Page d'accueil

ARCHIVES JUIN 2002


 

Semaine du 24 au 30 juin 2002

En attendant le 7 juillet 2002

Aucun progrès dans l'application de la résolution adoptée par l'OEA à la Barbade pour la résolution de la "crise" en Haïti

Après l'assemblée générale de l'OEA, tenue à la Barbade, du 2 au 4 juin 2002, Luigi Einaudi, mandaté par les 34 pays membres, avait appelé les Haïtiens à des discussions sans préconditions à partir du 10 juin. Le secrétaire général adjoint avait demandé que tout soit déposé sur la table de discussion. Malheureusement, cette détermination semble faire long feu et laisser place à la continuation de la comédie.

Mais Einaudi et le Secrétaire général Gaviria arriveront à Port-au-Prince le 7 juillet 2002. Le pays les attend impatiemment.

En effet, l'opposition veut imposer des préalables. Elle exige "l'application intégrale de la résolution 806". Il faudrait d'abord :

- arrêter les auteurs des actes de représailles, à l'occasion de la tentative de coup d'Etat du 17 décembre 2001

- payer des réparations aux victimes de ces représailles

- procéder au désarmement général dans le pays.

Il ne semble pas sérieux, dans une perspective de réconciliation nationale, de traiter ces violences politiques (attaque du palais et représailles populaires) comme des délits de droit commun imputables au seul gouvernement.

Ni en profiter pour enrichir quelques bienheureux pendant que la population gémit dans la misère sous les sanctions économiques. Que prévoit la loi haïtienne en la matière? Qui indemnise qui? Est-ce l'Etat? Sont-ce des compagnies d'assurance? Il est temps de revenir au droit, si on veut vraiment construire un Etat de droit.

Ni faire croire que le gouvernement actuel est responsable de la dissémination des armes de destruction massive à travers tout le pays depuis 1987. Les Zenglendos qui ont commencé à massacrer tout le monde, électeurs alignés devant les bureaux de vote en 1987, fidèles en prière à St Jean Bosco en 1988, existent bien avant l'existence de Lavalas. Les armes illégales existent parce que l'Etat s'est effondré depuis 16 ans et qu'on fait tout pour qu'il ne se relève pas.

Comment voulez-vous que le gouvernement puisse désarmer les bandits, alors que vous le harcelez à tout propos et hors de propos? Ce problème de désarmement est une responsabilité de l'Etat qui doit être assumée dans un cadre légal. Avec le concours de la population. L'opposition doit prendre sa part de responsabilité dans la déliquescence nationale et apporter sa contribution. Pour cela, il n'y a pas d'alternative à la coexistence pacifique entre les Haïtiens.

La résolution 806 d'après certains journalistes haïtiens et représentants étrangers.

Certains représentants étrangers soutiennent l'idée que l'application " à la lettre" de cette résolution 806 est la condition de la "négociation d'un accord politique".

Nous notons qu'il prennent le contre-pied de la démarche de Monsieur Einaudi qui estimait que les préalables n'étaient plus acceptables vu les souffrances infligées à la population depuis deux ans de tergiversations.

Un certain nombre de journalistes haïtiens traitent la situation comme un combat de coqs entre lavalas, la convergence et l'international. Vous pouvez lire des phrases médiatiquement payantes comme celle-ci : " La communauté internationale presse le gouvernement de faire le jour sur les évènements du 17 décembre 2001". Ou que Monsieur tel représentant étranger déclare que Lavalas doit créer un environnement sùr à l'ouverture de négociations.

Ils prennent alors le contre-pied de la vérité en imputant au seul gouvernement la dégradation de la situation politique.

En fait, toutes les difficultés viennent des erreurs commises au départ par les partenaires étrangers dans le traitement du problème haïtien. La controverse Haïti/OEA sur l'élection des sénateurs aux élections de l'an 2000 n'aurait jamais dù prendre toutes ces proportions, dès lors que Haïti avait accepté de faire des concessions.

