haïtien vit sous un régime de discrimination, de répression et de persécution dirigé contre l'électorat populaire qui aurait commis un crime en votant lavalas. Des organisations nationales et internationales des droits de l'homme ont noté un grand nombre d'assassinats, d'incendies de domiciles, d'exécutions sommaires, de cadavres enterrés dans des fosses communes liés à des règlements de comptes politiques. Un grand nombre de citoyens doivent se cacher.

Les forces d'occupation n'empêchent ni n'interdisent ces crimes. Elles les encouragent en participant à la chasse aux sorcières. Elles ciblent les quartiers réputés bastions de l'électorat lavalas pour leurs patrouilles musclées. Fouilles illégales de maisons, arrestations brutales non motivées, fusillades meurtrières sont le lot des habitants de ces quartiers.

Des dirigeants et responsables du Parti d'Aristide sont arrêtés et jetés en prison sur simple dénonciation d'indicateurs de police, souvent déguisés en défenseurs des droits de l'homme. Trois mille criminels évadés des prisons à la faveur des événements de février-mars sont dans les rues. Sur une grande partie du territoire le pouvoir est exercé par des éléments paramilitaires qui se sont érigés eux-mêmes en juges et bourreaux. Mais les seules personnes poursuivies par le gouvernement Latortue et les occupants étrangers sont les partisans du président démocratiquement élu.

L'ex-député Amanus Mayette, qui avait participé à la défense de la ville de Saint-Marc contre une rébellion armée qui tuait des policiers et des civils, brûlaient les commissariats et les bâtiments publics et privés, se retrouve aujourd'hui en prison comme un simple criminel. Le ministre Jocelerme Privert est dans la même situation en qualité de chef des forces gouvernementales de sécurité. Annette Auguste est enlevée de nuit par des soldats étrangers sous des accusations fantaisistes. Le Sénateur Feuillé est menacé d'être impliqué dans le trafic de drogue.

Cette affaire de drogue semble être un cheval de bataille important dans la campagne de persécution et de discrédit de l'adversaire. Plusieurs affaires sont agitées coup sur coup pour détourner l'attention des naïfs sur les graves violations des lois haïtiennes et internationales.

Alors que Haïti n'est qu'un lieu de passage de la drogue, et non son lieu de production et de consommation, on laisse croire que tout le mal vient d'Haïti.

Il est certain qu'à force d'empêcher la stabilisation du pays, le renforcement de son Etat central, on facilite la prolifération des trafiquants et traffics en tout genre qui seront plus difficiles à contrôler qu'un système lisible. Rien ne sera lisible tant que la politique dominante est de mettre le peuple à l'écart.

En conclusion, après trois mois d'occupation franco-américaine, Haïti est plus divisée que jamais. Et cela s'aggrave! L'organisation de la cohabitation nationale dans un même Etat de droit s'éloigne. Une partie du pays rêve d'exterminer l'autre, au moins de l'exclure des droits que tous les Haïtiens possèdent sur leur terre. Les impérialistes étrangers ont encouragé cette division par leurs mauvaises décisions contre le gouvernement constitutionnel. Toujours aveuglés par leur apparente toute puissance, ils persévèrent diaboliquement dans les mêmes errements.

Samedi Smith


 

30 avril 2004

 

L'ambassadeur américain plaide

pour des changements profonds en Haïti

 

PORT-AU-PRINCE, 28 avr (AFP)

L'ambassadeur des Etats-Unis en Haïti, James B. Foley, a appelé mardi soir les Haïtiens à engager des changements profonds dans leur pays, afin qu'il devienne une nation moderne, lors d'un discours devant des industriels et commerçants, diffusé mercredi. "Il faut que les choses changent dans le pays", a-t-il souligné, en évoquant la société, le secteur privé et les partis politiques et en reprenant une phrase prononcée en 1983 par le pape Jean Paul II en Haïti.

L'ambassadeur a aussi souhaité que les mentalités des Haïtiens "évoluent profondément pour que Haïti puisse devenir une nation moderne".

Dressant un sombre tableau de la situation du pays, le diplomate a estimé qu'il est le résultat de 200 ans d'histoire et de gouvernance hors d'un Etat de droit. M. Foley a exhorté les Haïtiens à rompre avec un passé qui selon lui, semble retenir le présent et l'avenir en otage.

"Il faut vaincre le fatalisme et croire dans un avenir différent du passé", a déclaré le diplomate. Se référant à l'année 2004 marquant le bicentenaire de l'indépendance nationale, il a ajouté que pendant 200 ans, Haïti n'a pas su créer un véritable Etat, ou forger une véritable nation.

Il a exhorté les Haïtiens à revenir aux valeurs de 1804 qui avaient favorisé l'union des différentes composantes de la société. "Je crois qu'il faut remonter aux valeurs de 1804 pour trouver l'élan et l'inspiration nécessaires afin de changer Haïti pour de bon en 2004", a déclaré l'ambassadeur.