En s'alignant sur toutes les positions de l'opposition, les pays étrangers sont sortis de leur rôle de médiateur et se sont enlisés dans les sables mouvants des querelles haïtiennes d'où personne n'a jamais pu sortir depuis 200 ans. Même les américains ont renoncé après 19 ans d'occupation (1915-1934). Ces querelles sont alimentées par des démons qui s'appellent : Jalousie, Haine, Mépris, Passion, Mégalomanie, Pulsion suicidaire, Cupidité, Aveuglement, Violence, Ruse, Vengeance!

Aujourd'hui, nous avons des conditions favorables pour réaliser quelques progrès. Un gouvernement issu d'élections et non de la violence armée. Un gouvernement qui n'a ni la volonté, ni les moyens de se transformer en dictature. Une population qui n'a jamais été aussi consciente de l'importance des droits politiques et des libertés fondamentales capable donc d'exercer sur l'Etat les pressions nécessaires pour le réformer.

Tout cela est loin d'être parfait. Mais c'est tout ce que nous avons. Alors amis étrangers, ne détruisez pas ces petits avantages! Aidez-nous plutôt à les améliorer.

Le conflit n'est toujours pas réglé à l'Hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti. Le président de la République s'est impliqué personnellement

Depuis le 27 mai 2002, les médecins en formation à l'HUEH ont décidé de cesser de donner des soins pour protester contre les conditions de travail à l'hôpital universitaire du pays. La situation n'est toujours pas réglée malgré plusieurs tentatives de négociation. Le président de la République s'est impliqué personnellement en exhortant les médecins grévistes à accorder la priorité au dialogue dans le cadre du conflit qui les oppose au ministère de la santé sur les conditions de travail à l’Hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti (HUEH).

Cette grève est la continuation de ce qu'il est longtemps convenu d'appeler la dégradation des conditions économiques et sociales en Haïti. Lisons les conclusions de l'expert indépendant de l'ONU (E/CN.4/1998/97).

À sa session de 1995, la Commission des droits de l'homme de l'ONU a demandé au Secrétaire général de désigner un expert indépendant chargé d'apporter une assistance au gouvernement haïtien, d'étudier l'évolution de la situation des droits de homme dans ce pays et de vérifier qu'Haïti s'acquittait de ses fonctions en la matière.

En 1998, M. Adama Dieng a rempli les fonctions d'expert indépendant.

L'expert énumère un certain nombre de questions et d'incidents qui sont une source de préoccupation, à savoir : la dégradation des conditions économiques et sociales, la détérioration de la situation politique, la grève à la TELECO et à l'hôpital de l'Université d'État d'Haïti, les allégations de mauvais traitements ou d'actes de torture commis par des policiers, la recrudescence des actes de violence, la surpopulation au pénitencier national, la hausse des prix de certaines denrées de première nécessité et les défaillances du système judiciaire.

Sortir de la spirale mortelle de la dégradation?

Rechercher la coexistence entre Haïtiens par l'apaisement des tensions.

Accorder plus d'efforts intellectuels et pratiques à la construction d'infrastructures et de structures qu'aux stériles querelles politiciennes. Travailler pour la satisfaction des besoins de la population. Mener des luttes sociales et démocratiques, avec la population, contre l'incurie, l'indifférence, la corruption dans l'Etat et dans la société. Travailler à la réforme et non à la destruction.

Cela ne se fera pas tout seul. Il faudra que de plus en plus d'Haïtiens cessent d'observer passivement le spectacle et apportent leur contribution au débat pour sortir de la "crise" par nos propres moyens. Haïti Échanges appelle à ce débat.


La semaine dans le monde

Haïti fête la victoire du Brésil

Voici le reportage de Radio Métropole de la Journée du dimanche 30 juin à Port-au-Prince (Grands titres Radio Métropole sur le site Haiti-Medical)

Haiti célèbre la cinquième victoire du Brésil en Coupe du Monde de Foot-ball Des manifestations de joie ont éclaté dans les rues de Port-au-Prince et en province après la victoire du Brésil aux dépens de l’Allemagne 2-0, le dimanche 30 juin 2002 , en finale de la Coupe du Monde de Foot-ball.

Les supporters de la “ Seleçao ” étaient des dizaines de milliers à occuper les différentes artères de la capitale haïtienne pour célébrer le cinquième titre obtenu par les hommes de Scolari, la “ Penta “ . Ce sont des enfants qui ont donné le ton aux cris de la victoire du Brésil dès le premier but marqué par Ronaldo à la deuxième mi-temps.

Une messe à l’église Saint-Charles de Carrefour a été perturbée lorsque des petits accompagnés de leurs parents à l’église ont déclenché un “ We brezil chanpyon”. Le prêtre , visiblement pris de cours, arrête la cérémonie et les parents ont dû courir à la recherche de leurs enfants qui ont gagné les rues en liesse.

Mais Port-au-Prince allait bouillir de joie suite au deuxième but de Ronaldo avec la complicité de Rivaldo. Et le coup de siflet final de l’arbitre italien , Pierre Luigi Collina , était la porte ouverte à tous les déhanchements. Certains mettaient de la musique de fond tandis que d’autres se trémoussaient comme un chameau. Ils ont bû de l’alcool et en ont versé sur leur tête, les cinq (5) doigts de la main allongés marquant les cinq (5) victoires du Brésil en Coupe du Monde de Football.

Les boulevards et les routes secondaires étaient en jaune et vert sans parler des voitures arborées de drapeaux du Brésil. C’étaient comme des fourmis, ils allaient et revenaient dans tous les sens, très difficile de savoir qui faisait quoi. La spontanéité de la fête populaire voulait tout. Rara, pique nique improvisé, bal en plein air sur fond d’éclat de rire et de cris de joie des supporters brésiliens en cette journée du dimanche 30 juin. Lundi matin , c'est déja adieu Coupe du Monde.

Sélection haïtienne

Haïti a fait parler d'elle dans le foot-ball international depuis longtemps. Lors de la Coupe du Monde de 1950, l'originaire haïtien Larry Gaetjens marque un but pour l'équipe d'Angleterre. En 1957, l'équipe haïtienne remporte le Championnat de la CCCF (Confederacion Centramericano y Caribe de Futbol) à Willemstad, Curaçao, en battant Curaçao, Honduras, Panama et Cuba. En 1973 Haïti se qualifie pour la Coupe du Monde de 1974 en Allemagne, en gagnant à domicile la Coupe de la CONCACAF, en battant Les Antilles Néerlandaises, Trinidad, le Honduras, le Guatemala (avec un seul échec face au Mexique 0-1. Durant cette Coupe, Haïti figurait dans le Groupe 4 comprenant : Italie, Argentine, Pologne, Haïti. Le butteur haïtien Emmanuel Sanon, Ti Manno se signala en marquant contre l'Italie.

La Cour Pénale Internationale

 

Les Etats-Unis exigent l'immunité pour ses soldats en mission à l'étranger

 

La nouvelle Cour Pénale Internationale (CPI) a été installée ce lundi 1er juillet 2002 à La Haye. Elle sera compétente pour juger les crimes de génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre à compter du 1er juillet 2002. Toute personne, chef d'Etat ou simple citoyen, civil ou militaire de par le monde sera passible de la CPI. Bien sùr, la poursuite est soumise à des procédures strictes. Les activistes qui, comme Robert Ménard, faisaient croire que cette juridiction peut être utilisée à des fins politiciennes pour se jouer de la souveraineté des Etats, devront méditer sur la position des Etats-Unis.