Commentaires sur les paroles de Monsieur FOLEY

On souhaiterait bien vivre avec les Etats-Unis d'Amérique, dans une communauté internationale de droit, et pouvoir faire confiance aux conseils qu'ils prodiguent. Mais le comportement américain en Haïti et dans le monde empêche de le faire. L'ambassadeur Etatsunisien nous invite à changer de mentalité, mais lui ne se débarrasse pas de la même mentalité de proconsul que nous connaissons aux représentants de notre puissant voisin depuis 89 ans.

Le 29 février 2004, la puissance est intervenue brutalement, au mépris de la constitution haïtienne et du droit international pour interrompre le processus démocratique haïtien, certes insatisfaisant, mais contrôlable, pour lui substituer un état sauvage national et international que nous avons déjà connu.

Si, comme dit Monsieur FOLEY, la situation d'Haïti est le résultat de 200 ans d'histoire et de gouvernance hors de l'état de droit, on peut affirmer, avec autant de pertinence, que l'état calamiteux des relations étatiques américaino-haïtiennes est le résultat de 89 ans de dominance hors de la communauté internationale de droit.

Monsieur l'ambassadeur exhorte les Haïtiens à revenir aux valeurs de 1804! Mais sait-il que le sens des valeurs de 1804 a été de pousser la défense des droits de l'homme jusqu'à la racine de l'homme qui est l'homme, plus loin que les révolutions amèricaine et française qui l'ont limitée à ceux du mâle blanc. Car 1804 est l'oeuvre des esclaves noirs!

Pour" remonter aux valeurs de 1804, pour trouver l'élan et l'inspiration nécessaires afin de changer Haïti pour de bon en 2004", il faut se tenir aussi aux côtés des eslaves d'aujourd'hui et non pas seulement aux côtés des sang-sues, mercenaires et tortionnaires, parasites de tout acabit, qui ne pensent qu'à tout confisquer à leur profit, non seulement les biens matériels, mais aussi les droits et libertés fondamentales.

Il faut clairement s'engager dans la défense des droits et libertés fondamentales, non seulement de la minorité privilégiée, mais aussi de la majorité opprimée et défavorisée! En actes et pas en paroles.

Il faut agir énergiquement pour que les Apaidistes, les duvaliériistes, les chimères, les lavalassiens, les rebelles, les ex-insurgés cannibales, les neutres, jouissent de leurs droits constitutionnels et de leurs libertés fondamentales, sans entraves.Que la loi soit la même pour tous, soit qu'elle protège ou qu'elle punisse! Sinon tout est à recommencer!


 

23 février 2004

 

LES BLESSURES DU GÉNÉRAL DALLAIRE

L'insoutenable légèreté

de la communauté internationale

 

En lisant le livre du Général Roméo Dallaire, les Haïtiens peuvent s'inquiéter de la valse des médiations de la communauté internationale au moment ou une rébellion dirigée par des hommes déjà condamnés pour massacres menacent leur capitale.

Général de l'armée canadienne, Commandant en chef de la Mission d'observation des Nations unies Ouganda-Rwanda et de la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda en 1993-1994, Roméo Dallaire est l'auteur du livre "J'ai serré la main du diable", un ouvrage sur la guerre civile et le génocide au Rwanda

Il a dit: «Huit cent mille personnes sont mortes au printemps 1994, et personne n'a bougé. Deux mille neuf cents personnes ont disparu à Manhattan le 11 septembre 2001, et Bush a mobilisé le monde entier. Voyez-vous, j'ai du mal avec ça.» (Le Devoir, 13 décembre 2003)

En janvier 2004, il a témoigné devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda . Il est un des soldats canadiens les plus décorés Dix ans après le génocide rwandais, Roméo Dallaire reste marqué par ce qu'il a vu et par ce qu'il n'a pu empêcher.

Une mission de paix manquée, puisqu'elle n'a pu empêcher un des pires massacres de l'histoire. Pourtant, le lieutenant général canadien n'avait cessé de réclamer plus de ressources et de presser la communauté internationale d'agir. En vain. Il s'est heurté à un mur d'indifférence et à une lourde bureaucratie.

«Ce monde, dirigé par les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, a facilité et encouragé le génocide. Jamais ces pays ne parviendront à laver le sang des Rwandais qui souille encore leurs mains.» - (Le Devoir, 13 décembre 2003)

Roméo Dallaire est un homme à l'âme blessée, encore habité par les fantômes du passé. «Je vis la culpabilité d'un commandant qui a vu sa mission ne pas aboutir à un succès".

"Je vis aussi avec cette culpabilité vis-à-vis des Rwandais à qui on a donné l'espoir du succès de leur projet de paix et qui, ultimement, se sont fait massacrer en nous regardant avec des yeux d'incompréhension pendant que nous étions impuissants à faire quelque chose. Il est normal por un commandant de se poser des questions).( La Presse, 15 avril 2000)

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