En conflit ouvert avec 13 membres du Conseil de Sécurité sur 15 pour imposer un amendement accordant l'immunité aux personnels américains servant à l'étranger, Washington considère que la CPI constitue une remise en cause de sa souveraineté nationale. Les Etats-Unis ne sont pas seuls sur cette position. Moscou, Pékin, l'Inde, le Pakistan, laTurquie y voient également une remise en cause de leur souveraineté. Israel n'a pas ratifié le traité etc.(voir semaine 13-19 mai 2002 sur la CPI)

En réalité, le traité de Rome adopté en 1998 signé par 139 Etats, est ratifié à ce jour par 74 pays.

Une période de clarification semble nécessaire pour régler le problème de l'équilibre à établir entre la souveraineté nationale des Etats grands et petits (pas seulement des grands) et les principes universels de la justice sans frontières.


PLAN DE LUTTE DE L'UNION EUROPÉNNE

CONTRE L'IMMIGRATION

La France s'oppose à la méthode des sanctions

contre les pays d'origine des immigrants

 

Les Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne se sont réunis les 21 et 22 juin 2002, à Séville en Espagne, pour adopter "un plan de lutte contre l'immigration illégale". Un texte évoquant la possibilté de suspendre l'aide européenne au développement, voire suspendre les accords d'association ou de coopération avec les pays qui ne retiennent pas leurs ressortissants a été présenté.

A en croire les déclarations de certains dirigeants européens, les récents succès électoraux des mouvements d'extrême-droite seraient la cause de cette position de la majorité des pays de l'Union.

Mais la France, le Luxembourg et la Suède ont rejeté cette idée de sanctions, suite à la position très ferme de Jacques Chirac. Ces pays considèrent que les sanctions ne fonctionnent pas, qu'elles pénaliseront surtout la population et qu'elles aggraveront encore la situation, au risque de provoquer un nouvel exode.

Finalement les ténors de la politique des sanctions ont fait, un peu, marche arrière et accepté l'idée d'agir en coopération avec les pays d'origine des flux migratoires.

C'est ce que la presse européenne commente comme suit: ( LE MONDE, 24.06.02)

Immigration : le beau rôle. La presse britannique de droite critique vivement son premier ministre en matière d'immigration. "Tony Blair a tenté de faire bonne figure en commentant les résultats du sommet de Séville (…) mais il n'a pas obtenu ce que lui et José Maria Aznar souhaitaient", soit des menaces explicites de sanctions contre les pays refusant d'accueillir de nouveau les candidats au statut de réfugiés dont les demandes ont été rejetées dans un pays de l'UE, écrit le Times de Londres. "En dépit du soutien de l'Italie, de l'Allemagne, parmi d'autres pays, la proposition s'est heurtée à une rude opposition de la France et de la Suède", ajoute-t-il. "Le président français s'est donné le beau rôle (…) et s'est posé en défenseur des valeurs humanistes", en s'opposant aux sanctions automatiques envers les pays d'origine de l'immigration illégale, ajoute Le Temps de Genève. Opposé au renforcement de la "citadelle Europe", The Independent de Londres constate que l'UE est "revenue au bon sens lorsque Jacques Chirac, vieux showman cynique, l'a mis en avant". "Si Tony Blair veut réellement avancer sur le dossier de l'immigration, il devrait se rendre à Paris plutôt qu'à Bruxelles, afin de résoudre le problème de Sangatte. Le nouveau gouvernement français est disposé à prendre des actions décisives. C'est une voie plus prometteuse que la machine bruxelloise, inévitablement tortueuse", ajoute le Daily Telegraph, autre grand quotidien b

Semaine du 10 au 17 juin 2002

Depuis la clôture de l'Assemblée générale de l'OEA à la Barbade, 2 au 4 juin, les responsables de l'organisation régionale semblent vouloir imprimer une nouvelle impulsion au dossier haïtien. Les rencontres se multiplient, entre l'OEA et les acteurs haïtiens. Aucune avancée sérieuse n'a été rapportée. En guise de commentaire, cette semaine, nous publions un extrait d'un article d'analyse que vous pouvez consulter dans la rubrique "Politique" de Haïti Échanges.

Réflexions

(extrait de l'article publié par Haïti Échanges dans politique)

Un apaisement des tensions, un rétablissement de la confiance, entre les Haïtiens, ferait un grand bien au pays. C'est d'ailleurs le meilleur moyen d'organiser le pluralisme politique. Mais cela ne peut être efficacement réalisé que par une prise de conscience des Haïtiens eux-mêmes, et une pression citoyenne en faveur d'un arrêt du massacre. Les Ponce-Pilate devraient se réveiller et parler. Le chantage économique, la subversion politique n'y suffiront pas. La démolition de la présidence actuelle, avant la fin du quinquennat, ne serait qu'un remake des turpitudes passées. Les dirigeants étrangers responsables ne devraient pas encourager les Haïtiens à sacrifier à leurs vieux démons.

En ces temps de mondialisation, Haïti, dans son état lamentable, ne pèse pas lourd. Ce n'est pas seulement son Etat ou ce qui en reste qui est un jouet entre les mains d'autrui. C'est le pays dans sa diversité qui n'est pas pris au sérieux. Les maîtres du monde n'ont plus d'illusion sur "la classe politique haïtienne". Haïti n'est qu'un cobaye pour les chimères du monde, un laboratoire de la misère et de la charité.

Un Etat stable jouissant de ses droits internationaux. Une opposition politique active et constructive. Une nation libre de s'organiser et de travailler pacifiquement. Ce sont les principes inscrits dans les lois constitutionnelles d'Haïti.

Cependant, de même qu'il est juste de prendre en compte les droits et devoirs de l'opposition reconnue, il est vital de ne pas négliger ceux des organisations populaires des quartiers pauvres des villes et des campagnes. Elles ont droit à des moyens matériels, politiques, et éducatifs accrus, pour pouvoir exercer leurs droits et devoirs constitutionnels dans de meilleures conditions. Elles ont payé cher le rétablissement de la démocratie, contre Duvalier et contre les militaristes. Le progrès et la consolidation de la démocratie en Haïti dépendront de la réalité de l'intégration dans la vie de la Nation de ceux qui ont été trop longtemps marginalisés. C'est même la question critique de la problématique haïtienne.

Semaine du 2 au 9 juin 2002

Résolution de la Barbade

L'assemblée générale de l'OEA tenue à la Barbade, du 2 au 4 juin, a adopté une résolution sur Haïti. Elle recommande, notamment:

"au gouvernement et à toutes les parties politiques, de reprendre des négociations, dans un esprit de compromis, pour trouver une solution à la crise et, prenant en considération les prérogatives constitutionnelles du gouvernement haïtien en matière électorale, établir un calendrier d'élections législatives et locales techniquement réalisables supervisées par un Conseil électoral indépendant, crédible, et neutre".

"au gouvernement haitien de renforcer ses efforts dans la lutte contre l'impunité et de donner une très haute priorité au renforcement des institutions judiciaires, pour établir un climat de sécurité conduisant à la réconciliation des parties engagées dans la crise surgie des élections du 21 mai 2000, et conduisant aussi à des éléctions libres, honnêtes et transparentes, et favorable aux activités des parties politiques".

"au gouvernement haïtien et aux institutions financières internationales, en anticipation d'une solution négociée à la crise politique et de la reprise éventuelle d'une coopération économique normale, d'engager des discussions, y compris des consultations avec les institutions et organisations haïtiennes concernées, pour aborder les problèmes financiers et techniques en suspens et les étapes de procédure."

"aux Etats membres et aux amis d'Haïti de continuer à soutenir les efforts du Secrétaire général de l'OEA en Haïti, à promouvoir la compréhension et le dialogue et demander à toutes les parties de faire preuve de retenue dans leur discussion et leur comportement en ce qui concerne la violence".

Cette résolution a suscité des réactions diverses.

Le ministre des affaires étrangères haïtien la trouve positive sur plusieurs points et souhaite la reprise au plus vite des discussions. Mais il n'est pas sûr que le gouvernement puisse facilement convaincre l'opposition d'accepter la reprise des discussions.

L'Initiative de la Société Civile salue chaleureusement la résolution de l'OEA.

Luigi Einaudi, secrétaire général de l'OEA, propose la date du 10 juin pour la reprise des discussions.

La Convergence, par la voix de Gérard Pierre Charles, considère que ses exigences ne sont pas satisfaites.Elle n'accepte donc pas de s'assoir à la table de discussion à la date proposée par Mr Einaudi.

L'ambassadeur des Etats-Unis, Brian Dean Curran, soutient l'idée de la reprise au plus vite des discussions. Mais il déclare que la date du 10 juin avancée par Mr Einaudi n'est pas mentionnée dans la résolution de l'OEA.

Nous pensons que le gouvernement haïtien devra se préparer à subir une pression prolongée, en s'adossant à sa légitimité, à son respect des engagements internationaux et surtout au soutien de ses bases populaires.

Le 5 juin 2002, le président Aristide a réuni, au palais national, des directeurs généraux de l'administration et des délégués d'organisations populaires de divers quartiers. Le président souhaitait, dans cette rencontre, établir une relation nouvelle entre les lavalassiens d'en haut et ceux d'en bas. Cela permettrait un échange d'informations et de vérité pour mieux gérer les illusions sur les possibilités de l'administration , et les frustrations causées par les mauvaises conditions d'existence dans les milieux populaires.

Les membres d'O.P. ont souvent dénoncé le fait qu'ils sont ignorés par les grands et tenus totalement à l'écart.Que de nombreux responsables sont des courtisans hostiles aux gens progressistes. Que ces personnes profitent du bon temps et sont prêts à quitter le navire au moindre coup de Trafalgar.

Ils disent attendre la concrétisation des promesses. Les délégués populaires ont soulevé les problèmes concernant des services vitaux réclamés par la population : eau potable, énergie électrique.

Ce geste du président est un bon signal.

Nous pensons que c'est une erreur de croire que la démocratie, le libre marché et la bonne gouvernance doivent nécessairement fleurir sur la misère des pauvres. Pour Haïti, la cohésion nationale est un impératif vital pour éviter un terrible chaos. Cette cohésion exige une action résolue et persévérante pour intégrer la majorité marginalisée au sein de la nation.

A ce sujet nous notons avec intérêt l'effort des organisations populaires de Cité Soleil pour s'organiser et s'insérer démocratiquement dans le débat national et international. Elles ont constitué une Coordination (COMIFALACIS) et diffusé leur position sur la situation politique. D'après la COMIFALACIS, les protagonistes doivent pouvoir trouver une entente dans le cadre des prochaines discussions. Ils demandent à l'opposition de renoncer aux conditions préalables. Jeanvier Michelet, Coordonnateur général de la COMIFALACIS, rappelle que le peuple est la principale victime des sanctions internationales. Il note que des membres de l'opposition profitent de la crise pour régler leurs affaires personnelles sur le dos de la population.

Le président a profité de l'occasion de sa rencontre pour rassurer les sociétaires inquiets pour leurs épargnes confiées à des coopératives aujourd'hui en faillite. Le Chef d'Etat attend le vote d'une loi déposée au parlement pour que la Banque Centrale puisse intervenir et exercer son contrôle sur ce genre d'organismes. En attendant il informe que des mesures conservatoires ont été prises: interdiction de départ, arrestation etc. Il a mis en garde les dirigeants de coopératives tentés de fuir le pays, car "la loi continuera de vous poursuivre". Il vaut mieux entrer en concertation avec l'Etat pour trouver ensemble des solutions. Les sociétaires mécontents sont fermement invités à emprunter le chemin du dialogue, et non du mensonge ou de l'arrogance pour rechercher l'appui de l'Etat.

retour au sommaire